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Fiorèse enfonce l'OM
Par Christophe Andreeff - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 30/11/2003 à 23h58
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Piège fatal pour l'Olympique de Marseille qui s'incline à l'ultime minute de la rencontre phare qui l'opposait au PSG (0-1). Les Parisiens ont su exploiter la faille dans les ultimes minutes grâce à l'homme en forme, Fabrice Fiorèse.

Fiorèse enfonce l'OM

Les enjeux de la rencontre :

Tout au long de la semaine, la rédaction de Maxifoot vous a livré les coulisses de la préparation de ce choc de titans dans notre championnat et s'est risquée au jeu des pronostics. L'heure est venue pour les deux équipes de livrer le verdict. Alors OM ou PSG ? PSG ou OM ? La rivalité entre les deux clubs ne se limite pas uniquement au football. Les équipes représentent les deux plus importantes villes de France et scindent les passionnés de football. Seules certitudes, Marseille reste avec un grand duel en Coupe d'Europe dans les jambes, tandis que le PSG ne peut plus s'appuyer sur les qualités individuelles de Ronaldinho. L'OM et le PSG occupent le haut du tableau et se suivent a trois points (27 contre 24). Drogba et Pauleta attendront de bons ballons. Perrin souhaite se racheter. Halilhodzic travaille le collectif et la tactique pour son premier duel avec l'OM. Les Phocéens ne concèdent pas de nul a domicile, mais restent sur une cinglante défaite contre Lyon (1-4). Le PSG se déplace bien. Van Buyten se souvient du désastre de la saison passée. «Un match important que l'on avait perdu pour avoir commis trop de fautes individuelles dans l'axe» . Avec 16 victoires pour 4 nuls et seulement 3 défaites contre le PSG au Vélodrome, les statistiques penchent largement en faveur des Phocéens.

L'entraîneur parisien, de son coté, vit son premier duel olympien et a préféré rester modeste. «L'équipe va faire son match et on a souvent su se montrer efficace à l'extérieur. On n'a pas de Ronaldinho cette année pour faire la différence. C'est un match particulier, mais un match à trois points.» L'absence de Sorin et de Benachour (blessés) profite à Leal qui effectue son grand retour (sur le banc). Quant à la composition du onze de départ, elle ne surprend personne, excepté le positionnement sur l'aile de El-Karkouri. Heinze s'occupe de l'autre coté, pour une défense à quatre complétée par Pierre-Fanfan et Déhu au milieu. Fiorèse et Pauleta compteront sur la vivacité de Boskovic pour se procurer des occasions, avec un milieu de terrain à vocation plutôt offensive.

Perrin craint surtout la défense parisienne qui est l'une des plus éloquentes à l'extérieur. Le coach marseillais s'appuie sur une équipe à vocation offensive. On rappelle les absences de Marlet, Perez et Dos Santos. Deux milieux récupérateurs avec Hemdani et Celestini. Meriem et Sytchev seront les deux milieux offensifs. Le russe étant préféré à Vachousek pour apporter plus de vitesse dans la circulation de balle et servir idéalement le duo d'attaquant, à savoir Drogba et Mido. Le douzième homme se montre fidèle au rendez-vous et poussera son équipe sous les clameurs. A noter que le temps est frais et le vent peut influencer le jeu.

Les plus belles actions de la rencontre :

- Monsieur Sars libère les deux équipes et le PSG presse en premier.

- Cana récupère le ballon sur un dégagement marseillais et tente sa chance. Cette première frappe n'est pas cadrée (5').

- Le PSG se montre plus entreprenant au cours de ces premières minutes. Sur un corner de Fiorèse, Heinze décoche une excellente tête que Celestini repousse sur sa ligne (8'). Il s'agit là d'une des plus grosses occasions de la rencontre pour le PSG.

- Manchette de Runje sur une accélération de Boskovic sur l'aile gauche. La frappe était intéressante et puissante, mais il y avait hors-jeu (13').

- L'OM se reprend et entame un deuxième bon quart d'heure. Heinze repousse le danger une première fois sur un corner de Meriem (15').

- Frappe de Mido qui heurte violemment Déhu, légèrement touché et qui boite (19').

- Mido profite d'une erreur de El-Karkouri pour récupérer un ballon dans la surface de réparation parisienne. Alonzo se montre plus véloce. L'attaquant phocéen a été perturbé par le vent (20').

