Pour ouvrir la 22e journée du championnat de L1, Monégasques et Parisiens se sont livrés à une belle lutte sportive qui s'achève par un match nul appréciable et apprécié (1-1). Deux stratégies idéalement mises en place et bien tenues, ont eu raison de cette affiche entraînant le statu-quo au classement entre les deux équipes.

Les données de la rencontre :

Le choc ! L'AS Monaco, incontestable leader du championnat (47 Pts), accueille le PSG (3e avec 39 Pts). Une affiche alléchante qui attise tous les regards à plusieurs titres. Lyon (2e avec 41 Pts) se positionne en embuscade depuis sa victoire mercredi dernier contre Bordeaux (3-0). Du coup, au-delà du spectacle éventuel offert par les deux équipes pour ce type d'affiche, le championnat pourrait atteindre un nouveau tournant à l'issue de ce week-end (également pour les places qualificatives pour l'Europe, car la lutte reste sévère avec Auxerre, Sochaux et Marseille). Deschamps relativise, en expliquant qu'il «s'agit d'une rencontre importante, mais pas capitale» . Personne ne se voile pour autant la face, car une victoire de Monaco reléguerait les Parisiens à 11 longueurs, un véritable gouffre. L'inverse permettrait à Lyon d'escompter pointer à 3 longueurs, en cas de victoire à Toulouse.

Si Halilhodzic estime que «Monaco reste le seul candidat au titre» , cela n'empêche pas l'entraîneur bosniaque de viser la victoire sur le rocher de la Principauté. «Nous abordons la rencontre avec sérénité et enthousiasme. Le groupe se montre très motivé et veut réussir quelque chose» . La dernière victoire parisienne au Stade Louis II remonte à 1984, avec un penalty de Rocheteau décisif. Depuis, plus rien ! Sauf que le PSG

cette année enchaîne les excellents résultats en déplacements (victoire à Sochaux, Nantes, Marseille...). Les deux seules défaites remontent à l'été dernier contre Lille (1-0) et Montpellier (3-2). Inversement, l'AS Monaco a engrangé 26 points sur 30 possible à domicile et ils sont imposés contre tous leurs adversaires de gros calibre, maintenant leur invincibilité. Il convient de rappeler enfin que Monaco reste sur deux matches nul en championnat, contre Bastia (0-0) et Nice (1-1), avec une qualification aux tirs aux buts en Coupe de France contre Valenciennes. Aubaine ou non pour le PSG ?

Halilhodzic a toute confiance en son groupe, très fort mentalement. «Si on peut profiter de ce moins bien actuel de Monaco et prendre notre revanche sur le match aller (NDLR : 2-4), on ne se gênera pas.» Du coup, on retrouve une équipe prête à conduire le jeu, en alignant quasiment trois attaquants avec Fiorèse, Pauleta et un Ljuboja qui réussit parfaitement son intégration. Déhu assumera le capitanat, avec pour objectif «les trois points de la victoire, non pour le titre, mais pour maintenir les concurrents à l'Europe à distance» . Alonzo occupe la place de gardien titulaire et il comptera à nouveau sur Mendy, Déhu, Pierre-Fanfan et Heinze pour le couvrir. Leal reste sur le banc, tandis que confiance est renouvelé à Rocchi, Cana et le très remuant Sorin. Du coté de Monaco, Evra se dit lui aussi «très déterminé à l'emporter» et avec Givet, Rodriguez et Squillaci essaiera de maîtriser les assauts parisiens. Devant, Giuly joue encore les attaquants de pointe, avec Morientes. Deschamps compte beaucoup sur la présence de Cissé. Il y a de l'ambiance au Stade Louis II, alors que contrairement aux statistiques habituelles, les supporters gardent en tête que lors des récentes confrontations entre les deux équipes, celle qui a inscrit le premier but ne parvient pas à s'imposer. Cela promet entre deux des meilleures défenses du championnat. Place au jeu !

