Les Parisiens souhaitaient réaliser une nouvelle prouesse en déplacement à Auxerre. Ils se sont heurtés à un excellent adversaire qui n'a subi les effets de la fatigue qu'au cours de la dernière demi-heure. Cette affiche, tant attendue, a tenu toutes ses promesses. Monaco et Lyon respirent, après ce nouveau score de parité (1-1).

Les données de la rencontre :

Comme elle s'annonce prometteuse cette confrontation entre le 4e du championnat et son prédécesseur au classement. Auxerre accueille le PSG, avec l'inconvénient d'avoir du disputer une rencontre de Coupe d'Europe cette semaine. La motivation ne devrait pas faire défaut aux deux adversaires du soir. Et pour cause, le PSG compte cinq points d'avance sur une équipe bourguignonne, pressée en plus dans son rétroviseur après la victoire de Sochaux en fin de journée contre Bastia. Plus important encore, l'occasion se veut unique de reprendre deux points au leader et à son dauphin, tenus en échec lors de leurs déplacements respectifs à Toulouse et à Lens. Guy Roux a bien conscience de l'importance de cette rencontre et de son petit déficit physique au sein de son groupe. «Il ne s'agit pas du match capital cette saison, mais à six points, très certainement. Si on doit perdre, on perdra, mais en s'étant livré au maximum avec le groupe dont on dispose. On ne va pas quand même pas se plaindre de devoir disputer des rencontres de haut niveau tous les trois jours (NDLR : l'entraîneur bourguignon avait demandé le report de cette journée pour autant, en même temps que d'autres clubs, demande avortée)» . Le son de cloche coté PSG, sonnait tout autant enthousiaste. Déhu estimait que «prendre quatre points lors des deux prochains gros matches contre Auxerre et Sochaux se voudrait une belle opération» . L'ambiance se veut un peu tendue, mais à la fête pour ce choc de la 26e journée et sa clôture. Il reste à constater ce que la loi du terrain s'apprête à nous réserver.

Au niveau de la composition des équipes, Guy Roux aligne au maximum ses hommes clés, avec bien entendu en fer de lance de son attaque, le meilleur buteur du championnat allias Djibril Cissé. L'entraîneur bourguignon ne souhaitant prendre aucun risque inutile, il préfère laisser sur le banc Kapo et aligne un milieu de terrain offensif composé d'un trio terrible, avec le capitaine Lachuer, Kalou et Akale. Juste derrière eux, on trouve Violeau et Sirieix pour organiser la relance vers l'avant. Enfin une défense à quatre, composée de Radet et Mignot sur les ailes et de Mexès et Grichting dans l'axe. Une disposition sur le terrain en 4-2-3-1 qui annonce clairement l'objectif de poser le jeu et de laisser vivre au maximum le ballon, pour prendre à défaut une équipe parisienne, dont le rideau défensif se montre souvent infranchissable. Et pourtant, il manque au sein de cette défense l'argentin Heinze. Halilhodzic opte donc pour Mendy et Cubilier sur les ailes. Pierre-Fanfan et Déhu conservent leur position traditionnelle en défense centrale. Le milieu de terrain s'organise autour de M'Bami, déterminant contre Guingamp, Cana qui a fait ses preuves, Sorin dont on ne cesse de saluer les prestations et la petite surprise du chef, à savoir le retour de Boskovic, en lieu et place de Hugo Leal (Rappelons également que Fiorèse n'est pas non plus du déplacement). Sans étonnement, on retrouve le duo intarissable en attaque Pauleta, Ljuboja, dont on ne cesse de souligner la grande classe, la complémentarité et les combler d'éloges. Tout ce petit monde pourra t-il se montrer à la hauteur ? Réponse dans un peu plus de quatre-vingt-dix minutes !

Les temps forts :

- Première action auxerroise, avec un exploit individuel de Mexès qui dribble trois joueurs adverses, avant de donner son ballon à Kalou. Ce dernier prend le meilleur sur Mendy et ajuste la première frappe du match. Pierre-Fanfan écarte le danger et détourne en corner (3').

- Les Parisiens désirent réagir très vite et Mendy, adresse une ouverture pour Pauleta, dont la reprise termine sa course à gauche du montant de Cool (5').

- L'attaquant parisien qui ne manquera pas d'être énormément sollicité, exploite un ballon dans l'axe et adresse une frappe tendue. Celle-ci, bien cadrée, se voit détournée en corner par le portier bourguignon, très affûté (15').

- Toujours impeccable, Cool réitère l'exploit quelques minutes plus tard. Cette fois-ci, il contre Ljuboja dans ses oeuvres. Le nouvel attaquant en forme du PSG qui récupère un ballon aux six mètres, après une déviation de Pauleta, tente sa chance (21').

- Si les Auxerrois viennent d'écarter le danger à deux reprises, ce sont pourtant eux qui conduisent majoritairement le jeu. Sur l'aile gauche, Akale et Kalou se combinent parfaitement. Le remplaçant de Kapo prend encore le meilleur sur un Mendy, un peu frêle, mais bute sur Alonzo qui intervient en deux temps (27').

