En Direct de la Liga - N°8
Par Jacques Vazquez - En Direct De La Liga, Mise en ligne: le 20/11/2003 à 20h19
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Johan Cruyff, leader du grand Ajax et du meilleur Barça de l'histoire gravite toujours autour de la planète football. Tout président, entraîneur, joueur ou amateur du sport roi prête une oreille attentive aux conseils et réactions de Johan. Maxifoot vous offre une belle compilation de ses meilleures phrases.

L'extraordinaire Carles Puyol est élu joueur de la semaine et nous retrouverons les dernières nouvelles émises par nos confrères espagnols.

A l'écoute de Cruyff, l'idéaliste, le 14... 

"Mes attaquants doivent courir seulement 15 mètres, à moins qu'ils ne soient stupides ou endormis". Ceux d'entre vous qui ont connu le "Dream Team" de Cruyff, le Barça du début des années 90 comprendront certainement. Football et géographie ballon au pied courtoisie de Josep Guardiola, Laudrup, Stoichkov, Bakero et Romario. Un des grands penseurs du football moderne, Bill Shankly (Liverpool) cita lui aussi une vérité incontournable qui va dans le même sens : " Le ballon ne se fatigue jamais ". 

"Tout le monde sait jouer au football avec 5 mètres d'espace libre autour"


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. Encore une évidence qui marque probablement la frontière entre les bons joueurs et les grands élus. Ces derniers, confinés dans un laps de temps d'une demie seconde, parviennent tout de même à dérouter l'adversaire dans un mouchoir de poche. Nous resterons néanmoins prudents et éviterons de comparer les époques, il y a seulement 20 ans de cela, ce laps de temps avoisinait les deux secondes et demie, différence sidérale à mon humble avis. Mais attention, "les générations ne se confrontent pas, elles se succèdent", c'est signé Jorge Valdano et il n'a pas tort. 

Cette dernière phrase de Johan Cruyff nous conduit tout droit vers la suivante : "Je veux des joueurs qui puissent réaliser des gestes décisifs dans un espace réduit et souhaite qu'ils travaillent et courent le moins possible afin d'économiser l'énergie nécessaire aux mouvements en question". Une flèche empoisonnée du hollandais en direction de la cohorte d'entraîneurs modernes qui préconisent l'ordre et le confinement dans un système au détriment du plaisir et de la libre initiative commandée par l'instinct. " Rivaldo doit défendre comme les autres " clamait Van Gaal. Pauvre homme... En changeant un seul mot de sa phrase, il entrait au temple de la renommée des techniciens modernes ; avec les autres au lieu de comme les autres... Les deux théories paraissent jumelles mais en réalité, des années-lumière les séparent. La recommandation suivante du grand Johan vous éclairera sûrement sur la nuance.

"J'estime très important que tous les joueurs soient attentifs aux conversations tactiques. L'ailier gauche ne doit pas s'endormir lorsque l'entraîneur parle au sujet de l'arrière latéral droit". Cette simple remarque de trois lignes explique d'une certaine manière (en lisant bien sûr entre celles-ci) pourquoi la grande majorité de ceux qui ont les rênes du football moderne a sans doute commis la même erreur que Louis Van Gaal. Souvenez-vous du fameux slogan qui caractérisa la grande révolution de l'Ajax d'Amsterdam des années 70 : "Tout le monde attaque, tout le monde défend". Lorsqu'on joue sur les mots, les conséquences sont souvent tragiques. Son précurseur, Rinus Michels comprenait : "nous attaquerons ensemble et défendrons ensemble également" ; les tacticiens médiocres et Dieu sait s'il pullulent sautèrent sur l'occasion pour embarquer leurs troupes dans le mauvais sens : "nous défendrons tous" et prierons le ciel pour mettre au fond les miettes d'occasions que nous auront (Cuper, Ranieri et 80 % des coachs italiens). Les idéalistes, dont Cruyff fait partie, armèrent leurs équipes avec une majorité de créateurs et d'attaquants. Le juste milieu, celui qui compte, consistait en un mouvement synchronisé de toutes les lignes dans les deux directions du terrain tout en respectant les qualités de chacun. Voir Saviola récupérer le cuir près de sa surface est un non sens. Par contre, le voir appuyer son latéral droit en se proposant comme une option de plus à une relance plus aisée entre dans la philosophie de Michels. Voilà qui s'appelle "défendre ensemble". A l'inverse, le latéral doit créer le surnombre dans les phases offensives en s'offrant lui aussi comme alternative. Le voir arriver fréquemment jusqu'à la ligne de fond et centrer est une action splendide mais un peu contre nature. C'est là justement où les espaces de chacun se neutralisent et où l'équipe perd la notion d'équilibre. 