- Drogba ajuste une bonne frappe à ras de terre, à une vingtaine de mètres des cages d'Alonzo qui capte tranquillement le ballon (23').

- Meriem tente un exploit dans la surface parisienne et termine par une reprise de volée qui ne trouve pas le cadre (26').

- Celestini se montre à son tour à son avantage. Après un contrôle de la poitrine impeccable sur un service de Meriem, il enchaîne avec une reprise de volée qui passe encore au-dessus (32'). L'OM domine désormais territorialement. Le vent perturbe encore et toujours.

- Alonzo étale son talent. Il dévie la trajectoire du ballon des deux poings, suite à un coup-franc cadré de Meriem (35').

- Les deux équipes se séparent sur ce score vierge. Les défenses ont parfaitement joué leur rôle, tandis que le vent perturbe la bonne conduite de balle des attaquants.

- Dès la reprise, les Phocéens pressent. Celestini tente sa chance de loin, au-dessus (47').

- Suite à un centre de Drogba, Mido ajuste une reprise de la tête au point de penalty et trouve le poteau d'Alonzo. L'attaquant phocéen cherche à poursuivre son action, en vain (56'). Le PSG s'expose de plus en plus et Marseille commence à trouver des solutions pour contourner la muraille défensive parisienne.

- Mendy, blessé, préfère sortir et laisse sa place à un attaquant. Le brésilien Reinaldo vient soutenir Pauleta (61').

- Boskovic manque sa reprise de volée à la récupération d'un coup franc parisien (64').

- Alonzo crée à nouveau la sensation. Il écarte le danger sur une percée de Mido, en effleurant le ballon de la tête (69'). Le PSG souffre.

- Mido se dégage du marquage de Heinze et frappe du pied gauche, hors cadre (74').

- Van Buyten loupe une occasion en or, lorsque démarqué au second poteau, il se troue dans le dernier geste (76'). Le défenseur marseillais aurait pu tuer le match.

- Drogba se montre une nouvelle fois menaçant et cadre sa frappe. Alonzo confirme qu'il mérite sa place de titulaire (81').

- Marseille maintient son pressing et oblige les Parisiens à commettre des fautes. M'Bami perd le ballon. Drogba se déjoue de Pierre-Fanfan et décoche sa frappe. Alonzo écarte encore le danger. Mido était également démarqué (81').

- Vachousek tente à son tour sa chance de loin, mais rate le cadre (83').

- Le PSG est recroquevillé en défense et cherche à éloigner les ballons de la zone dangereuse. Drogba centre au deuxième poteau et trouve Vachousek. Le ballon n'est toujours pas cadré. Il faut signaler la faute de El-Karkouri qui retient le marseillais (85'). Penalty ?

- Au plus fort de la domination phocéenne, Reinaldo lance le contre et sert idéalement Pauleta. Le portugais s'enfuie plein axe. Il fixe Runje  qui repousse dans les pieds de Fiorèse. Ce dernier ne manque pas la seule occasion véritable de son camp (0-1, Fiorèse, 89'). L'OM est piégé au plus mauvais moment.

- Il reste quatre minutes de temps additionnel aux Phocéens pour égaliser. Meriem ne renonce pas, mais ne cadre toujours pas (92').

La prestation des Marseillais :

Quelle mauvaise semaine de l'OM. A l'entame de la rencontre, Celestini était peu à son aise, car le vent n'a pas avantagé la mise en route des deux équipes. Il a permis à Pauleta d'aussitot presser la défense marseillaise. Les Phocéens ont pris ensuite le jeu à leur compte. Mais le vent perturbait les velléités offensives, notamment au moment des frappes, à l'image de celles de Mido ou Drogba en première période. La présence du vent n'excuse pas la modeste prestation du jeune russe Sytchev, dont on attendait beaucoup plus d'intensité. Il doit laisser sa place à Vachousek en deuxième période.

