Selon Jean-Louis Triaud, les clubs français ne gagneront pas la Ligue des Champions à court et moyen terme. Le président des Girondins de Bordeaux explique les raisons qui, selon lui, empêchent les écuries de Ligue 1 de rivaliser avec le gratin européen.

Alors que les trois clubs français qualifiés entameront leur campagne mardi et mercredi face à trois formations italiennes, Jean-Louis Triaud ne se fait aucune illusion sur l'issue de la Ligue des Champions. Pour le président des Girondins de Bordeaux, Marseille, Lyon et son équipe n'ont aucune chance de remporter l'épreuve. «A court ou moyen terme, on ne gagnera jamais la Ligue des champions. (…) Il y a un trop grand écart financier entre nous et les autres clubs européens. Quand on regarde le tableau des quatre demi-finalistes ces dernières saisons, le lien avec le budget est assez évident» , a-t-il analysé lors d'un entretien accordé au journal Le Dauphiné Libéré.

S'appuyer sur les centres de formation

«La seule façon de pouvoir exister sur le plan européen, c'est d'avoir un budget conséquent. Ce n'est ni une question de culture, ni une question d'entraîneur. C'est un problème d'argent. Point» , a-t-il jugé. Les clubs français n'ayant pas suffisamment d'argent, que peuvent-ils espérer cette saison ? «Sur le plan sportif, on essaye d'abord de sortir de la phase de poule. Ensuite, si on passe les huitièmes de finale, on est bien content. Quand on a atteint les quarts, c'est un exploit. Si on est en demies, c'est déjà un miracle» , a estimé Triaud. Le président Marine et Blanc ne croit pas que la création prochaine d'une DNCG européenne changera la donne.

Les solutions pour s'en sortir sont minces. «Je suis fataliste. La masse salariale de l'Inter Milan, c'est 147 millions d'euros. C'est à peu près l'équivalent du budget de Lyon, le plus gros en France. On ne joue pas dans la même cour. Avec la libre circulation des travailleurs, on ne peut pas garder nos joueurs» , regrette Triaud. «Pour s'en sortir, on peut se reposer sur nos centres de formation, sortir une génération dorée, avec une grosse star pour espérer aller loin en C1. Ça n'arrive pas tous les jours.» Mais c'est pourtant le cas actuellement, avec un Yoann Gourcuff en pleine ascension et un groupe plus mûr que l'année dernière. Ces atouts seront-ils suffisants pour ramener un résultat de Turin ? Réponse dès mardi soir.