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Paris se signe pour Heinze
Par Christophe Andreeff - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 04/04/2004 à 09h41
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Lors de son duel très attendu contre le FC Nantes Atlantiques, le PSG s'est imposé avec la manière (3-2). Les coéquipiers de Heinze lui ont dédié la victoire, en mémoire de la mort du père de l'argentin. Paris conforte sa troisième place et revient se placer en embuscade derrière Monaco et Lyon. Le public du Parc a pu assister à une rencontre très animée, grâce à deux équipes qui n'ont jamais cherché à fermer le jeu.

Paris se signe pour Heinze

Les données de la rencontre :

Parmi les affiches les plus attrayantes et les plus alléchantes qui se disputent au Parc des Princes, vient certainement se hisser la rencontre contre Nantes. Beaucoup de supporters nantais séjournent dans la capitale et il s'avère de bonne guère de venir assister à la rencontre dans un excellent état d'esprit. Le Parc des Princes affiche complet depuis plusieurs jours. On s'attend à un match très ouvert, avec du spectacle. Nantes compte parmi ces séduisantes équipes qui ne se contentent pas de fermer le jeu. Les Canaris osent tenter des choses et laissent vivre le ballon. La victoire contre le PSG, ils connaissent. Tout comme Marseille à Lyon, ils doivent eux aussi se rattraper de la défaite du match aller (0-1), avant que les deux formations ne se retrouvent une ultime fois cette saison en demi-finale de la Coupe de France. Paris souhaite se racheter de sa défaite à Lens dimanche dernier. La victoire permettrait aux Parisiens de revenir non loin de Monaco et de Lyon.

La composition de l'équipe du PSG se démarque par l'absence du défenseur latéral argentin Gabriel Heinze. Il vient de perdre son père. Ses coéquipiers arborent sous leur maillot un hommage à ce dernier. Une minute de silence, remarquablement respectée par le public du Parc (NDLR : suffisamment rare à ce point pour qu'il convienne de le souligner), viendra renforcer cette soirée placée sous le signe de l'émotion. Pour le reste, Halilhodzic a choisi de titulariser Reinaldo pour servir Pauleta en attaque. Ljuboja n'est que remplaçant. Légèrement en retrait derrière, on trouve dans l'axe M'Bami et Cana, les deux véritables révélations de cette deuxième partie de saison. Fiorèse et Sorin se chargent d'animer les flancs. Autour d'Alonzo, on retrouve en défense Mendy, Déhu, Pierre-Fanfan et El-Karkouri. C'est une nouvelle fois le marocain qui a la lourde charge de remplacer Heinze sur l'aile gauche.

Dans les rangs de Nantes, on poursuit l'objectif principal qui consiste à préserver les forces pour la finale de la Coupe de la Ligue. Yepes n'occupe donc pas sa place en défense. On rappelle également les absences en milieu de terrain de Fae, Berson et enfin celle de Toulalan, blessés. Il reste alors une charnière défensive composée de Delhommeau, Drouin et Gillet. En second rideau, on compte les présences de Da Rocha, Savinaud, Hadjadj et enfin Armand. Comme Yapi Yapo ne se veut pas non plus de la partie, Quint jouera le rôle d'animateur pour Moldovan et Pujol. En tous les cas, les intentions se veulent claires avec une telle organisation de jeu : bien laisser circuler le ballon pour le remonter suffisamment haut et espérer inquiéter la solide défense du PSG.

Les temps forts :

- Nantes démarre sans complexes la rencontre comme on pouvait s'y attendre. Déhu sauve son camp, suite à une première incursion de Hadjadj dans la surface (2').

- Paris ne tremble pas et commence à construire son jeu. M'Bami transmet le ballon à Sorin qui ajuste sa frappe, comme elle vient. Le ballon vient s'échouer sur le poteau gauche nantais (9').

- On retrouve M'Bami quelques minutes plus tard. Il accélère et déborde tout le monde dans l'axe. Il trouve Reinaldo qui manque son contrôle, alors qu'il se présente seul devant Landreau (13').

- Les Canaris viennent régulièrement s'infiltrer dans le camp parisien. Suite à un coup franc sur l'aile gauche, le ballon traverse la défense parisienne. Da Rocha récupère toutefois à l'autre bout. Quint décale ensuite de la tête pour Pujol, qui vient tromper Alonzo d'une frappe tendue du pied droit en pleine lucarne (0-1, Pujol, 15'). Tout s'est déroulé si vite que le public du Parc situé à l'opposé de l'action, n'a pas vraiment réagi spontanément à cette ouverture du score.

