Lorsque Lyon et Nice se rencontrent, comme c'est le cas samedi pour la 26e journée de Ligue 1, le match n'est pas seulement un choc entre deux équipes aux ambitions contrastées. C'est aussi un chassé-croisé en forme de duel, entre un Niçois de coeur, le gardien de l'OL Hugo Lloris, et un pur produit de la formation lyonnaise, le buteur des Aiglons, Loïc Rémy.

Hugo Lloris (23 matches de L1 cette saison) et Loïc Rémy (24 matches de L1 cette saison, 9 buts) ont plus d'un point commun. D'abord l'âge, 23 ans. Ensuite, le statut, celui de valeur montante du football français. Mais les deux jeunes internationaux ont aussi et surtout la particularité de s'être croisés, à l'été 2008, sur le marché des transferts, chacun rejoignant le club formateur de l'autre : alors que le gardien de but quittait l'OGC Nice pour l'Olympique Lyonnais, l'attaquant suivait le chemin inverse. Alors, même si les Gones et les Aiglons jouent chacun leur Championnat, le haut de tableau pour les premiers (5 victoires, 1 nul en 2010) et le maintien pour les seconds, la rencontre entre les deux clubs, samedi (19h) pour le compte de la 26e journée de Ligue 1, présente une saveur particulière pour les deux joueurs.

Au match aller, le 24 octobre, le face-à-face n'avait pas eu lieu. Le portier, blessé, avait assisté depuis les tribunes du Stade du Ray à la déculottée subie par ses partenaires (4-1, dont un but de… Rémy). «Un dur moment ! Je voyais mon équipe prendre l'eau !» , raconte Hugo Lloris dans Nice-Matin. S'il reconnaît que cette raclée avait fait mal aux Lyonnais, le gardien des Bleus nie tout esprit de revanche, en vue du match de samedi. «Ca reste un match, on en a pris quatre c'est comme ça, poursuit Lloris. Nous voulons surtout retrouver une place sur le podium et la conserver. Nous sommes encore quatrièmes malgré nos bons résultats. Il va falloir batailler, car Nice n'est pas à sa place si l'on regarde son potentiel.»

Tempête sous le crâne de Rémy

Privé de victoire depuis près de trois mois, le club azuréen a renoué avec les trois points samedi dernier, face à Lorient, grâce à un penalty transformé par Loïc Rémy. Mais avant de trouver cette petite mais précieuse faille, le buteur avait vendangé une flopée d'occasions. Interrogé par L'Equipe TV, l'intéressé ne cache pas qu'il a beaucoup gambergé durant le dernier mercato d'hiver, quand un long feuilleton l'annonça de retour à Lyon, avant que le club rhodanien ne bloque son transfert vers… Rennes, en vertu d'une clause de rachat prioritaire.

«J'ai passé des soirs à ne pas dormir, à penser sans arrêt à l'endroit où j'allais être. Cela bouffe de l'énergie» , reconnaît-il. Et si Lyon, comme lors de deux derniers mercatos, le rappelle cet été ? «On verra. Je n'en suis pas encore là» , répond Rémy, qui souhaite se reconcentrer sur la fin de saison de son club actuel. Treize matches à jouer en forme d'opération maintien. La première étape passe samedi par le stade Gerland et les gants d'un certain Hugo Lloris. La saison passée, Loïc Rémy avait brillé devant son ancien public et inscrit un but à Hugo Lloris, avant que Lyon ne s'impose (3-2) grâce à un arbitrage scandaleux. Souhaitons que le duel ait lieu à la loyale cette saison.