Entre une Coupe du Monde ratée et un Euro plein d’espoirs, l’année écoulée a donné son lot d’enseignements pour l’équipe de France. Retrouvez les valeurs en hausse et en baisse entièrement consacrés à l'Equipe de France 2003 !

Les Bleus ont disputé en 2003 quatorze rencontres (5 dans le cadre des éliminatoires de l’Euro 2004, 5 lors de la Coupe des Confédérations et 4 matches amicaux). L’équipe de France a marqué 40 buts (soit 2,85 buts par match !) et en a encaissé seulement 6 (0,42 but par match). Au classement Fifa, les Bleus pointent en ce début d’année à la deuxième place (827 points) derrière le Brésil, champion du monde 2002 (848 points) et devant l’Espagne (798 points).

Les valeurs en hausse

13 victoires d’affilée : record battu !

En 2003, les Bleus ont enchaîné sans faillir treize victoires de suite (40 buts pour, 4 contre), établissant par la même occasion un record pour la sélection. En effet, le précédent record faisait état de douze victoires d’affilée, de février 1984 à avril 1985. Bien plus, l’équipe de France n’a plus encaissé de but depuis sa demi-finale de la Coupe des Confédérations contre la Turquie (3-2), soit depuis six matches ! Les Bleus ont présenté ces derniers mois des atouts importants : défense intraitable, gardiens aiguisés, comme par exemple la prestation de Grégory Coupet lors du dernier Allemagne-France.

Des éliminatoires menés avec brio

Retour en septembre 2002. À cette époque, la plaie du Mondial encore béante, il était inimaginable que les éliminatoires de l’Euro 2004 seraient une simple formalité pour l’équipe de France, malgré la faiblesse du groupe. D’ailleurs, lors de son premier match, la formation fraîchement reprise par Jacques Santini apparaît fébrile face aux modestes chypriotes, qu’elle parvient malgré tout à battre 2-1. La suite ressemble (presque) à une démonstration, tant la France a toujours paru maîtriser proprement son sujet lors de ses huit rencontres éliminatoires. En 2003, les Bleus ont été irrésistibles : 5 matches joués, autant de victoires évidemment, 18 buts marqués et un seul encaissé. Ils ont notamment écarté Malte 6-0, Chypre 5-0 et Israël 3-0. Au final, les Bleus sont bien entendus qualifiés pour l’Euro, avec 24 points. Carton plein.

Henry au firmament

Buteur, passeur, leader : 2003 a porté Thierry Henry au sommet. Les performances de l’attaquant d’Arsenal ont confirmé son statut de star. L’an passé, Henry a impressionné par sa réussite et sa régularité. En équipe de France, le dauphin du Ballon d’Or 2003 Pavel Nedved, a également marqué les esprits : 11 buts en 14 matches, élu meilleur buteur (4 buts) et meilleur joueur de la Coupe des Confédérations, remportée par la France. Et puis il y a ces images. Celles très fortes, d’un Thierry Henry rageur, qui marque contre les Turcs en demi-finale et pointe son doigt au ciel en hommage à Marc-Vivien Foé. Ou encore celles de cette action hallucinante, où le Gunner mystifie l’Allemand Christian Wörns et file vers les cages, offrant un but tout cuit à David Trezeguet. Plus que jamais, il s’est révélé cette année un joueur complet, technique, incisif et inspiré. Souhaitons que Titi adopte le même tempo en 2004.

Coupe des Confédérations : bis pour les Bleus

Après une première victoire en 2001, les Bleus ont étoffé leur palmarès en remportant en 2003 leur deuxième Coupe des Confédérations. Même si les matches joués n’ont pas été d’un niveau extraordinaire, ils ont au moins permis à l’équipe et au staff technique de Santini de se jauger en situation de compétition. Sur le plan sportif, on retiendra le match joué dans la douleur de la disparition de Foé contre la Turquie, gagné 3-2, et également le fait que les Bleus soient allés au bout de cette compétition sans Zidane et Makelele, retenus avec le Real Madrid, et Vieira, blessé.

La relève s’installe petit à petit

Cette année de "transitio" , entre deux compétitions majeures, a également permis à Jacques Santini de lancer dans l’arêne de nouveaux joueurs prometteurs. Rothen, Kapo, Boumsong, Moreira, Pedretti, Giuly et consorts ont fait des entrées correctes en équipe de France. Ils auront pour la plupart une carte à jouer dans l’obtention d’une place à l’Euro. Quant à Gallas, Govou, Mexes et Cissé, ils ont confirmé leur rang.