- Boskovic a remplacé El-Karkouri pour apporter du soutien à l'animation offensive en milieu de terrain. Il se charge d'un coup franc sur la gauche des cages de Landreau. Sa frappe du pied gauche vient trouver le chemin des filets, alors que le ballon est prolongé involontairement de la tête par Armand (1-1, Armand, c.s.c, 34').

- Paris accélère le jeu et se montre de plus en plus enthousiaste. Reinaldo trouve Pauleta en profondeur. Le Portugais troue le mur défensif des Canaris, avant de buter sur un Landreau impeccable (36').

- Nantes continue à montrer de bonnes intentions. Da Rocha lâche une frappe tendue des vingt mètres. Celle-ci effleure le poteau. Dans la foulée, Armand se charge d'un coup franc dans l'axe qui termine sa course d'un «chouilla» , au-dessus de la transversale (39' et 40').

- Sorin décale pour Reinaldo sur sa gauche. Le brésilien, bien placé dans les six mètres, frappe trop mollement. Landreau intercepte sereinement (42'). Le public du Parc des princes assiste vraiment à une très belle rencontre, ouverte et généreuse dans le jeu.

- Hadjadj vient commettre une faute sur Reinaldo, dans la surface de réparation nantaise. L'arbitre court vers le point de penalty. Pauleta prend peu d'élan et semble hésiter sur sa frappe du pied droit, un peu trop molle. Landreau plonge du bon coté et apporte un sursis à ses coéquipiers (53'). Cela devient une habitude lors des rencontres contre le PSG.

- On retrouve les mêmes acteurs quelques instants plus tard. Boskovic transmet un bon ballon à Reinaldo. Le brésilien tente sa chance. Le ballon file le long du poteau droit (57').

- C'est au tour de Mendy d'ajuster une frappe croisée. Là encore, le ballon termine sa course au-delà du montant (65'). Incontestablement Paris presse et profite des brèches laissées par son adversaire.

- Landreau écarte héroïquement le danger. Il détourne le tir de Pauleta (67').

- Le PSG se voit récompenser de ses efforts. Le second but est le fruit d'une superbe combinaison. Mendy ajuste un centre parfait au second poteau (ce qui n'est pas si souvent le cas). Pauleta remise pour Boskovic, placé dans les six mètres. Il devance la sortie de Landreau. Du gauche, il pousse de manière acrobatique le ballon dans les filets (2-1, Boskovic, 68').

- Nantes réagit parfaitement. Da Rocha se procure une énorme occasion. Il ajuste une aile de pigeon qui surprend Alonzo. Sur sa ligne, Déhu repousse de la tête (74').

- Sur la relance, Boskovic accélère dans l'axe et transmet le ballon à Reinaldo sur son flanc droit. Cette fois le brésilien décide de ne pas se la jouer perso et décale pour Pauleta démarqué. Le portugais n'a plus qu'à pousser le ballon au fond des filets laissés vides (3-1, Pauleta, 75'). Le Parc s'enflamme.

- Les Nantais jettent leurs dernières forces dans la bataille. Ils ne désarment pas. Mais c'est Ljuboja qui manque d'inquiéter une nouvelle fois Landreau, suite à un centre au premier poteau de Cubilier. Il vient couper la trajectoire du ballon qui passe au-dessus de la transversale (84').

- Coup franc de Gillet dans l'axe. Alonzo ne se laisse absolument pas surprendre (87').

- On n'arrête plus les actions de jeu en cette fin de rencontre. Fiorèse se retrouve seul devant Landreau. Placé dans un angle difficile, il voit sa frappe détournée en corner par le pied du portier nantais (89').

- La rencontre se veut loin d'être terminée. Landreau est encore inquiété, suite à une tentative de lob de Ljuboja (90').

- Dans les ultimes secondes, les Canaris inscrivent un but casquette. Alonzo se couche parfaitement sur une frappe de Savinaud. Moldovan se porte à la récupération du ballon et le remet devant les buts. Ziani, quasiment au sol, touche le ballon du fessier et celui-ci franchit la ligne (3-2, Ziani, 94'). Quelle rencontre spectaculaire et bien agréable nous ont offert les deux équipes.

