L'AS Monaco retrouve sa sérénité offensive et inflige un score fleuve à des Montpelliérains reléguables, loin d'avoir démérité (4-0). Un triplé d'Adebayor, complété par un but de Morientes, permettent à Didier Deschamps d'arborer avec confiance la semaine européenne et de préserver les écarts au classement.

Les données de la rencontre :

L'entame de la 25è journée offre une opposition méditerranéenne entre deux équipes au visage bien différent en championnat. L'AS Monaco domine la saison, malgré un rapproché de ses adversaires directs, après une série de matches nul et un faux pas contre Lille (0-1) il y a une semaine à Louis II. Il s'agissait de la première défaite à domicile de la saison. Un incident de parcours, selon la plupart des Monégasques, qui ont à coeur de se racheter immédiatement auprès de leurs supporters, à commencer par Roma. L'attaque monégasque manque d'un brin de réussite, malgré un milieu de terrain offensif très fourni. Autre avantage, ils comptent la meilleure défense du championnat avec 17 buts, ce qui les conforte dans l'idée que la victoire ne dépend que de leur capacité à s'ouvrir le chemin des buts. Robert Nouzaret qui a déclaré au sujet de son groupe qu'il y avait quatre-vingt-dix-neuf pour cent de travail à accomplir et de lacunes à éviter, après le dernier match, désirerait que son groupe mette fin à une terrible série. Un seul point lors des dix derniers matches, alors que Montpellier culminait à la sixième place du classement peu avant la trêve, c'est bien trop peu. Une pente descendante inquiétante et voilà que comme pour Bernardet la saison passée, le Montpellier, version Nouzaret, doit désormais s'arracher les tripes pour se sauver de la relégation.

Les Monégasques affichent un onze de départ où ne figurent pas Giuly et Squillaci, blessés. Ce dernier est remplacé par Gillet. Qu'à cela ne tienne, Didier Deschamps peut compter sur des valeurs sures, telles que le duo d'attaquant Morientes et Adebayor. Rothen assurera les accélérations sur l'aile gauche. Plasil est lui du coté droit, tandis que Zikos et Cissé mèneront les accélérations dans l'axe. Peu d'inquiétudes du coté de la défense, où Roma a promis qu'il n'avait déjà plus la tête aux mauvais souvenirs de la semaine précédente. Rodriguez (capitaine en l'absence de Giuly) et Givet, contrôlent les axes. Ibarra et Evra devront se méfier sur les ailes des attaquants Pataca et Bamogo qui comptent parmi les meilleurs buteurs de la saison. Très réalistes devant les buts, malgré une pause flagrante depuis le mois de janvier, allié à la CAN, ils voudront compter sur Mezague et Robert sur les ailes, ou encore Rouvière et Godemèche dans l'axe. La défense à quatre autour de Riou, se compose quant à elle de Moullec, Dzodic, Assoumani et Blanc, avec pour objectif de contrôler voire de provoquer le hors-jeu sur les ouvertures adverses.

Les temps forts :

- Morientes se présente devant Riou et ajuste une frappe tendue. Le portier montpelliérain reste sur ses gardes et détourne en corner (8').

- Rothen ajuste le premier coup franc dangereux de la partie. Il trouve Gilet démarqué dans la surface qui manque sa reprise de la tête et sort le ballon. Les Monégasques semblent en vouloir, mais se heurtent à un bon regroupement adverse en défense.

- Les Montpelliérains laissent passer l'orage et prennent confiance. Roma doit intervenir sur une reprise de volée lointaine de Godemèche (18').

- Bamogo et Robert illustrent cette physionomie et prennent à leur tour leur chance, sans troubler la sérénité de Roma. On atteint les dix dernières minutes de la première période.

- Coup de massue à Louis II pour les visiteurs du soir. On vient à peine de reprendre la rencontre qu'Adebayor surgit devant Riou, à la suite d'une parfaite ouverture d'Ibarra. L'attaquant monégasque vient battre astucieusement Riou (1-0, Adebayor, 48'). Monaco prend les devant. Cela risque de devenir difficile pour les coéquipiers de Bamogo.

