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L'OM n'est plus très loin
Par Julien Demets - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 15/01/2006 à 23h43
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Même parcours pour les deux équipes depuis le début de saison, même nombre de points (32) avant la rencontre, le match OM-Rennes promettait d'être équilibré. Les Marseillais ont finalement réussi à prendre le dessus à l'heure de jeu, après une pluie d'occasions. Score final : 1-0, grâce à un but de la recrue hivernale Mickaël Pagis.

Les enjeux de la rencontre

Dans un championnat aussi serré que la L1, une seule victoire suffit pour se hisser parmi les équipes en course pour le podium. Une victoire permettait ainsi à l'OM de dépasser Monaco, Lens et Saint-Etienne (un match de moins), trois concurrents directs aux places européennes. Mais pour Jean Fernandez, le coach phocéen, ce match était surtout l'occasion d'oublier la défaite concédée à Lyon en milieu de semaine (2-1) alors que ses joueurs menaient 1-0 à la pause, après une très bonne première mi-temps : «On a marqué un joli but de façon collective, je pensais que l'on avait fait le plus difficile.» Mentalement, ce revers a fait mal aux coéquipiers de Fabien Barthez. Une victoire contre Rennes ranimerait leur ambition. A domicile, Ribéry et les siens n'ont plus perdu depuis la première journée contre Bordeaux (2-0). Avant la défaite à Lyon, ils restaient sur six matches sans défaite, une série qui avait permis au club de flirter à nouveau avec le haut du tableau. Alors, pour ne pas laisser filer Auxerre et Bordeaux, vainqueurs samedi, l'OM devait gagner. Cet OM-Rennes était aussi l'occasion de revoir les recrues du mercato en action : les attaquants Toifilou Maoulida et Mickaël Pagis, ainsi que le latéral gauche Jérôme Bonnissel ont plutôt réussi leurs débuts. Allaient-ils confirmer ?

Depuis le début de la saison, les performances du Stade Rennais ont suivi une trajectoire presque identique à celle de l'OM : partis pour jouer les premiers rôles, les hommes de Laszlo Bölöni ont très vite déchanté, essuyant de cuisants revers au Mans (4-0) ou à Nancy (6-0). Relégable après cinq journées, l'équipe bretonne va se ressaisir et remonter petit à petit les marches du classement. Après 22 journées, là voilà dans la première moitié du tableau. Mais pour viser plus haut, elle doit gagner en régularité, ses nombreuses victoires (dix en tout, autant que Bordeaux, deuxième) étant jusqu'alors réduite à néant par un nombre de défaites presque égal (neuf, pour deux matches nuls). Contrairement aux saisons précédentes, les coéquipiers d'Alexander Frei présentent un bilan encourageant en terre adverse, avec 4 succès, 1 nul et 6 défaites. Ils ont déjà gagné à Monaco (2-0), partagé les points à Lens (0-0), et restent sur leur première victoire à Nantes depuis 41 ans (2-0 il y a dix jours) ! L'OM devra donc se méfier de cette équipe qui encaisse peu de buts à l'extérieur (seulement cinq, si on enlève les déroutes du mois d'août) et qui semble avoir trouvé en Jimmy Briand, titulaire et buteur la semaine dernière face au Mans (1-0), une solution de rechange au départ de John Utaka à la CAN.

Les temps forts

- Superbe ouverture de Cana de l'extérieur du pied. Maoulida file au but mais Adaïlton le retient et écope d'un carton jaune. Le coup franc de Samir Nasri, à 20 mètres des buts, passe au-dessus (6').

- Nouveau coup franc, à 30 mètres des buts, frappé par Ribéry. Pouplin repousse d'une claquette (9').

- Jeu en triangle entre Briand, Gourcuff et Frei, qui se retrouve face à Barthez dans la surface. La frappe croisée de l'international suisse est déviée en corner par le gardien des Bleus (15').

- Encore un coup franc, sur le côté droit cette fois : le centre de Nasri arrive sur la tête de Cesar, qui se couche et cadre sa reprise. Simon Pouplin plonge et capte le ballon (27').