La prestation du PSG :

Les Parisiens n'avaient pas forcément que des bons souvenirs contre le FC Nantes Atlantique (notamment lors de la saison précédente). Au cours de cette rencontre, ils ont semblé galvanisé par trois choses. Tout d'abord, le souci d'effacer la malencontreuse défaite à Bollaert qui a signifié la fin d'une longue série d'invincibilité. Ensuite, la motivation de rendre hommage à un coéquipier précieux et au père disparu. Enfin et surtout, de ne pas se laisser déborder par un vaillant adversaire et profiter ainsi des faux pas de Monaco et de Lyon pour revenir se placer en embuscade. Il semble bien que l'ouverture du score par les Canaris, ait permis (une fois n'est pas coutume) aux Parisiens de se montrer sous un visage plus offensif et percutant. Lors des premières minutes, le PSG se dotait des meilleures intentions, sans toutefois se montrer capables de s'organiser suffisamment bien pour présenter une copie à la finition parfaite. Ainsi pouvait t-on voir Fiorèse, isolé sur l'aile droite, réclamer des ballons qui ne lui venaient jamais. Sauf lorsqu'il n'était plus démarqué. Mendy se livrait à de folles courses vers le ballon, avant de ne pouvoir le transmettre correctement. Idem pour un M'Bami ou un Reinaldo, un peu perdus dans leurs très fortes individualités. Et puis, tout a changé par la suite et le PSG s'est bien mieux organisé pour s'offrir un festival d'accélérations plus constructives, à l'image de celles des Canaris. Le collectif et la puissance physique du PSG ont fait le reste de la différence.

Du coup, on se retrouve avec en tête de liste des prestations individuelles, un Boskovic complètement requinqué. Ce ne fut pas parfait, mais il a inscrit le second but et est l'auteur du coup franc détourné par Armand, lors de l'égalisation. Il s'est armé à son tour de bien meilleures intentions. Halilhodzic avait déclaré à son sujet qu'il ne le laisserait pas sombrer dans la déprime. Voilà une bien juste manière de prouver à son coach qu'il a eu raison. Autre buteur du soir, le Portugais Pauleta a pourtant connu bien des tracs pour se positionner idéalement. Il a été bien marqué par la défense nantaise, jusqu'au moment où Reinaldo a enfin trouvé l'espace nécessaire pour lui adresser un ballon de but idéal, comme au mois de décembre. Le Brésilien n'a pas toujours été aussi percutant qu'on était en droit de s'y attendre. Mais il accumule du temps de jeu. c'est bon pour la confiance. Il a d'ailleurs disputé l'intégralité de la rencontre, puisque c'est Pauleta qui a laissé sa place à Ljuboja. L'autre homme fort de cette rencontre reste indéniablement M'Bami. Il nous a encore gratifié de quelques accélérations dans l'axe qui ont laissé pantois la défense nantaise. Dommage que là encore, on n'est pas toujours eu le droit à une finition digne de ce nom. Parfois il serait bon qu'il termine sa folle échappée d'une frappe sèche, histoire de ! Le jeune Cana a lui aussi réalisé un bon match dans son ensemble. Fiorèse n'a pas exploité tout son potentiel. Au même titre que Sorin, pourtant très remuant et qui n'hésite pas à aller chercher les ballons. Mais il semble toujours manquer d'un petit quelque chose pour que cela s'avère plus efficace encore. Quant à Mendy, nous nous laisserons aller à dire qu'il a su s'appliquer sur ses centres. Il progresse. Il a été très dynamique sur son couloir. Voilà qui achève ce large tour d'horizon. Qu'on ne vienne pas nous reprocher d'un certain parti pris. Il se trouve juste que ces deux équipes se sont livrées à un beau duel. Forcément, on en ressort avec plus de choses à dire et quelques bons moments passés à admirer cette opposition de style. La force de ce PSG-là reste pour l'essentiel que les individualités se sont encore mises au service du collectif.

La prestation de Nantes :

Reconnaissons le volontiers ! Nantes a perdu cette rencontre. C'est un fait. Mais comme il s'avère agréable d'assister à une rencontre où à aucun moment l'équipe visiteuse ne cherche à fermer le jeu, bloquer les espaces. Voilà où réside toute la grâce du jeu à la nantaise. Voilà en quoi le football pratiqué par cette formation permet d'assister à des rencontres animées avec de nombreux buts à la clé. Le PSG aurait connu bien plus de difficultés à s'imposer, si comme la plupart des équipes qui se rendent au Parc des Princes, Nantes n'avait cherché à fermer les portes. Évidemment, on ne demande pas à toutes les équipes qui se déplacent d'en faire de même. Il s'agit d'un choix tactique qui peut s'avérer payant, à condition que la formation en soit capable. Les Nantais, malgré les absences de plusieurs titulaires importants dont Yepes ou Yapi Yapo, peuvent s'autoriser une telle démarche. Elle leur réussit souvent mieux à l'extérieur qu'à domicile. Comme les Parisiens, ils se montrent souvent réalistes et opportunistes devant les buts. Cela méritait bien un sérieux coup de chapeau. Le score reflète ainsi parfaitement la physionomie d'une rencontre ouverte.

