"C'est dans la descente du col que l'on perd souvent l'avantage acquis dans la montée...". Maxifoot analyse pour vous cette vérité énoncée par Jabo Irureta, coach du Deportivo et grand amant du cyclisme. Et il ne croyait pas si bien dire, La Corogne plie à domicile (0-2) face à un Real Majorque très diminué par rapport à la saison dernière.

Maxifoot fera le point de autres matchs en vue et Guti fera l'objet du portrait de la semaine.

Jabo avait pourtant prévenu ...

Les amateurs de "quiniela" (loto sportif) feraient bien de prendre connaissance de l'intéressante déclaration (citée en tête d'article) de Javier Iruretagoyena, l'entraîneur basque du Deportivo La Corogne. Grand amateur de cyclisme, Irureta fait souvent référence aux cracks de la petite reine et à l'effort surhumain mais calculé qu'ils produisent notamment dans les grandes étapes de montagne. Son grand souci tout comme celui de tout entraîneur qui dirige une des formations en vue sur la scène nationale et européenne, est de trouver le moyen de motiver ses troupes lorsque l'étape du lendemain, le Réal Majorque (mercredi) en l'occurrence, ne présente à priori aucune difficulté majeure : promenade de santé avec tout au plus un petit sprint final. A l'inverse, Jabo Irureta n'a pas besoin d'ouvrir la bouche lorsque la conquête du Tourmalet (FC Barcelone), du Mont Ventoux (FC Valence) ou de l'Alpe d'Huez (Réal Madrid) sont à l'ordre du jour. Ses joueurs entreprennent habituellement le premier "col" cité avec grande détermination, le second avec le couteau entre les dents et le dernier avec le sang dans la pupille...

Mais seulement voilà, on prend habituellement beaucoup plus à la légère un match face à un adversaire modeste. Si l'on considère qu'en plus les formations de second rang mettent tout sur la pelouse face aux quatre ou cinq ténors de la Liga, on comprendra aisément le pourquoi de certaines surprises de taille. La recette idéale pour s'adjuger un championnat-marathon de 38 journées consiste à faire à peu près jeu égal avec les grosses cylindrées et à l'emporter oui ou oui contre les "petits". Les joueurs choisissent généralement la dynamique inverse car une victoire face à une équipe en vue offre évidemment une répercussion médiatique importante. Voilà donc résumé le message d'Irureta à ses protégés 24 heures avant le compromis face à Majorque. A noter que le technicien basque réussissait jusqu'ici assez bien dans cet exercice car il mijote toujours de bonnes rotations maintenant de cette manière la majorité de son effectif sur le qui-vive.

Majorque respire mieux

Majorque l'emporte donc à Riazor sur le score de 2 but à 0 et initie peut-être un redressement avec le coach revenant Luis Aragones, le Guy Roux espagnol si vous préférez. Les comparaisons sont souvent odieuses et dans le cas de Luis, seule sa condition de vétéran expérimenté le rapproche du modèle qu'incarne l'entraîneur auxerrois. Guy Roux possède à mon avis un plus dans ses rapports avec les jeunes espoirs et là, j'ouvre une parenthèse : Ce sont précisément deux ou trois Guy Roux dont l'Espagne a besoin pour faire changer de cap à sa sélection... Mais revenons à nos moutons : Samuel Eto'o sur penalty et le hollandais Bruggink dictèrent sentence dans un match où les galiciens omirent d'abaisser le frein à main.

Valence piétine

La Corogne demeure néanmoins leader de la Liga puisque le FC Valence n'est pas allé au delà du match nul (2-2) face à un Celta Vigo peu entreprenant mais diablement réaliste devant Cañizares. Aimar ouvrit pourtant le score mais les hommes de Benitez s'endormirent sur leurs lauriers pour permettre aux galiciens de renverser la vapeur grâce à deux buts de Berizzo et Jesuli contre le cours du jeu. La nouvelle recrue Canobbio sauvait les meubles en fin de rencontre.

Le Barça reprend du moral

Le Barça offre enfin à son public la première victoire au Nou Camp bien qu'obtenue aux dépens du nouveau promu Murcie. Baromètre assez trompeur donc pour Franck Rijkaard qui semble s'être décidé pour Saviola au détriment d'un Kluivert annoncé pour décembre aux quatre coins de l'Europe. Ronaldinho obtient son quatrième but de la saison et Xavi démontre une fois de plus qu'il est beaucoup à son aise dans une position plus avancée, c'est à dire dans une zone copieusement surpeuplée. Et là on retombe dans les inconnues et les interrogations que suggère une philosophie trop offensive.

