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Beaucoup de bruit pour rien !
Par Christophe Andreeff - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 05/03/2006 à 23h29
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Shakespeare ne renierait certainement pas ce titre, à l'issue d'une rencontre aux allures de grotesque (0-0). Elle a opposé une formation de titulaires, ridiculisés, face à de jeunes amateurs brouillons mais vaillants. Incontestablement, la grande fête inoubliable du sport se déroulait... au Stade de France, la veille !

Beaucoup de bruit pour rien !

Acte I : un contexte difficile

Une parodie de football professionnel se dessinait depuis plusieurs jours, à l'approche d'une simple rencontre de Championnat de Ligue 1. Simple, lorsque l'on jette un oeil au classement général. Marseille (5e avec 44 Pts) se déplace chez son adversaire historique de prédilection, à savoir le PSG (8e avec 41 Pts). La formation parisienne traîne la patte depuis plusieurs rencontres, à tel point que le bilan de Guy Lacombe inquiète plus que jamais. Les contres-performances ou déceptions s'accumulent. Pourtant, Paris tient le haut de l'affiche à domicile et compte le meilleur buteur en son sein. Seulement, au-delà de l'aspect purement sportif, se juxtapose une crise en profondeur concernant la sécurité dans le Stade. Un état de fait qui n'apparaît pas nouveau au niveau du football. Mais le Président marseillais, Pape Diouf, en a presque fait une affaire d'état. Aucun supporteur phocéen ne se rend au Parc des Princes. Quant à l'équipe première, elle laisse sa place à ses jeunes. Bien que majoritairement amateurs, il y a fort à parier qu'ils affichent des qualités à découvrir. La rencontre s'apparente à un match de Coupe inégal, qui pourrait toutefois réserver des surprises.

Ironiquement, certains prédisent la plus lourde défaite de son histoire à l'OM. D'autres accusent les dirigeants de l'OM de fausser le Championnat et d'offrir trois points au PSG, quitte à perdre toutes ses chances de qualification européenne. Certains vont même à penser que si le ridicule ne tue pas, les Marseillais s'offrent par avance une excuse royale pour perdre ou à contrario s'offrir l'exploit de l'année. Le plus dangereux consiste à croire que la venue des supporteurs marseillais à Paris entraînerait l'un des plus grands désastres de l'histoire du Championnat. Comme si Paris était réduit à feu et à sang de faux supporteurs peu scrupuleux, qui ne désirent que fracasser des têtes, pousser à l'émeute, voire tuer. Sans s'offenser d'y voir un débat Rugby contre Football, ceux du stade Français et de Biarritz ont proposé un exemple de fair-play exemplaire. Ils ont chanté, mangé, bu, encouragé et applaudi leurs équipes côte à côte, lors d'un véritable show à l'américaine qui s'achève en royal feu d'artifice. Qu'importe la victoire, pourvu qu'on est l'ivresse, du beau jeu et que le sport en sorte grandi. Cette réelle affiche a su montrer la voie. D'ailleurs bien des habitués du Parc des Princes avaient décidé de se déplacer au Stade de France, privilégiant cette atmosphère de fête aux menaces et au ridicule, autour d'un simple match de foot. Les torts restent certainement partagés. Ce qui compte maintenant reste le spectacle offert sur le terrain. Il en pâtit déjà suffisamment, avant même le coup d'envoi.

Acte II : temps forts d'un drôle de match

- Près de 44 000 supporteurs parisiens garnissent les gradins du parc des Princes, qui se demande à quelle sauce il va être servi. Seuls quelques marseillais indépendants se glissent de ci, de là. Monsieur Sars arbitrera les débats.

- La partie tarde à se décanter. La formation parisienne bafouille son jeu et ne parvient pas à créer réellement le danger. Il faut attendre près de quarante minutes pour assister à la première incursion dangereuse des Parisiens. Suite à un corner, Carasso écarte le danger des poings. Paulo César récupère et tente sa chance. Civelli détourne la trajectoire du ballon qui manque de franchir la ligne. Cantareil intervient en dernier rempart (37'). Les Phocéens ont eu chaud.

- La mi-temps se profile, devant un public médusé qui n'en revient pas de l'impuissance des titulaires parisiens à inscrire le moindre but.

- Guy Lacombe procède à un changement d'envergure. Rothen prend la place de Yepes, alors que la défense parisienne n'a pas eu à trembler. Auparavant, Mendy sifflé, avait rendu les armes au profit du brésilien Paulo César.

