Finale de Coupe de France oblige, la prochaine journée de championnat sera étalée sur trois jours. Celle-ci sera marquée sous le signe du derby. Au Nord samedi, Lens profitera de la venue de Lille pour continuer à croire à la C1. Dans le Rhône dimanche, St-Etienne aura l'opportunité de gâcher les derniers espoirs de record lyonnais. Bordeaux, quant à lui, peut définitivement s'assurer la place de dauphin en dominant sur ses terres Le Mans.

Lyon - Saint-Etienne : record et suprématie régionale dans l'air

Champion avant la fin, l'OL doit déjà trouver le temps long. Pas de finale de Ligue des Champions au rendez-vous, pas de Coupe de France à l'horizon, Lyon, en glanant son cinquième titre consécutif de champion de France, a atteint un objectif qui, finalement, ne devait pas lui échapper. Battus à Monaco (2-1) en match en retard, les Gones ont déjà laissé filé un record, celui d'être la première formation à clôturer un championnat sans avoir concéder la moindre défaite à l'extérieur. Gérard Houllier, le guide des Lyonnais cette saison, n'a qu'une obsession en tête : permettre à l'OL de franchir la barre des 80 points en L1. Le derby face à Saint-Etienne dimanche prend alors une double importance. «Désormais il faut rester forts mentalement et professionnels jusqu'au bout. Il s'agit d'un derby avec toute la motivation inhérente à ce type de rencontre ainsi qu'à l'enjeu que ça représente pour les supporters. Pour nous, la priorité sera d'offrir un beau spectacle et gagner pour atteindre les 80 points, ce qui constituerait un record» confie le coach des Gones sur le site officiel du club. Carew endeuillé, l'international norvégien est forfait pour cette rencontre. Malouda est suspendu.

«Lyon, c'est l'Himalaya…» . En confiant ses impressions dans les colonnes du bihebdomadaire France Football concernant le potentiel lyonnais, Elie Baup ne manie pas la langue de bois. Celui-ci ne nie pas le fossé qui s'est creusé entre les deux formations. «Attention, un mach reste un match» précise-t-il toutefois. Pas défaitiste, donc. Juste réaliste. Les Verts, 12e de l'élite, n'ont plus grand-chose à craindre et à espérer de la fin de saison, leur maintien étant d'ores et déjà acquis. Mais les Foréziens auront quelques arguments à faire valoir sur la pelouse rhodanienne. L'ASSE n'a plus perdu le moindre match depuis quatre journées, arrachant notamment deux nuls en déplacement, à Auxerre et devant Bordeaux (0-0). Mieux, en quarante confrontations à Gerland, St-Etienne n'a perdu que quinze fois, l'emportant à dix reprises et obtenant quinze fois le partage des points. Souvent spectaculaire, le derby entre les deux formations avait accouché d'un triste nul le 11 décembre dernier (0-0). Après Lille et Rennes en L1, Marseille en Coupe de France, l'ASSE sera-t-elle la quatrième formation à dominer les Gones sur leur pelouse ?

Les équipes probables :

Lyon : Coupet – Réveillère, Cris, Caçapa (ou Müller), Abidal – Govou, Tiago, M.Diarra, Juninho, Wiltord – Fred.

St-Etienne : Janot – Diawara, Camara, Hognon, Ilunga – Feindouno, Sablé, Zokora, Hellebuyck – Piquionne, Postiga.

Bordeaux – Le Mans : encore un petit effort

Les Girondins ont déjà un pied en Ligue des Champions. «Mais pour être tranquille, il faut avoir les deux» , foi de Jean-Claude Darcheville ! Le buteur bordelais, confiant concernant la fin de saison de son club dans les colonnes de France Football, n'en reste pas moins un brin prudent. En gagnant son match en retard à Sochaux (0-3), Bordeaux s'est octroyé un petit matelas de confort, reléguant son poursuivant direct Lille à six longueurs. La réception du Mans dimanche pourrait définitivement mettre un terme au suspense concernant la place de dauphin de l'OL. Une victoire bordelaise ajoutée à une défaite lilloise et l'affaire est pliée. Un nul bordelais cumulé à une défaite nordiste et un nul ou revers rennais mercredi devant Paris arrangeraient également les affaires girondines. «N'oublions pas que cette équipe du Mans avait fait subir à Bordeaux sa troisième défaite de la saison (1-0)» rappelle Marius Trésor, consultant de l'émission 100% Girondins. Les hommes de Ricardo devront se méfier d'une formation encore en lice pour une place européenne. Laslandes et Smicer sont forfaits.

Le maintien acquis, le Mans n'aurait-il pas conclu sa saison avant ses autres «collègues» de l'élite ? Le promu manceau, depuis un succès en terre strasbourgeoise (1-2) n'avance plus en L1. Les hommes de Frédéric Hantz restent sur cinq nuls consécutifs, une série qui les maintient dans le premier tableau certes mais assez éloigné, à trois journées de la fin de l'épreuve, des places européennes. Les Sarthois, qui ont toute latitude de bien terminer cet exercice, doivent donc reprendre leur marche en avant et, pourquoi pas, sur la pelouse d'un adversaire battu à l'aller (1-0). Le Brésilien Grafite pourrait débuter la rencontre en lieu et place de Cédric Fauré.

