Besiktas : Aboubakar, éternel sous coté
Retourné à Besiktas après un interlude à Al Nassr, Vincent Aboubakar carbure toujours à plein régime. Le fantasque attaquant camerounais enchaîne les performances remarquées avec des buts toujours aussi classieux.
Vincent Aboubakar (31 ans) ne sera jamais Samuel Eto'o. Mais Vincent Aboubakar reste un joueur spécial au Cameroun depuis le 5 février 2017. A Libreville, le Lion Indomptable a fait parler sa classe pour inscrire le but qui a offert la cinquième CAN à son pays contre l'Égypte (2-1) après un enchaînement contrôle de la poitine-sombrero sur Ali Gabr. Un but exceptionnel qui résume à lui-seul ce joueur si spécial.
Pas Eto'o, pas Salah, mais quand même
Depuis, celui qui a porté les couleurs de Valenciennes (2010-2013), de Lorient (2013-2014) et même du FC Porto (2014-2016, 2017-2020) a réussi des sacrés coups d'éclat. Les plus marquants ? Sa réalisation fabuleuse sur une louche à l'entrée de la surface contre la Serbie (3-3) lors de la Coupe du monde au Qatar, ou encore son but qui a permis de faire craquer le Brésil (1-0), quelques jours plus tard. Quelques mois auparavant, il était parvenu à terminer meilleur buteur de la CAN à domicile avec 8 réalisations. Seul le Zaïrois Pierre Ndaye Mulamba a réussi à faire mieux avec 9 buts marqués lors de l'édition 1974.
Aboubakar, éternel sous coté ? Par les fans de football, c'est certain. Par lui-même ? Absolument pas. «Ce n'est pas un joueur moi qui m'impressionne. Ce qu'il fait, moi je peux le faire. Je n'ai juste pas la possibilité de jouer dans un grand club» , avait-il lâché avant la demi-finale de la CAN 2022 contre l'Égypte (0-0, 1-3 tab), au sujet d'un certain Mohamed Salah. «Je comprends l'attitude des gens, c'est l'un des meilleurs buteurs de Premier League. C'est normal que, quand tu touches à un joueur comme ça, les gens parlent. Mais j'ai bien dit que c'était mon opinion, mon point de vue. Après, si ça ne plaît pas aux gens, je m'en fous.»
L'homme qui a dit non à Ronaldo
Une belle dose de confiance en soi et un culot peu commun dans un milieu devenu aseptisé qui ne lui a pas permis de sauver sa place à Al Nassr, faisant les frais de l'arrivée de Cristiano Ronaldo. Et comme à son habitude, Aboubakar a eu la bonne formule. «On a un peu discuté et, lui, son avis c'est qu'il souhaitait que je reste. Je lui ai dit non, que je vais partir» , a dévoilé quelques jours après son retour à Besiktas le champion d'Afrique 2017. Une manière de montrer qu'il peut parler d'égal à égal avec le meilleur buteur de l'histoire du football. «J'étais ferme, je voulais partir» , a poursuivi le principal intéressé.
Un choix subi mais payant puisque depuis, Aboubakar marche sur l'eau. Son bilan en Turquie ? 24 buts en 32 matchs en 2023. Dans cette liste, de sacrées pépites, comme ce numéro de soliste face à Konyaspor (2-0), le 1er octobre, pour son premier match avec le brassard de capitaine (voir vidéo sous l'article). Il comptabilise d'ailleurs 7 buts en 8 matchs de Ligue Europa Conférence, qualifications comprises, et 4 buts sur ses 4 dernières sorties en Süper Lig. Une forme étincelante pour un joueur très spécial qui n'a probablement pas eu la carrière qu'il méritait au vu de son talent. Il lui reste tout de même quelques années devant lui pour continuer de régaler.
VIDEO : le superbe but marqué par Vincent Aboubakar contre Konyaspor
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