L'Italie n'en a pas fini avec l'affaire Balotelli. Mercredi, l'entraîneur de la Juventus, Claudio Ranieri se dit prêt à demander à ses joueurs de quitter le terrain, en cas de nouveaux incidents racistes dans un stade. Des voix s'élèvent parallèlement pour dénoncer l'attitude provocatrice de l'attaquant de l'Inter, visé samedi par des injures venues des tribunes.

L'affaire Balotelli continue de faire couler beaucoup d'encre en Italie. En cas de nouveaux incidents racistes dans un stade, l'entraîneur de la Juventus Turin, Claudio Ranieri s'est dit mercredi prêt à demander à ses joueurs de quitter le terrain. «Si une telle situation se représentait à l'avenir, j'appellerai notre capitaine, Alessandro Del Piero, le capitaine de l'équipe adverse et le 4e officiel du match, nous parlerons des faits et nous prendrons la seule décision possible, arrêter le match» , a déclaré le technicien bianconero, dans une interview au quotidien La Repubblica. «Avant cela, nous tenterons d'aller dans la tribune d'où viennent les chants et essayer de faire comprendre aux fans, par des mots et pas des gestes, qu'il serait préférable d'arrêter» , a ajouté l'ancien coach de Chelsea.

Saemdi dernier, l'attaquant d'origine ghanéenne de l'Inter, Mario Balotelli (18 ans, 17 matches de Serie A cette saison, 6 buts) avait été la cible de chants racistes lors de la confrontation contre la Juventus (1-1), à Turin. Cette affaire vaudra à la Juventus de disputer un match à huis clos, le 3 mai lors de la réception de Lecce. Sans chercher à dédouaner sa propre équipe, Ranieri a rappellé que le problème du racisme dépassait le cadre du sport. «C'est un problème national, social, qui ne concerne pas seulement le football» , a-t-il dit. «Je suis vraiment déçu de ce qui s'est passé mais, en tant qu'entraîneur aux cheveux gris, tout ce que je peux recommander est d'éviter certaines conduites» , a-t-il ajouté.

Balotelli montré du doigt

Une allusion à peine voilée à l'attitude controversée de l'attaquant de l'Inter, pointée du doigt par certains observateurs du Calcio. Il en va ainsi d'Arrigo Sacchi. «Malheureusement, Balotelli fait tout pour se rendre impopulaire en Italie. On ne peut grandir sans faire preuve de respect pour l'esprit sportif et les spectateurs, estime l'ex-coach du Milan AC. Si les cris étaient dus au racisme, le public s'en serait pris à Sulley Muntari.» Des arguments également avancés cette semaine par les Drughi, groupe de supporters turinois. «Balotelli a commis une série de gestes irrespectueux envers les fans, comme de revenir en retard avant le début de la seconde période alors que tout le monde était prêt à reprendre» , expliquent notamment ces ultras de la Juve, qui ont refusé de s'excuser après la rencontre. La polémique n'est donc sans doute pas close, d'autant que José Mourinho, le propre entraîneur de Balotelli, vient d'estimer que les injures visant son joueur ne correspondaient pas à du racisme…