- La défense parisienne tient bon, sur une superbe action collective adverse. Akale cherche en profondeur Cissé. Pierre-Fanfan ne peut intercepter complètement et l'attaquant Auxerrois en profite pour ajuster une frappe qui se heurte à la vigilance d'Alonzo, sorti, puis à celle de Cubilier (33'). Quel rythme !

- Les Bourguignons multiplient les attaques. L'une des plus incisives reste le une-deux entre Lachuer et Kalou qui s'achève dans la surface de réparation parisienne, avec le meilleur de Kalou sur Déhu, avant qu'Alonzo ne nous offre l'une de ses superbes parades dont il a le secret (42').

- Paris pense avoir effectuer le plus dur et maintenir ce score vierge à la mi-temps. Que nenni, puisque Mignot adresse un ballon pour Cissé en profondeur. Le meilleur buteur du championnat vient adresser une frappe superbement placée dans la lucarne gauche du portier parisien. Pierre-Fanfan et Alonzo n'y ont vu que du feu (1-0, Cissé, 45'). Le bourguignon porte son total à dix-huit buts et Auxerre tient la grande forme.

- On enchaîne la deuxième période sur ce même tempo très endiablé et avec une équipe bourguignonne qui ne lâche absolument rien. A l'entrée de la surface de réparation parisienne, Kalou se promène encore et trouve Lachuer. La reprise de demi-volée du milieu de terrain vient heurter le poteau droit d'Alonzo (50'). Auxerre frôle le break d'un souffle.

- Tous les Auxerrois semblent exceller dans leur domaine et on retrouve une nouvelle fois la fine équipe en action quelques instants plus tard. Lachuer trouve Cissé en profondeur. Ce dernier trompe encore la vigilance de Pierre-Fanfan et tente sa chance dans un angle très fermé. Alonzo écarte le danger de son pied, avant d'intervenir de nouveau sur le corner suivant au devant de Lachuer (51'). Quelle maîtrise de soi !

- Paris tente de bien s'organiser pour faire front et revenir à hauteur des Auxerrois, même si la mission apparaît de plus en plus difficile. Mendy sonne la charge et pour une fois adresse un centre très dangereux qui trouve la tête de Sorin, malheureusement pour lui non cadrée (58').

- Paris profite d'une faiblesse physique des Auxerrois, qui devait bien intervenir à un moment ou à un autre, pour revenir à la marque. Suite à un corner sans danger, Leal (remplaçant de Boskovic) récupère le ballon et centre à nouveau dans le paquet. Ljuboja contrôle et centre en retrait pour Cana. celui-ci ne se pose aucune question et frappe instantanément de volée. Cool ne peut que constater les dégâts. Le ballon file se loger au ras du poteau gauche (1-1, Cana, 80'). Paris revient de loin et le jeune milieu de terrain parisien inscrit son premier but en Ligue 1 cette saison.

- La physionomie du match change de camp. Le PSG domine et laisse s'exprimer une certaine hargne de la victoire, au même titre que les Bourguignons durant plus d'une heure. Cana, en pleine confiance, adresse une nouvelle frappe cadrée et de loin. Cool repousse le danger et écarte en corner (90'). Malgré trois minutes intenses d'arrêts de jeu, les deux équipes doivent en rester là et se contentent bien volontiers de cet excellent match nul, assez prestigieux !

La prestation des Auxerrois :

Ho qu'elle fut belle et courageuse cette équipe bourguignonne, elle que l'on annonçait amoindrie par une rencontre de Coupe d'Europe ! Elle a laissé s'exprimer pleinement son talent, retrouvant toutes ses marques et son ambition pour la suite et la fin de ce championnat. Auxerre ne voulait surtout pas laisser toute la gloire de cette soirée de gala au PSG. Durant près d'une heure, les Bourguignons ont donné le tournis aux Parisiens. Alors par où commencer ! Cissé, bien évidemment, qui inscrit son dix-huitième but, alors que le sochalien Frau commençait à se montrer impatient de lui griller la politesse de meilleur buteur du championnat. Un Cissé, tout feu tout flamme, qui aura obligé Pierre-Fanfan à se remettre au travail. Déhu, le capitaine parisien, a du se ronger les ongles en secret à chaque apparition du véloce attaquant. On exagère à peine. Cissé, certes, mais alors que penser d'un Lachuer, totalement dominateur de son football, aussi bien excellent à la relance, que dans la conduite de balle, les prouesses techniques, la sérénité, les duels… Bref une note technique des plus positives et méritée. En réalité, à l'image du groupe bourguignon, il a su parfaitement créer du jeu. Quant à l'ivoirien Akalé, s'il a du subir le pressing incessant de Mendy, il n'aura pas failli sur l'ensemble de la rencontre. Entre ces une-deux avec Kalou et ses combinaisons de jeu avec Lachuer et Cissé, il marque les esprits à son tour. On ne doit pas oublier le portier. Cool intervient sur la belle frappe de Pauleta dans le premier quart d'heure. Bilan final : Auxerre a maîtrisé le jeu en occasions et a su se montrer très incisif, avec notamment dix tirs cadrés sur dix-sept au total. Voilà qui reflète parfaitement la prestation générale des Bourguignons qui ne perdent pas de terrain, à défaut d'en avoir repris.