Les équipes probables :

Bordeaux : Ramé – Jemmali, Planus, Henrique, Marange (ou Jurietti) – Faubert, Fernando, Mavuba (ou Br. Cheyrou), Denilson – Darcheville, Chamakh.

Le Mans : Pelé – O.Thomas, Basa, Cerdan, Bonnart – Hautcoeur, F.Thomas - Fanchone, Romaric, Matsui - Grafite.

Lens – Lille : chaud, chaud le derby !

Lens n'a pas encore dit non à l'Europe. Les Sang et Or, sixièmes, n'ont que cinq points de retard sur le voisin lillois. La réception de ce dernier samedi promet donc d'être… explosive. «Il faut absolument gagner. Que ce soit Lille ou un autre club, il nous faut trois points pour espérer participer à la Ligue des Champions ! On fera tout pour gagner» confie Francis Gillot sur le site officiel du club artésien. En effet, cette rencontre sera décisive pour Lens concernant la C1. Une victoire et cette dernière lui tendrait les bras, le Racing ne comptant plus alors que deux unités de rebours sur son adversaire. Un nul voire une défaite seraient synonymes de coupe UEFA. Lens, qui à St-Etienne (2-1), a vu sa belle série d'invincibilité – sept matchs sans défaite – prendre fin, a rarement fait la grimace lorsque le derby se jouait chez lui. En trente-neuf confrontations, le club Sang et Or l'a emporté dix-sept fois, concédé le nul à quatorze reprises pour huit défaites. La venue de Lille, invaincue depuis la 25e journée et son déplacement à Nice (0-2), n'en sera que plus intéressante. Le RCL sera privé d'Aruna Dindane, convalescent et de Nicolas Gillet, touché à la cheville.

«C'est la première fois que le derby revêt une telle importance car il est déterminant dans cette course à l'Europe. A la limite, ce n'est pas plus mal car cela donnera certainement un beau spectacle !» . Mathieu Bodmer ne croit pas si bien dire. En plus d'une rivalité régionale, voilà que le Derby du Nord nous propose également un véritable enjeu sportif. Si Lille peut gagner «gros» sur la pelouse de Lens et écoeurer définitivement ses poursuivants, la formation de Claude Puel, en cas de mauvais résultat à Félix Bollaert, n'aura pas dieu adieu pour autant à la C1. «Tout le monde souhaite obtenir la troisième place, de Rennes jusqu'à Paris. Mais pour le moment, c'est nous qui la détenons et nous ne voulons pas la lâcher. Les Lensois doivent faire un résultat pour continuer à espérer. Pour nous, c'est différent car nous allons jouer la gagne là-bas, tout en sachant que même avec un nul, nous conservons la troisième place en attendant le résultat de Rennes face à Paris mercredi prochain» confie Claude Puel sur le site officiel du LOSC. Côté blessés, pas de changements : Mathieu Debuchy, Stéphane Dumont et Milenko Acimovic sont toujours forfaits.

Les équipes probables :

Lens : Itandje – Demont, Coulibaly, Hilton, Assou-Ekotto – Diarra, Keita - Carrière - Thomert, Frau - Cousin.

Lille : Sylva – Lichtsteiner, Schmitz, Tavlaridis, Tafforeau – Chalmé, Cabaye, Makoun, Dernis – Bodmer, Odemwingie.

Coups de projecteurs sur :

Rennes – Paris-SG : après huit victoires d'affilée en championnat, Rennes, 4e, a vu son élan stoppé à Nice (1-2). Comme si cela ne suffisait pas, les Rennais sont complètement passés à côté de leur sujet en demi-finales de Coupe de France face à Marseille (0-3). Si Paris, 8e, peut être européen samedi soir, Rennes avec deux points de retard sur Lille fera tout pour ne pas gâcher sa jolie progression au classement. Les Parisiens, de retour au premier plan dans le jeu, sont prévenus.

Auxerre – Marseille : au ralenti, les Bourguignons, 7e, n'ont plus connu le succès depuis cinq matchs. Depuis son succès devant Nice (2-0), l'AJA est en perte de vitesse. Trois nuls et deux défaites (à Paris et à Nantes) ont peu à peu fait glisser le club icaunais vers le bas du premier tableau. Pour l'UEFA voire la C1, mathématiquement, tout demeure possible. Tout dépendra beaucoup surtout du verdict que rendra le Stade de France samedi soir concernant la finale de la Coupe de France entre l'OM et le PSG. Impressionnants face à Nancy (6-0), Marseille a désormais à coeur de terminer sa saison de la meilleure manière possible.

Le programme de la 36e journée :

Samedi

Lens-Lille

Dimanche

Bordeaux - Le Mans
Monaco - Nantes
AC Ajaccio - Nice
Strasbourg - Nancy
Troyes - Toulouse
Metz - Sochaux
Lyon - Saint-Etienne

Mercredi

Auxerre - Marseille
Rennes - Paris-SG