Le vent a tourné pour Raymond Domenech. Malgré un bilan «correct, sans plus» sur le début des éliminatoires, de l'aveu même du président Jean-Pierre Escalettes, le conseil fédéral de la FFF a confirmé à la quasi-unanimité le sélectionneur. Ce dernier se trouve mandaté jusqu'à la Coupe du monde 2010, au mépris de certaines réalités.

«Le miracle de Constanta» a fait son oeuvre. Malgré un bilan comptable insuffisant et des faiblesses défensives récurrentes, Raymond Domenech reste à la tête de l'équipe de France. Le conseil fédéral de la FFF l'a maintenu dans ses fonctions de sélectionneur, mercredi, a indiqué son président Jean-Pierre Escalettes au siège de l'institution, avenue de Grenelle à Paris. Domenech est mandaté jusqu'à la Coupe du monde 2010, selon les termes de son contrat. Cette décision a été prise suite à un vote à bulletins secrets, a indiqué le président de la FFF. L'issue du scrutin a été la même que le 3 juillet dernier : dix-neuf voix favorables, une abstention. Le président de la fédération, Jean-Pierre Escalettes a immédiatement tenu à justifier cette décision.

«Après 3 matches de qualification, la France compte une victoire, un nul et une défaite. C'est un parcours correct avec deux matches à l'extérieur. Correct, sans plus» , a déclaré Escalettes à la presse. «Mais nous n'avons pas hypothéqué nos chances» , a ajouté le dirigeant, avant d'accréditer l'idée d'un déclic récent et d'une décision prise sous le coup de l'émotion. «Deux choses ont fait pencher la balance de façon beaucoup plus forte : c'est ce qui s'est passé sur le terrain. Je pense à la deuxième mi-temps contre la Serbie, et au miracle de Constanta, avec 67% de possession de balle, des occasions, un football généreux tourné vers l'avant. Il s'est passé quelque chose.»

Une défense passoire

A la tête de ce bilan «correct, sans plus» , les Bleus vont devoir cravacher sous les ordres de Raymond Domenech. La suite de la saison 2008-2009 ne leur réserve qu'une double confrontation, contre la Lituanie, fin mars-début avril. Le chantier est énorme, tant au niveau d'une animation défensive franchement catastrophique (un but encaissé par match minimum depuis l'Euro) que sur le plan collectif. Habituel apôtre du bloc-équipe et de la discipline défensive à outrance, Raymond Domenech aura été sauvé par les coups d'éclats de géniales individualités (Ribéry, Gourcuff). Sacrée ironie du sport !