Avec son doublé contre l'Irlande jeudi soir (4-0), Fernando Torres a prouvé qu'il était l'avant-centre naturel de l'Espagne en l'absence de David Villa. Avec un «el Niño» à l'efficacité retrouvée, la Roja dispose d'une nouvelle cartouche tactique et apparaît plus que jamais candidate à sa propre succession.

Le choix de Vicente Del Bosque d'aligner Cesc Fabregas en «9 menteur» version Barça lors du premier match de la Roja contre l'Italie avait provoqué la polémique, l'attaque espagnole s'étant brisée les dents (quasiment) toute la rencontre contre la défense à 3 mise en place par Cesare Prandelli. Entré en jeu en fin de match, el Niño avait su créer des brèches dans l'arrière garde de la Squadra Azzura mais s'était montré trop maladroit face à Gianluigi Buffon.

Del Bosque n'est pas buté

Pour la rencontre face à l'Irlande, Del Bosque montre que la qualité d'un grand entraîneur est aussi de savoir accepter ses erreurs : Torres est aligné en pointe, en véritable 9, à la place du Barcelonais. Le choix de l'ancien coach de Real Madrid est immédiatement payant puisque le joueur de Chelsea profite d'un mauvais dégagement de la défense irlandaise pour marquer un but tout en puissance dès la 4e minute.

A l'issue de la rencontre, Del Bosque n'a pas de mal à justifier son choix. «Sur ce match, nous pensions que nous allions dominer et avoir la maîtrise du ballon, ce qui s'est confirmé. Nous voulions donc utiliser la vitesse de Torres, sa capacité à partir à la limite du hors-jeu, à prendre les espaces. Tout cela, il l'a très bien fait» , a expliqué le natif de Salamanque.

Un jeu moins stéréotypé

Comme le relève As dans son édition du jour, la présence d'un véritable avant-centre offre un atout supplémentaire à la palette tactique de la sélection ibérique. Le tiki-taka d'Iniesta et Xavi, créé par Josep Guardiola au Barça et adapté au jeu de la Roja surprend de moins en moins les équipes rivales. La domination technique est toujours aussi impressionnante mais plus vraiment efficace au moment de mettre le ballon au fond.

Le deuxième but de Torres est symbolique puisque c'est sur un contre que l'ancien joueur de l'Atletico Madrid, parti dans la profondeur à la limite du hors-jeu, trouve une nouvelle fois la faille dans la défense d'une frappe du droit. Del Bosque a tout gagné : il a relancé son buteur, diversifié son approche tactique et impressionné les autres nations. Comme le titre Marca : «avec un 9, l'Espagne a 10/10» .

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