Les temps forts :

- Coup dur pour Monaco, avec la sortie prématurée d'Édouard Cissé, remplacé poste pour poste sur le flanc droit par Plasil (10'). Le PSG presse haut les Monégasques en ce début de rencontre.

- Rothen a ouvert magnifiquement son partenaire sur coup-franc, déposant le ballon sur le crâne du monégasque Squillaci (1-0, Squillaci, 26').

- Superbe centre de Fiorèse qui était en déséquilibre. Il trouve Pauleta à l'entrée de la surface de réparation. Sur sa frappe, il contraint Roma à se coucher (30'). Sur le corner rentrant de Ljuboja, Roma se laisse surprendre par la trajectoire et claque le ballon mais Heinze surgit et plonge à hauteur du poteau pour égaliser de la tête, bien aidé par une main de la dernière chance du portier monégasque (1-1, Heinze, 30'). Quelle réaction parisienne !

- Très belle accélération collective du PSG, avec une remise de Fiorèse au milieu de la surface de réparation. Sorin n'en profite pas. Mais Cana surprend Roma d'une frappe instantanée, qui manque d'un chouilla les filets monégasques (40').

- Ljuboja ajuste un ballon d'ouverture pour Pauleta sur l'aile gauche. Il se démarque et mise en retrait pour Rocchi qui frappe au but (48'). Le PSG exploite parfaitement les ballons récupérés au milieu de terrain.

- Frappe sèche de Bernardi qui manque le cadre (52').

- Sur un coup franc monégasque relativement lointain de Rothen, Alonzo est contraint à une sortie hasardeuse. Squillaci le devance et marque. L'arbitre signale le hors-jeu surprenant et imaginaire (63'). Monaco passe la vitesse supérieure.

- Pierre-Fanfan tacle Morientes dans la surface de réparation. Le monégasque s'effondre lourdement. L'arbitre signale aux deux équipes de continuer à jouer (73').

- Alonzo claque le ballon au-devant de Giuly, en position de hors-jeu (74'). Le danger fait rage au sein de la défense parisienne.

- Centre de Rothen sur la gauche de la surface de réparation. Il trouve la tête de Giuly. Celle-ci passe au-dessus de la transversale (77').

- Alonzo sauve ses partenaires, détournant de la main une frappe croisée de Morientes qui filait sous la lucarne gauche du portier parisien (79').

- Pauleta prend les défenseurs monégasques à contre-pied et ouvre pour Ljuboja, signalé hors-jeu (80'). Il s'agit de la dernière occasion pour la recrue parisienne, remplacé par Reinaldo.

- Ouverture de Zikos pour Giuly qui tente le lob sur Alonzo (84'). Monaco n'en finit plus de pousser.

- Reinaldo se retrouve seul aux six mètres, après une superbe ouverture de Sorin. Le brésilien oublie de tenter sa chance. Quel manque de sang-froid !

- Frappe de Rothen qui oblige une nouvelle fois Alonzo à se coucher (88'). On a frôlé le KO des deux cotés.

La prestation des Monégasques :

En première période, Giuly a littéralement été privé de ballons, alors que le monégasque occupe une position d'attaquant de pointe, comme lors du match contre Lyon. Du coup, le leader actuel, malgré l'ouverture du score par Squillaci, a peiné à instaurer son jeu d'attaque habituel. Le PSG a monopolisé le milieu de terrain, contraignant la défense à une énorme débauche d'énergie pour ne pas encaisser un second but. La sortie prématurée de Cissé, remplacé par le jeune Plasil pour occuper le flanc droit, aura troublé la stratégie que Deschamps espérait de ce début de rencontre.