La prestation des Parisiens :

Le PSG à l'extérieur devient de plus en plus difficile à maîtriser, même lorsque durant plus d'une heure ils subissent le jeu. Pensez donc que lors de la première mi-temps, ce sont ces mêmes Parisiens qui ont eu les plus belles occasions, alors qu'Auxerre prenait le match à son compte. Avec un total de sept tirs, dont trois cadrés seulement, voilà qui peut mesurer la différence. Cela démontre en quoi les Parisiens, à défaut d'avoir pu s'exprimer pleinement, ont su se montrer réalistes. Mais Paris aura manqué de création, manqué de vivacité et d'inspiration en attaque, avant que le souffle du piège Auxerrois ne vienne à retomber. Du coup, avant d'évoquer les satisfactions de la soirée, on conviendra des déceptions au premier rand duquel le malheureux Boskovic, transparent et qui ne trouve plus ses repères au sein du groupe. Hugo Leal qui l'a remplacé n'a pas apporté le petit plus qui aurait du s'ensuivre, donc déception. Les avis restent partagés sur ses prestations. Pour certain, il se montre en progrès, pour d'autres, son niveau demeure bien faible et inconstant. Ensuite, Mendy se montre lui aussi bien irrégulier, malgré un bon pressing sur le porteur du ballon Auxerrois et un ou deux centres dangereux (sur la tête de Sorin). Pierre-Fanfan s'est troué dans les airs et a subi la loi de Cissé trop souvent. Cubilier n'a lui pas su faire oublier l'absence d'Heinze. Enfin, si Ljuboja adresse la passe décisive à Cana pour le but égalisateur, il n'aura pas pu s'exprimer complètement, tout en étant très bon sur les ballons qui lui sont parvenus. Oui, oui, pas d'inquiétudes, le PSG qui a su revenir avec un point n'aura pas démérité pour autant. Car ce groupe, convenons en largement, se montre de plus en plus fort, solide et dangereux, capable de surprendre à tout instant, meme dans la tourmente.

Alors la prestation de Ljuboja se veut une excellente transition entre le moins bon et le meilleur. Le PSG n'aura pas été autant à son aise, mais a su tenir la distance et revenir avec le point du match nul. Cana joue 91 ballons et s'offre un premier but et un lob idéal en fin de rencontre qui aurait pu se révéler un doublé signe d'exploit : chapeau. Autre homme fort et comme on commence à s'y habituer, Monsieur Alonzo, toujours impérial dans ses sorties et dont on ne voit plus vraiment en quoi avec le temps il ne pourrait prétendre à viser encore plus haut. Qui sait ? Il nous reste à évoquer le cas de Sorin, qui avec une bonne tête et de beaux gestes, a su apporter de l'animation. Pauleta aura été le premier à porter le danger. Au final, le PSG a énormément souffert mais a su encore utiliser sa patience pour retourner une situation qui semblait bien compromise. Lorsque l'on connaît la qualité de leurs adversaires, ils ne peuvent que s'en féliciter, comme n'a pas manqué de le rappeler Halilhodzic à l'issue de la rencontre. Paris a su souffrir et s'en sortir brillamment.

Drôle de journée avec le point du match nul pour Monaco, Lyon, le PSG, Auxerre et Marseille ! Du coup, Sochaux a effectué la belle opération, puisqu'Auxerre concède sa quatrième place et reste à cinq longueurs du PSG. Le club de la capitale n'a pas saisi l'occasion de revenir à trois points de Monaco. Mais en demeurant invaincu, le PSG peut se sentir prêt à relever son prochain grand défi, avec la réception de Sochaux dès samedi prochain. En tous les cas, un immense merci à ces deux valeureuses équipes pour une prestation d'une telle qualité dont on se souviendra.

Fiche technique :

Auxerre 1-1 PSG (1-0)
Stade Abbé Deschamps Spectateurs : 17 000 environ
Arbitre : M. Poulat
Buts : Cissé (45+1) Cana (80)
Avertissements : Violeau (92') M'Bami (69'), Leal (88')

Les équipes :

Auxerre : Cool, Radet, Mexès, Grichting, Mignot, Violeau, Sirieix, Lachuer (cap), Kalou, Akale, Cissé (Kapo, 71')

PSG : Alonzo, Mendy, Déhu (cap), Pierre-Fanfan, Cubilier (Touré, 71'), M'Bami, Cana, Sorin, Boskovic (Leal, 57'), Pauleta, Ljuboja (Reinaldo, 85')