Plus que six journées avant la fin du Championnat et rien n'est joué dans la course à l'Europe comme dans la lutte pour le maintien. Auxerre et Marseille loupent le coche à domicile, Rennes revient fort alors que dans le bas du tableau, Metz veut s'offrir un miracle. Dans le même temps, Lyon concède le match nul sur sa pelouse.

L'attaque lyonnaise à la Douchez froide (Lyon 1-1 Toulouse)

Une tactique classique quoique très risquée pour ne pas repartir bredouille d'un déplacement sur le terrain d'un adversaire supposé plus fort : se regrouper tout le match en défense pour compter sur la maladresse des attaquants adverses couplée à quelques exploits de son gardien. Toulouse a fait un excellent usage de cette tactique, avec une certaine dose de réussite et un rempart sur sa ligne de but quasi infranchissable. Face à l'ogre lyonnais, le Téfécé s'est même payé le luxe d'ouvrir le score juste avant la mi-temps sur un contre d'école mené par Bergougnoux et Moreira, conclu par ce dernier. La suite ? Lyon qui pousse et égalise au bout de quatre minutes en seconde période par l'intermédiaire de Carew (7ème but en L1). L'OL reprend alors le match en main et a tout le temps d'inscrire le second but, les coéquipiers de Juninho étant plutôt dans un bon jour. C'était sans compter sur Nicolas Douchez, gardien des visiteurs. Un face à face avec Diarra, une frappe puissante de Govou et même un ballon expédié dans sa lucarne par Juninho sur coup-franc sont magistralement repoussés par le remplaçant de Revault, toujours convalescent. Lyon, auteur de 33 tirs dans cette rencontre n'est pas passé à côté de son match mais tombe surtout sur un gardien en état de grâce. L'OL aura tenté jusqu'au bout et concède finalement le match nul sur sa pelouse, comptant douze points d'avance sur Bordeaux au classement. Toulouse assure l'essentiel et se rapproche du maintien (15ème). «On peut avoir des regrets, notamment en terme de réalisme et d'efficacité offensive, mais pas de remords. Ne vous inquiétez pas, on sera champions quand même» assure Gérard Houllier l'entraîneur de l'OL, dorénavant tourné vers mercredi et le quart de finale de Ligue des Champions contre le Milan AC.

Marseille fait du surplace (Marseille 1-1 Le Mans)

Cette saison, l'Olympique de Marseille est loin d'être impérial sur sa pelouse. Pour preuve, ce nouveau match nul au Stade Vélodrome contre Le Mans un promu qui enchaîne les bonnes performances depuis le début de la saison. Maoulida avait ouvert la marque sur la première véritable occasion des locaux sur un centre en retrait de Ribéry. L'ancien rennais s'employait en deux temps pour expédier le ballon dans la lucarne de Pelé. Les visiteurs sortaient alors de leur torpeur dans une rencontre jusque là plutôt tranquille et se montraient très dangereux en contre à deux reprises par l'intermédiaire de Fanchone. La seconde était la bonne puisque l'attaquant du Mans trouvait le chemin des filets sur un centre en retrait de Grafite, très actif. La suite des débats allait être assez équilibrée, l'OM se procurant des occasions par l'intermédiaire de Lamouchi, Pagis, Maoulida et Ribéry mais tous tombaient sur un Pelé impeccable. Les Manceaux n'étaient pas en reste, le Japonais Matsui manquant de peu le cadre face à Carasso alors que Thomas manquait d'assommer le Vélodrome sur une frappe de trente mètres dans les dernières minutes. Marseille, avec Oruma une nouvelle fois décevant et Pagis assez discret a fourni une seconde mi-temps de qualité, insuffisante toutefois pour venir à bout de ses adversaires. Les Olympiens tentent tant bien que mal de suivre le rythme des place européennes (7ème). Pour espérer plus, il faudra trouver une certaine régularité à domicile. Bonne opération pour Le Mans, huitièmes, deux points derrière son adversaire du jour.

