Blessé le 14 octobre dernier par Pierre Alain Frau lors du déplacement de Sedan à Paris, Stéphane Noro prend son mal en patience. L'attaquant ardennais ne devrait faire son retour sur les terrains qu'au mois d'avril. Il espère qu'à cette date là, son équipe, actuelle lanterne rouge du championnat, ne sera pas d'ores et déjà condamnée à la Ligue 2.

Comment se passe votre rééducation ?

Ça va mieux. Depuis une semaine, je la poursuis à Sedan, après avoir passé quand même un mois à Cap Breton. Actuellement, mon quotidien, c'est de la musculation et de la marche. C'est la galère… Surtout quand je vois les résultats du club en ce moment. C'est assez dur de rester impuissant devant son téléviseur et de ne pas pouvoir aider ses camarades à traverser cette mauvaise période.

Aujourd'hui en voulez-vous à Pierre Alain Frau ?

Non, je ne lui en voulais pas il y a un mois, ça n'a pas changé. Il a eu la sanction qu'il méritait. Maintenant, c'est vrai que, personnellement, je vis actuellement le pire moment de ma carrière. Je n'avais jamais été blessé aussi gravement. C'est vraiment dommage, surtout que je réalisais jusque là un bon de début de saison. Pour moi, cette année devait être celle de la confirmation, ça sera finalement celle de la guérison… La seule chose que j'espère, c'est que le club ne sera pas déjà condamné à la Ligue 2 lorsque je ferai mon retour.

Entre votre blessure et maintenant, Serge Romano a été remplacé par José Pasqualetti à la tête de l'équipe première. De l'extérieur, trouvez-vous que c'était la décision à prendre ?

Le président a fait un choix. On sait que lorsque ça va mal dans un club, c'est généralement l'entraîneur qui saute en premier. Pour l'instant, étant donné les résultats, c'est difficile de dire si cette décision était la bonne. On verra ça en fin de saison. Tant qu'on a un espoir de se maintenir, il faut jouer notre carte à fond. Personnellement, je trouve qu'on fait de meilleurs matchs depuis quelques temps. Maintenant, il faudrait que ça se concrétise au point de vue comptable.

Serge Romano a notamment dénoncé le comportement de certains joueurs qui l'auraient «lâché» …

Je n'ai pas eu cette impression là. En revanche, c'est vrai qu'à l'intersaison, beaucoup de nouveaux joueurs sont arrivés au club. Il a bien entendu fallu qu'ils s'adaptent à notre style de jeu. Maintenant, nous sommes tous responsables de la crise que nous traversons actuellement. Lui comme tout le monde.

De l'extérieur, on a parfois l'impression que c'est finalement le président qui joue le rôle de l'entraîneur ?

Je n'irai pas jusque là, mais c'est vrai qu'il est très présent dans le club. Il aime s'impliquer aussi bien au point de vue administratif que sportif. Pour moi, le président Urano, c'est un passionné. Il faut également comprendre qu'il investit énormément de temps et d'argent dans ce club. Je trouve ça normal qu'il donne sa vision des choses.

Même lorsqu'il s'en est pris verbalement à un arbitre comme ce fut le cas face à Troyes il y a une semaine ?

Ça fait partie du personnage. Il est parfois impulsif, surtout lorsqu'il a un sentiment d'injustice. Depuis le début de la saison, on a quand même eu pas mal de décisions arbitrales contre nous. Pas toutes justifiées d'ailleurs. On a parfois l'impression que certaines personnes ne veulent pas nous voir à ce niveau là…

C'est-à-dire ?

Je ne sais pas, peut –être qu'on n'est pas assez beau à regarder, que Sedan, ce n'est pas assez bien pour la Ligue 1…

Stéphane Noro a disputé son premier match professionnel sous les couleurs du LOSC. C'était en 1999 en Ligue 2. La saison suivante, l'attaquant français descend d'une division et dispute 35 matchs pour un total de 9 buts sous le maillot de Reims. Une performance qui lui vaut d'être remarqué puis recruté par Sedan, club de L1. Mis à part en 2004 où il rejoint Metz pour six mois, il a depuis toujours été fidèle aux Ardennes.