Ligue 1 : dépôts de bilan, objectif irréaliste, actionnaires lassés... Le foot français court à la catastrophe selon la DNCG !
Le président de la DNCG Jean-Marc Mickeler a livré un bilan très alarmiste concernant la situation financière des clubs français. Et exige des mesures fortes rapidement pour éviter au football de l'Hexagone de foncer droit dans le mur.
«Il y avait 500 M€ de dettes à la fin de la saison 2018-2019. On est à plus de 1 milliard aujourd'hui.» Dans un entretien accordé à L'Equipe, le président de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), Jean-Marc Mickeler, a révélé la situation dramatique des clubs français. Pour lui, le football de l'Hexagone court à la catastrophe.
Fortement impactées par la pandémie du Covid-19 et le fiasco des droits TV avec le désengagement de Mediapro, les formations de Ligue 1 ont subi de lourdes pertes depuis deux saisons. Et la situation deviendrait difficile à rattraper si de tels évènements devaient se répéter. «Si la France devait affronter une quatrième vague de Covid avec zéro jauge, si les 330 M€ (pour les deux matchs de Canal+) venaient à ne pas être au rendez-vous, on ne pourrait pas exclure des dépôts de bilan sur la saison 2021-2022» , explique Mickeler.
J.-M. Mickeler - «le pire est à venir»
Pour tenter de s'en sortir, les clubs espèrent que les ventes de joueurs pourront combler une large partie des pertes. Mais, cette fois-ci, la marche est haute. «Pour la saison 2021-2022, on a un prévisionnel de pertes avant transferts de plus de 1,3 milliard d'euros. Les clubs prévoient de faire 850 M€ de plus-values sur les transferts. Ce qui est un montant totalement irréaliste» , juge le patron du gendarme financier du football français, qui explique que «la plupart vont avoir besoin de générer du trading actif dans les années à venir pour s'en sortir» .
Pour lui, les actionnaires vont devoir inévitablement remettre la main au portefeuille. Mais en ont-ils tous la capacité ou l'envie ? «Ils sont nombreux à être au bout de leur capacité ou volonté de boucher les trous. Le pire est à venir» , lance le boss de la DNCG. Avant de poursuivre : «On ne peut pas exclure, au terme de la saison, des dépôts de bilan. Car avec 1 milliard de dettes, zéro fonds propres, une exploitation qui dégage plus de 1 milliard de pertes, il n'y a plus d'établissements financiers ou de fonds qui accepteront de financer le football français.»
Réduire la masse salariale des clubs
Pour éviter au foot français de foncer droit dans le mur, Mickeler estime que des mesures fortes doivent être prises «sans délai» . Sa principale bataille consiste à réduire la masse salariale des clubs. Ainsi, il souhaite limiter à 25 le nombre de joueurs sous contrat (sans compter les jeunes formés au club). «Aujourd'hui, en moyenne, on est à 37 joueurs par club en L1. Sept clubs ont plus de 40 joueurs sous contrat ! Cela n'a pas de sens» , s'agace-t-il.
Le président de la DNCG se dit également favorable à la mise en place d'un salary-cap, un plafond qui limite la masse salariale de chaque club. «Il doit s'accompagner de mesures contraignantes, insiste-t-il. Si tu ne le respectes pas, tu es interdit de recruter pour la saison suivante. L'idée est que la masse salariale, en prenant en compte les salaires chargés, les amortissements et les honoraires d'agents, ne dépasse pas 70% des revenus.» Les clubs sont-ils prêts à prendre de telles mesures rapidement ?
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