Qu'ils peuvent se réjouir les supporters des Gones ! La victoire contre Bastia les rapproche du sacre (1-0). Ils s'assurent au minimum la seconde place du Classement. Juninho porte encore sur ses épaules ce résultat positif. Bastia ne se voulait pas si loin de provoquer une énorme sensation.

Les données de la rencontre :

Que de polémiques autour de la dernière journée de Championnat dans les coulisses de l'Olympique lyonnais, alors que le sort risque d'en être jeté dès ce mercredi soir. Bordeaux a battu le PSG (3-0). Du coup et alors que les Monégasques se déplacent en Alsace, sans de très nombreux titulaires, les Gones peuvent réaliser l'excellente opération. Ils accueillent une équipe de Bastia qui se déplace très mal et manque sérieusement d'efficacité. Les Corses ne comptent que 39 points. Ils cherchent à se mettre à l'abri. La mission s'avère délicate à Gerland. Là où personne ne les attend, la sensation serait belle de donner du fil à retordre aux Lyonnais. Paul Le Guen compte sur ses hommes pour remporter les trois points de la victoire, comme convenu. Paris se retrouverait relégué à six longueurs, avec l'impossibilité de rejoindre les Lyonnais au compteur. La différence de buts est défavorable. L'heure n'est pas encore aux comptes. Il convient de se concentrer durant quatre-vingt-dix minutes. L'ambiance est digne des grands jours, avec un Stade Gerland, quasiment complet.

Les temps forts :

- La rencontre a débuté depuis quelques minutes et le jeu semble équilibré. Luyindula trouve Elber sur la gauche. Le brésilien frappe et trouve Penneteau sur la trajectoire du ballon (6').

- Nouvelle frappe du gauche d'Elber qui est encore trop croisée (15').

- Les Corses se procurent la plus belle occasion de ces vingt premières minutes. Ben Saada s'échappe sur la gauche et vient défier Coupet. Le portier lyonnais écarte le danger du pied (19'). Les Gones connaissent une vraie frayeur.

- Lyon obtient un coup franc intéressant à vingt mètres. Juninho s'en charge et trompe la sérénité du mur bastiais. Sa frappe, parfaitement enroulée, trouve les filets de Penneteau (1-0, 26'). Gerland laisse s'exprimer toute sa joie.

- Sauvetage de la tête de Penneteau, au-devant de Malouda. Lyon prend le contrôle de cette fin de première période (30').

- Les deux équipes atteignent la pause, sur ce léger avantage au score des Gones.

- Delaye adresse un bon centre que Coupet doit repousser du poing. Le danger semblait imminent (54'). Ce sont les Corses qui ont la possession du ballon à leur avantage.

- Juninho est à deux doigts de provoquer de nouveaux ravages. Il adresse une puissante frappe cadrée que Penneteau repousse des deux poings (62').

- Les Corses doivent terminer la rencontre en infériorité numérique. Cauet est expulsé pour un second carton jaune (66').

- Lyon gère son avantage sans chercher plus avant. La dernière partie de la rencontre n'offre que peu d'intérêt particulier. Les trois points sont en poche pour des Lyonnais qui n'ont pas montré grand-chose. Est-ce là une attitude de Champion de France ? Cela peut déplaire, mais il faut aussi savoir assurer pour devenir champion.

La prestation de Lyon :

La joie des supporters des Gones apparaît bien légitime. Pour autant, il convient de ne pas pavoiser. Les Lyonnais n'ont pas su imposer de manière brillante leur fond de jeu. Ils se sont laissés surprendre par le pressing très haut et courageux des Corses. Absence d'efficacité offensive et de réalisme devant les buts, le spectacle offert n'a pas été d'une énorme qualité. En réalité et un peu à l'image d'un joueur de tennis, Lyon a connu la peur de gagner. Cela s'en est ressenti. Le PSG avait lui connu le désarroi, après une folle course poursuite. Les deux parallèles sont intéressants, car ils permettront d'offrir aux spectateurs du Parc des Princes une vraie belle confrontation samedi soir. L'Olympique lyonnais a su marquer sur coup franc, par l'intermédiaire de son incontournable buteur Juninho. Le brésilien provoque beaucoup d'ombre à Elber. La victoire était au bout du chemin, sans trop oser se dévoiler et tuer la rencontre. Les Lyonnais n'ont pas su donner assez de mouvement au ballon, ni le laisser vivre. Ils ont opté pour l'attente, fort d'une excellente charnière défensive. Mais peut-on reprocher à une équipe d'assurer l'essentiel, lorsque justement à domicile, les coéquipiers de Muller et compagnie savent parfaitement contrôler leurs arrières ?

