Mercato : ventes légendaires, transferts neutres, flops retentissants... Le Real dans tous les coups depuis 20 ans
Le Real Madrid a bouclé la deuxième plus grosse vente de son histoire en cédant Casemiro à Manchester United. Depuis le début du 21e siècle, le club de la capitale espagnole se positionne d'ailleurs comme un des meilleurs vendeurs sur le marché. Mais pas que.
1,3 milliard d'euros. A quoi correspond ce nombre ? Au prix déboursé par le Real Madrid pour recruter les 25 joueurs les plus chers de son histoire. Un tarif moyen de 52 millions d'euros avec des joueurs comme Gareth Bale, Zinedine Zidane, Ronaldo ou encore David Beckham.
Mais dans le sens inverse, la Maison Blanche est-elle aussi performante ? Pour répondre à cette question, nous avons choisi de créer cinq catégories.
Les merveilles de Pérez
Cette première catégorie regroupe ce que l'on peut appeler les «masterclass de Florentino Pérez» . Elles sont au nombre de cinq sur les dernières années. Tout en haut de la pyramide, on retrouve Cristiano Ronaldo. Recruté pour 94 M€ en 2009, l'attaquant portugais a tout écrasé sur son passage à Madrid avec 450 buts en 438 matchs. Après avoir profité de ses services durant 9 années, le président du club royal a réussi l'exploit de réaliser une plus-value en récupérant 117 M€ pour son transfert à la Juventus en 2018. Un deal complètement fou et probablement la meilleure affaire de l'histoire.
L'histoire, Casemiro y est entré en cassant la porte, vendredi. Lui aussi resté 9 années, le milieu brésilien a décidé de rejoindre Manchester United. A 30 ans, le joueur passé par Porto a été cédé pour 85 M€, bonus compris. Soit potentiellement une plus-value de 79 M€ pour le champion d'Europe ! Une affaire folle. Derrière lui, Angel Di Maria a aussi rapporté gros. L'homme de la Décima, qui a brillé durant 4 années, a été recruté pour 33 M€ avant d'être vendu en 2014 pour 75 M€ à... Manchester United. Le meilleur allié du Real.
Raphaël Varane ne dira pas le contraire. Le défenseur central français est resté une décennie au Bernabéu, où il a débarqué de manière anonyme pour seulement 10 M€. Après 360 matchs et une valise de titres, le champion du monde a été lâché pour 50 M€, à une année du terme de son contrat... aux Red Devils. Encore. Pour compléter cette catégorie, on pense notamment à Martin Ødegaard. Des promesses non-tenues, seulement 11 matchs joués et une vente pour 35 M€ à Arsenal. Soit 12,5 fois son prix d'achat. A ce tarif, aucune hésitation possible.
Des plus-values très intéressantes
Le Real Madrid a réalisé d'autres belles ventes sur la dernière décennie. Pas aussi belles que les cinq citées plus haut, mais tout de même. Si Clarence Seedorf (Inter) et Fernando Redondo (Milan) auraient pu en être, Robinho, lui, fait partie de cette catégorie. Après 3 années irrégulières entre coups de génie et déceptions, l'ailier brésilien a été envoyé à Manchester City lorsque l'occasion s'est présentée. Recruté pour 24 M€ en 2005, l'Auriverde a été déposé devant l'Etihad pour 43 M€. Un tarif conséquent pour un joueur qui n'a jamais vraiment confirmé les attentes placées en lui.
Mesut Özil et Gonzalo Higuain, qui ont connu leurs grandes heures à Madrid, sont probablement partis un an trop tôt, puisqu'ils n'ont jamais soulevé la Ligue des Champions. Il faut dire que les offres pour leur permettre de partir ne se refusaient pas. Le milieu offensif allemand, arrivé en 2010 pour 18 M€, a été récupéré par Arsenal pour 47 M€. L'attaquant argentin, lui, a été revendu pour 39 M€ à Naples, lors du même mercato, 6 années après son arrivée pour 12 M€. On est tout de même loin des 90 M€ payés par la Juventus pour l'attirer en 2016. Mais quand même.
Pour sa part, Mateo Kovacic a eu le temps de prendre deux C1 avec le Real. Et sans jamais avoir un rôle prépondérant durant ses 3 années en Espagne, le milieu croate a rapporté un gros chèque aux Merengue avec sa vente à Chelsea en 2018 : 45 M€. Soit 8 M€ de plus que son prix d'achat à l'Inter en 2015. Enfin, Michaël Owen, qui n'a jamais retrouvé son niveau de Liverpool, a fait rentrer 25 M€ avec sa vente à Newcastle en 2005. C'est le double de son prix d'achat, une année plus tôt. L'effet Real ?
Les joyaux de la Cantera
L'effet Real, c'est aussi coller une image de marque à ses joueurs formés au club. Parmi les plus grosses ventes de la Casa Blanca, on retrouve Alvaro Morata. Deux fois ! Une première à la Juventus en 2014 pour 20 M€, une autre à Chelsea en 2017 pour 66 M€. 86 M€ au total pour le buteur espagnol, on appelle ça un braquage. Autre braquage ? La cession de Jesé Rodriguez au Paris Saint-Germain pour 25 M€ en 2016. Jamais l'ailier n'a retrouvé le niveau de son début de carrière après sa grave blessure. Et ça, le Real l'avait bien senti...