"Les transactions du mois de décembre sont la preuve d'une planification manquée durant l'été précédent". Effectivement, à quoi sert alors la longue trêve estivale si l'on est obligé de revenir faire son marché à Noël. Lorsque le nouvel arrivant complète son adaptation, on se retrouve en mars ou avril, c'est à dire pratiquement en fin de saison.

Le joueur de la semaine :  Carles Puyol (FC Barcelone)

Que dire que vous ne sachiez déjà sur les grandes stars de la Liga ? Cette rubrique est consacrée spécialement aux « autres »... à ces joueurs de second rang qui vivent dans l’ombre des grandes vedettes mais demeurent néanmoins des éléments incontournables dans les plans de leurs entraîneurs.

"Tant qu'il nous reste Puyol..." C'est à cette courte phrase que s'accrochent beaucoup de socios du Barça pendant la longue traversée du désert que connaît le grand club catalan. Les ancêtres de la maison "blaugrana" se retourneraient probablement dans leur tombe si on leur disait qu'un défenseur, qu'un arrière latéral droit est l'actuelle pièce maîtresse du FC Barcelone et l'idole du Camp Nou, haut lieu du football offensif. Carles Puyol est un catalan "pure laine" qui vit le jour à Lleida il y a de cela 25 printemps. Il fut formé au Barça et tout porte à croire qu'il raccrochera ses souliers dans le club qui le vit naître comme footballeur. Puyol ne manque cependant pas de prétendants, le dernier en date, Manchester United. Conscient de sa valeur sur le marché et de la réalité football-business, Carles a néanmoins déclaré qu'il accepterait un éventuel transfert si le résultat de la transaction permet au Barça de prospérer. Les supporters ne l'entendent évidemment pas de la même oreille. Carles Puyol est un défenseur comme on n'en "fabrique" plus : dur sur l'homme, rapide et surtout polyvalent. Il se plie en quatre pour assister toutes les actions défensives de l'équipe. On le voit aussi bien donner un bon coup de main dans l'axe comme couper court aux intentions de l'adversaire sur l'aile opposée à la sienne. Rijkaard l'emploie parfois comme stoppeur et le sélectionneur Iñaki Saez n'hésite pas à l'utiliser sur la gauche afin de profiter de l'apport de Salgado. Le visage ensanglanté ou la cloison nasale plâtrée ne furent que détails sans importance pour un Carles Puyol qui défend corps et âme les couleurs qui lui sont chères, les couleurs du FC Barcelone qui ne présentait pas un défenseur de ce calibre depuis le grand Migueli

Revue de presse

Dans une entrevue concédée à As, Carlos Queiroz laisse entrevoir son intention de déplacer presque définitivement Ivan Helguera au milieu du terrain. Nous ne pouvons que le féliciter. Sa reconversion au poste de défenseur central palliait certes une urgence mais privait le Réal d'équilibre depuis le départ de Makelele.  

Le derby sévillan Betis - Séville s'annonce très chaud une fois de plus. Un journal que je ne citerai pas met de l'huile sur le feu au lieu de calmer les esprits. Nous avons tous besoin d'un psychologue un jour ou l'autre. Les regrettables évènements de la semaine dernière semblent malheureusement archivés...

MAXIFOOT se fera un plaisir de vous proposer chaque semaine cette chronique consacrée au football espagnol comprenant une réflexion sur l'actualité, un regard sur le joueur de la semaine, la mini revue de presse et d'intéressantes curiosités. Vivons ensemble notre passion et retrouvons nous chaque jeudi sur Maxifoot !



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