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2002, le remake
Par Cédric Chapuis - Equipe De France, Mise en ligne: le 25/06/2004 à 23h44
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Incapable de hausser leur niveau de jeu durant toute la compétition, l'équipe de France est éliminée en quarts de finale de l'Euro 2004, après une défaite frustrante face à la Grèce (0-1). Les Bleus n'ont pas pu, pire, n'ont pas su mettre en danger la défense adverse. Et ils disent logiquement adieu à la compétition.

2002, le remake

Les données de la rencontre

Après un premier tour satisfaisant sur le plan comptable (7 points, première place du groupe devant l'Angleterre, la Croatie et la Suisse), mais beaucoup moins sur le plan du jeu, les Bleus se devaient face à la Grèce de retrouver l'esprit collectif qui leur a permis de réaliser deux séries formidables, celle de 21 matchs sans défaite (en cours avant ce quart de finale) et celle de 1040 minutes sans encaisser de but (stoppée par Franck Lampard lors du premier match de l'Euro). Car si face aux Anglais, le fin de match haletante des Bleus a fait oublier les 90 premières minutes, cela ne fut pas le cas face aux Croates (2-2) et aux Suisses (3-1). Certes, la France gagnait, la France marquait, mais elle ne parvenait pas à déployer un jeu alléchant et avait déjà encaissé 4 buts dans la compétition, souvent suite à des erreurs individuelles. Mais pour le sélectionneur national, ce n'était pas ça qui allait faire la différence face aux Grecs. « Dans un match couperet il n'y a pas que l'aspect technico-tactique qui joue mais aussi la fraîcheur physique, estimait-il jeudi. Avoir eu un jour de plus pour récupérer en finissant premier de notre groupe n'aura pas été superflu.» Marcel Desailly, lui, acceptait de voir les difficultés des Bleus, sans pour autant en faire une montagne, comme à son habitude : « L'équipe met plus de temps aujourd'hui à faire la différence par rapport à ce que l'on avait l'habitude de voir. Mais nous ne sommes pas préoccupés par notre style de jeu. Il faut être deux pour faire un bon match. Et puis, l'important, c'est que l'équipe gagne. » L'équipe de France se devait donc de convaincre autant que de se qualifier vendredi, mais n'était pas gâtée par les blessures, puisque face à la Suisse, Willy Sagnol a vu son tournoi se terminer (rechute de sa fracture à l'avant-bras gauche), William Gallas s'était blessé à la cheville, tout comme Patrick Vieira à la cuisse. Jacques Santini n'avait donc pas vraiment beaucoup de possibilités pour constituer sa défense, déjà inconstante (trois fois différente en trois matchs). Mais il comptait une fois de plus sur les armes offensives des Bleus, avec un Zidane nouveau leader et buteur providentiel et un Thierry Henry requinqué par son doublé face à la Suisse. Sans compter Louis Saha, qui semblait être le joker idéal après son entrée décisive lors du dernier match (une passe décisive quelques secondes après être entré en jeu et une présence non-négligeable comparé à David Trezeguet). Les Bleus avaient un titre à défendre, mais aussi une identité, celle d'un groupe solide qui sait mettre hors d'état de nuire un adversaire grâce à quelques inspirations fatales.

Du côté grec, le mot d'ordre était de prouver que la place arrachée en quarts de finale n'était pas usurpée. Après avoir battu le Portugal en ouverture (2-1), tenu en échec l'Espagne (1-1) puis perdu face à la Russie (1-2), les joueurs d'Otto Rehhagel avait une motivation intacte, doublée d'une absence totale de pression. « Nous ne sommes pas sous pression comme c'était le cas contre la Russie, où nous voulions absolument nous qualifier pour les quarts, assurait ainsi Rehhagel. Mais nous sommes très impatients de disputer ce match. Quant au jeu en lui-même, la France n'a pas de point faible. Il va donc nous falloir veiller à bien défendre et à être très présent au marquage. Et il faudra prendre garde à ne pas être surpris comme contre les Russes, qui avaient marqué dès la deuxième minute. » Privée de Vryzas (suspendu) et de Giannakopoulos (blessé), la Grèce ne se présentait pas avec toutes ses armes face aux Bleus, mais comptait sur le talent des Dellas, Karagounis et autres Charisteas pour faire bonne figure, et pourquoi pas créer un nouvel exploit. La Grèce était l'équipe surprise de la compétition, et entendait bien poursuivre un peu plus son rêve éveillé. Et une phrase du sélectionneur allemand de cette équipe hellène résumait à elle seule l'état d'esprit de ses joueurs : « On va jouer comme des héros, comme les Grecs ont l'habitude de le faire. »

Les meilleurs moments

- Au coup d'envoi, Jacques Santini a fait confiance à Mikaël Sivestre en défense centrale. Marcel Desailly reste donc sur le banc, tout comme Patrick Vieira, insuffisamment remis de sa contracture à la cuisse. Olivier Dacourt le remplace.

