Confrontés depuis le début de la semaine aux critiques sur leur manque d'efficacité ou l'absence de spectacle proposé, les Bleus répondent avec leurs mots à eux. Avant, espèrent-ils, de faire taire leurs détracteurs au Stade de France, samedi.

La critique est aisée mais l'art est difficile : valable pour les arts dramatiques, cette règle peut aussi s'appliquer au football. Les Bleus l'ont appris à leurs dépens cette semaine. Le désamour du public, le manque de spectacle et les milieux récupérateurs : voici quelques uns des griefs formulés à l'encontre des Bleus, depuis le début de leur rassemblement à Clairefontaine. Et l'exemple était venu d'en haut, de tout en haut même. Mardi, dans les colonnes du Parisien, le président de la Fédération française de football, Jean-Pierre Escalettes, avait tiré la sonnette d'alarme. «Mon inquiétude est très importante en ce moment parce que les quatre matches à venir sont capitaux pour la qualification, avait déclaré le dirigeant. Je vois qu'en Ligue 1 on se met à marquer des buts. J'aimerais que l'équipe de France se mette à en marquer aussi.» Et le patron du foot français d'enfoncer le clou : «On n'a pas de match référence. Cela viendra.»

Depuis, la presse ne cesse de relancer les joueurs au sujet de ces critiques. Et les intéressés tentent d'y répondre avec leurs mots, avant, espérons-le, de le faire par le jeu. Dernier en date à réagir aux propos de son président fédéral, le latéral droit Rod Fanni. «Il a le droit d'être inquiet, ce n'est pas un souci, a confié calmement le joueur du Stade Rennais jeudi. Mais les critiques ne font pas du bien à l'équipe. Apparemment, ça n'a pas eu un effet positif, c'est sûr. Venant de la part du président, on attend plus de soutien que de critiques, mais il a le droit d'avoir son avis aussi.» Interrogé plus tôt dans la semaine, Patrice Evra s'était montré plus laconique. «C'est le président, c'est bien, nous on n'est pas inquiet» , avait lâché le Red Devil.

La paire Toulalan-Diarra en question

Autre critique récurrente concernant l'équipe de France : le manque d'efficacité offensive et de spectacle. La faute notamment au maintien d'une paire de milieux défensifs (Toulalan-L.Diarra), quand la plupart des grandes équipes européennes utilisent un relayeur, capable de se projeter vers l'avant et de distribuer le jeu, aux côté d'un pur défensif. Sébastien Squillaci a pris jeudi la défense des milieux. «C'est injuste. La Toule (Jérémy Toulalan) comble les espaces, est aussi performant en club qu'en sélection. Lassana (Diarra) n'est pas très grand mais dans l'axe, il ne recule jamais, il est capable de faire les décalages.» Quant aux jugements sur le manque d'efficacité des Bleus, vainqueurs de leurs trois derniers matches de qualification sur la courte marge d'un but à zéro, ils ne perturbent pas l'ex-Monégasque. «Moi, je retiens qu'il faut continuer à ne pas prendre de buts, explique Squillaci. Avec Séville, on prend peut-être plus de risques en Liga. Le spectacle, c'est bien beau mais si à la fin, contre le Barça, on prend trois buts, ça ne sert à rien d'en avoir marqué deux.» Un constat réaliste à court terme mais pas forcément suffisant pour remobiliser le public derrière son équipe.

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