- Corner de Gourcuff qui lobe tous les joueurs placés au premier poteau. Frei reprend au second, c'est à côté (41').

- Delfim est à la retombée du ballon à 30 mètres des buts de Pouplin. Il contrôle, frappe du gauche, mais son tir passe au-dessus de la lucarne (45').

- Dans l'axe, à 20 mètres des cages rennaises, Pagis efface Adaïlton et décoche un tir à mi-hauteur. C'est cadré, mais Pouplin dévie. L'OM entame cette deuxième mi-temps avec beaucoup plus de dynamisme (55').

- Pagis transmet à Maoulida à l'entrée de la surface. Celui-ci élimine le dernier défenseur mais est obligé de se décaler à droite. Sa frappe croisée est repoussée d'une main ferme par le remplaçant d'Isaksson (56').

- Toute l'équipe olympienne attaque. Déhu décale Nasri à 20 mètres des buts. La frappe du jeune ailier marseillais est claquée au-dessus de sa barre par le portier breton (58').

- Lancé sur le flanc gauche, Frei contrôle et remet dans l'axe, à l'aveuglette, vers Monterrubio. Seul au point de penalty, le capitaine rennais écrase sa reprise, qui passe à côté. La plus grosse occasion du match pour l'instant ! (60')

- Lancé dans l'axe, Briand se retrouve seul dans la surface mais s'excentre à gauche. Profitant d'une glissade de Barthez, il centre devant le but déserté. Delfim dégage sur sa ligne sous la menace de Kallström. D'énormes occasions de chaque côté ! (62').

- BUT de Pagis ! Centre (ou frappe ?) de Delfim aux trente mètres, coupé par Pagis de l'épaule au point de penalty. Pouplin est pris à contre pied (1-0, 65').

- Encore une frappe de Delfim qui a failli se transformer en passe décisive : le Portugais dévisse aux 20 mètres et Maoulida reprend de l'intérieur du pied. C'est à côté (72').

- Pagis centre pour Maoulida. Bon contrôle orienté de l'ancien Messin, dont la frappe à raz de terre est stoppée par Pouplin, toujours vigilant (75').

- Le duo Nasri-Ribéry remonte le ballon sur 60 mètres, avant que l'ancien Messin ne serve Delfim plein axe. Le tir du Portugais passe à droite des buts bretons (87').

La prestation de l'OM

Si les occasions ne furent pas très nombreuses, le début de première mi-temps se joua à un rythme plutôt élevé. Une intensité qui doit autant à l'envie des deux équipes en début de match qu'aux nombreuses pertes de balle. En voulant jouer vite, Rennes et Marseille se sont parfois précipité. L'OM a davantage possédé le ballon et pesé sur la défense adverse, sans pour autant se procurer d'occasions franches. La faute à un manque de vitesse et d'imagination à l'origine de beaucoup de ballons perdus aux abords des 30 derniers mètres. Le dernier quart d'heure de cette première période s'est résumé à quelques centres renvoyés par la défense rouge et noire. La deuxième moitié de la rencontre a repris, en beaucoup plus prononcés, les mêmes caractéristiques que la première. Marseille attaque toujours, mais ses actions trouvent cette fois de meilleures conclusions : les tirs se multiplient, les centres trouvent preneur et le jeu s'accélère. Jusqu'au but de Pagis, mérité. Ensuite, les coéquipiers de Frédéric Déhu ont conservé le ballon et pris moins de risques. Une gestion bien menée puisque les Bretons n'ont jamais égalisé.

