Pour la première fois de son histoire, l'Espagne aura l'occasion de devenir championne du monde. Dominatrice, la Roja s'est logiquement imposée 1-0 face à l'Allemagne en demi-finale grâce à un but plein de rage de Puyol. Les Allemands regretteront longtemps d'être passés à côté de leur match. Pas le souci des Espagnols.

D'un puissant coup de tête, Carles Puyol envoie l'Espagne en finale !

Après leurs corrections infligées aux Anglais (4-1) et aux Argentins (4-0) aux tours précédents, les Allemands faisaient figure d'épouvantails dans cette Coupe du monde. Mais les épouvantails allemands n'ont jamais fait peur aux Espagnols dans cette demi-finale. Au contraire. Crispés par l'enjeu, les hommes de Joachim Löw ont laissé manoeuvrer les coéquipiers d'Iker Casillas à leur guise lors de cette rencontre, avec une possession de balle légèrement en faveur de la Roja (49-51). Mais c'est surtout au niveau des tirs que le constat est frappant (3 contre 12), preuve s'il en est que les Allemands se sont très rarement montrés dangereux au cours de cette partie. En fin de rencontre, c'est Carles Puyol, d'une tête rageuse, qui est venu suppléer ses attaquants qui butaient jusque-là sur un Manuel Neuer très solide. La Mannschaft peut nourrir d'énormes regrets. Elle n'était pas forcément moins forte que l'Espagne ce mercredi soir. Juste beaucoup plus prudente. Trop prudente.

Le but

- A la 73e minute, sur un corner tiré depuis le côté gauche par Xavi, Puyol jaillit au point de penalty et place une tête puissante hors de portée de Neuer. La rage du Barcelonais a payé sur ce coup (0-1).

Les autres temps forts

- A la 6e minute, Pedro transmet un superbe ballon à Villa dans le dos de Friedrich. Le nouvel attaquant barcelonais, en bout de course, tacle le ballon, mais Neuer, sorti très vite, repousse le danger.

- A la 14e minute, depuis le côté droit, Iniesta centre fort devant le but. Dans les six mètres, Puyol jaillit et place une tête puissante mais ça passe au-dessus !

- A la 32e minute, Trochowski, du gauche, s'essaie de loin. Sa frappe prend le chemin des filets mais Casillas se détend de tout son long pour détourner en corner.

- A la 45e minute, au terme d'un contre rondement mené, Klose décale parfaitement Özil dans la surface. Au contact de Sergio Ramos, le meneur de jeu allemand s'écroule. M. Kassai choisit de laisser le jeu se dérouler. A juste titre. Certes, il y a contact, mais très léger et intervient en prime en dehors de la surface.

- A la 50e minute, décalé par Pedro, Xabi Alonso tente sa chance des 20 mètres. Sa frappe puissante du gauche passe à côté du but gardé par Neuer. Le Madrilène était pourtant bien placé pour au moins trouver le cadre.

- A la 58e minute, servi par Xabi Alonso, Pedro frappe fort du droit. Neuer réalise une belle parade mais n'écarte pas le danger. Iniesta récupère le ballon et s'engouffre au coeur de la défense allemande. Devant le but, le Barcelonais tente de trouver Villa au second poteau mais l'attaquant est trop court pour pousser le ballon au fond.

- A la 69e minute, sur un centre de Podolski, Kroos, seul au second poteau, reprend du plat du pied. Casillas, vigilant, se couche bien pour écarter le danger.

L'homme du match : Pedro (Espagne)

L'un des rares à jouer sans le frein à main. Préféré à Fernando Torres en attaque, Pedro a donné raison à Vicente Del Bosque. L'attaquant barcelonais n'a pas ménagé sa peine pour tenter de semer le trouble au sein de l'arrière-garde allemande.

Ils ont brillé

Au sein de la défense allemande, Mertesacker n'a rien laissé passer ou presque. Devant, Klose fut le seul attaquant allemand à se montrer à son avantage. Toujours bien placé, le joueur du Werder Brême a brisé de nombreuses offensives espagnoles. Dans les buts, Neuer s'est montré très solide, même s'il est battu par Puyol. Dans le camp d'en face, Iniesta a enfin retrouvé toutes ses jambes. Le Barcelonais joue souvent juste même s'il a tendance encore à abuser de la passe alors qu'il pourrait tenter sa chance. Peu servi, David Villa était pourtant souvent disponible. Mais le néo-Blaugrana a rarement vu les ballons arriver jusqu'à lui alors qu'il avait fait l'effort de se démarquer. En défense, Piqué a gagné tous ses duels en plus de relancer proprement. Mention spéciale aussi à Sergio Ramos, très présent dans son couloir droit, et Puyol, l'auteur du but de la qualification.

Ils ont déçu

Les attaquants allemands ont globalement déçu. D'habitude si séduisant, Özil fut cette fois invisible. Le joueur du Werder Brême n'a jamais pesé sur le jeu de son équipe. Même chose pour Podolski, très peu en réussite dans son couloir gauche. Appelé à remplacer Müller, suspendu, Trochowski n'a jamais existé hormis une frappe lointaine en première période. Dans les rangs espagnols, Capdevila, s'il s'est montré disponible, a souvent oublié de voir son partenaire Villa démarqué. Au milieu de terrain, Xabi Alonso a, comme pratiquement à chaque rencontre de cette Coupe du monde, eu du mal à se mettre en avant. Le madrilène semble ne pas trouver sa place dans cette formation.

La note du match : 5/10

Le grand spectacle tant attendu n'a pas eu lieu. L'enjeu a clairement pris le pas sur le jeu au cours de cette rencontre. Alors que l'affiche promettait beaucoup, Allemands et Espagnols ont longtemps joué avec le frein à main, par peur d'encaisser le premier but et de devoir courir après le score. La deuxième période fut tout de même plus intéressante que la première. Heureusement.

Pour la première fois de son histoire, l'Espagne disputera donc la finale de la Coupe du monde, dimanche, face aux Pays-Bas. L'Allemagne tentera, pour l'honneur, de décrocher la troisième place samedi contre l'Uruguay.

Coupe du monde / Demi-finale
Allemagne 0-1 Espagne (0-0)
Moses Mabhida Stadium (Durban)
Arbitre : M. Viktor Kassai (Hongrie)
But : Puyol (73e)

Allemagne : Neuer - Lahm (cap.), Mertesacker, Friedrich, Boateng (Jansen, 52e) – Khedira (Gomez, 81e), Schweinsteiger – Trochowski (Kroos, 62e), Özil, Podolski - Klose. Sélectionneur : Joachim Löw.

Espagne : Casillas (cap.) - Sergio Ramos, Piqué, Puyol, Capdevila - Busquets, Xavi, Xabi Alonso (Marchena, 93e) – Pedro (Silva, 85e), Villa (Torres, 81e), Iniesta. Sélectionneur : Vicente Del Bosque.