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Ljuboja redonne des couleurs à Paris
Par Christophe Andreeff - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 15/02/2004 à 09h42
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Excellente opération mathématique pour le PSG qui parvient à confirmer sa santé, en s'imposant au Stadium de Toulouse (0-1). Les Parisiens retrouvent provisoirement la place de dauphin. Surtout ne pas brûler les étapes, alors que Monaco ne pointe plus qu'à cinq longueurs !

Les données de la rencontre :

Le Stadium de Toulouse s'affiche presque à guichets fermés pour l'accueil d'un des ténors du championnat, à savoir le PSG. De mémoire de Stadium il y a bien longtemps que cette équipe toulousaine n'avait point vécu une aussi belle heure, d'habitude réservée à l'élite du Rugby et aux Champions d'Europe. La ville souhaite montrer que le TFC trouve un écho populaire et malgré une place de lanterne rouge, il convient de soutenir le club qui reste sur deux victoires et deux défaites, dont la dernière à domicile contre Lyon (0-1). Après sa victoire éclatante contre Montpellier et le match nul de Sochaux contre Bordeaux en début de soirée, le PSG vient avec des intentions claires et précises : s'imposer ! Auxerre et Sochaux vont s'affronter ce dimanche en clôture. L'occasion se veut bien trop belle pour se permettre de la laisser passer. Le PSG enchaîne surtout avec une série de quatorze rencontres sans défaites, toutes compétitions confondues et s'était imposé au match aller, alors que les Parisiens flirtaient avec une place de reléguable.

Du coté de la composition des équipes, peu de surprises par rapport aux attentes. A Toulouse, on va essayer de conduire le jeu, à l'aide de deux attaquants en forme que seront logiquement Fauré et Fernandao. Ils affichent une belle cohésion entre eux. Juste derrière, on retrouve Eduardo Da Silva, le puncheur, Emana, Balmont et Cardy. Autour de Revault, une défense à quatre composée de Ocokoljic et Clément sur les ailes. Dao et Aubey occupent l'axe. Lièvre et Avezac sont sur le banc, de même que Didot. Le groupe de Vahid Halilhodzic a subi quelques changements, avec le retour de suspension de Pierre-Fanfan. Du coup Heinze retrouve son aile et Sorin remonte d'un cran. Mendy occupe l'aile droite et Déhu, toujours capitaine ordonnateur se tient dans l'axe. Cana, Leal et Fiorèse complètent l'animation en milieu de terrain avec Sorin. Pauleta et Ljuboja sont à nouveau associés pour le meilleur et Reinaldo observe les débats du banc.

Les temps forts de la rencontre :

- Après une minute de silence, la rencontre commence, sous la vigilance de Monsieur Lannoy. La première occasion prend le chemin de Toulouse. Fernandao effectue le coup du sombrero au grand dam de Cana, puis trouve Fauré. Celui-ci tente sa chance. Il rate de peu les cages parisiennes (6').

- Immense occasion parisienne ! Suite à un corner de Leal, Heinze parvient à servir Déhu qui décoche une excellente tête. Celle-ci trouve la transversale de Revault. L'action n'est pas terminée Ljuboja suit et place à son tour une tête cadrée. Le portier toulousain intercepte dans les airs (10')

- Coup-franc dans l'axe pour le PSG à une vingtaine de mètres des buts de Revault. Le mur détourne. Fiorèse en embuscade, profite d'un cafouillage pour ajuster une reprise de volée spectaculaire. Elle termine sa course à gauche de la lucarne (23').

- Alonzo détourne du pied une puissante frappe cadrée de Cardy, bien servi par Fernandao (24').

- Nouveau coup-franc parisien, cette fois-ci excentré coté gauche. Leal trouve parfaitement Sorin au premier poteau. L'argentin dévie pour Ljuboja, isolé au second poteau. Il reprend du droit, et inscrit son troisième but sous les couleurs parisiennes (0-1, Ljuboja, 27'). Paris se montre opportuniste.

- Après une frappe de Fernandao que capte Alonzo, le toulousain réclame un penalty pour une main de Cana. Le Stadium gronde (48').

- Frappe de Heinze qui frôle le poteau droit (49'). Le PSG ne recule pas et cherche à réaliser le break.

- Emana manque de trouver l'ouverture, suite à une frappe coté droit qui trouve les bras de Alonzo (60').

- On retrouve ce même Emana un peu plus tard. Il se démarque sur la droite et malgré un angle très difficile parvient à ajuster une frappe cadrée. Alonzo est contraint d'effectuer une parade décisive (78').

La prestation des Toulousains :