Malgré une domination territoriale et une bonne prestation de Meriem, il manque toujours un animateur de jeu à l'effectif marseillais pour concrétiser. On a manqué de percussion d'un coté comme de l'autre. Après une intense pression à l'heure de jeu, les Phocéens ont montré leurs limites en fin de match, notamment physiquement, et le paient cash. Un piège fatal qui achève une bien mauvaise semaine. On n'explique pas vraiment que Perrin n'est procédé qu'à deux changements au cours de la rencontre, ni comment il compte expliquer ce troisième revers de rang aux supporters. Il faut pourtant bien reconnaître que l'OM a dominé cette rencontre et que les nombreux duels gagnés, entre autre par Hemdani, avaient de quoi rassurer. Meriem, Drogba ou encore Van Buyten ne peuvent nier avoir mouillé le maillot. Mais au regard du nombre imposant de frappes non cadrées, les Phocéens n'auront pas à chercher bien loin les raisons de cet échec. Ce dernier se veut plus symbolique que tactique ou territorial, car Marseille aurait mérité bien mieux. Runje risque de payer la note. Ill offre le but de la victoire à Fiorèse en relachant le ballon.

La prestation des Parisiens :

Étonnement, ce furent les locataires du Camp des Loges qui se sont montrés les plus prompts à rentrer dans la rencontre. Pauleta, en manque de véritables ballons depuis quatre rencontres, a vite pris confiance. Heinze, en bon leader parisien n'a pas tardé non plus à se créer une première occasion. Voilà qui a obligé l'OM à ne pas se laisser submerger par des Parisiens, indéniablement plus à l'aise en déplacement. Jouant contre le vent, les Parisiens ont opté pour le jeu au pied en première période, au lieu d'insister sur de longs ballons aériens. Le pressing des Parisiens se montrait efficace durant les quarante-cinq premières minutes et déstabilisait l'OM.

Débordés en seconde période par l'enthousiasme des Phocéens, les Parisiens ont résisté courageusement à la pression. Heinze et Déhu ont montré l'exemple à l'arrière en étant très solides. Alonzo confirme sa sérénité dans les cages et démontre qu'il mérite une place de titulaire numéro un. Il intercepte sans trembler, les trop rares frappes cadrées de l'OM et se montre impérial dans les duels aériens. Boskovic qui souhaitait se rattraper de son occasion manquée contre Nice, ne s'est pas montré capable de tenir la distance. Sa présence physique s'est atténuée au fil des minutes, d'où sa sortie en fin de rencontre, remplacé par Leal. Fiorèse aura libéré à nouveau le PSG, grâce à son bon positionnement sur une superbe combinaison de contre entre Reinaldo et Pauleta. La tactique instaurée par Halilhodzic, de contenir les assauts marseillais et placer un contre sur un espace laissé libre, a parfaitement fonctionnée. Nantes en avait déjà subi la terrible sanction. Si l'OM n'avait pas peiné physiquement dans les dernières minutes, probable que le PSG ne s'en tirerait pas à si bon compte. Il reste aux joueurs du PSG de démontrer à leurs supporters, qu'ils savent déployer le jeu aussi efficacement à domicile.

Conclusion :

Cette affiche a été perturbée par le vent et la pluie. L'OM a dominé territorialement, mais n'aura pas su exploiter cette supériorité. L'excellente opération prend la direction des vestiaires parisiens qui peuvent se réjouir de ce succès, pourtant quasi improbable au départ. Désormais à égalité de points au classement, les deux équipes sont au coude à coude (27 Pts). Monaco semble toujours aussi inaccessible pour autant, mais cela évite aux hommes de Halilhodzic de se sentir directement menacés par les poursuivants. Ils conservent toutes leurs chances pour la course à la Ligue des Champions. De son coté, Lyon respire un peu et maintient trois points d'écart sur le duo. Voilà qui conclue cette quinzième journée. La venue de Monaco dans une semaine au Vélodrome s'annonce déjà comme l'ultime espoir de rachat avant de filer vers la trêve hivernale.


Fiche technique :

Marseille 0-1 PSG (0-0)
Stade Vélodrome / Spectateurs : 57 000 environ
Arbitre : M. Sars
But : Fiorèse (90')
Avertissements : Celestini (93') / M'Bami (45'), Pierre-Fanfan (70'), Cana (75')

Les équipes :

Marseille : Runje, Meïté, Van Buyten, Christanval (cap), Ecker, Celestini, Meriem, Hemdani, Mido, Drogba, Sytchev (Vachousek, 65')

PSG : Alonzo, El Karkouri, Déhu (cap), Pierre-Fanfan, Heinze, Mendy (Reinaldo, 62'), M'Bami, Cana (Rocchi, 84'), Boskovic (Leal, 88'), Pauleta, Fiorèse



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