Tranquillement, comme si les premières places n'étaient pas si importantes que cela, les rencontres Portugal-Mexique et Argentine-Pays-Bas ont confirmé la hiérarchie acquise dès le début du Mondial. Cette hiérarchie pourrait bien être bousculée aujourd'hui par un Ghana si proche d'un exploit qui redonnerait des couleurs à l'Afrique.

Le Mexique a eu chaud

Pour les derniers matchs du groupe D, la logique a été respectée. Bien que privé de cinq titulaires, le Portugal a dominé le Mexique deux buts à un, sans vraiment trembler malgré un penalty manqué par les Aztèques. Ce sont même deux joueurs non titulaires à la base, Maniche puis Simao Sabrosa sur penalty, qui ont offert ce troisième succès en trois matchs. La qualité collective de ces joueurs apportera forcément aux joueurs de Luiz Felipe Scolari lors du deuxième tour. Malgré cette défaite, les mexicains sont donc qualifiés, mais ils ont douté pendant un quart d'heure. Car si l'Angola, qui menait 1-0 face à l'Iran à la 59e minute, avait ajouté un deuxième but, les coéquipiers de Rafael Marquez était éliminés. Mais l'Iran a égalisé, et voilà donc les Mexicains en huitièmes avec quatre points. Un total maigre, mais qui suffit puisque ni l'Angola ni l'Iran n'ont pu remporter un match, malgré leur bonne volonté dans le jeu.

On attendait beaucoup du choc Argentine-Pays-Bas hier soir. Malgré l'absence de plusieurs joueurs importants dans les deux équipes (Robben, Mathijsen, van Bommel pour les Hollandais, Crespo, Sorin, Heinze, Saviola pour les Argentins), le spectacle a été de qualité durant toute la rencontre. Après une première période plutôt argentine, avec un trio Riquelme-Messi-Tevez d'une qualité technique hors du commun, les Néerlandais ont progressivement relevé la tête pour finir plus fort que leurs adversaires. Mais c'est bien l'Albiceleste qui termine première du groupe devant les joueurs de Marco van Basten, notamment grâce au carton (6-0) réalisé face à la Serbie-Montenegro. Cette dernière termine d'ailleurs la compétition avec un zéro pointé après sa défaite face à la Côte d'Ivoire (2-3). Alors qu'ils menaient 2-0 au bout de vingt minutes après deux grossières erreurs défensives ivoiriennes, les Serbo-Monténégrins se sont faire rattraper par un doublé d'Aruna Dindane, puis dépasser par un penalty de Kalou en toute fin de match. Les Éléphants sauvent donc l'honneur, et ils le méritaient bien. Les huitièmes de finale à suivre ce week-end seront donc Argentine-Mexique et Portugal-Pays-Bas.

République Tchèque-Italie, un gros au tapis ?

Cette journée va peut-être être cruelle pour un des favoris. Alors que la République Tchèque et l'Italie s'affrontent, ils auront un oeil sur la rencontre Ghana-Etats-Unis. Car en cas de victoire, les Black Stars seront qualifiés et sortiront soit les Italiens, soit les Tchèques. Un nul qualifierait les Italiens, qui comptent quatre points. Mais l'intensité de cette après-midi battra des records, et si l'on n'assistera pas forcément à du grand spectacle, le coeur des concernés va palpiter ! Sur ce que l'on a pu voir lors des deux premiers matchs, l'Italie part avec une légère longueur d'avance, et les Ghanéens devront rééditer leur performance collective produite face aux Tchèques pour écrire leur histoire.

Moins de pression en soirée pour le Brésil, déjà qualifié et peu habitué au stress. En revanche, le Japon, qu'il affronte, devra absolument gagner pour espérer passer le premier tour et rééditer leur performance de 2002. Ce sera donc très difficile pour les Nippons, alors que dans le même temps Australiens et Croates se livreront une dure bataille physique pour obtenir le précieux sésame. Si lors de Brésil-Japon le spectacle devrait être au rendez-vous, les joueurs de Zico devant s'imposer à tout prix et les Brésiliens ayant évidemment tout pour marquer des buts avec leur potentiel offensif rarement vu à ce niveau, la rencontre Australie-Croatie devrait être plus fermé et devenir une bataille tactique au fil des minutes. A moins qu'un but rapide ou un coup de génie ne débride le match.

Le joueur à suivre : Francesco Totti

Sorti (légèrement touché) avant la fin face au Ghana, Remplacé au bout de 35 minutes face aux Etats-Unis, Francesco Totti, qui se déclarait à 65% de sa meilleure forme avant le début de la compétition, n'a pas vraiment pu s'exprimer durant les deux premiers matchs de la Squadra. Face à la République Tchèque, il devra se rapprocher de son meilleur niveau pour mettre ses attaquants dans de bonnes conditions, car après les désillusions 2002 (1/8e) puis 2004 (1er tour), l'Italie ne peut pas se permettre de disparaître prématurément dans ce Mondial. Et elle compte évidemment sur son génie, longtemps incertain en raison d'une fracture du péroné en février, mais finalement présent et plein d'envie. Si physiquement Totti est capable de tenir un match entier, sa technique et sa vision du jeu suivront forcément, et Toni, Gilardino et autres n'auront qu'à finir le travail. Dans le cas contraire, Lippi pourrait choisir d'associer Totti à Del Piero, et ainsi décharger le Romain de certaines tâche de meneur de jeu. Car en électron libre, Francesco Totti peut apporter énormément à cette Italie loin d'être qualifiée d'avance malgré deux matchs plutôt séduisants.

La phrase du jour : Luiz Felipe Scolari

« Dix victoires en Coupe du monde, c'est le genre de chose qui marquerait n'importe quel entraîneur. Je n'échappe pas à la règle. »

Surtout quand ces dix victoires sont obtenues à l'affilée ! Après sa campagne victorieuse avec le Brésil en 2002 (7 victoires en 7 rencontres), le sélectionneur du Portugal Luiz Felipe Scolari a réalisé un sans faute lors du premier tour avec le Portugal, et porte donc à 10 le nombre de victoires consécutives en Coupe du monde pour un entraîneur. Le prochain, loin d'être le plus facile, mettre aux prises ses joueurs aux Néerlandais pour un huitième de finale explosif.

Les matchs du jour

16h - à Hambourg : République Tchèque-Italie (Groupe E, sur M6 et Canal +)

- à Nuremberg : Ghana-Etats-Unis (Groupe E, sur Canal + Sport)

21h - à Dortmund : Japon-Brésil (Groupe F, sur TF1)

- à Stuttgart : Croatie-Australie (Groupe F, sur Eurosport)

Après les qualifications de tous les favoris jusqu'ici (Allemagne, Angleterre, Arentine, Pays-Bas, Portugal), on pourrait assister aujourd'hui à la première grosse surprise de ce Mondial, car si le Ghana gagne face aux Etats-Unis, il sortira un grand nom. Ce match République Tchèque-Italie vaut donc le déplacement rien que pour l'intensité qu'il va dégager.

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