Les Princes du Rocher n'hériteront pas de la couronne. En s'inclinant lourdement à Louis II contre Rennes, les Monégasques offrent le titre aux Lyonnais, pour la troisième année consécutive (1-4). Retour sur une soirée en enfer !

Les enjeux de la rencontre :

Plus personne ne l'ignore. Depuis mardi soir et la défaite du PSG au Parc, le titre se dispute désormais entre le finaliste de la Ligue des Champions et l'actuel Champion de France. Pour conserver ses chances intactes à l'issue de cette 37e journée, Monaco doit s'imposer sur ses terres contre une formation rennaise qui n'a plus qu'à laisser dérouler. Parallèlement, Monaco doit compter sur une victoire du PSG. L'écart se réduirait alors à un petit point. Lyon et Monaco se joueraient la victoire finale lors de l'ultime journée, avec un décalage probant de deux soirs. En attendant, Deschamps laisse la plupart de ses titulaires disputer cette rencontre, aux exceptions notables d'Ibarra, Giuly ou encore Rodriguez. Nonda et Zikos restent sur le banc. C'est un peu le scénario inverse que lors de la rencontre contre Strasbourg, à quelques unités près. Deschamps préserve au mieux, sans négliger l'essentiel d'une charnière solide. Rennes bénéficie d'un groupe en forme et d'un buteur d'exception, en la personne de Frei. Voilà un beau duel que se livreront le Rennais et un certain Morientes. A noter qu'il s'agit de la première titularisation avec Monaco pour le tout jeune défenseur Oshadogan, un nom pas évident à retenir !

Les temps forts :

- Les Monégasques démarrent en force la rencontre, avec une première tentative de Rothen. Cech intervient très sereinement (3').

- Accélération de Monterrubio dans la défense monégasque, qui vient servir Frei. L'attaquant breton se retrouve en duel avec Roma et ne manque pas l'occasion d'ouvrir le score après seulement dix minutes de jeu (0-1, 10'). Il s'agit du dix-septième but de la saison pour le rennais qui réussit une sacré performance.

- La joie bretonne se veut de courte durée, puisque dès l'engagement Adebayor perce la charnière défensive adverse et vient servir sur un plateau Morientes qui marque sans forcer son talent (1-1, 11'). Monaco n'a pas tremblé longtemps.

- Cech intervient, suite à un bel enchaînement personnel de Morientes dans la surface de réparation bretonne (39').

- Coup dur pour les Monégasques, avec la sortie sur blessure de Morientes, suite à un tacle de Diatta (45').

- Rothen récupère un bon ballon servi par Bernardi. Sa frappe s'envole au-dessus du cadre (50').

- On retrouve Rothen quelques minutes plus tard, avec une belle ouverture pour Prso qui ne parvient pas à prendre le meilleur sur Cech (56').

- Roma accroche Monterrubio, bien parti en contre. L'arbitre désigne le point de penalty. Le joueur rennais se fait justice lui-même (1-2, 58'). Contre toute attente, Monaco se retrouve de nouveau mené sur sa pelouse.

- Il va falloir cravacher sérieusement pour renverser la vapeur. Un seul point ne suffirait pas à empêcher Lyon de devenir Champion de France virtuel, à cause d'une trop mauvaise différence de buts.

- Rennes profite d'un espace laissé libre par les Monégasques pour placer une attaque fulgurante. Kallstrom lâche une reprise de demi-volée du gauche, à vingt-cinq mètres des buts de Roma. Il parvient à faire mouche (1-3, 70'). Monaco se retrouve complètement anéanti. Il reste moins de vingt minutes à disputer.

- Sur un ultime coup franc, Kallstrom s'offre un très joli doublé (1-4, 94'). Cela en est bel et bien terminé des chances de titre pour Monaco, qui laisse en prime sa place de dauphin au PSG. Il s'agit de la deuxième défaite à domicile de rang.

