Incroyable mais vrai ! Dans les arrêts de jeu, les Dogues décrochent un impensable match nul qui par voie de conséquences, prive les Bretons du Tour Préliminaire de la Ligue des Champions (1-1). Ecoeurant, injuste et cruel pour certains, dommage et désillusion pour d'autres, la loi du terrain a parlé à défaut de celle de la logique éthique. Le point avec Maxifoot sur cet échec breton aux portes du sacre !

Du côté du Stadium Nord, ce match revêt presque une saveur de passation de pouvoir. Depuis son élimination contre Manchester en Ligue des Champions, le Losc s'est laissé glissé dans le milieu de tableau et a dit adieu à l'Europe. Dans l'autre camp, on cherche avant tout à ne pas subir de contre-performance lourde de conséquences, d'où une première mi-temps débridée et peu faste en occasions. Cela se débride après la pause, lorsque Rennes se retrouve aux abords de la Ligue des Champions. De quoi réveiller toutes les ardeurs des Dogues, piqués à vif et qui ne peuvent accepter d'achever la saison sur une ultime contre-performance. Lille joue le jeu jusqu'au bout. Une volonté payante mais destructrice pour les Rennais atterrés.

Les temps forts et les buts

- Mirallas se retrouve seul face à Pouplin. Le portier rennais se montre plus adroit dans son face à face (13').

- Juste avant la pause, Cheyrou ajuste une reprise de volée trop écrasée depuis l'entrée de la surface. Sylva peut intervenir aisément (45').

- Sylva repousse le danger sur une frappe de Thomert à l'angle de la surface (62').

- Belle opportunité pour Youla d'ouvrir le score, mais il ne cadre pas suffisamment sa frappe alors qu'il se présentait seul face à Pouplin (67').

- Les espoirs rennais de Ligue des Champions se réveillent, avec l'ouverture du score d'Utaka. Suite à une frappe cadrée de Cheyrou que Sylva repousse, le Nigérian vient récupérer le ballon au point de penalty et transperce la défense (0-1, 74').

- Impensable ! Alors que les Rennais tiennent leur billet pour la Ligue des Champions entre leurs mains, ils le laissent filer sur un ultime centre d'Obraniak. Fauvergue place sa tête à la récupération et trouve le chemin des filets (1-1, 94'). Lille sauve son honneur et a joué le jeu jusqu'au bout, mais crucifie les Bretons.

Ce qu'il faut retenir de la rencontre

A domicile, Lille termine sa saison en évitant d'un cheveu une ultime défaite. Pas de quoi pavoiser pour autant, tellement le jeu déployé a manqué de saveur et de tonicité dans l'ensemble, sauf dans l'ultime quart d'heure. Pourtant de bonnes choses demeurent à signaler, comme les excellentes interventions de Sylva dans ses buts. Cela compense avec une défense peu inspirée qui se contente du minimum syndical. Toutefois, la prestation du jeune Rami ne manque pas d'attrait. On a pu assister, un cran au-dessus, à une assez bonne complémentarité entre Obraniak et Makoun qui ont beaucoup oeuvré sur le côté droit, ce qui facilite le travail de Mirallas aux avant-postes. Plus fantomatique, Bastos a manqué de conviction sur la gauche, tandis que Bodmer n'a que peu affiché ses qualités qu'on lui connaît. En tous les cas, il convient de saluer une ultime fois le coaching payant de Puel, avec la rentrée de Fauvergue, auteur du but égalisateur.

Côté breton, la rencontre ne fût pas non plus d'une classe énorme. Il convient de le reconnaître et le souligner. L'enjeu a pu tétaniser autant que sublimer en deuxième période, où l'on note plus de gestes offensifs audacieux. Et il y a d'ailleurs un incontestable potentiel au sein de ce groupe, avec une homogénéité notable devant entre Utaka le buteur, aux énormes qualités athlétiques et un trio juste derrière, dans l'axe du milieu de terrain, composé de Didot (précis dans ses choix), Cheyrou (très souvent percutant et déterminant sur les offensives) et Thomert (très véloce). Pour Danze et Sorlin sur les ailes, la soirée se révèle plus compliquée en revanche. Au sein de la défense, grosse déception pour Mensah souvent pris au dépourvu. Ses carences sont compensées par le travail plus productif de Melchiot. Faty a pris lui soin de s'appliquer pour justifier son arrivée marseillaise. Dans les buts, Pouplin sait être présent quasiment dès qu'il le faut. Cela n'a pas suffit pour éviter la désillusion finale.

Réactions d'Entraîneurs

Claude Puel (Entraîneur du Losc) «C'est important de jouer le dernier match jusqu'au bout et nous savions que l'on pouvait jouer les arbitres. Désormais, on va tenter de bien récupérer pour préparer au mieux la saison prochaine et vivre une nouvelle aventure. Car bien sûr que je serai lillois la saison prochaine.»

Note du match 12/20

Si Lille n'avait plus à en découdre avec autant d'intensité, on apprécie la réaction dans le dernier quart d'heure face aux espoirs rennais de décrocher la lune. Ces rebondissements à distance et la fin de match renforcent la qualité d'un spectacle jusque là trop dénué de véritables faits de jeu. Dommage car la soirée aurait pu se révéler plus grandiose avec un zeste d'audace. Un destin européen se forge au courage et à une ambition grandie, non sur un acquis instable. Lille en avait déjà fait l'amer constat et pas sûr que la polémique de la semaine suffise à tout excuser de ce coup du sort, certes terrible pour les supporteurs, joueurs et dirigeants.

Ligue 1/J38
Lille 1-1 Rennes (0-0)
Stadium Nord
Arbitre : Monsieur Poulat
Buts : Fauvergue (94’)/Utaka (74’)
Avertissements : Bodmer (49’), Obraniak (88’)/Jeunechamp (49’), Cheyrou (54’).
Les équipes :
Lille : Sylva, Debuchy, Rami, Franquart, Tafforeau, Bastos (Robail, 81’), Bodmer (Fauvergue, 75’), Dumont, Obraniak, Makoun, Mirallas (Youla, 65’)/Entraîneur : Claude Puel.
Rennes : Pouplin, Jeunechamp, Faty, Mensah, Melchiot, Sorlin, Thomert (Moreira, 68’), Cheyrou, Didot, Danze (Marveaux, 73’), Utaka (M’Bia Etoundi, 83’)/Entraîneur : Pierre Dreossi.