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L'OM, la preuve par trois
Par Alix Dulac - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 28/11/2005 à 02h02
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Marseille revient de loin, mais l'emporte finalement chez lui aux dépens de l'AS Monaco (2-1) sur des buts signés Oruma et Lamouchi. Des Phocéens parfois brouillons mais volontaires qui ont profité d'une certaine fébrilité défensive adverse pour signer leur troisième victoire consécutive à domicile en sept jours.

Les enjeux de la rencontre

Marseille-Monaco, ou la possibilité pour la formation de Jean Fernandez de recoller avec la première partie de tableau. L'affiche est alléchante, le Vélodrome prompt à s'embraser après le joli cadeau offert cette semaine par ses protégés : une qualification pour les 16e de finale de la Coupe de l'UEFA, une offrande permise après avoir dominé le SC Heerenveen à domicile (1-0). 12e de Ligue 1 avec 21 pts, les Marseillais, qui restent également sur une belle victoire chez eux face à Nantes (2-1) aspirent à plus de régularité, histoire de nourrir de plus fortes ambitions. Pour cela, il faudra dominer un adversaire que les Phocéens n'ont plus battu dans leur antre depuis le 20 décembre 2000 et un doublé d'un certain George Weah (2-1). Mais les chiffres ou autres statistiques, Franck Ribéry n'en a cure. En délivrant les siens à Nice (0-1, 6e journée), l'international espoir a déjà prouvé sa motivation à briser les mauvaises séries. Tout en respectant l'adversaire. «Comme on joue chez nous, on sait que cela sera difficile. Monaco va venir pour essayer de nous battre. On fera le maximum pour s'imposer sur notre pelouse. En plus, Monaco n'est qu'à trois points devant nous. C'est une équipe qui joue le haut de tableau, c'est donc un concurrent direct» , confie-t-il sur le site officiel du club phocéen. Un Franck Ribéry sur lequel, une fois n'est pas coutume, l'équipe marseillaise s'appuiera afin d'animer son secteur offensif.

Monaco est sur la bonne voie. Les Monégasques retrouvent leur standing, match après match. Vainqueur sur la pelouse d'Hambourg jeudi dernier (0-2), l'ASM en a même profité pour se relancer également dans la course à la qualification pour les huitièmes de finale de la C2. En L1, depuis le court revers subi en terre sochalienne (2-1, 12e journée), les joueurs princiers accumulent les bonnes prestations. Une victoire sans appel sur Ajaccio (3-0) suivie d'un joli nul au Parc devant Paris (0-0) et une belle opération devant St-Etienne (victoire 1-0) et voilà la formation de Francesco Guidolin, 8e, 24 points, à cinq unités du nouveau dauphin lyonnais, l'AJ Auxerre (29 points). Il s'agit donc pour l'ASM de ne pas s'arrêter en si bon chemin, un souhait qui passe forcément par un résultat positif en terre marseillaise. Un défi pas si difficile néanmoins pour des Monégasques habitués - depuis quatre ans maintenant – à quitter la ville phocéenne avec un petit quelque chose (Monaco reste sur une victoire et trois nuls au Vélodrome). C'est confiante donc, mais affaiblie que l'équipe de Camel Meriem se présentera sur la pelouse marseillaise. Chevanton est au repos forcé, la faute à des douleurs récurrentes au genou. En effet, l'international uruguayen a subi une arthroscopie du ménisque du genou gauche le 22 juin dernier et depuis la reprise, celui-ci ne semble pas le laisser en paix. L'ancien buteur de Lecce sera indisponible pour une durée oscillant deux à trois semaines. Voilà qui devrait augmenter le temps de jeu d'Emmanuel Adebayor à la pointe de l'attaque monégasque. Sébastien Squillaci convalescent, c'est Gaël Givet qui portera une fois de plus le brassard de capitaine tandis que François Modesto composera avec lui l'axe central défensif de l'ASM.

Les faits marquants de la rencontre

- La première situation chaude de la rencontre est à l'actif de l'Olympique de Marseille. Coup-franc côté droit tiré par Franck Ribéry. L'international espoir sert Lamouchi en retrait. Celui-ci manque sa frappe mais le ballon atterrit dans les pieds d'Habib Beye. Le tir de ce dernier, à bout portant, est bien repoussé par un Guillaume Warmuz vigilant sur sa ligne de but (10').

- Alors que le début de la rencontre est largement à l'avantage des Marseillais, c'est Monaco qui ouvre le score par l'intermédiaire de Camel Meriem. Olivier Veigneau lance Patrice Evra côté gauche. Le latéral monégasque centre ensuite en retrait dans la surface marseillaise. Adebayor et Meriem manquent de se gêner mais finalement l'ancien Phocéen place un joli tir du pied gauche à ras de terre qui ne laisse aucune chance à Fabien Barthez (0-1, 20').