Pas beaucoup de travail pour Fabien Barthez. Le gardien international a fait ce qu'il avait à faire, sauf sur une sortie aérienne mal négociée en seconde période. Déhu a fait oublier son dégagement raté face à Lyon mercredi : son calme et son apport offensif tout au long du deuxième acte ont soulevé les applaudissements du Vélodrome. Ses compères de la défense Cesar, Ferreira et Bonnissel ont eux aussi assuré leur tâche en n'étant que rarement débordés. En plus de son habituel travail défensif, Lorik Cana a multiplié les ouvertures précises vers ses attaquants. Il s'impose comme l'un des joueurs les plus sûrs du onze phocéen. Delfim a beaucoup tenté et se retrouve, par chance, à l'origine du but de Pagis. Avec deux voire trois joueurs sur le dos, Ribéry n'a pas tout de suite réussi à perforer la défense rennaise. A 1-0, ses coéquipiers se sont souvent contentés de dégager la balle vers lui afin de se donner de l'air. Avec plus d'espace, il a alors pu remonter le terrain et offrir de nouvelles occasions aux siens. Même constat pour Samir Nasri, peu présent en première période mais dans tous les bons coups au retour des vestiaires. Quelques bonnes frappes. Maoulida et Pagis se trouvent déjà très facilement. Mais si le premier se retrouve souvent à la conclusion des actions (cinq occasions à lui seul), c'est bien l'ancien Strasbourgeois qui a marqué.

Les prestations rennaises

En première période, le Stade Rennais a appliqué à la lettre les consignes de son entraîneur : un secteur défensif fourni, surtout dans l'axe, et des contre-attaques dangereuses. En jouant en profondeur vers Frei ou en combinant sur les côtés, les Bretons ont inquiété la défense phocéenne, mais trop rarement pour espérer ouvrir le score. C'est finalement sur coup de pied arrêté qu'ils se sont montré le plus dangereux : la tête de Frei sur corner en fin de première mi-temps en est la meilleure illustration. En deuxième mi-temps, les contre-attaques rennaises ont fait beaucoup plus mal que durant le premier acte. Laszlo Bölöni va se mordre les doigts en repensant à la reprise écrasée d'Olivier Monterrubio à l'heure de jeu ou au centre en retrait de Jimmy Briand qui n'a pas trouvé preneur (62ème minute). D'autant qu'à ce moment-là, le score était encore de 0-0... Un manque de réalisme a privé les Rouges et Noirs d'un but qui leur tendait les bras. Menés au score, Faty et les siens n'ont plus semblé en mesure de menacer leurs adversaires. Ils ont même concédé les occasions les plus dangereuses en fin de rencontre.

Avec Simon Pouplin dans les buts, la blessure d'Andreas Isaksson, habituel titulaire, passerait presque inaperçue : le jeune gardien a longtemps retardé l'échéance face à Maoulida. Le latéral gauche Edman a perdu beaucoup de ballons, surtout en début de rencontre. Jacques Faty a livré un duel intense face à Maoulida, qui l'a pris de vitesse plusieurs fois. Adaïlton aurait pu être exclu au bout de cinq minutes, mais a finalement livré une prestation solide. Perrier Doumbé a beaucoup joué avec Briand sur le flanc droit, mais toutes ses combinaisons n'ont pas abouti. Positionné juste devant la défense, Bourillon a apporté de la densité à l'entrejeu rennais. Un entrejeu également occupé par Gourcuff et Kallström, qui n'ont brillé offensivement que par intermittence : il faut dire que les actions rennaises sont souvent passées par les côtés, quand les défenseurs n'ont pas joué directement sur Alexander Frei. Frei, parlons-en. S'il reste bloqué à cinq buts cette saison, le meilleur buteur de l'an passé s'est tout de même procuré quelques occasions qu'il ne devait qu'à lui-même, et réussi à conservé le ballon face aux défenseurs olympiens. Il aurait même pu délivrer une passe décisive sur l'occasion de Monterrubio. Ce dernier a raté son match : on ne dénombre presque aucun bon centre à l'actif d'un des meilleurs pieds gauches de L1 ! Enfin, Briand a fait preuve de vivacité, sans être décisif.

Défaits au match aller, alors que les deux équipes végétaient dans la zone de relégation, l'OM a pris sa revanche à l'issue d'une deuxième mi-temps réussie. Voilà Barthez et les siens sixièmes du championnat, leur meilleur classement de la saison ! Rennes n'a pas fait un mauvais match mais a manqué les quelques occasions qui auraient pu faire basculer la rencontre de son côté.



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