Juninho conserve son titre symbolique de meilleur homme de la rencontre. Il est encore le héros de cette victoire décisive. Son but apporte soulagement et sérénité à ses coéquipiers qui ne trouvaient pas la faille. Elber a bien travaillé en attaque, lors des rares incursions lyonnaises. On l'a plus vu en cours de première période. Luyindula n'a pas réussi à offrir des ballons de buts, d'autant que Penneteau était vigilant. Malouda a été relativement plus dynamique que ses autres coéquipiers. Le milieu de terrain a eu beaucoup de travail. Réveillère a quant à lui réalisé un bon match en défense, avec plusieurs interventions déterminantes, au-devant notamment de Ben Saada.

La prestation de Bastia :

Mine de rien, Bastia a très bien su tirer son épingle du jeu. Nombre d'observateurs ou supporters n'auguraient pas vraiment de leurs chances de s'imposer sur la pelouse de Gerland. Pourtant, ce sont les Corses qui ont porté régulièrement le danger devant les cages de Coupet. Ils ont opté pour un pressing très haut, afin d'éviter de prendre une sévère déculottée à l'arrière. Cette tactique audacieuse a failli se transformer en coup de poker menteur. Si Ben saada avait transformé son occasion de but, au-devant de Coupet, on aurait certainement assisté à une physionomie de rencontre différente. Bastia a livré toutes ses forces dans la bataille, pour au moins arracher le point du match nul et assurer le maintien. Il s'en est manqué d'un rien. Sans doute que l'expulsion de Cauet n'y est pas étrangère. En tous les cas, ils sont plusieurs à avoir bien joué. A Ben Saada devant, on peut y ajouter Maurice (ancien lyonnais), Diarra ou encore Mendy, à l'arrière. Penneteau n'a pas manqué son match. Il s'est montré très vigilant et auteur de plusieurs excellentes interventions. Mais que faire devant la frappe superbe de Juninho ? Il a semblé surpris par la réaction de son mur au moment du déclenchement du tir. Sans ce terrible coup du sort, alors que les Corses menaient le jeu, les Lyonnais auraient connu bien des difficultés à s'imposer. L'organisation adverse en 3-5-2 de la seconde période, a généré moins de possibilités d'attaques concrètes. Cette vaillante équipe corse a eu le temps de prouver qu'elle savait être présente lors des grands rendez-vous. Une certaine équipe du PSG devra bien se tenir chez elle, lors de l'ultime journée.

La réaction :

Paul Le Guen (Entraîneur de Lyon) : «Cette victoire nous réjouit. On se qualifie directement pour la Ligue des Champions. C'était l'objectif de notre saison. On se rapproche avec soulagement de notre troisième titre consécutif. Tout n'a pas été très facile ce soir. Ce fut très laborieux, mais logique devant un adversaire en mal de points. Depuis un petit moment, notre jeu est un peu poussif. Mais on prend plus de points que nos adversaires. A paris, on sera dans la peau d'un outsider. On a envie de bien faire et ce ne sera pas un match joker à nos yeux.»

Conclusion :

L'excellente opération de ce milieu de semaine est réalisé par l'Olympique Lyonnais qui se rapproche du titre. Il manque deux petits points pour s'en conforter. La rencontre au Parc des Princes s'avère alors toujours autant intéressante. Le PSG devient à son tour l'arbitre du Championnat, tout comme Bordeaux. On se souvient qu'en 1999, Bordeaux était venu chercher son titre au détriment de Marseille, au Parc des Princes. Le PSG souhaite terminer sa saison à domicile par une victoire. En tous les cas, ce brusque retournement de situation à l'avantage de Lyon, vient confirmer les propos de Giuly. Rien ne servait de crier au loup à propos des faveurs accordées à Monaco. Lyon se dirige vers son troisième titre consécutif et ne doit pas se montrer jaloux de son homologue de la Principauté. Pour conclure sur le sujet, on se devrait de souligner que le PSG semble bien le plus défavorisé. Voilà trois journées consécutives que Lyon dispute sa rencontre, en connaissance de cause du score de son adversaire. Paris n'a pas pavoisé. Et pourtant, qui sait si cela n'aurait pas modifié certaines motivations dans les rangs de Lyon ? Allez, cessons les polémiques et vive le sport ! On se retrouve samedi soir au Parc des Princes, pour ce qui s'avérera de toute manière une très belle soirée de gala entre ces deux clubs prestigieux de notre Championnat de France. Le titre et la qualification directe en Ligue des Champions, vont quand meme s'y jouer !

:

Lyon 1-0 Bastia (1-0)
Stade de Gerland / Spectateurs : 39 000 environ
Arbitre : M. Piccirillo
But : Juninho (26')
Avertissements : Cauet (43'), Diarra (54')
Exclusion : Cauet (65')

Les équipes :

Lyon : Coupet, Réveillère (Deflandre, 91'), Edmilson, Müller (cap), Berthod, Dhorasoo, Essien, Luyindula, Juninho (Diarra, 84'), Malouda, Elber (Govou, 76')

Bastia : Penneteau (cap), Cimbonda, Mendy, Hilton, Yahia, Delaye (Tehoué, 64'), Diarra, Cauet, Hadji, Ben Saada, Maurice (Gourvennec, 76')