Onze ans que le football français attendait cela : après Marseille en 1993, c'est au tour de Monaco de disputer une finale de Champion's League, grâce à son match nul obtenu à Chelsea (2-2). Les hommes de Didier Deschamps ont livré un match héroïque, revenant de l'enfer pour décrocher le paradis.

La réaction des sites officiels :

Le site officiel du FC Chelsea adopte un ton presque théâtral pour qualifier la défaite du club londonien : «quel match, mais quel drame aussi, quelle amère tristesse !» . La performance de Monaco est saluée à sa juste valeur, «Monaco a montré beaucoup de qualités et ne peut pas laisser insensible» , mais ce sont surtout les joueurs de l'équipe anglaise qui sont salués : «trois jeunes Anglais, Terry, Lampard et Bridge, ne méritaient pas un tel sort. Ils ont été superbes hier soir» .

Carton jaune au site officiel de l'AS Monaco qui, ce matin, n'était toujours pas mis à jour ! Les webmasters seraient-ils encore en train de fêter la qualification de leurs favoris ?

Les sites spécialisés s'enflamment pour l'ASM :

Sport24 use de tous les superlatifs pour évoquer la performance des coéquipiers de Giuly : à un «Monaco en route vers la légende» succède un «historique !» . C'est la prestation de Fernando Morientes qui a retenu l'attention du site. Passé du cauchemar au rêve, l'attaquant espagnol «vivait une soirée catastrophique» mais «allait délivrer son équipe sur un bon une-deux avec Bernardi» . Un retournement de situation qui tient du «miracle» .

De son côté, Football365 met en avant le bon match livré par les hommes de Ranieri qui «avaient décidé de surprendre leur adversaire en jouant vite et haut» . L'ouverture du score est «logique» , mais Monaco a su égaliser grâce à son «abnégation» , malgré une défense «qui ne sort pas sa meilleure prestation de la saison» . Le résultat est là, c'est ce qui compte…

La presse est sous le charme :

La qualification des Monégasques pour la finale de la C1 fait les gros titres des quotidiens : L'équipe parle d'un collectif «phénoménal» emmené par un «immense Rothen (…) qui a éclaboussé de son talent Stamford Bridge, tant par ses prises de balle que par ses initiatives ou ses services» .

Didier Deschamps récolte lui aussi quelques lauriers, notamment dans Libération, selon qui le coach monégasque dirige son équipe «de main de maître» . Le quotidien insiste également sur la qualité d'un match «tout en vitesse, sans la moindre faute avant le 33ème minute» .

Le Figaro parle d'une rencontre «extrêmement intense» à l'issue de laquelle les footballeurs de l'AS Monaco «ont décroché leur billet pour la finale de la Ligue des Champions» . Le quotidien loue en outre «le courage et la lucidité des Rouge et Blanc» , assez solides «pour ne pas succomber sous les assauts des Blues» . Roma, auteur de quelques «magnifiques arrêts» , reçoit lui aussi les honneurs du journal.

Le Parisien tire son «chapeau» aux Monégasques en Une du journal, et déclare que le club de la Principauté a atteint «l'Himalaya du football européen» . Le journal affirme sur un ton quasi-lyrique qu'au terme d'un «combat épique» , Stamford Bridge est devenu «le nouvel écrin des princes du ballon rond monégasques» . Morientes est «l'homme de cette demi-finale» , ce qui n'étonne en rien le quotidien national, qui sait bien que «les grands joueurs répondent toujours présents lors des grands rendez-vous» .

Enfin, Le Monde explique que la qualification s'est jouée il y a quinze jours, à Louis II. Selon eux, les Blues «pourront longtemps regretter leurs errements du match aller» .

Le match vu d'Angleterre :

Pas très fair-play, les anglais du Sun : Didier Deschamps a bien été «généreusement applaudi par les supporters brisés du club londonien» , mais le journal rétorque aussitôt que «cela arrivait rarement lorsqu'il était joueur» .

Le Daily Mirror et la majorité des quotidiens anglais dénoncent un arbitrage moyen, coupable d'avoir accordé à Ibarra «un but marqué avec le bras» . Ils annoncent également le «crash» de Ranieri, qui n'aura rien gagné au bout de quatre ans à la tête de Chelsea.

Monaco jouera donc la finale de la Ligue des Champions face à Porto, le 26 mai prochain à Gelsenkirchen, en Allemagne. Un match historique pour le football français. Chelsea éliminé, la politique de milliardaire menée par son président Roman Abramovitch n'a pas porté ses fruits.