Rennes puissance six (Rennes 2-0 Troyes)

Les hommes de Lazslo Bölöni nous avaient fait le coup la saison passée. Finissant la saison en boulet de canon, le Stade Rennais s'était en effet emparé de la quatrième place du Championnat, gagnant le droit de participer à la Coupe de l'UEFA. Cette saison, le scénario semble bien parti pour se reproduire. Les Rennais viennent en effet d'enchaîner leur sixième victoire d'affilée en L1 aux dépens de Troyens totalement dépassés. Les joueurs de l'ESTAC peuvent même s'estimer heureux de ne pas repartir de Bretagne les valises pleines. Utaka s'est chargé en première mi-temps d'ouvrir la marque avec beaucoup de sang-froid et de technique face à Boucansaud et Le Crom. Le dixième but de la saison pour le Nigérian, en grande forme actuellement après son quadruplé en Coupe de France contre Colmar. Les Rennais allaient faire le jeu tout le reste de la rencontre avec toutefois un peu de déchet. L'armada offensive des Bretons, avec le jeune Gourcuff une nouvelle fois excellent, Kallström, Hadji et Monterrubio déroulait mais manquait de réalisme. Les locaux inscrivaient malgré tout le but du break sur un corner de Monterrubio, repris en deux temps par Mensah. Pour les Troyens, pas ou peu de réaction, Boskovic manquant de peu la réduction du score en fin de rencontre. Rennes est bien dans la course à l'Europe en se hissant à la cinquième place alors que les Troyens, premiers non relégables ont du souci à se faire et voient fondre leur avance sur les trois derniers. «Je rappelle nos objectifs: en début de saison tout le monde nous voyait avec le dossard 20. On est 17e et on est très heureux d'être encore dans la course» relativise son entraîneur Jean-Marc Furlan.

Les Verts se rachètent (Auxerre 0-0 Saint-Etienne)

Mauvaise passe pour les Verts, qui restent sur trois rencontres sans victoires en L1. Le match nul ramené d'Auxerre compense en partie la défaite à domicile contre Strasbourg (0-2) lors de la dernière journée. Pour Auxerre, ce match nul n'est pas une bonne affaire après la déroute du Parc des Princes contre le PSG (4-1). La rencontre entre ces deux équipes en quête de rachat a donné lieu à un spectacle agréable auquel il aura juste manqué des buts, Kahlenberg pour Auxerre touchant le poteau au bout d'une demi-heure alors que du côté de Saint-Etienne, l'attaquant Hleder Postiga, très en vue, a manqué de réalisme et buté à plusieurs reprises sur Cool, dans un très bon soir lui aussi. Au final, le partage des points est plutôt logique même s'il ne fait pas l'affaire des deux équipes au classement. Auxerre conserve la quatrième place mais voit revenir les autres prétendant à l'Europe alors que Saint-Etienne reste englué dans le ventre mou du classement après un début de saison prometteur (12ème) : «Ce point obtenu à Auxerre montre toutefois que notre équipe, lorsqu'elle est déterminée, qu'elle sait faire preuve de ses vertus morales, elle peut obtenir quelque chose. Ce n'est plus le cas quand elle les a perdues» explique son entraîneur Elie Baup.

Lens, l'Europe en tête (Lens 2-1 Sochaux)

Si les Lensois ne sont pas dans une forme exceptionnelle depuis le début de cette année 2006, ils se maintiennent malgré tout dans le wagon des prétendants à l'Europe. Une victoire dans la douleur contre Sochaux leur permet de rester dans la course et espérer une fin de saison à enjeu. Les Sangs et Or ont fait la différence devant leur public en première mi-temps, inscrivant deux buts par l'intermédiaire de Keita et Frau, le premier en reprenant de la tête un coup-franc de Demont alors que le second trouvait lui aussi le chemin des filets adverses de la tête mais sur un centre de Cousin. Frau inscrivait alors son troisième but de la saison contre son club formateur, incapable de réagir en première période. Les Lionceaux allaient réduire la marque au cours d'une seconde mi-temps assez terne, bien aidés par Demont qui déviait dans ses propres buts un centre de Dagano. Insuffisant pour inquiéter Lens, qui s'impose finalement alors que Sochaux devra assurer définitivement le maintien au cours des prochaines semaines pour s'offrir une fin de Championnat sans danger. Lens se place en 7ème position, en embuscade pour l'Europe.

