Juventus : Vlahovic, fiasco total
Recruté pour incarner le futur de la Juventus, Dusan Vlahovic n'est plus aujourd'hui qu'un boulet pour le club turinois. Entre performances en dents de scie, attitude lunaire et situation contractuelle verrouillée, l'attaquant serbe cristallise un malaise devenu impossible à masquer.
À Turin, on pensait avoir sécurisé l'avenir avec lui. Trois ans et demi plus tard, le doute a tout rongé. L'histoire devait réconcilier la Juventus avec le frisson d'un grand buteur, elle se transforme en épine plantée dans le pied d'un club déjà à la peine. Et la fin, qui semblait écrite, pourrait bien révéler un fiasco plus grand encore qu'annoncé.
Le mirage du grand buteur
Quand la Vieille Dame a déboursé 83,5 millions d'euros pour l'arracher à la Fiorentina en janvier 2022 – son quatrième plus gros achat derrière Cristiano Ronaldo, Gonzalo Higuain et Matthijs de Ligt –, tout semblait écrit d'avance. Dusan Vlahovic (25 ans) cochait toutes les cases du «9» moderne : grand, puissant, rapide, technique, adroit sur coup franc, redoutable finisseur. Un profil rare, censé ramener aux Bianconeri le frisson d'un vrai buteur de référence pour la décennie à venir, dans la droite lignée de ce que le club a toujours su produire.
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Trois ans et demi plus tard, le constat est désarmant. Sur le papier, ses chiffres ne sont pas ridicules : 9 buts en 21 matchs lors de sa demi-saison inaugurale, puis 14, 18 et 17 réalisations sur les trois exercices suivants. Mais la réalité dépasse la simple ligne de statistiques : à aucun moment le Serbe n'a eu le rayonnement attendu. Peu de matchs références, peu de poids dans les grands rendez-vous, un impact globalement trop faible pour un joueur de ce standing. L'ombre du Zlatan Ibrahimovic qu'il prétendait incarner ne s'est jamais vraiment matérialisée.
Un joueur qui traîne sa propre chute
L'inquiétude dépasse le terrain. Vlahovic traîne des pieds, multiplie les attitudes nonchalantes, donne parfois l'impression de subir sa carrière plus que de la construire. À côté, les rumeurs d'excès hors des pelouses fleurissent et alimentent la défiance. Dernier épisode en date : un cliché posté sur Instagram, floqué d'un énorme «9» , comme pour revendiquer sa place alors que Jonathan David s'apprête à débarquer. Une provocation jugée puérile, presque risible, venant d'un joueur aussi fragile sportivement que mentalement malgré son talent indéniable.
Son indisponibilité chronique interroge aussi. Avant la Juventus, aucune blessure majeure. Depuis, douze pépins, dont six sur les deux dernières saisons : pubalgie, adducteurs, cheville, cuisse, dos, fatigue musculaire… La liste est longue et mine ses rares bonnes passes. Même en sélection, la spirale est terrible : un seul but sur ses 15 dernières sorties avec la Serbie, là où il avait pourtant démarré tambour battant avec 13 buts en 21 capes. De l'héritier attendu, il ne reste qu'un fantôme, absent lors de dix matchs importants ces trois dernières années et même écarté lors des rassemblements de septembre et octobre 2024.
Une impasse qui plombe la Juventus
Le plus alarmant, c'est qu'à ce gâchis sportif s'ajoute désormais un blocage économique. Sous contrat jusqu'en juin 2026, avec un salaire royal de 12 millions d'euros, Vlahovic refuse de plier bagage. La Juventus, elle, aimerait pourtant s'en débarrasser pour libérer de la masse salariale et boucler l'arrivée d'un nouveau buteur, en plus de Jonathan David. L'option Victor Osimhen circule, mais rien n'avance tant que l'avant-centre formé au Partizan Belgrade reste inflexible et campé sur sa position.
Le nouveau directeur général, Damien Comolli, rêve d'une résiliation à l'amiable, annonce Tuttosport. Mais difficile d'imaginer le joueur renoncer à une part de son pactole sans garantie de rebond. À un an de la Coupe du monde, Vlahovic a encore une carte à jouer pour relancer une carrière qui s'étiole. Mais à force de se croire intouchable, il pourrait finir par devenir indésirable partout. À la Juventus comme ailleurs, l'heure du choix approche. Et il ne lui reste plus beaucoup de munitions pour prouver qu'il peut redevenir un vrai «9» .
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