- Incroyable mais vrai ! Paris piétine et se montre impuissant à déjouer la fougue défensive des amateurs marseillais. Ils tiennent toujours le choc à l'entame des vingt dernières minutes. Paulo César adresse un centre dans la surface. Landrin prolonge pour Pauleta, dont la tête ne trouve pas le cadre (73').

- Exubéré et incrédule, le Parc gronde de stupeur. La formation parisienne pousse, alors que Lacombe montre des signes d'agacements. Sur une sortie manquée de Carrasso, Kalou récupère le ballon. Il transmet à Pancrate, dont la frappe s'avère trop molle pour faire mouche (88'). L'OM bis poursuit sa résistance et est en phase de tenir l'exploit de l'année.

- Monsieur Sars renvoie les deux équipes aux vestiaires. Paris affiche une mine des plus mauvais jours, sous les huées du public. Les jeunes marseillais peuvent afficher leur satisfaction. Ils viennent d'hypnotiser les grands du PSG, bien ridicules au final.

Acte III : une prestation parisienne catastrophique

Les qualificatifs ne manquent pas : Honteuse, pitoyable, catastrophique, irréelle, improbable, piètre... Le PSG n'a véritablement pas les allures des grands jours, à tel point que le Président Blayau a dû présenter ses excuses aux supporteurs, dès la fin de la rencontre. Ces derniers ont hué à juste titre. Sans aucun part pris, on peut facilement le comprendre. A qui la faute ? Aux joueurs incapables de hisser leur niveau de jeu ? Aux dirigeants qui n'affichent pas un bilan satisfaisant depuis la décision de licencier Laurent Fournier ? Au groupe Canal+ dont la présence devient des plus encombrantes, comme le soulignait récemment encore Fernandez, qui avait décidé d'effectuer le déplacement au Parc ? Nous n'en jugerons pas. Seul le résultat compte. Le PSG n'a pas du tout convaincu sur le terrain. Soit la réserve phocéenne a beaucoup de qualités et c'est tout bonus pour l'OM. Soit les ténors du PSG n'affichent pas le niveau suffisant pour s'aligner dans le haut du classement de la Ligue 1. Lors de cette rencontre, ils n'étaient pas assez agressifs, percutants, fluides dans le jeu, malgré une domination quasi permanente dans la possession de balle. Ils ont certainement subi la pression du poids d'un match jugé inégal et gagné d'avance.

Mendy a tellement souffert psychologiquement, très mal à l'aise sur la pelouse, qu'il a quitté prématurément le terrain. Son remplaçant, le brésilien Paulo César a dénoté d'intéressantes disponibilités. Il se procure la meilleure occasion de la rencontre. Rodriguez a perdu sa patte magique, malgré toute sa bonne volonté. Pancrate a tenté de trouver le bon rythme, en vain. Pauleta a manqué de précision et de franches ouvertures. Rothen n'a pas réussi pleinement son retour dans le groupe, malgré quelques opportunités sur coup de pieds arrêtés. Kalou a cherché les espaces, sans la percussion suffisante. Il reste l'un des meilleurs parisiens. Du côté de la défense, il n'y a pas grand-chose à en dire, vu le peu de présence marseillaise à ce niveau-là du terrain. Le PSG qui avait connu une incroyable série de victoires contre Marseille, n'a plus la même allure. Il conviendra de vite tourner la page et se reconcentrer pour les échéances à venir et éviter d'autres mauvaises surprises. A cette heure, ils peuvent faire grise mine. Pire qu'un film catastrophe, alors qu'il existe un réel potentiel. Il suffit de l'exploiter, avec plus de confiance, de réussite et oublier la tiédeur de cette deuxième moitié de Championnat.

Acte IV : vaillants jeunes marseillais

Courageux et exemplaires, ces jeunes-là méritent un coup de chapeau. Envoyés dans une sorte de bourbier, ils ont su démontrer que l'Olympique de Marseille peut compter sur la génération à venir. De quoi en oublier les événements de la semaine, venus perturber ce classique du Championnat de Ligue 1. Évidemment, dans le fond, on n'a pas vraiment assisté à une rencontre spectaculaire. Paris ne s'est pas procuré une multitude d'occasions, tandis que les Phocéens se repliaient irrémédiablement en défense. Cela ressemblait étrangement au siège d'une forteresse condamnée à la défaite, mais qui par la force du collectif et le courage tient bon la rampe. Dans ses cages, malgré des imprécisions, Carasso a confirmé ses prestations de début de saison. André Luis a eu l'occasion de montrer qu'il n'était pas totalement mort. Cantareil a sauvé sur sa ligne la balle de but qui aurait pu condamner les Marseillais à la déroute.