- Ces derniers remettent à peine le ballon en jeu qu'ils le perdent par Godemèche. Adebayor ouvre son pied pour Morientes qui pique son ballon pour le break immédiat de l'ASM (2-0, Morientes, 29'). En moins d'une minute, Monaco retrouve sa sérénité avec cent pour cent de réussite.

- Les Monégasques contrôlent la rencontre et se livrent à de nombreuses attaques. Édouard Cissé, peu présent jusqu'ici, adresse un bon ballon à Adebayor qui vient inscrire un doublé d'un lob, venu tromper Riou (3-0, Adebayor, 57').

- A croire qu'il en désire encore plus, ce dernier trouve une nouvelle fois le chemin des filets pour un coup du chapeau encourageant avant la Ligue des Champions. Prso avait joué les trouble fêtes, en attirant à lui un Riou dépassé par ce flot monégasque (4-0, Adebayor, 77'). Le pauvre portier montpelliérain subit en prime l'affront de terminer la rencontre aux vestiaires, exclu pour une faute sur Prso (85'). Il était grand temps que l'arbitre siffle la fin d'une rencontre disputée dans des conditions atmosphériques difficiles.

La prestation des Monégasques :

Quasi cent pour cent de réussite pour cette équipe Monégasque (lors de cette rencontre), dont on pouvait craindre un sérieux manque d'efficacité en attaque avec les absences sur blessure du capitaine Giuly. Mais ses coéquipiers ont prouvé leur esprit collectif, leur solidarité et leur volonté de vaincre pour préparer au mieux la Coupe d'Europe et maintenir la pression avec les adversaires directs dans la course au titre. Toutefois, les Monégasques se montrèrent loin d'être parfaits, notamment en cours de première période, manquant de vivacité et d'inspiration sur le front de l'attaque dans le dernier geste. De quoi s'inquiéter, avant que le festival d'occasions transformées ne vienne entraver le courage de leurs adversaires. Un coup de massue à la reprise pour que tout s'enchaîne. Adebayor, souvent pris au piège du hors-jeu en première période, réalise une excellente deuxième mi-temps. Solide et très réaliste, il se dote d'un coup du chapeau et adresse la passe décisive pour Morientes, condamnant ces pauvres Montpelliérains. Ce dernier restait sur un triplé en Coupe de France, alterné avec le silence lors de la rencontre contre Lille, malgré sa forte présence. Déterminé, il semble retrouver une pleine confiance et de la constance dans son jeu. N'oublions pas qu'il vise une titularisation avec son équipe nationale pour l'Euro 2004.

Tout comme Rothen avec les Bleus qui a sacrement provoqué sur son aile la défense adverse, accélérant lorsqu'il le fallait, provoquant des corners et tachant de concrétiser les coups francs. Pour prolonger ce tour d'ensemble de l'effectif monégasque, on retiendra la pleine première période de Plasil, moins présent par la suite. A l'inverse, Zikos a obtenu de plus nombreux ballons dans la dernière ligne droite de la rencontre. Cissé n'aura pas réussi un grand match et sera remplacé par Deschamps, à l'entame des vingt dernières minutes. Quant à Prso (rentré en seconde période), il n'a pas certes pas assuré son plein rendement. Malgré tout, on lui a vu de très beaux gestes techniques, expression de son talent. Il aura cherché à inscrire son but, provoqué l'expulsion de Riou et offert le triplé à Adebayor. Ce n'est pas si mal en l'espace d'une demi-heure. Le score, une nouvelle fois flatteur pour le leader actuel du championnat aura pu permettre à Didier Deschamps d'en profiter pour laisser tourner son effectif, assuré des trois points acquis de la victoire. Les jeunes sont venus tâter de la pelouse de Louis II. La Ligue des Champions attend sereinement les habitants du Rocher de la Principauté. Il conviendra de se montrer encore plus véloce lors de prochains rendez-vous, sinon le danger pourrait bien planer.