Sans parti pris aucun, on l'aime bien cette valeureuse équipe de Toulouse qui lutte avec conviction pour ne pas subir l'ascenseur en fin de saison. Il y a beaucoup de talent, de détermination et de de mordant au sein du groupe, qui plus est très solidaire, à l'image du Mans. Seulement, cela pèche en vivacité, en physique et beaucoup trop d'imprécisions. Ils ont battus Bordeaux chez eux et obtenu le nul à Lyon lors des matches aller. Ils concèdent deux défaites consécutives au Stadium sur la plus petite marge contre Lyon et le PSG, rien de déshonorant ! Avec une plus grande maîtrise en milieu de terrain, le PSG a pu contrôler leurs offensives. Aux chapitres des prestations de joueurs, Cardy a dénoté de belles choses, n'hésitant pas à provoquer Alonzo. Fernandao amène incontestablement beaucoup de rythme à ce groupe et semble relancer sa carrière. Il s'apparente à un détonateur et l'une des meilleures affaires du Mercato dans la physionomie d'un club qui semble bien lui convenir. Fauré aura taché de surprendre Alonzo avec ses puissantes frappes. Da Silva s'est montré trop timide et en retrait par rapport à son efficacité habituelle à animer le jeu offensif des Toulousains. Emana a réalisé du bon travail aux avant-postes et s'est voulu efficace en second rideau d'attaque. Héroïque sous les salves parisiennes, la défense aura limité les dégâts, permettant de maintenir le suspens. Ocokoljic, souvent à l'aise sur son aile gauche, aura eu fort à faire pour arrêter Fiorèse. Revault, gardien de qualité, limite lui aussi la casse. Cela n'explique pas pourquoi Ljuboja s'est retrouvé si démarqué sur le but. Toulouse peut songer à mieux, une fois la tempête des ténors passée.

La prestation des Parisiens :

Une nouvelle victoire à l'extérieur qui survient après une démonstration à domicile. Le groupe de la capitale a assuré l'essentiel et incontestablement a mûri. Les Parisiens abordent enfin avec sagesse des déplacements contre des équipes dites inférieures techniquement, pour parvenir à s'imposer. Un seul but d'avance à l'arrivée qui suffit à leur bonheur. C'est bien le moins que leurs supporters pouvaient en attendre, avec une belle maîtrise en milieu de terrain. Notamment, faut-il bien le reconnaître, par un Hugo Leal qui semble s'appliquer enfin à réaliser que ses capacités propres ne suffisent pas et qu'il lui faut travailler encore et toujours pour promettre sa carrière à un bel avenir. Idem pour Rocchi (qui est rentré) et Cana qui poursuivent avec application les conseils de leur entraîneur et savent se remettre en question. Toujours du coté des satisfactions, on retrouve Fiorèse, décidément très vivace sur son aile et un Ljuboja opportuniste qui inscrit son troisième but avec le PSG, en trois matches et un remplacement. L'ex-alsacien se révèle véritablement comme la recrue idéale de ce Mercato. Il apporte sérénité et confiance au groupe en attaque, déclenchant souvent les hostilités, avec classe. Kombouaré lui doit beaucoup et vis-verça. On aura en revanche moins vu du grand Pauleta, pas toujours au sommet de son art. Désolé de le souligner à nouveau, mais on s'inquiète pour le pauvre Mendy, qui commet trop d'erreurs, de gestes imprécis et qui n'arrive vraiment pas à centrer correctement. Reinaldo a effectué une bonne rentrée, toujours très rapide et surprenant. L'homme de la rencontre reste peut-être Sorin qui après Déhu, n'a cessé d'animer le jeu et de courir après tous les ballons pour apporter de la vitesse dans la circulation du ballon et dérouter les Toulousains. Cette homogénéité convaincra t-elle à nouveau lors de la réception de Guingamp ?

Les réactions :

Vahid Halilhodzic, entraîneur du PSG, se refuse fort logiquement à évoquer la possibilité du titre, préférant continuer à avancer pas à pas : «Nous réalisons une excellente opération. La prestation des joueurs est satisfaisante, mais nous ne devons pas nous enflammer. Nous restons avec un oeil fixé sur l'arrière. Notre objectif reste de viser le plus haut possible.»

Déhu, le capitaine parisien n'en pense pas moins : «On réalise la bonne opération de la soirée, puisque nous sommes la seule équipe du haut du tableau à prendre trois points. Nous devons songer à la réception de Guingamp» .

Conclusion :

Seule équipe à s'imposer parmi celles de tête, il est clair que le PSG réalise l'excellente opération mathématique de la soirée et retrouve provisoirement une place de dauphin, à cinq longueurs de l'AS Monaco. Pour l'heure, le PSG avance rencontre après rencontre. Pour savoir si Sochaux semble définitivement éliminé de la course à la Ligue des Champions, il conviendra de s'imposer au Parc le 6 mars. Les Parisiens, incontestablement plus matures que les années précédentes, devront aussi se rendre à Auxerre, recevoir Lyon, Marseille et Nantes. Après et seulement après, ils pourront prendre le temps de songer ou non à la Ligue des Champions et le cas échéant à rejoindre le leader. Surtout, ne pas brûler les étapes, car personne n'est à l'abri d'un mauvais pas. Tout peut aller très, voire trop, vite en football !


Fiche technique :

Toulouse 0-1 PSG (0-1)
Stadium / Spectateurs : 24 000 environ
Arbitre : M. Lannoy
But : Ljuboja (28')
Avertissements : Balmont (32'), Revault (53'), Dao (53'), Fauré (66') / Leal (31'), Heinze (51'), Cana (57')

Les équipes :

Toulouse : Revault (cap), Ocokoljic, Dao, Aubey (Lièvre, 88'), Clément, Cardy, Balmont, Emana, Eduardo Da Silva, Fernandao (Didot, 79'), Fauré (Avezac, 69')

PSG : Alonzo, Heinze, Déhu (cap), Pierre-Fanfan, Mendy, Sorin, Cana, Leal (Rocchi, 79'), Fiorèse, Pauleta (Reinaldo, 79'), Ljuboja (Cubilier, 90')



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