Le plus dur consistait bel et bien à ne pas en encaisser, afin de ne pas devoir se dévoiler en attaque et multiplier les prises de risque. Un choix stratégique à sens unique, rendu obligatoire contre la puissance physique d'un adversaire quasiment au complet. Car sur ce front-là, il ne s'est pas passé grand chose. Seul de rares relances ou contres de N'Diaye ou Gimenez sont venus animer le front de l'attaque, permettant à la défense de souffler quelques secondes. Comme Paris s'est enfoncé dans ses incertitudes et son manque de confiance, les réelles inquiétudes s'avéraient rares. Nul n'était besoin de forcer un destin si favorable, quasiment synonyme de victoire fatale. Les titulaires de L'OM peuvent remercier leurs intérimaires. Ils se sont comportés comme il le devait. Ce qui n'empêche pas le spectacle d'en avoir prix un gros coup sur la tête.

Acte V : Réactions

Guy Lacombe (Entraîneur du PSG) : "Je suis déçu pour les supporteurs et les joueurs. On connaît un déficit de réussite. Objectivement, nous n'avons pas su nous investir assez lors de ce match. Les joueurs avaient peur de perdre, compte-tenu des événements. Il fallait être plus agressifs. Marseille n'était pas une équipe de CFA2. Ils ont très bien défendu. J'espère que la roue va tourner et que nous retrouverons la confiance. C'est dans les épreuves qu'on trouve les hommes. C'est un affront, mais on n'a pas touché le fond ce soir."

Blayau (Président du PSG) : "J'éprouve un sentiment de honte et de tristesse. Sur le plan moral, comme celui du physique, la formation type du PSG n'a pas su se montrer à la hauteur. J'ai honte de la prestation des joueurs et du spectacle offert. Au nom du club, je présente mes excuses solennelles au public du Parc des Princes. Une victoire aurait gommé cette horrible semaine. Ce nul est triste. L'entraîneur fait son travail. Je ne le remets pas en cause. Le PSG mérite de la stabilité. Les joueurs ont du talent. Mais là, on va finir par faire une croix sur certains objectifs."

Albert Emon (Entraîneur adjoint de l'OM) : «Oui, cela ressemble à une victoire, car on prend un point très important pour la suite. C'est toute la famille olympienne qui a pris ce point. Les jeunes ont pris du plaisir à jouer en Ligue 1. Ils ont eu la volonté de se montrer solidaires. Ce n'était pas évident de résister pendant toute la rencontre. Je suis content. L'OM est un grand club. Ils ont fait honneur à nos supporteurs. Le contexte n'était pas terrible, mais on a assisté à un bon combat de joueurs de football.»

Épilogue

Ce match nul a valeur de défaite pour les Parisiens. Il revêt des allures de victoire pour les jeunes Phocéens. Ils créent l'énorme surprise que personne n'attendait depuis la décision de Pape Diouf de provoquer un large débat qui ne devait pas devenir si disproportionné. Le grand perdant du soir demeure le football. Et surtout pour les supporteurs parisiens qui s'y trouent financièrement. Vu les tarifs d'entrées au Parc des Princes, on comprend mieux pourquoi certains s'abstiennent ou choisissent l'option rugby pour passer une agréable soirée. Paris n'avance plus. C'est grave docteur ? Certains doivent se ronger les ongles, d'autres rirent jaunes. En tous les cas, il s'avérait logique de laisser monter les sifflets dans les tribunes. Peut-être qu'une solution radicale de disputer ces classiques à huis clos, auraient pu aussi bien mettre un terme à une telle surenchère.


PSG 0-0 Marseille
Parc des Princes / Spectateurs : 44 000 environ
Arbitre : M. Sars
Avertissements : Carasso (64'), Bocaly (83')
Les équipes :
PSG : Letizi, Mendy (Paulo Cesar 30'), Rozehnal, Yepes (Rothen, 46'), Pichot, Rodriguez (Pancrate, 70'), Cissé, M'Bami, Landrin, Kalou, Pauleta (cap)
Entraîneur : Guy Lacombe
Marseille : Carasso, Civelli, André Luis, Pradie, Cantareil (cap), Bocaly, Delfim, Gastine (Diop 62'), Dennoun (Flachi, 54', N'Gom 81'), N'Diaye, Gimenez
Entraîneur : Jean Fernandez



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