Leverkusen : pourquoi Ten Hag a pris la porte
Moins de trois mois après son arrivée au Bayer Leverkusen, Erik ten Hag a déjà pris la porte. Entre autoritarisme et accumulation de tensions internes, l'entraîneur néerlandais a rapidement été écarté par les dirigeants du club allemand.

Une claque, une belle. Nommé cet été pour succéder à Xabi Alonso, Erik ten Hag pensait ouvrir un nouveau cycle avec le Bayer Leverkusen. Mais sa relation avec le club s'est très vite dégradée... au point de prendre fin dès le 1er septembre.
Une préparation ratée
Dès le stage estival, les doutes se sont installés. Les séances de préparation au Brésil ont été jugées mal construites et la lourde défaite en amical face à la réserve de Flamengo (1-5) a immédiatement instauré un climat de méfiance. Plusieurs cadres voyaient déjà une équipe sans repères, affaiblie par des départs importants (Wirtz, Frimpong, Adli, Xhaka, Hradecky, Tah, Hincapié) et incapable de se forger une identité sous sa nouvelle direction.
Les premiers matchs officiels ont confirmé ce malaise. Contre le Werder Brême (3-3), samedi dernier, Leverkusen, pourtant en supériorité numérique, a laissé filer un avantage de deux buts pour concéder un nul inquiétant. Le capitaine Robert Andrich a lui-même regretté publiquement le manque de clarté tactique, symbole d'un discours qui ne passait pas. Le contraste avec la structure léguée par Xabi Alonso, fondée sur des principes précis, a vite miné l'adhésion collective.
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Une rupture assumée par la direction
Face à cette situation déjà préoccupante, la hiérarchie n'a pas hésité. «Quel que soit le résultat du dernier match, nous avions simplement le sentiment que les choses allaient dans la mauvaise direction. Avant d'arriver à la mauvaise destination, nous avons décidé de prendre cette décision plus tôt» , a expliqué le directeur du football, Simon Rolfes. Pour lui, attendre aurait représenté un risque encore plus grand à l'approche de la Ligue des Champions.
Le timing a aussi pesé. La trêve internationale offrait une fenêtre idéale pour changer d'entraîneur sans prolonger ce début de crise. Le coût du licenciement, estimé à près de 5 M€ pour un peu moins de trois mois de collaboration, a été jugé acceptable au regard des perspectives assombries d'une saison de transition déjà menacée. À Leverkusen, on a préféré couper court à l'expérience plutôt que laisser le laboratoire aux mains d'un homme qui n'a pas su convaincre.
Incompréhensions et tensions internes
Les révélations de Bild ont détaillé l'ampleur des fractures. L'ancien coach de Manchester United ne s'entendait avec personne, pas même avec son propre staff, et ses méthodes – comme les pompes punitives – suscitaient l'incompréhension. Les joueurs affirmaient ne pas savoir quoi faire en match, l'ambiance était décrite comme «extrêmement froide» , et certains salariés l'ont classé parmi les pires entraîneurs passés par le club.
Sur le terrain sportif, les problèmes étaient doublés d'ingérences sur le mercato. Le technicien a tenté d'imposer des recrues liées à son agence SEG Football et a mis son veto à certains dossiers. De quoi crisper encore davantage des dirigeants déjà agacés par son isolement. En moins de 70 jours, Ten Hag a perdu son vestiaire, son staff et la confiance de sa direction. Et finalement son poste.
Comprenez-vous le choix du Bayer Leverkusen de se séparer d'Erik ten Hag après deux mois ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...