Les supporters, comme les joueurs, attendaient ce match référence à domicile. Trop souvent en manque de pugnacité et de vivacité au Parc des Princes, les Parisiens adressent un signe fort à leurs prochains adversaires. Victoire écrasante contre Montpellier (6-1), hallucinant !

Les données de la rencontre :

Suite à la très médiocre confrontation contre Metz et le point du nul, ramené avec les faveurs de l'arbitre du Rocher de la Principauté, les Parisiens reçoivent des Montpelliérains qui espèrent reproduire l'exploit de l'an passé. Complètement à la rue en championnat, ils étaient venus s'imposer au Parc, avant de provoquer la crise de conscience des hommes de Vahid Halilhodzic en août dernier, avec une victoire éclatante chez eux (3-2). Depuis le PSG a entamé son petit bonhomme de chemin, mais se montre inévitablement médiocre dans son jardin. Pour Alonzo, comme pour l'ensemble du groupe, il s'avère temps de provoquer «le match référence» , au cours duquel le PSG prendrait le jeu à son initiative, se porterait vers l'avant et l'emporterait largement. Depuis la victoire contre Le Mans (5-1), ce ne fut plus le cas. Les Parisiens ne l'ont emporté qu'une seul fois lors des sept dernières confrontations contre leur adversaire du soir (16e du classement) et qui compte dans ses rangs deux excellents buteurs, avec Bamogo et Pataca. Il convient de ne pas leur laisser la moindre ouverture, car les Montpelliérains ne connaissent plus la victoire depuis sept rencontres (un seul nul) et veulent également modifier la donne.

Halilhodzic aligne une équipe au visage plus que séduisant, autour de Déhu aligné en défense centrale avec Heinze. Ce dernier remplace Pierre-Fanfan, suspendu. Du coup, si l'on retrouve bien Mendy sur l'aile droite, c'est Sorin qui remplace Heinze sur l'autre aile. Pour animer le milieu de terrain, confiance est renouvelée au jeune Cana, et à Fiorèse, fort logiquement. En revanche, on ne s'attendait pas forcément à Hugo Leal, très décevant contre Metz, ni à la titularisation de Boskovic qui remplace Sorin à son poste habituel. Halilhodzic le lui avait promis, il chercherait à l'aider pour qu'il retrouve ses marques. En voilà une belle occasion. Devant, le Parc a de quoi se réjouir, puisque Pauleta est aligné avec Ljuboja (première titularisation au Parc) pour animer les attaques parisiennes. Reinaldo, Rocchi ou encore Touré restent sur le banc. Leurs adversaires alignent une équipe sans surprises, avec autour de Riou, Assoumani et Gathuessi sur les ailes, Dzodic et Carotti dans l'axe de la défense. Laigle, Robert et Godemèche viendront tacher de produire du jeu en milieu de terrain, pour fournir des ballons d'or à Pataca et Bamogo qui n'attendent que cela.

Les temps forts de la rencontre :

- Le PSG entame fort bien son match. Boskovic se montre le premier très à l'aise. Il sert Fiorèse sur sa droite qui centre pour Ljuboja. Ce dernier envoie le ballon terminer sa course au fond des filets (1-0, Ljuboja, 7'). Voilà que l'ex-strasbourgeois, tellement attendu en renfort au Mercato, signe son premier but officiel sous les couleurs parisiennes et son huitième but de la saison.

- Le PSG conserve le même rythme et cherche à réaliser le break. Pauleta récupère un ballon sur l'aile gauche à la suite d'un contre favorable. Il part seul déjouer la défense adverse, dribble deux défenseurs et vient provoquer Riou d'une frappe croisée à ras de terre (2-0, Pauleta, 20'). Alonzo avait souhaité que le PSG réalise enfin une entame digne de ce nom. Son souhait est exhausé.

- Paris maintient la pression et son niveau de jeu. Enthousiaste, le collectif parisien assaille les Montpelliérains sur tous les fronts. Boskovic manque de placer sa tête au fond des filets (35').

- On vient seulement de reprendre la partie depuis quelques minutes que Pauleta sonne à nouveau la charge. Il joue les trouble fêtes et signe un doublé royal, après avoir une nouvelle fois profité du manque de vigilance de la défense (3-0, Pauleta, 49'). Le portugais se hisse à 11 buts en championnat.

