Paris, en étrillant Auxerre (4-1), se réconcilie avec son public et renoue avec le succès. Une victoire de prestige, rendue possible grâce une belle performance collective et au retour en forme de joueurs décriés ces derniers temps, tels que Rothen, Dhorasoo ou encore Kalou.

Les coulisses du match

En dominant Lyon-Duchère en huitièmes de finale de la Coupe de France (3-0), Paris a renoué avec le succès. Une performance qui, ajoutée au nul obtenu à Nancy (1-1) le week-end dernier, en appelle d'autres, forcément. Car, le PSG, 9e, pointe à huit longueurs de Lille (51 points) et donc d'une place en Ligue des Champions. Comme l'affirmait il y a quelques temps son président dans les colonnes du bihebdomadaire France Football, Pierre Blayau, «tous les jokers du club ont été grillés» . Pour ne pas rater sa fin de saison, Paris n'a pas le choix : la victoire face à Auxerre est impérative. Impérative pour briser une série de huit matchs sans victoire en L1 et à nouveau regarder en haut du classement. Importante également pour les supporters franciliens, quelque peu échaudés après le nul concédé face à la réserve marseillaise (0-0, 29e journée). Une «opération séduction» à laquelle ne participera pas Mario Yepes, forfait (douleur au mollet).

Après le nul concédé par Lille face à Marseille (0-0), l'AJA le sait : l'équipe dirigée par Jacques Santini a un bon coup à jouer. Pour ne pas être décroché dans la lutte à une place pour la prochaine Ligue des Champions, les Icaunais doivent donc rapporter quelque chose de leur visite au Parc des Princes. Un terrain qui ne leur avait pas déjà réussi en 16e de finale de Coupe de France, puisque le PSG les avait éliminé (1-0). Auxerre, qui reste sur trois matchs sans défaite - deux victoires et un nul à l'extérieur, à Troyes (1-1) -, se déplacera dans la capitale sans Jean-Pascal Mignot, blessé (entorse cheville gauche) ni Jean-Sébastien Jaurès, convalescent.

Les faits marquants de la rencontre

- Après un début de match équilibré, Paris prend l'ascendant sur son adversaire. Pauleta, bien servi côté droit par Edouard Cissé, centre au point de penalty pour Bonaventure Kalou. L'international ivoirien trompe du droit Fabien Cool et ouvre la marque (26', 1-0).

- Dhorasoo adresse un bon ballon à Pauleta entre les jambes de Younes Kaboul. L'international portugais frappe et c'est la transversale qu'il trouve (31').

- Nouvelle attaque parisienne, amorcée cette fois par Jérôme Rothen côté gauche. Le centre de l'international français était, en principe, à destination de Pauleta. René Bolf veut écarter le danger de la tête mais finalement, il trompe son propre gardien (37', 2-0).

- Rothen récupère un ballon au milieu de terrain et trouve Kalou plein axe. L'Ivoirien lance Pauleta à la limite du hors-jeu. Celui-ci résiste à la charge de Radet et d'une frappe taclée, bat Cool (55', 3-0).

- C'est la folie en ce moment du côté parisien. Vikash Dhorasoo adresse un centre enroulé au second poteau pour Kalou. Ce dernier, d'un geste acrobatique de toute beauté, aggrave le score pour son équipe (57', 4-0).

- Petit moment de flottement du côté francilien. Longue transversale auxerroise à destination de Lionel Mathis. Ce dernier place une reprise de volée croisée qui ne laisse aucune chance à Alonzo (59', 4-1).

- Auxerre rate une énorme occasion en la personne de Kanga Akalé. Mathis élimine Paulo César avant d'adresser un centre au premier poteau pour l'Ivoirien. La reprise de ce dernier est magnifiquement repoussée sur sa ligne par Alonzo (69').

- Corner tiré côté gauche par Rothen. Armand, monté aux avants postes, place une tête que Cool, du visage, parvient à détourner (72').

La prestation de Paris

ENFIN, depuis bien longtemps, le public du Parc des Princes s'est régalé. ENFIN, le PSG a développé un vrai jeu d'équipe. Et ENFIN, les joueurs cadres de l'équipe parisienne – M'Bami, Cissé, Rothen, Dhorasoo, Kalou – aux performances les plus irrégulières, ont livré un match de grand standing. Un pressing haut sur le porteur du ballon, un placement défensif sûr, du jeu, de la créativité, une intelligente gestion des temps forts et temps faibles : Guy Lacombe ne pourra qu'être satisfait. Paris a bien joué, Paris a mérité sa victoire et surtout le PSG a confirmé le mieux entrevu à Nancy et face à Lyon-Duchère. Pour l'Europe, Paris a encore ses chances, à condition de rééditer ce genre de performances sur la durée.

