Dans quelques heures, l'équipe de France jouera un match capital pour son avenir en Coupe du Monde face au leader du groupe G, la Corée du Sud. Capital, car un tout autre résultat qu'une victoire rapprocherait les Bleus d'un retour prématuré à Paris.

Les enjeux de la rencontre

Petit flash-back quatre ans en arrière. Après avoir manqué son entrée en lice dans la compétition face au Sénégal (0-1), l'équipe de France avait – sans le savoir – déjà signé son élimination du mondial coréen. Si les Bleus n'ont pas connu pareille mésaventure face à la Suisse (0-0), les hommes de Domenech partagent au moins un point commun avec les mondialistes de l'époque : l'interdiction de se manquer lors d'un deuxième round décisif matérialisé par un face-à-face capital face à la Corée du Sud. Une rencontre que les Français abordent dans un climat un brin électrique. Indices : la frustration d'un David Trezeguet fustigeant dans les colonnes de France Football la frilosité tactique de l'équipe sur le plan offensif : «Henry, Trezeguet, Zidane, Ribéry ? En France, c'est impossible» . Ou encore la récente montée au créneau du latéral droit Willy Sagnol dans le quotidien l'Equipe, certes conscient des lacunes affichées face aux Suisses mais très remonté également face à la critique aussi bien locale, étrangère… que provenant d'anciens camarades de sélection. Ambiance…qui ne peut finalement que trahir toute la tension qui entoure ce match. Ces simples 90 minutes finalement si importantes pour la bande à Henry et que la planète foot ne manqueront pas d'observer.

L'espace d'une mi-temps, certains observateurs ont du avoir peur. Très peur. Puis finalement, l'audace tactique de Dick Advocaat a fait la différence. Menée en première période face au Togo, la Corée du Sud a su renverser la vapeur en jouant la carte de l'offensive (3-1). Un pari qui place les quatrièmes du dernier Mondial (joué d'ailleurs à la maison) en leader du groupe G, un rang qui semblait plus dévolu à… la France. Après avoir remporté son premier match en Coupe du Monde sur le sol européen de son histoire, voila la Corée en position de force en vue d'une qualification pour le second tour. Si elle ne présente plus la même capacité d'endurance et la même force mentale que son homologue de 2002, la sélection de Dick Advocaat a montré qu'elle n'avait rien à perdre, n'hésitant pas à passer d'un 3-4-3 à un 4-2-4 afin de dominer le Togo. «Nous allons refaire le coup de 2002» annonçait avant son départ pour l'Allemagne le guide batave des Coréens. Si la France, sur le papier, est indiscutablement plus forte que son adversaire asiatique, les partenaires d'Henry seraient bien mal avisés de la sous-estimer. Après tout, dimanche soir, c'est le terrain qui dictera sa loi.

Les équipes

Franck Ribéry, maladroit car probablement trop crispé face aux Suisses, devrait retrouver son statut de joker. En effet, le gaucher lyonnais Florent Malouda, remis d'une opération des hémorroïdes, est de nouveau apte et son entente avec Eric Abidal constitue l'un des points forts des Bleus depuis les matches de préparation. Une bonne nouvelle en perspective donc pour le jeu offensif tricolore, assez pauvre en vitesse et en création mardi dernier. Pour le reste, Raymond Domenech ne devrait rien changer. Le 4-2-3-1 présenté face à la Nati sera donc reconduit avec Makelele-Vieira à la récupération et le trident Malouda-Zidane-Wiltord pour épauler Henry.

Quel schéma choisir ? Dick Advocaat reconduira-t-il son ambitieux 3-4-3 ou refroidi par la première période face au Togo, préférera-t-il aligner ses hommes sur les bases d'un 4-3-3 ? Si tout laisse à penser que ce dernier optera pour la deuxième solution, une surprise n'est pas à exclure. Toujours est-il que le sélectionneur batave n'a à déplorer ni suspension, ni blessure. L'ancien Messin, Ahn Jung-hwan, joker décisif face aux Eperviers, pourrait même se voir récompenser de sa bonne entrée face à la formation africaine par une place de titulaire.

Les équipes probables :

France : Barthez – Sagnol, Thuram, Gallas, Abidal – Makelele, Vieira – Wiltord, Zidane, Malouda – Henry.

Corée du Sud : Lee Woon-jae – Song Chong-gug, Choi Jin-cheul, Kim Yong-chul, Lee Young-pyo – Lee Ho, Ahn Jung-hwan, Lee Eul-yong – Park Ji-sung, Cho Jae-jin, lee Chun-soo.

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