- Dans un moment de sursaut d'orgueil, Dzodic parvient à réduire l'écart, suite à un corner de Robert (3-1, Dzodic, 53'). L'arbitre semble t-il venait juste d'omettre une main de Dzodic sur un centre de Mendy.

- Qu'à cela ne tienne songent les Parisiens, qui ne veulent laisser aucun espoir de retour aux Montpelliérains. Ils continuent de presser et obtiennent un nouveau corner. Boskovic le frappe et trouve la tête de Ljuboja qui réalise à son tour le doublé (4-1, Ljuboja, 55'). Un véritable festival offensif des attaquants du PSG en pleine harmonie.

- Retourné acrobatique de Boskovic qui manque de trouver la lucarne (58').

- Suite à un centre de Fiorèse, Boskovic ajuste une frappe de l'extérieur du pied droit et trompe Riou pour la cinquième fois de la soirée (5-1, Boskovic, 75'). Fiorèse peut se targuer d'une troisième passe décisive au cours de la même soirée.

- Après un bon travail de Boskovic qui prolonge pour Ljuboja, celui-ci sert Reinaldo qui inscrit son septième but de la saison (6-1, Reinaldo, 78'). Le PSG est intraitable et le brésilien soigne son image.

- L'arbitre arrête l'hémorragie de Montpellier. Le Parc célèbre son équipe et lance une holà reprise par bon nombre des tribunes. Attention à ne pas retomber d'un niveau lors de la piégeuse rencontre de Bayonne qui doit se réjouir d'un tel rendez-vous.

La prestation des Parisiens :

Lors des dernières rencontres à domicile du PSG, nous n'avions pas mâché nos mots à l'encontre de certains Parisiens. Impossible de se résoudre à comprendre comment un groupe devenu si solidaire et si véloce à l'extérieur, ne parvenait à imposer son jeu, sa technique et sa supériorité dans son propre jardin. L'ennui guettait les supporters. Sauf que lors de cette rencontre, il a été offert aux plus fidèles de retrouver un PSG tout feu tout flamme. Incontestablement, l'apport de Ljuboja en attaque et celui de Sorin insoufflent du sang neuf à cette équipe. Cela s'en ressent à tous les niveaux. Commençons par Alonzo, pris au dépourvu une fois, il peut cependant se réjouir de la manière dont ses coéquipiers ont abordé la rencontre. Mendy, toujours juste et parfois maladroit, il progresse. Déhu demeure un capitaine exemplaire et son association dans l'axe de la défense avec Heinze s'avère très instructive. L'argentin retrouve un poste qui lui convient. Pierre-Fanfan peut s'inquiéter, car Sorin lui aussi a encore étalé ses capacités athlétiques sur l'aile et dans un rôle plus en retrait. L'excellente surprise nous vient d'un Leal, totalement métamorphosé. Lors de cette rencontre, il s'est voulu très bon, avec beaucoup de percussion. Fiorèse adresse trois nouvelles passes décisives et son association en pointe avec deux hommes clés comme Pauleta (deux buts) et Ljuboja (deux buts également) tendent à démontrer que le PSG peut prétendre à des scores plus larges. Il semble que personne ne puisse l'arrêter sur son aile droite.

Toutefois, le portugais a manqué des balles de buts qu'on ne lui connaissait pas (bien sur, tout est relatif). Ljuboja s'intègre parfaitement au groupe et dynamise celui-ci. Étonnement, on aurait pu penser que le brésilien Reinaldo se sentirait frustré d'une telle arrivée. Il n'en est rien et il se montre très véloce, décisif et inscrit même un but (sept au total). Très sage, travailleur et avec le sens du collectif, il suit sa marge de progression. Enfin Boskovic retrouve de la sérénité et de la confiance, grâce à une passe décisive sur corner et un but (nouveau coup de génie d'halilhodzic qui ne désire laisser personne en retrait ou douter au sein de ce groupe). Nous n'en oublions pas les jeunes pousses que sont Cana, Rocchi et Touré, qui n'hésitent pas) mouiller le maillot et à travailler pour progresser.

