Everton : le témoignage bouleversant d'Alli sur sa descente aux enfers
Promis à un grand avenir, Dele Alli a vu son ascension s'arrêter brutalement après plusieurs saisons de qualité à Tottenham. Rattrapé par son passé, le milieu offensif d'Everton a révélé avoir subi une grave dépression dont il est parvenu à se sortir.
En termes de talent, peu de pays rivalisent avec l'Angleterre, qui dispose d'une génération dorée susceptible de jouer le titre dans toutes les compétitions internationales. Mais le talent ne suffit pas toujours pour se maintenir au plus haut niveau. Dele Alli (27 ans) en sait quelque chose.
Promis à un grand avenir après plusieurs saisons de bonne facture à Tottenham, le milieu offensif s'est complètement écroulé. Parti à Everton, il a connu une année compliquée en prêt à Besiktas, où il a même disparu durant de nombreuses semaines sans donner le moindre signe de vie.
Une enfance terrible
Dans un entretien accordé à Gary Neville, le Britannique a expliqué les raisons de cette absence prolongée. «Lorsque je suis revenu de Turquie, je me suis rendu compte que j'avais besoin d'aide psychologique. J'étais au fond du trou. J'ai décidé d'aller dans un centre de réadaptation moderne qui s'occupe des problèmes de toxicomanie, de la santé mentale et des traumatismes. J'ai senti que c'était le moment pour moi» , a révélé le finaliste malheureux de la Ligue des Champions en 2019. Il a notamment dévoilé les nombreux dysfonctionnements qui ont eu lieu durant son enfance.
«À l'âge de six ans, j'ai subi des attouchements de la part d'une amie de ma mère qui venait souvent à la maison. Ma mère, elle, était alcoolique. À sept ans, j'ai commencé à fumer et à huit ans, j'ai commencé à vendre de la drogue. Une personne plus âgée m'avait dit que la police n'arrêterait pas un enfant à vélo, alors je me promenais avec mon ballon de football, et puis en dessous j'avais de la drogue. J'avais huit ans» , a poursuivi Alli, qui a affirmé avoir été envoyé dans le pays de son père, le Nigeria, pour «apprendre la discipline» avant d'être finalement adopté à 12 ans.
Une bataille contre soi-même
Reconnaissant envers sa famille d'adoption, Alli a eu des mots durs envers ses parents biologiques, qui n'ont pas hésité à le faire culpabiliser lors de son adolescence, l'accusant d'un manque de reconnaissance. Il pense que cette relation toxique avec eux l'a empêché à se construire à un moment charnière de sa vie. «C'est toujours moi contre moi-même dans tous les domaines. Je gagnais le combat, je souriais, je montrais que j'étais heureux, mais à l'intérieur, je perdais définitivement la bataille. Un traumatisme est un traumatisme et votre corps l'enregistre de la même manière, quel qu'il soit» , a rajouté le natif de Milton Keynes, qui est revenu sur sa cure.
«J'y suis allé durant six semaines. Everton a été incroyable et m'a soutenu. Je leur serai reconnaissant pour toujours. Ils ont été si honnêtes et compréhensifs, je ne pouvais rien demander de plus à une époque où je prenais la plus grande décision de ma vie pour quelque chose que j'avais peur de faire. Je suis content de l'avoir fait» , a embrayé Alli. «Si tu connais ma vie, tu comprendras un peu plus. J'ai envie d'aider les autres personnes dans cette situation, elles ne sont pas seules et ça ne fait pas de toi un faible de demander de l'aide» , a-t-il insisté. Un témoignage bouleversant dans lequel de nombreux jeunes pourraient se reconnaître.
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