Les ballons circulent bien en attaque. La défense se montre régulièrement solide. Ce fut moins le cas en seconde période, puisque Nantes a du courir après le score, libérant logiquement des espaces. Au niveau des performances individuelles, Landreau va concurrencer Barthez pour le poste de meilleur gardien du week-end. Il encaisse certes trois buts, mais stoppe le penalty de Pauleta et intervient sur plusieurs accélérations très dangereuses des Parisiens. On pourra se satisfaire du retour au premier plan de Pujol, avec un but qui a ravi les supporters des Canaris. Quant au buteur miraculeux Moldovan, il a été fort bien marqué par les Parisiens. Du coup, on l'a peu vu à l'oeuvre, si ce n'est sur le deuxième but, alors que les Parisiens semblaient s'être arrêtés de jouer. Le travail de Quint a été efficace, puisqu'il a fourni de nombreux efforts. On a vu également du bon Gillet et du Da Rocha motivé. Finalement et fidèles à leurs habitudes, les Nantais poursuivent leur bonhomme de chemin. Ils apprécient le sens du mot collectif et savent ce que signifie l'esprit d'équipe. Vous me direz que cela fait peut-être beaucoup pour une seule équipe. Mais à écouter les supporters parisiens à la sortie du stade, ils le reconnaissaient eux-mêmes bien volontiers. Nantes reste une équipe plaisante à voir évoluer, au même titre que d'autres comme Sochaux. Ce sera dur pour les Parisiens de les défier à nouveau en Coupe de France. D'autant que Nantes sera fixé sur son sort européen entre temps.

Conclusion :

A l'issue de cette rencontre, le PSG réalise l'excellente opération de la 31e journée et confirme sa troisième place. Les Parisiens se retrouvent avec 60 points et reviennent ainsi à trois points de Lyon et à quatre de Monaco. Une victoire qui se veut d'autant plus primordiale que cette rencontre s'inscrivait dans le cadre d'un calendrier difficile, où se profilent les réceptions de Marseille et de Lyon. Le match nul de Sochaux permet également aux coéquipiers de Déhu de prendre sept points d'avance sur les Lionceaux (4e). Nantes ne doit pas se désoler d'un tel résultat. Ils ont offert une belle résistance et conservent toutes leurs chances de se qualifier pour l'UEFA, via la finale de la Coupe de La Ligue.

Les réactions :

Vahid Halilhodzic : «L'équipe était très motivé pour l'emporter, suite à la tragédie vécue par Gabriel Heinze. Et puis, il convenait de réagir à la suite de la défaite contre Lens. Sur l'ensemble de la rencontre, je suis très satisfait de la qualité du jeu de l'équipe et de son engagement. Le groupe a su démontré son caractère. le championnat n'est pas terminé. On ne doit pas s'enflammer. Je signe de suite pour une troisième place. Cela ne nous empêche pas d'être ambitieux. cette victoire nous apporte du courage pour la suite.»

Loïc Amisse «Notre équipe a bien tenu le rythme en première période. Ensuite, le PSG a su hausser le ton et nous avons fini par plier. Paris a su exploiter ses atouts et sa puissance physique. La troisième place des Parisiens n'est pas du au hasard. On a senti une plus grande présence chez eux.»

Branko Boskovic «Nous n'avons encore rien gagné. mais je suis content pour le groupe et j'ai une pensée pour Heinze. Je souhaite remercier les copains pour m'avoir soutenu.»


Fiche technique :

PSG 3-2 Nantes (1-1)
Parc des Princes / Spectateurs : 40 000 environ
Arbitre : S. Lannoy
Buts : Armand (35' c.s.c.), Boskovic (69'), Pauleta (76') / Pujol (17'), Ziani (92')
Avertissements : Sorin (40'), Cana (48'), Reinaldo (73') / Moldovan (25'), Armand (34')

Les équipes :

PSG : Alonzo, Mendy, Déhu (cap), Pierre-Fanfan, El-Karkouri (Boskovic, 26'), Fiorèse, M'Bami, Cana (Cubilier, 83'), Sorin, Reinaldo, Pauleta (Ljuboja, 78')

Nantes : Landreau (cap), Delhommeau, Drouin (Ateba, 60'), Gillet, Da Rocha, Savinaud, Hadjadj, Armand, Quint (Ziani , 71'), Moldovan, Pujol (Vahirua, 85')



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