Ils commettent des erreurs humaines mais sont pourtant vilipendés à chaque fois. Largement favorables à la vidéo, les arbitres aimeraient recevoir le soutien de la FIFA. Mais que fait l'instance mondiale pour les aider ? Rien. Bien au contraire...

Les arbitres redoutent plus que tout de commettre une erreur

Comme pour les 32 équipes qualifiées, les arbitres retenus pour la Coupe du monde sont éliminés au fur et à mesure de la compétition. Dernier Français engagé en Afrique du Sud, Stéphane Lannoy a ainsi été prié de rendre son sifflet, au même titre que l'Italien Roberto Rosetti, l'Uruguayen Jorge Larrionda et le Malien Koman Coulibaly. Seul point commun : tous les quatre ont été coupables d'erreurs flagrantes lors de ce Mondial. Majoritairement favorables à la vidéo, les arbitres ne sont pas sur la même longueur d'ondes que leur hiérarchie. En effet, selon le discours officiel de la FIFA déployé depuis des années pour justifier sa décision de ne pas utiliser la technologie pour aider les arbitres à la tâche, l'erreur est humaine. Elle fait partie du jeu.

Les arbitres n'ont pas le droit d'en parler

Dans ces conditions, pourquoi sanctionner systématiquement ceux qui en ont commis une ? L'instance mondiale se base en effet largement sur le nombre d'erreurs commises par les arbitres et sur leur impact auprès des supporters, médias et équipes incriminées, pour déterminer quels sont ceux qui pourront poursuivre la Coupe du monde et ceux priés de rentrer chez eux. Le renvoi de Lannoy, Rosetti, Larrionda et Coulibaly en est une preuve flagrante. Plutôt que de les soutenir, la Fifa évince les canards boiteux qui lui font du tort avec leurs erreurs humaines. Mais elle ne s'arrête pas là.

La FIFA les empêche aussi de parler. Ceux qui auraient voulu se défendre ou plaider en faveur de l'introduction de la vidéo (les récents propos de Blatter qui envisage désormais d'ouvrir la porte à la technologie, ne sont qu'un leurre, jusqu'à preuve du contraire), sont sommés de se taire. Les quatre bannis ont en effet été exemptés de conférence de presse. Sans doute pour ne pas avoir à répondre aux questions des journalistes : «Nous rappelons aux journalistes que les arbitres ne sont pas autorisés à évoquer leurs performances lors du jour des médias» , a indiqué l'instance mondiale. Arbitres muselés, journalistes priés de ne parler des sujets qui fâchent… La FIFA, un modèle étonnant de démocratie.