Valence, une culture italienne en Liga
Par David Bonnefous - 100% Clubs, Mise en ligne: le 18/01/2005 à 20h07
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Valencia CF, meilleure équipe mondiale de l'année pour l'IFFHS ! Ce n'est pas rien. En 2004, Valence est devenu pour la sixième fois de son histoire champion d'Espagne et a remporté à Göteborg sa troisième Coupe UEFA. Cependant cette saison, les Valenciens ont du mal à confirmer. Quel est l'élément qui a grippé la machine espagnole ?

La culture du «gagne-petit»

Valence est devenu en mai 2004 pour la sixième fois de son histoire champion d'Espagne. Comme un symbole, ce titre est arrivé sur la pelouse de Ramon Sanchez-Pizjuan à Séville lors d'un match où les «murcielagos» (chauve-souris en espagnol) n'ont presque pas vu le jour. Alors que les actions de Séville se montraient de plus en plus dangereuses, il n'a fallu que deux accélérations aux hommes de Rafael Benitez pour crucifier les Andalous. Ce jour-là, Ruben Baraja et Vicente avaient été les bourreaux du FC Séville (0-2). Au cours de la saison 2003/2004, Valence avait pris l'habitude d'endormir l'équipe adverse dans un faux rythme pour mieux préparer sa mise à mort. Ainsi sans donner l'impression de bien jouer, les uniques attaques valenciennes étaient menées à une vitesse d'exécution phénoménale et terminaient la plupart du temps au fond des filets. Et ce n'est pas les Girondins de Bordeaux, ni l'Olympique de Marseille (victimes en UEFA de ce jeu là) qui diront le contraire !


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Cependant, malgré ce titre de champion d'Espagne, puis l'apothéose quelques jours après lors de la victoire finale en UEFA (2-0 contre l'OM), Rafael Benitez a du quitter les bords de la Méditerranée. Deux raisons à cela : la première est que l'homme en lui-même était jugé par les socios trop proches de la «casa blanca» madrilène. L'homme a passé six ans dans le club merengue aux commandes entre autres de l'équipe B. La seconde raison est beaucoup plus tactique : malgré les résultats, le jeu produit ne convenait pas à l'image du club. Ainsi, Jaime Orti Ruiz, le président de Valence, a préféré désigner un remplaçant à Benitez qui irait désormais manager les Reds de Liverpool. Claudio Ranieri a été choisi pour prendre les rênes des champions d'Espagne. Le choix du président a surpris tout le monde. En effet, l'ancien entraîneur de Chelsea n'a pas vraiment la réputation de construire des formats de jeu explosifs.

L'arrivée du coach italien est un vrai contre-pied dans la politique du club. D'autant plus que les premières recrues donnent la couleur : quatre transalpins viennent rejoindre le défenseur Carboni. Ainsi, Emiliano Moretti en défense, Stefano Fiore au milieu, Bernardo Corradi et Marco Di Vaio en attaque viennent porter le nombre d'Italiens à cinq dans l'effectif de Valence. Pourtant, la mayonnaise ne prend pas ! Après un premier mois de compétition satisfaisant, le mois d'octobre s'avère désastreux pour les champions en titre. Sur quatre rencontres, les Valenciens ne prennent que deux points (deux matchs nuls 1-1 au Betis Séville et à Mestalla contre l'Atletico Madrid) et perdent deux matchs de suite (1-2 contre l'autre club sévillan à domicile et une défaite 1-0 contre le Real Madrid à Santiago Bernabeu). Le début du mois de novembre ne va pas arranger les choses avec une autre défaite 1-0 chez Getafe «petit» club de la Liga.

Après cet ultime échec, les «murcielagos» pointent à la septième place du championnat très loin des joutes pour les qualifications européennes. Ranieri décide alors d'oublier ses tentatives de schéma offensif et revient aux bases, c'est-à-dire la défense. En dépit des blessures du «roc» argentin Ayala et de l'ailier virevoltant Vicente, il décide de former une équipe résolument défensive. «Nous allons nous battre de la première à la dernière minute» a-t-il affirmé, laissant ainsi peu de place au football panache. Malgré tout, l'effet est immédiat et les résultats s'enchaînent. Certes, Valence gagne par la plus petite des marges et souvent un but lui suffit (victoires 1-0 contre Albacete et Numencia) mais la défense présidée par Carlos Lopez Marchena et l'ancien girondin Marco Caneira est devenu complètement hermétique. Les statistiques sont élogieuses : depuis le 13 novembre 2004, Valence n'a concédé que deux buts en neuf rencontres, dont un «douteux» au Nou Camp sur un penalty accordé généreusement à Ronaldinho.