Une rencontre sans enjeu (Nancy 0-0 Nantes)

Comment trouver la motivation nécessaire alors que le maintien est assuré et qu'il n'y a rien a espérer vers le haut du classement ? La question se pose pour Nancy et Nantes, opposés samedi soir. Les Nancéiens n'ont plus grand chose à espérer en Championnat et ont assuré leur principal objectif cette saison, logique pour un promu, à savoir le maintien et les esprits sont surtout tournés vers la finale de la Coupe de la Ligue contre Nice au Stade de France. Les Nantais sont quant à eux tournés vers les quarts de finale de la Coupe de France. Preuve de ce relatif désintérêt pour la L1, la série de six matchs sans victoire pour Nancy, sept pour Nantes. Les spectateurs du stade Marcel Picot ont donc assisté à une rencontre terne et peu animée. La recrue de Nantes, Oliech, se montrait actif mais manque encore de réussite alors que pour Nancy, Kim puis Kroupi ne sont pas parvenus à insuffler à la rencontre un peu plus de vie et surtout un but. Nancy assure mathématiquement le maintien avec 42 points et se retrouve onzième alors que Nantes est 14ème. Plus grand chose à craindre en bas, plus rien à espérer en haut non plus, attention pour les deux équipes à ne pas finir le Championnat en roue libre.

Lille s'accroche au podium (Strasbourg 2-2 Lille)

La défaite de Troyes à Rennes laissait beaucoup d'espoir à Strasbourg qui recevait dans le même temps Lille. Tâche ardue pour les Alsaciens contre un prétendant à la Ligue des Champions. Deux équipes motivées pour cette rencontre à la Meinau qui sera la plus prolifique de la soirée. Les deux gardiens y ont leur part de responsabilité. Keita n'avait besoin de personne à part le centre de Dernis pour ouvrir le score de la tête au bout de dix minutes pour Lille, Farnerud non plus, la précision de son pied gauche aux vingt mètres s'avérant largement suffisante pour répondre aux visiteurs. La fin de rencontre allait mettre la lumière sur les portiers des deux équipes qui s'en seraient bien passé. Puydebois relâchait un centre de Lichsteiner. Keita à l'affût au second poteau profitait de l'aubaine pour exécuter un retourné parfait et s'offrir un doublé. A la fin du temps réglementaire, Sylva testait lui aussi la «bourde» . Nouveau centre, cette fois de Boka à ras de terre, que l'international sénégalais ne peut que repousser dans les pieds de Diané qui conclut tranquillement dans les buts vides et donne un point aux Strasbourgeois, précieux dans leur quête du maintien. Pour Lille, la déception de concéder le match nul après avoir mené par deux fois au score prédomine, à l'image des déclarations de son technicien Claude Puel : «on se doit de remporter ce type de match. C'est un mauvais résultat pour les deux équipes. A ce stade de la saison, une troisième place est anecdotique» .

Metz veut croire au miracle (Ajaccio 0-1 Metz)

Lanterne rouge la majeure partie de la saison, le FC Metz est toujours dans la zone rouge mais se retrouve à une victoire d'une grande bouffée d'air. En allant chercher les trois points sur le terrain d'Ajaccio, concurrent direct pour le maintien, les hommes de Joël Muller se retrouvent à trois points de Troyes, premier non relégable. Une victoire à l'arrachée sur un but de Ouadah en seconde période. Le milieu offensif grenat reprenait alors un centre en retrait venu de la gauche par l'intermédiaire d'Obraniak pour offrir à son équipe une victoire qui pourrait ouvrir aux Lorrains un printemps radieux, aux allures de miracle. Les visiteurs se sont montrés plus réalistes mais aussi plus entreprenants qu'Ajaccio, sans énergie. Pour les Corses, cette 32ème journée a une allure catastrophique : «ce match sonne peut-être le glas de nos espoirs de maintien» lâchait après la rencontre José Pasqualetti, entraîneur de l'ACA, désormais lanterne rouge avec cinq points de retard sur Troyes.

Suite et fin de cette 32ème journée dimanche soir, avec Monaco - Paris Saint-Germain et Bordeaux Nice.