Résultats de la 9ème journée :

Saragosse - R. Madrid : 0 - 0
Barcelone - Murcie : 3 - 0  buts: Saviola 37', Xavi 57', Ronaldinho 64'
Deportivo - Majorque : 0 - 2  buts: Eto'o 75', Bruggink 87'
Valence - Celta Vigo : 2 - 2  buts: Aimar 41', Canobbio 67' - Berizzo 56', Jesuli 65'
Osasuna - Betis : 2 - 0  buts: Moha 50', Muñoz 80'
Racing - Espanyol : 0 - 1  buts: Oscar 83'
Séville - Valladolid : 1 - 1  buts: Dario Silva 16' - Makukula 50'
Albacete - Villarreal : 2 - 0  buts: Parri 66', Basti 70'
Ath. Bilbao - Malaga : 2 - 1  buts: Urzaiz 62', Tiko 72' - D. Alonso 3'

Le portrait de la semaine : Guti (Real Madrid)

Que dire que vous ne sachiez déjà sur les grandes stars de la Liga ? Cette rubrique est consacrée spécialement aux "autres"... à ces joueurs de second rang qui vivent dans l’ombre des grandes vedettes mais demeurent néanmoins des éléments incontournables dans les plans de leurs entraîneurs.Tous ceux d'entre nous qui avons pratiqué le beau sport qui nous intéresse gardent certainement en mémoire l'image d'un camarade d'équipe superbement doté sur le plan technique, époustouflant sur certaines actions ponctuelles mais dont l'impact sur le jeu se diluait dans la globalité des 90 minutes. Electrique et génial sur des flashs de 3 secondes et banal sur les 85 minutes restantes, si vous préférez. Philippe Vercruysse est l'exemple qui me vient à l'esprit et le madrilène Jose Maria Gutierrez "Guti" lui succède dans mon "livre". Je suis de ceux qui pensent que l'instinct est une qualité qui devrait être protégée comme une espèce animale. Le football moderne aborde malheureusement la question autrement : neuf ouvriers, un contremaître et un décorateur. Le Réal Madrid fait exception à la règle mais dans le cas de Guti, la question tombe comme un couperet : Qui asseoir sur le banc pour lui faire place ? Ce madrilène de 27 ans n'a connu que le Réal, il est le second de Raúl en ce qui concerne le capitanat mais le Bernabeu ne lui pardonne absolument rien. L'ovation laisse place aux sifflets et vice versa. "Je t'aime moi non plus" pourrait s'intituler l'histoire de sa relation avec le public de Chamartín.
Malgré sa polyvalence et ses belles assistances, il n'arrive jamais à convaincre totalement. S'il marque 14 buts en lieu et place de Morientes, on le qualifie de 8 et demi, s'il multiplie les caviars, l'ombre de Zizou en fait un 9 et demi et ainsi de suite... Il renvoya même à leurs études les rudes défenseurs de la Roma mais rien à faire, quand on n'a pas la cote. Guti révèle qu'il veut disposer d'un grand nombre de minutes mais je crains que les ressources humaines du Réal actuel ne soient pas spécialement propices à son désir légitime.

Revue de presse

Le journal As insiste sur l'excellente performance de Gabriel Milito, libero argentin de Saragosse, face au Réal Madrid. Le libero argentin ne parvint pas à signer au Réal pendant l'été suite à une visite médicale soit disant peu convaincante. Il prouve trois mois après que son genou tient la route et que le Réal a peut-être perdu un très bon complément au jeune Pavon et au débutant Raul Bravo.

Marca annonce le retour du fameux Mundial des clubs pour l'eté 2005. Voilà une compétition totalement inutile dont le seul but répond à des intérêts de marketing et la seule résultante le ras-le-bol, le trop plein de football pour des joueurs déjà très saturés.

MAXIFOOT se fera un plaisir de vous proposer chaque semaine cette chronique consacrée au football espagnol comprenant une réflexion sur l'actualité, un regard sur le joueur de la semaine, la mini revue de presse et d'intéressantes curiosités. Vivons ensemble notre passion et retrouvons nous chaque jeudi sur Maxifoot !
Merci à vous chers lecteurs, et à la semaine prochaine pour une nouvelle édition...

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