La prestation de Monaco :

Le finaliste de la Ligue des Champions digère très mal sa fin de Championnat. A une époque pas si lointaine, le club de la Principauté se retrouvait avec une confortable avance de dix points au compteur sur le futur Champion de France. Rien ne laissait alors présager de la suite des événements. L'éventualité d'un magnifique parcours européen a modifié la donne. Avec un effectif réduit, Monaco a brûlé ses cartouches. Deschamps se retrouve à devoir gérer un groupe, partagé entre la volonté d'acquérir le titre qui lui a déjà échappé la saison passée et devenir le meilleur club européen. Du coup contre Rennes, lors d'un match a priori largement à portée, les Monégasques ont perdu pied. La première période était à leur avantage, mais la perte de Morientes sur blessure n'a pas arrangé les affaires. Les jeunes pousses du club n'ont pas pu compenser le manque de fraîcheur des autres. Le doute s'est installé en seconde période et ce fut la débandade, avec un cruel manque d'envie de revenir à hauteur des Bretons après le but du break. Rothen reste le meilleur monégasque de cette rencontre. Il a tout donné. Adebayor a existé lors de la première période notamment, évitant alors à ses coéquipiers de gamberger. Prso a manqué de réussite. Squillaci est resté impuissant, malgré toute sa bonne volonté, tout comme le brave Plasil et ses qualités grandissantes. Quant à Roma, il a sombré en seconde mi-temps, songeant certainement à ce maudit penalty qu'il a provoqué, mais non intercepté. Dommage pour cette formation monégasque qui ne méritait pas une telle désillusion, sur la route qui menait à la couronne royale !

La prestation de Rennes :

Que dire d'une formation bretonne qui vient infliger aux Monégasques une nouvelle défaite à domicile, la seconde après l'amère désillusion subie contre le FC Nantes ? Rien, si ce n'est qu'elle n'a pas fermé le jeu, qu'elle n'a pas cherché à se laisser prendre à un rôle de figuration, qu'elle a développé son football sans frémir et enfin qu'elle a fait preuve d'un énorme réalisme pour parvenir à s'imposer aussi largement. On le citait plus haut, Monaco n'a pas plombé sa rencontre. Ils ont essayé de réagir. Placés au dos du mur, les Bretons en ont eux profité pour contrer à merveille. Leur saison est peut-être terminée, avec aucun titre de gloire à honorer, excepté peut-être celui de s'imposer à Louis II sur les terres de Morientes, Giuly, Rothen et compagnie, les finalistes de la Coupe d'Europe. C'est une certitude qui motive. En tous les cas, Frei réalise la belle opération de la soirée, avec un nouveau but à son compteur personnel. Kallstrom s'offre un doublé avec deux réalisations de prestige. Monterrubio retrouve ses jambes. Cech achève de démontrer que sa place de gardien international ne souffre d'aucun contexte. Avec de tels atouts en poche, Rennes peut nourrir des regrets sur sa saison, en ne terminant pas plus haut encore.

La réaction :

Bernardi : «Le second but a tué le match, malgré notre bonne première période. C'est une déception. Mais le championnat ne se perd pas uniquement sur ce match. Lyon est une très bonne équipe qu'il convient de féliciter.»

La blessure :

Selon les dernières informations, Morientes devrait pouvoir disputer la finale de la Ligue des Champions. Il ne serait victime que d'une mauvaise entorse de la cheville gauche, suite au tacle de Diatta.

Conclusion :

Monaco peut se tourner plus aisément vers Gelsenkirchen. Le titre ne lui reviendra pas cette année encore. Le plus sur moyen d'accéder directement à la phase finale de la Ligue des Champions la saison prochaine, reste de la remporter. Le PSG, avec sa victoire au Parc contre Lyon, profite de cette défaite pour récupérer la place de dauphin. Une vraie soirée noire pour l'AS Monaco qui tachera d'oublier tout cela à Bordeaux. L'incertitude règne encore plus désormais, quant à l'éventuelle composition du onze de départ proposé par Deschamps.