Les valeurs en baisse

L’échec tchèque

Seule ombre au tableau de cette année de reconquête : la défaite en février face à la République Tchèque (0-2). Brouillons, les Bleus ont été incapables de porter le danger devant les buts tchèques. Zidane était en méforme soir-là. Bref, tout allait de travers. Mais surtout, Les Bleus sont véritablement tombés sur plus fort qu’eux. Les Tchèques de Nedved sont d’ailleurs invaincus en 2003, et peuvent se prévaloir d’avoir battu Pays-Bas, Autriche (deux fois), Turquie et France. Ils apparaissent d’ailleurs comme de très sérieux favoris pour l’Euro.

Le clash entre Santini, Anelka, Petit et Micoud

«On ne peut pas forcer un joueur à porter le maillot bleu» , déclarait Santini en septembre dernier. Le sélectionneur répliquait alors aux critiques de l’attaquant de Manchester City Nicolas Anelka. Depuis l’automne 2002, les relations entre les deux hommes ne sont effectivement pas au beau fixe. En novembre 2002, Anelka avait en effet décliné une sélection en équipe de France, au motif qu’il avait été appelé en remplacement de Sidney Govou, blessé. L’ancien parisien avait reproché à Santini de ne pas le considérer comme un de ses tous premiers choix, au même titre qu’un Henry ou qu’un Trezeguet. Mais il est bien évident que malgré la forme de "Nic" (9 buts cette saison en Premiere League) la comparaison s’arrête là. Il n’a jamais eu en équipe de France la réussite suffisante pour obtenir définitivement sa place. Certes, on se souvient de son magnifique match et de son doublé contre l’Angleterre en février 1999, mais cela reste sa meilleure (et seule ?) bonne prestation en bleu à ce jour (28 sélections, 6 buts). La suspension de Djibril Cissé, qui devrait manquer l’Euro, peut-elle changer la donne ? Santini doit-il mettre de l’eau dans son vin, et admettre que la sélection d’un attaquant comme Anelka en vue d’une phase finale importante est une solution à ne pas compromettre ? Réponse en 2004 !

De même, en 2003, on a vu Emmanuel Petit claquer la porte de l’équipe de France. Souffrant d’un manque de reconnaissance, estimant que le sélectionneur n’avait pas fait le nécessaire pour se préoccuper de sa santé après une opération en mai, le milieu de terrain a simplement décidé de mettre un terme à sa carrière international. L’éternel buteur de la dernière minute en finale de la Coupe du Monde 1998 tire un trait sur un joli parcours de 63 sélections et 6 buts.

Enfin, Johan Micoud, milieu de terrain en pleine réussite au Werder de Brême, a également tiré à boulets rouges sur les choix de Jacques Santini. L’ancien bordelais et parmesan réclamait une chance au sélectionneur, mettant en avant sa bonne saison avec Brême, le leader de la Bundesliga. Mais Santini n’a pas apprécié la démarche, estimant que son groupe était déjà assez complet, déclarant que : «il lui faudrait encore être compétitif de longues semaines avec son club pour pouvoir intégrer ce groupe» . Ambiance.

La punition de Cissé

Automne 2003. Raymond Domenech obtient de Jacques Santini la possibilité de sélectionner Philippe Mexes et Djibril Cissé lors d’une rencontre Espoirs décisive en huitième de finale de l’Euro face au Portugal. Le buteur auxerrois place la France dans les meilleurs dispositions lors du match aller, en inscrivant deux buts. Au match retour, à Clermont-Ferrand, Cissé marque un nouveau but. Mais il commet ensuite le geste de trop. Voulant se venger du pressing agressif d’un défenseur, Cissé le frappe. Carton rouge. À 10, les Bleuets se font rattraper au score, et craquent finalement aux tirs aux buts. Quant à Cissé, l’UEFA lui inflige cinq matches de suspension ! La Fédération française de football a fait appel. La décision est attendue, mais il est clair que l’Euro se jouera sans lui, le sélectionneur ne pouvant retenir un joueur inutilisable !

Cap sur juin 2004

Pour confirmer cette excellente année 2003, l’équipe de France se doit d’aborder avec le plus grand sérieux les premiers rendez-vous de 2004, avec en point de mire l’Euro portugais de juin. Des matches amicaux contre la Belgique, Pays-Bas et Brésil (ainsi que vraisemblablement deux rencontres avant l’Euro, qui restent à fixer) permettront aux Bleus de se régler. Puis ce sera le temps de la compétition, tant attendue, et dans laquelle les plus grands espoirs sont placés.

La semaine prochaine «Les Bleus vers 2004» fera le point sur les rendez-vous de l’équipe de France cette année : matches de préparation, Euro 2004 et éliminatoires du Mondial 2006.