- L'entame de match est assez équilibrée, même si on retrouve les travers que l'équipe de France a connus au premier tour. Et les occasions sont grecques : Nikolaidis frappe une première fois au but à la 13e minute, sans problème pour Fabien Barthez.

- Mais au quart d'heure de jeu, un coup franc au second poteau trompe Bixente Lizarazu, qui laisse Karagounis reprendre. Heureusement, Fabulous Fab sort un arrêt réflexe qui fait végéter la balle entre le poteau, la ligne de but et les gants du portier français. Finalement, Barthez capte le ballon, et si les Grecs lèvent les bras pour réclamer le but, M. Frisk reste inflexible. Et il a raison, puisque le ballon n'a pas franchi la ligne (15').

- Les Bleus réagissent et prennent un peu plus le jeu à leur compte. Bixente Lizarazu, très actif, déborde côté gauche et centre pour Thierry Henry au point de penalty. L'attaquant français place sa tête à côté de la lucarne gauche de Nikopolidis (25').

- L'équipe grecque reprend sa légère domination, puisque les Bleus sont incapables de conserver le ballon et de déstabiliser la défense adverse. Et leur récompense est de frapper plusieurs fois au but, par Katsouranis (27', volée captée par Barthez) puis Fyssas (37', lob de 25m qui oblige Barthez à claquer le ballon).

- Peu avant la mi-temps, Henry parvient à se faufiler dans la défense grecque et à frapper à l'entrée de la surface. Peine perdue, la frappe est contrée et atterrit tranquillement dans les bras de Nikopolidis (43').

- Les deux rentrent aux vestiaires sur ce score de 0-0, qui n'est pas mauvais au vu de la première période des Bleus. On attend vraiment mieux au retour des vestiaires.

- L'équipe de France change de visage en deuxième mi-temps (à moins que ce ne soit les Grecs qui baissent de niveau), et pendant 20 minutes, Lizarazu (57') et Gallas (58') transpercent la défense adverse, et Henry parvient à frapper deux fois au but (60' et 64'), sans inquiéter le gardien grec.

- Et au coeur cette bonne période française, Zagorakis passe Lizarzu, rentre dans la surface, et prend tranquillement le temps que Silvestre lui laisse pour centrer sur la tête d'Angalos Charisteas. La balle part vers la lucarne, c'est imparable, et la Grèce ouvre le score (1-0, 66').

- Jacques Santini fait rentrer Louis Saha et Sylvain Wiltord. Effet immédiat puisque « P'tit Louis » s'infiltre dans la défense, rentre dans la surface et place une frappe ... trop écrasée. Écrasée aussi la tentative de Thierry Henry à l'entrée de la surface côté gauche, qui ne prend pas à défaut Nikopolidis.

- La France pousse, mais ne parvient pas à se créer d'occasion. Même si Lilian Thuram adresse un centre parfait sur la tête de Thierry Henry, une nouvelle fois trop croisée. Rien ne va, la chence est passée, et les Bleus restent à quai. C'est un triste constat d'échec.

La performance des Bleus

Comme depuis le début de l'Euro, la France a déçu au niveau du jeu, et n'a pas su se créer d'occasions franches. La défense des Bleus a encore été fébrile, et le replacement défensif, qui devait pourtant être travaillé, a encore été bâclé, même s'il a parfois été meilleur. Mais le point noir de cet Euro (et donc de ce match, tant France-Grèce a été le reflet de tous les défauts des Bleus durant la compétition) pour l'équipe de France a été la construction du jeu. Les organisateurs habituels (Zidane, Pires, Henry) n'ont pas réussi à déstabiliser la défense grecque, comme celles de l'Angleterre, de la Croatie et de la Suisse. Les Bleus ont certainement un des meilleurs milieu de terrain du monde, mais collectivement, il ne s'est pas entendu comme avant l'Euro. Ils n'ont pas été dynamiques et assez percutants. Et que dire de l'attaque française, à l'image de David Trezeguet, qui n'a pas été en mesure de se défaire du marquage adverse, surtout celui des Grecs (marquage individuel). Incontestablement, Thierry Henry et Zinédine Zidane, fers de lance de l'attaque française, ont évolué trop bas pour inquiéter leurs adversaires. Beaucoup de débats sur le jeu de l'équipe de France vont s'ouvrir, mais un n'aura sans doute pas de réponse : Pourquoi ce qui marchait tellement bien avant, avec un jeu huilé, n'a pas marché dans ce tournoi ?