Un octobre rouge en C1

Outre le championnat d'Espagne, Valence a également pu faire valoir son titre national en Ligue des Champions. Héritant d'un groupe composé de l'Inter de Milan, du Werder de Brême et d'Anderlecht, Ranieri avait toutes les raisons d'appeler ce groupe «el grupo de la muerte» (le groupe de la mort). Après une première sortie à Mestalla maîtrisée de bout en bout (victoire 2-0 contre Anderlecht), Valence va connaître comme en championnat d'Espagne un mois d'octobre catastrophique. La défaite au Weserstadion contre le Werder de Brême 2-1 n'est pas un résultat totalement illogique. En effet, l'équipe allemande menée par Johan Micoud est quand même championne en titre de son pays et joue cette rencontre à domicile. Par contre, la victoire de l'Inter sur le terrain des Valenciens constitue un vrai coup de tonnerre dans ce groupe G de la Ligue des Champions. Nul ne se serait avancé à pronostiquer cette issue. Et encore moins ce score : les Valenciens ont encaissé cinq buts pour n'en rendre qu'un seul. Cette soirée cauchemar a ainsi fortement refermé la porte des huitièmes de finale de la compétition aux Espagnols et conduit Ranieri a totalement revoir ces plans.

Valence opte alors comme en championnat d'Espagne pour une tactique ultra défensive. Cette remise en question du dispositif est tout de suite payante : les Espagnols reviennent de leurs deux déplacements avec quatre points (un nul 0-0 à San Siro contre l'Inter dans le match de la revanche et une victoire en Belgique contre Anderlecht 1-2). Si bien qu'au terme de la cinquième journée de poule, Valence n'a que trois points de retard sur les Allemands du Werder et ces derniers se déplacent dans l'arène de Mestalla lors de l'ultime match du groupe G. Cependant, voilà ! Les Espagnols doivent absolument s'imposer de plus de deux buts. La tâche s'avère insurmontable pour Valence qui, encore convalescent en défense, est incapable de prendre le jeu à son compte. Résultat logique : les Allemands s'imposent 2-0 sur deux contres. Dans le grand style du Valence de la saison dernière…

L'homogénéité des «chauve souris»

«Le Barça chutera à un moment» . Par cette déclaration, Mista prouve toute sa confiance concernant la fin de championnat. «Barcelone ne pourra pas toujours maintenir ce tempo, le jeu va se disloquer au profit des individualités» ajoute-t-il. De par expérience, l'attaquant espagnol sait que la Liga ne se gagne pas avec des stars, mais avec un collectif soudé. L'an passé, les Valenciens avaient vraiment un «groupe» dans tous les sens du terme. A tel point que l'on n'arrivait plus à savoir quelle était l'équipe type. De la bouche de socio : «Tout l'effectif est au même niveau» . Cette année, cette homogénéité a eu du mal à se retrouver. Néanmoins deux matchs électrochocs ont ravivé cela : la déroute face à l'Inter et la superbe prestation défensive au Nou Camp (1-1 face au Barça). Le premier match représente le fond du trou touché par Valence, alors que le choc contre Barcelone est le symbole de la renaissance d'un groupe et de la confiance retrouvée.

Sur ce début de «temporada» , Valence a toutefois connu de multiples satisfactions. Ainsi le buteur maison Mista a complètement regagné sa place. Mis à l'écart en tant que remplaçant de luxe dès l'arrivée de Ranieri, l'attaquant espagnol n'a pas cessé de se distinguer à chacune de ses sorties. Il a ainsi regagné sa place de titulaire. Oliveira, son ancien équipier de club, dit de lui que Mista est un poids presque palpable pour la défense adverse. La seconde satisfaction notable est cette défense retrouvée. Malgré le départ de Pellegrino pour Liverpool et la blessure de Ayala, la défense menée par Caneira et Marchena est devenue la meilleure de la Liga avec seulement treize buts encaissés dont deux sur les neufs derniers matchs.

Outre tous ces points positifs, Valence n'a pas été épargné par les coups du sort. Ainsi, de multiples blessures sont venues décimer l'effectif espagnol. L'équipe valencienne n'a de la sorte jamais été au complet : la blessure de Curro Torres succède à celle d'Ayala en défense, Vicente est bien parti pour réaliser une «saison blanche» , Albelda collectionne les pépins physiques…Bref, Ranieri doit souvent se creuser la tête pour composer une formation. Au niveau plus individuel, quelques joueurs sont sur le déclin. Carboni, «coupable idéal» du cauchemar interiste, semble accuser le poids des années. Alors que Ruben Baraja n'est plus au sommet de sa forme : témoin une participation moindre au jeu offensif de son équipe. Baraja a pour habitude de terminer les saisons aux alentours de dix buts. Ce qui est énorme pour un milieu défensif.

Après un début de saison mitigé ponctué par un désastreux mois d'octobre, Valence a relevé la tête. En s'appuyant sur ses fondamentaux (la défense), Valence est désormais troisième de la Liga juste derrière Barcelone et le Real Madrid. Le public de Mestalla attend un printemps des plus captivants, surtout que la Coupe UEFA reste à jouer avec peut être à la clé un derby Villarreal – Valence en 1/8ème de finale.



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