James, l'immense gâchis
Considéré comme un des plus grands joueurs colombiens de l'histoire, James Rodriguez n'a pas connu la trajectoire attendue ces dernières années. A 31 ans, le milieu offensif, qui vient de résilier son contrat avec l'Olympiakos, poursuit son chemin de croix.
Qui a terminé meilleur buteur de la Coupe du monde 2014 ? La bonne réponse n'arrive pas instinctivement car elle est originale : James Rodriguez. Sur un nuage au Brésil, le milieu offensif colombien a régalé les amoureux du ballon rond, marquant 6 buts, dont une reprise de volée mémorable face à l'Uruguay (2-0), en 8e de finale. Une compétition exceptionnelle pour le meneur de jeu, qui aurait pu, dû, surfer sur la vague.
Au Real, l'histoire avait bien commencé
Il l'a d'ailleurs fait sur une courte période. Après deux expériences réussies à Porto (32 buts et 42 passes décisives en 108 matchs) et Monaco (10 buts et 14 passes décisives en 38 matchs), le Cafetero a été, comme Ronaldo en 2002 et Fabio Cannavaro en 2006, recruté par le Real Madrid après son énorme Mondial contre 80 millions d'euros. Un tarif devenu banal à l'heure actuelle mais qui faisait du gaucher le cinquième joueur le plus cher de l'histoire derrière Gareth Bale (Real Madrid), Cristiano Ronaldo (Real Madrid), Neymar (FC Barcelone) et Luis Suarez (FC Barcelone) à cette époque.
Rapidement, le joueur formé au Envigado FC a fait parler la poudre. Pour sa première saison au sein de la Maison Blanche, il a terminé avec un bilan de 17 buts et 18 passes décisives en 46 matchs. Ses deux exercices suivants, moins impressionnants, ont été tout de même de bonne facture avec 19 réalisations et 22 offrandes supplémentaires en 65 parties. Mais le plus dur à Madrid, ce n'est pas d'y mettre les pieds : c'est d'y perdurer. Face à la pression médiatique étouffante et la concurrence démentielle, James a commencé à perdre pied.
La parenthèse Bayern n'a pas suffi
Conséquence, il a été contraint à l'exil, du côté du Bayern Munich. Un rebond intéressant dans un club qui lutte sur tous les tableaux. Sans se montrer exceptionnel, le natif de Cucuta est parvenu à se montrer décisif à 35 reprises en 67 matchs durant son prêt de deux années en Allemagne. Alors qu'ils pouvaient le conserver contre un chèque de 42 millions d'euros (en plus des 13 millions d'euros déboursés pour sa cession temporaire), les dirigeants bavarois ont décidé de ne pas activer cette option. Le début de la fin pour James.
Son retour dans la capitale espagnole, où Zinedine Zidane, soucieux de réussir la transition après le départ de CR7, lui reprochait souvent son manque de professionnalisme, a été un véritable fiasco. Moins influent en sélection, avec laquelle il avait l'habitude de briller, le Sud-Américain a perdu la confiance de l'entraîneur français mais aussi son football. Preuve de son recul très net dans la hiérarchie, il est laissé libre à un an du terme de son contrat pour tenter de se relancer avec Everton, équipe du ventre mou de Premier League.
La lente chute...
Sous les ordres de Carlo Ancelotti, le coach avec lequel il a connu ses meilleures heures en Espagne, James a démarré fort avec 3 buts et 3 passes décisives pour ses 5 premières apparitions dans le championnat anglais. Le début de la rédemption ? Pas vraiment. Sans l'appui des fans (saison post-Covid), le maestro passé par Banfield s'est vite lassé. Il a également collectionné les blessures au mollet. Une saison galère qui s'est terminée par le départ du technicien italien, synonyme de chant du cygne pour lui. Destination... le Qatar. A 30 ans.
Pour l'enrôler, Al Rayyan n'a pas hésité à débourser 8 millions d'euros. Un joli chèque dans les caisses des Toffees mais surtout la preuve d'une certaine confiance des décideurs du Golfe. Son passage sur les pelouses de l'émirat sera court mais intense puisque James a enchaîné les bonnes performances à titre individuel (5 buts et 7 passes décisives en 14 matchs) sans faire franchir un cap à la formation dirigée par Laurent Blanc, qui lui a ouvert la porte seulement un an après son arrivée.
Résiliation à l'Olympiakos, Textor le veut à Botafogo
En septembre dernier, James a choisi de retourner en Europe. Alors que certains clubs évoluant parmi les cinq grands championnats du Vieux Continent ont fait part de leur intérêt, c'est au Pirée qu'il a décidé de poser ses valises. Une aventure avec l'Olympiakos qui n'a duré que 6 mois. Et pour cause, la formation grecque a annoncé jeudi la résiliation du contrat de son joueur, quelques semaines avant son expiration. Aucune information sur les motifs de cette séparation n'a été dévoilée par les deux parties.
Et maintenant ? James se retrouve libre. Une fois de plus. Alors que la question de sa motivation pour son sport favori se pose, il bénéficie déjà d'une opportunité pour rebondir, au Brésil, avec Botafogo. Le propriétaire de l'Olympique Lyonnais, John Textor, qui détient également l'écurie de Rio de Janeiro, rêve d'attirer la star déchue pour répondre à la colère des fans après le départ de Jeffinho chez les Gones. A 31 ans, James va devoir faire un choix, lui qui aurait pu connaître une trajectoire bien différente au vu de son talent rare.
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