Jérôme Alonzo a finalement passé une soirée assez tranquille. Auteur d'une parade décisive face à Akalé. Ne peut rien sur le but de Mathis. Belle entente entre Sylvain Armand et David Rozehnal dans l'axe central parisien. L'ancien Nantais a livré un match propre et solide. Sur le flanc gauche, Paulo César a encore marqué des points, tenant son couloir avec autorité et se permettant même quelques montées. Bon retour de Mendy, qui a fait le métier. Paris a retrouvé ses deux internationaux français. Jérôme Rothen a brillé sur son côté gauche. Pas toujours heureux dans ses tentatives mais impliqué sur le csc de Bolf. Vikash Dhorasoo, de son couloir droit, a organisé le jeu parisien, n'hésitant pas à décrocher et à venir défendre. Les deux joueurs ont d'ailleurs été salués à leur sortie par le public. La paire Cissé-M'Bami a excellé dans la récupération. Enfin, Bonaventure Kalou a tout simplement rayonné et signé une performance digne de son début de saison. Auteur d'un doublé et d'une passe décisive pour un Pedro Miguel Pauleta qui a pu profiter de l'animation offensive de son équipe ce soir pour marquer son 17e but en championnat.

La prestation d'Auxerre

Venu à Paris pour faire un coup et revenir à hauteur de Lille, Auxerre a manqué son objectif. Si l'euphorie parisienne l'y a bien aidé, l'équipe de Jacques Santini a déjoué. Passé le premier quart d'heure de la rencontre, qui accouchait d'un match équilibré entre les deux formations, l'AJA a faibli. Un placement défensif discutable, un manque d'agressivité dans les duels ont nettement coupé les ailes bourguignonnes, lacunes sanctionnées par un PSG réaliste. Il y a bien eu une réaction de révolte auxerroise après la pause, récompensée par le but de Mathis. Insuffisant hélas pour inverser la tendance et battre un PSG tout simplement meilleur et plus fort que l'AJA ce soir.

Soirée compliquée pour Fabien Cool, avec quatre buts dans la besace. Auteur d'une parade étonnante sur une tête de Sylvain Armand. Pour son grand retour à la compétition, Younes Kaboul n'a pas démérité. Une prestation prometteuse. Match plus difficile en revanche pour Stéphane Grichting, entré en jeu à la place de Radet – lui-même à la rue - et complètement dépassé par les arabesques de Kalou. Malheureux également, René Bolf. C'est lui qui fait le break pour Paris en trompant Fabien Cool en première période. Malgré leurs courses, ni Philippe Violeau ni Benoît Cheyrou n'ont pu endigué les nombreuses attaques parisiennes. Conséquence : Auxerre, qui n'est pas une équipe qui excelle à faire le jeu, a souffert dans la construction d'attaques placées. Au détriment de Thomas Kahlenberg, très discret et de Peguy Luyindula, qui n'a pas eu beaucoup de munitions à se mettre sous la dent. Petit rayon de soleil de la soirée : l'abattage de Lionel Mathis, une envie récompensée par un fort joli but.

Paris brise sa série de huit matchs sans victoire en Ligue 1 en battant Auxerre (4-1). Plus que le score et les trois points, c'est le niveau de jeu et l'état d'esprit affichés par les joueurs parisiens qu'il faudra retenir. Paris, 8e (46 pts) se rassure avant un déplacement délicat à venir à Monaco. Malgré sa défaite, Auxerre, 4e (50 pts), n'est pas décroché de Lille et pourra rebondir lors de la prochaine journée à l'Abbé-Deschamps, face à St-Etienne.

Paris-SG – Auxerre : 4-1 (2-0)
Stade : Parc des Princes
Arbitre : Mr Colombo
Buts : Kalou (26’, 57’), Bolf csc (37’), Pauleta (55’) – Mathis (59’)
Avertissements : Dhorasoo (85’), Rodriguez (90 + 3)


Les équipes :

Paris-SG : Alonzo - Mendy, Rozehnal, Armand, Paulo Cesar – Dhorasoo (Pichot, 90’), M’Bami, Cissé, Rothen (Rodriguez, 87’) - Kalou, Pauleta (Bueno, 88’).

Auxerre : Cool - Sagna, Bolf, Kaboul, Radet (Grichting, 60’) - Mathis, Violeau, Cheyrou, Akalé – Kahlenberg (Lachuer, 76’), Luyindula (Pieroni, 79’).