Certes, vous nous direz que voilà beaucoup de fleurs adressées aux jours du PSG. Force est de le constater ! Mais hier soir, tout un collectif a gagné et a cherché à oublier son passé de médiocre équipe à domicile, pour s'octroyer de nouveau la possibilité de redevenir une équipe complète de très haut niveau. On ne peut qu'apprécier. Si on ne souligne pas cela avec un score fleuve de 6-1, alors nous ne le ferons jamais. Disons le sans honte, ce PSG-là nous séduit bien plus que celui que nous avons vu au Parc des mois durant. Si Montpellier demeure une équipe difficile à déjouer, il reste à confirmer et surtout à démontrer à des équipes du gabarit de Lyon, de Marseille et de Nantes qui viendront prochainement au Parc, qu'un autre PSG a vraiment vu le jour hier soir. Place aux choses sérieuses ! Là nous verrons bien quoi penser alors de ce 6-1 caviar !

La prestation de Montpellier :

Il serait bien inutile d'accabler la pauvre équipe de Montpellier, dont on connaît les indéniables qualités de groupe, la vaillance et l'opportunisme de ces attaquants et l'envie de défendre le maillot. Mais au Parc, ils sont tombés contre une équipe du PSG qui cherchait son match référence et qui ne désirait pas s'exposer aux mésaventures de l'année passée. Le championnat livre son dernier sprint. Le PSG veut en être et a décidé de lâcher les vapeurs, pour oublier le terrible match du mois d'août et celui de l'année passée ici même. Il n'empêche que malgré la très nette domination parisienne, Louis Nicollin, qui a du vivre un cauchemar, ne peut rien reprocher à cette équipe. Elle s'est battue, trouvant les ressources nécessaires pour ne pas fermer le jeu et aller inscrire le but de l'honneur. Il ya toujours une équipe qui paye l'envie de son adversaire. Cela tombe sur Montpellier qui aura bien le temps de se rattraper, malgré sa très mauvaise série en cours avec sept défaites en huit matches.

Sélection de réactions :

Vahid Halilhodzic : «Voilà le meilleur match du PSG au Parc depuis le début de la saison. J'avais demandé aux joueurs de réaliser un match plein. Je suis très satisfait, même si nous aurions pu inscrire plus de buts, en nous montrant encore plus concentrés. Je suis content de la prestation de Boskovic qui a montré son vrai visage.»

Daniel Ljuboja : «L'équipe a pris beaucoup de plaisir au cours de cette rencontre. On prend trois précieux points et je suis ravi de ce premier doublé avec le PSG. Il faudra voir avec les matches d'un plus haut niveau où nous nous situons vraiment.»

Gérard Bernardet (entraîneur de Montpellier) : «Nous avons trop rapidement pliés en défense. On s'est désunis et le score aurait pu s'avérer plus sévère. Nous continuerons à nous battre, dès la réception de Metz.»

Conclusion :

Le PSG cherche à démontrer à ses adversaires qu'ils en sont pour le sprint final à la Ligue des Champions. Au fil de rencontres, il le démontrent et adressent un signe à leurs prochains adversaires. Est-ce là une bonne méthode que de trop s'exposer et de s'imposer si largement ? D'autres équipes en ont déjà fais les frais. En tous les cas, «Coach Vahid» va certainement chercher à relativiser tout cela, surtout ne pas se reposer sur les lauriers. Le prochain déplacement au Stadium de Toulouse n'aura rien d'une partie de plaisir. En attendant, le PSG tient son match référence, avant les prochaines venues de Guingamp et de Sochaux qui ne s'en laisseront pas compter. Revenu à un point de Lyon avec 43 points, le PSG vise de plus en plus haut et maintient un bon rythme de croisière.

Fiche technique :

PSG 6-1 Montpellier (2-0)
Parc des princes / Spectateurs : 39 000 environ
Arbitre : M. Ruffray
Buts : Ljuboja (7' et 55'), Pauleta (20' et 49'), Boskovic (76'), Reinaldo (78') / Dzodic (53')
Avertissements : Heinze (52') / Robert (70')

Les équipes :

PSG : Alonzo, Mendy, Déhu (cap), Heinze, Sorin, Cana (Rocchi, 84'), Hugo Leal, Fiorèse (Touré, 77'), Boskovic, Ljuboja, Pauleta (Reinaldo, 73')

Montpellier : Riou, Assoumani, Dzodic, Carotti (cap) (Rouvière, 23'), Gathuessi, Moullec, Godemèche, Laigle, Robert, Pataca, Bamogo