Si le champion de France a payé 66,5 M€ pour récupérer Achraf Hakimi à l'Inter, le latéral droit marocain a lui rapporté 43 M€ à son club formateur lors de son départ en Italie. Un transfert facilité par ses deux bonnes saisons en prêt à Dortmund, alors qu'il n'a joué que 12 fois pour le Real. Autre latéral à avoir rempli les caisses du champion d'Europe, Sergio Reguilon. Après un prêt réussi à Séville, le gaucher a été transféré à Tottenham pour 30 M€ en 2020. L'Espagnol, lui, n'a porté la tunique madrilène que 22 fois.
Marcos Llorente est également bien placé parmi les plus belles ventes du Real. N'entrant pas dans les plans de Zinedine Zidane, le milieu polyvalent a changé de crèmerie mais pas de ville en signant pour l'Atletico. Un transfert réussi pour les Colchoneros, qui ont tout de même déboursé 30 M€. Enfin, le moins connu de tous, Raul de Tomas. Actuellement à l'Espanyol, le buteur ibérique a renfloué les caisses du Real de 20 M€ avec sa vente à Benfica en 2019. Pour combien de matchs dans son club de coeur ? Un seul.
Dérapages contrôlés
Le Real, ce n'est pas que des réussites. Et heureusement. Mais la formation royale a su, dans son histoire récente, limiter la casse avec certains recrutements manqués. Le plus connu reste celui de Nicolas Anelka. Acheté à 20 ans, en 1999, pour 35 M€ à Arsenal, le buteur français a passé une seule saison pénible à Madrid. Assez pénible pour s'en aller et retourner... au Paris Saint-Germain, son club formateur. Le prix du transfert ? 34,5 M€. Soit quasiment la somme payée pour l'attirer dans ses filets. Un pari raté mais parfaitement contrôlé.
Dans la même veine, on peut penser à Danilo. La Maison Blanche n'a pas hésité à sortir 31,5 M€ pour récupérer le latéral droit de Porto. Là-aussi, un transfert manqué, puisque le Brésilien n'a jamais convaincu. Mais là aussi, le Real a réussi à récupérer un gros chèque : 30 M€ de Manchester City, 2 ans plus tard, en 2017. S'il brille de mille feux à Milan, Théo Hernandez a raté son passage au Real. Acheté pour 24 M€ à l'Atletico, en 2017, le Bleu a tout même été cédé pour 21,5 M€ chez les Rossoneri, 2 ans plus tard.
Pour Arjen Robben, la mission a été un peu plus délicate. Débauché à Chelsea en 2007, pour 35 M€, l'ailier néerlandais n'a jamais trouvé sa place malgré la grande colonie néerlandaise. Pour s'en débarrasser, Pérez, de retour aux affaires en 2009, a accepté une offre de 25 M€ du Bayern Munich. Même constat pour Walter Samuel, dont le passage restera anonyme. Arrivé en 2004 pour 25 M€, le défenseur central argentin est reparti une année plus tard à l'Inter contre 16 M€. Soit deux tiers de l'investissement consenti.
Des flops retentissants
Si le tableau dressé jusqu'ici semble idyllique, le Real a également ses zones d'ombre avec des énormes flops. Même s'il peut toujours se reprendre, Eden Hazard va avoir du mal à justifier les 130 M€ déboursés pour le récupérer à Chelsea en 2019. A moins d'un retour fracassant sur le devant de la scène, qui reste hautement improbable, l'ailier belge va avoir énormément de mal à se défaire du statut de plus grosse catastrophe industrielle de l'histoire du club. En tout cas, on n'imagine pas une seule équipe miser sur lui après un transfert payant à l'avenir.
Plus récemment, Luka Jovic est également très bien placé. Arrivé pour concurrencer Karim Benzema, l'avant-centre serbe n'a rien montré. 3 buts en 51 matchs, le bilan est terrible pour un joueur recruté 60 M€ en 2019... et cédé librement à la Fiorentina cet été. A moins d'un réveil tonitruant qui pourrait permettre au Real de récupérer 50% d'un futur transfert, on est sur un flop de compétition... à l'image de Kaká. Le Ballon d'Or 2007, chipé pour 67 M€ à Milan en 2009, a été médiocre à Madrid. Le Brésilien est reparti d'où il est venu, en 2013, pour 0 euro.
James Rodriguez ne laissera pas non plus un incroyable souvenir aux fans madrilènes. MVP du Mondial 2014, le meneur de jeu colombien est pourtant bien parti... avant de s'écrouler. Acheté pour 75 M€, il n'a rapporté que 13 M€ lors de son prêt au Bayern avant de s'enterrer dans le Golfe. Quant à Wesley Sneijder, comme Robben, les 27 M€ de son transfert de l'Ajax en 2007 n'ont jamais été amortis. Il a certes été cédé pour 15 M€, 2 ans plus tard à l'Inter. Mais le favori lésé du Ballon d'Or 2010 restera tout de même un des plus gros regrets de l'histoire récente du Real.
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