Au niveau individuel, on peut noter quand même quelques satisfactions. Fabien Barthez a été présent, comme à son habitude, et il ne peut rien faire sur le but de Charisteas. Lilian Thuram a été lui aussi fidèle à lui même, mais quand on voit ses percées en fin de match lorsqu'il a pris le côté droit, on peut se demander si Thuram n'est pas définitivement meilleur sur la droite. Il a réalisé deux actions offensives de grande classe, avec un centre pour la tête de Henry, et un grand pont dans les dernières minutes. Thuram devrait donc revenir sur le côté de la défense si le nouveau sélectionneur a observé le match. Claude Makelele a réalisé comme d'habitude son travail de sape, récupérant des ballons, mais il était bien trop seul pour avoir son rendement habituel et a manqué quelques passes simples. Il faut aussi souligner le bon match de Bixente Lizarazu, qui a apporté bien plus offensivement que lors des matchs de poule. Quant aux déceptions, elles sont plus nombreuses évidemment. Zidane n'a pas été Zidane. Où sont passées les roulettes et les passements de jambes qui faisaient rêver la France entière ? Zidane est-il en fin de cycle ? Henry non plus n'a pas été à son niveau, muselé par les défenses adverses et obligé de descendre très bas pour toucher le ballon. David Trezeguet a été invisible, et on pouvait vraiment attendre plus de sa part, lui qui est habitué aux marquages serrés. Trézégoal a réalisé surement l'une de ses pires séries de sa carrière. Et Mikaël Sivestre a paru vraiment à côté de la plaque, notamment sur le but, puisqu'il laisse tranquillement centrer Zagorakis au lieu de le presser. C'est donc un constat d'échec cruel, tant collectivement qu'individuellement. Les Bleus n'ont pas évolué à leur niveau, non pas parce qu'ils n'en ont pas eu l'occasion, mais parce qu'ils n'ont pas su mettre le coup d'accélérateur nécessaire.

La performance des Grecs

Comme face au Portugal, comme face à l'Espagne, la Grèce, emmenée par le sorcier Otto Rehhagel, a été d'une solidité à toute épreuve, sauf entre la 45e et la 66e minute, avant d'ouvrir la marque. Le marquage individuel imposé par la défense a été impeccable pendant toute la rencontre, Guy Roux a d'ailleurs du apprécier. Les Grecs ne se sont jamais affolés, ont géré de la même façon avant et après le but, même s'ils étaient plus nombreux à se replier lorsqu'ils menaient 1-0. Et quand on parle de la défense grecque, on parle aussi de son milieu de terrain, qui a muselé celui de la France. La Grèce formait donc deux lignes de défense, et les contres pouvaient tout de même partir assez vite pour inquiéter Barthez et sa défense. Quant à l'attaque, elle a été tout simplement efficace, puisque là où Henry tire 5 fois au but, Charisteas ne déclenche qu'un frappe, celle du but, une tête hors de portée de Barthez. Solidité, combativité, solidarité et efficacité, voilà pourquoi les Grecs sont en demi-finales.

Difficile de dégager un homme du match après cette rencontre, puisque c'est le collectif grec qui a éliminé la France. Kapsis a muselé Trezeguet, Seitaridis a fait de même avec Henry et Pires, et Dellas a parfaitement rempli son rôle de libero, bouchant les trous quand il y en avait. Le capitaine Zagorakis a été d'une activité énorme, même s'il aurait logiquement du être expulsé après une grossière faute sur Pires alors qu'il avait déjà été averti en première période. Karagounis a lui joué son rôle d'électron libre entre la défense et l'attaque, apportant du soutien tant dans son camp que dans celui de l'équipe de France. Enfin, Charisteas a pesé sur la défense adverse, a réussi a libérer quelques brèches pour ses coéquipiers, et surtout, a marqué sur sa seule occasion de but.

C'est donc fini pour les Bleus après une défaite frustrante mais logique face à des Grecs trop solide pour une équipe de France pas assez libérée. Mais comme l'a rappelé Robert Pires dès le coup de sifflet final, « il faut penser à autre chose. Et autre chose, c'est déjà la Coupe du Monde. » Et ce sera sans Lizarazu et Desailly, qui font leurs adieux aux Bleus après cet Euro 2004. Et on ne sait jamais, ils pourraient être suivi par des joueurs comme Barthez ou Thuram, qui n'ont jamais clamé qu'ils continueraient après juin 2004. Ca sent donc la fin d'une génération, née un soir de novembre 1993, après une cruelle défaite face à la Bulgarie (1-2). Les Bleus devront rebondir, car après deux échecs comme 2002 et 2004, seule une victoire en 2006 ferait oublier ces désillusions. Ils en sont capables, reste à créer une nouvelle dynamique...


France 0-1 Grèce (0-0)
Stade José Alvalade, Lisbonne, 45 390 spectateurs
Arbitre : M. Frisk (SUE)
But : Charisteas (66’)
Avertissements : Zidane (44’), Saha (86’) pour la France ; Karagounis (6’), Zagorakis (50’) pour la Grèce

France : Barthez - Gallas, Thuram, Silvestre, Lizarazu - Zidane (cap), Makelele, Dacourt (Wiltord 72‘), Pires (Rothen 79’) - Henry, Trezeguet (Saha 72’)
Grèce : Nikopolidis - Seitaridis, Kapsis, Dellas, Fyssas - Zagorakis (cap), Basinas (Tsiartas 85’), Karagounis, Katsouranis, Nikolaidis (Lakis 61’) - Charisteas



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