Rothen et Giuly, littéralement privés de ballons, du fait de l'excellent schéma tactique mis en place par les Parisiens, ont du attendre le recul de ces derniers pour presser le jeu lors de la dernière demi-heure. Du coup, Plasil tentait vainement de compenser sur l'aile droite, mais n'y parvenait que par intermittences, beaucoup trop rares. L'apport de vivacité de Morientes en seconde période n'a pourtant pas permis aux Monégasques de reprendre l'initiative du jeu immédiatement. Il a été absent de la rencontre. Bernardi a été très présent. Seuls les rares coups de pied arrêtés offraient de réelles possibilités d'ouverture aux Monégasques qui butaient sur l'excellent Alonzo. En revanche, ils ont montré beaucoup plus d'agressivité dans le dernier quart d'heure, multipliant les occasions, se heurtant aux courageux retours de Déhu et d'Heinze. Roma, malgré toute la pression parisienne aura eu une seconde période bien plus tranquille que son homologue.

La prestation des Parisiens :

Le schéma tactique mis en place par Halilhodzic a parfaitement tenu le choc d'une affiche de haut niveau, notamment pour contenir des joueurs de la trempe de Rothen et Giuly. Le trio offensif du PSG a relativement bien fonctionné et a pu compter sur sa perméabilité, puisqu'ils n'hésitent pas à permuter. Les Parisiens se sont mis en danger en début de première période, en ne remontant pas suffisamment le ballon, avant de renverser la vapeur. Le PSG a montré dès lors beaucoup d'enthousiasme, venant créer le surnombre dans la partie de terrain monégasque dès que possible. Une volonté d'entreprendre indéniable qui a eu pour effet de priver les Monégasques de leur aisance de jeu habituelle. Sorin a continué de remuer comme un beau diable aux avant-postes, avant de reculer d'un cran sous les conseils d'Halilhodzic et la pression des Monégasques en seconde période.

Du coté des points noirs, les fautes commises lors de la dernière demi-heure de jeu, avec une multiplication des cartons jaunes qui auraient pu aboutir à une expulsion, d'où le remplacement de Mendy (catastrophique, et qui aurait pu recevoir un rouge) par Cubilier, ex-monégasque. Rocchi, remplacé pour les dix dernières minutes par Leal, aura montré de bonnes choses, tout comme Cana avec une bonne frappe avant la pause. Il reste encore du travail pour peaufiner leur expérience, mais ils ont été très solides et peuvent s'affirmer à ce poste. Heinze s'est montré bien plus efficace que lors de la rencontre contre Marseille, avec un but à son actif et un sauvetage décisif au-devant de Giuly, dans les dernières minutes. Quant au pauvre Reinaldo, il a laissé filer la balle du second but, pour sa seule véritable incursion dangereuse dans la surface. Fabrice Fiorèse et Danijel Ljuboja ont manqué de réussite technique à quelques reprises. Néanmoins, le PSG qui évolue à l'extérieur se veut bien plus véloce et lucide que lors de ses rencontres à domicile.

Conclusion :

Tout reste possible dans ce championnat, avec ce regroupement relatif en quelques journées suite aux matches en retards. Lyon doit impérativement profiter de ce troisième match nul de rang des Monégasques en championnat, pour s'imposer à Toulouse et revenir à quatre longueurs. Quant aux Parisiens, malgré ce bon résultat, ils peuvent craindre les retours de Sochaux et d'Auxerre qui reçoivent Marseille et Bordeaux, croyant encore très fort en leurs chances respectives d'atteindre la Ligue des Champions. Et si une certaine équipe de Marseille...

Fiche technique :

Monaco 1-1 PSG (1-1)
Stade Louis II / Spectateurs : 16 000 environ
Arbitre : M. Layec
Buts : Squillaci (26') / Heinze (31')
Avertissements : Zikos (38') / Ljuboja (36'), Mendy (57'), Déhu (60')

Les équipes :

Monaco : Roma, Givet, Squillaci, Rodriguez, Evra, Cissé (Plasil, 9'), Bernardi, Zikos, Rothen, Giuly (cap), Morientes

PSG : Alonzo, Mendy (Cubilier 67'), Déhu (cap), Pierre-Fanfan, Heinze, Fiorèse, Cana, Rocchi (Leal, 78'), Sorin, Ljuboja (Reinaldo, 83'), Pauleta