La prestation des Montpelliérains :

Évidemment, vu la rudesse au tableau d'affichage, on serait logiquement amener à penser que les Héraultais n'ont pas prouvé grand chose lors de cette rencontre. Pire encore, qu'ils se sont laissés aspirer par la spirale monégasque et qu'il s'avère heureux que l'addition ne se voulut pas plus lourde. Détrompez-vous, loin s'en faut ! Les Montpelliérains ont offert une très belle résistance à ces Monégasques, bousculant leur sérénité en première période, laissant planer le doute. On se souvient que déjà contre les Lyonnais, les Monégasques s'étaient imposés largement, sans dominer la rencontre. On retrouve quelque peu ce scénario lors de ces quatre-vingt-dix minutes, tant il s'avère vrai que cette équipe a vaillamment lutté. Mais ni Bamogo, ni Pataca n'ayant réussi à troubler Roma, l'acquisition du point du match nul s'apparentait à une quasi mission impossible. Ils auront pourtant essayé de se porter vers la défense monégasque, prenant le risque de se laisser déborder. Les défenseurs auront été héroïque et très présent en première période, puisqu'Adebayor se retrouvait souvent pris au piège du hors-jeu. L'aille droite monégasque était maîtrisée. Tout se bouscula à l'entame de le seconde période, bien trop vite pour que les Héraultais maintiennent un tel pressing. Un manque de concentration, de vigilance, allié à un peu de naïveté et voilà comment Riou a terminé cette soirée catastrophe dans les vestiaires, remplacé par Viviani la doublure. Ce dernier a du sentir le souffle du coup franc de Rothen, alors qu'il n'était pas encore chaud. Idem pour un Godemèche alternant le bon et le médiocre, qui laisse le ballon à Adebayor, dès l'ouverture du score, pour le break. Rouvière et Mezague auront profité de la fin de la première période pour hausser le niveau de jeu de leur équipe, avant que les quatre défenseurs ne sachent plus où mettre la tete. Dommage car Moullec et Blanc avaient fourni de gros efforts pour maitriser messieurs Rothen et Plasil sur les ailes. Que Montpellier ne désespère pas. Toute mauvaise série connait sa fin un jour ou l'autre, idem pour les bonnes !

Conclusion :

L'AS Monaco assure l'essentiel en s'imposant sur sa pelouse, en ouverture de cette 25e journée. Ils prennent les trois points qui obligent désormais Lyon, le PSG et Auxerre à suivre le pas. Ils se mettent à l'abri de toute mauvaise surprise à la suite de cette journée. Le retour de la réussite intervient au bon moment, car Didier Deschamps en aura besoin pour escompter poursuivre le parcours en Ligue des Champions. Lorsque l'on sait que d'ici le printemps, Nonda devrait rejoindre le groupe, alors que Giuly ne tardera plus non plus. Voilà qui promet encore du spectacle. Montpellier s'expose un peu plus à la relégation. Plus grave, ne soigne pas sa différence de buts. Heureusement pour eux, Le Mans ne devrait pas disposer de Lyon. Et Guingamp devra batailler ferme pour contenir la furia du PSG, lors d'un match de confirmation à domicile. Nouzaret compte sur de l'application et du sérieux. Malgré le score, il y en aura eu au Stade Louis II.

Fiche technique :

Monaco 4 - 0 Montpellier (0-0)
Stade louis II / Spectateurs : 4 000 environ
Arbitre : S. Moulin
Buts : Adebayor (48', 57' et 77'), Morientes (49')
Avertissements : Robert (17'), Assoumani (45' +3), Rouvière (65')
Exclusion : Riou (85')

Les équipes :

Monaco : Roma, Ibarra, Rodriguez (cap), Givet, Evra, Plasil (Ablancourt, 79'), Cissé (Hislen, 71'), Zikos, Rothen', Morientes (Prso, 60'), Adebayor

Montpellier : Riou, Moullec, Dzodic, Assoumani, Blanc, Mezague, Rouvière (cap), Godemèche (Mansare, 66'), Robert, Pataca (Viviani, 85'), Bamogo