- L'OM tente de réagir, par l'intermédiaire notamment de son joueur vedette, Franck Ribéry. L'international espoir hérite d'un ballon au milieu de terrain, remonte la moitié de terrain monégasque, élimine Gaël Givet d'un crochet avant de tenter sa chance d'un tir croisé pied gauche… cadré mais qui finit dans les gants de Warmuz (36').

- Nouvelle occasion marseillaise de recoller au score. L'OM bénéficie en effet d'un penalty après une faute de François Modesto sur Niang. Taiwo se charge de le tirer. Il s'élance et du pied gauche trouve le poteau droit de Guillaume Warmuz, de toute façon parti du bon côté (43').

- Egalisation marseillaise par l'intermédiaire de Wilson Oruma. Coup franc pour l'OM aux abords de la surface de réparation princière côté gauche. Sabri Lamouchi centre fort devant le but, le ballon est légèrement dévié par une défense monégasque un peu statique. Oruma, lancé des 18 mètres, s'en va décocher une «mine» qui meurt dans le petit filet droit de Warmuz (1-1, 63').

- L'OM pousse en ce moment. Et c'est un grand Warmuz qui s'interpose devant Wilson Oruma, l'homme qui a remis les deux formations à égalité. Joli une-deux entre l'ancien Sochalien et le Péruvien Andres Mendoza dans le couloir gauche. Oruma conclut l'action par une belle frappe instantanée sur laquelle Warmuz démontre tout son talent (71').

- Marseille prend l'avantage dans cette partie. Sabri Lamouchi trouve Oruma plein axe. Celui-ci adresse un bon ballon en profondeur à Mamadou Niang dans la surface monégasque. L'attaquant marseillais adresse un tir croisé pied gauche que Warmuz repousse… dans les pieds de Lamouchi, qui propulse le ballon au fond des filets (2-1, 75').

- Et de trois ? Non, car la tête cadrée d'Habib Beye, consécutive à un coup franc joué côté gauche par Franck Ribéry, est magnifiquement repoussée par un Guillaume Warmuz décidément en forme ce soir (82').

- La dernière occasion de la partie est pour l'ASM. Olivier Sorlin manque une opportunité en or de donner à son équipe le point du match nul. L'ancien Rennais n'est pas attaqué et légèrement excentré côté gauche, tente une frappe qui va mourir sur la barre transversale d'un Fabien Barthez battu (83').

La prestation de Marseille

Après Nantes et Heerenveen, l'OM finissait sa semaine par un nouveau gros morceau : l'AS Monaco. Et là aussi, les consignes étaient claires : rester dans la même continuité que les deux rencontres précédentes à domicile, à savoir, l'emporter au Vélodrome. Tout comme face à Nantes, les Marseillais ont évolué dans un 4-2-3-1 où Koke était chargé d'animer le flanc droit et l'axe semblait dévolu à Franck Ribéry, premier soutien de Mamadou Niang. Si l'OM est bien entré dans son match, cela n'a pas duré bien longtemps. Vingt minutes exactement de pressing intensif et de jeu appliqué sans pour autant vraiment mettre en difficulté un courageux bloc monégasque, un manque de réalisme offensif que Camel Meriem punira au terme de ces mêmes vingt minutes. Un penalty manqué par Taiwo (43') en fin de première période, une entame plutôt médiocre de deuxième mi-temps face à des Monégasques bien regroupés et taillés pour le contre : Marseille n'est pas passé loin d'une grosse désillusion. Mais le coup franc de Sabri Lamouchi sur lequel l'arrière-garde monégasque n'est pas exempte de tout reproche, aura permis à Wilson Oruma de réveiller les siens (63'). Finalement dans un match ouvert, plutôt plaisant, c'est Lamouchi (encore lui !) qui donne les trois points au sien. Dommage qu'une rencontre aussi charmante se soit terminée par quelques distributions de claques gratuites…

Fabien Barthez n'a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent mais le portier international est resté vigilant comme en témoigne une sortie réussie aux pieds devant Adebayor, parti seul vers son but (66').Battu néanmoins sur le but de Meriem (20') et la transversale de Sorlin (83'). L'arrière-garde phocéenne a dans l'ensemble bien contenu les attaques monégasques mais a surtout payé le manque d'agressivité du milieu de terrain marseillais. Malheureux Taiwo, buteur sur penalty face à Heerenveen deux jours plus tôt et qui trouve le poteau de Warmuz cette fois (43'). Si Ribéry a été moins étincelant que face à Nantes, l'international espoir est à l'origine du coup franc de Lamouchi, celui qui amène l'égalisation marseillaise. Mais ce soir, les héros de l'OM s'appelaient Sabri Lamouchi et Wilson Oruma. Les deux compères du milieu ont eu le mérite de secouer leurs partenaires, de réorganiser le jeu marseillais et de s'offrir le luxe de convertir leurs belles prestations en but. Seul en pointe Mamadou Niang s'est offert quelques situations intéressantes. A défaut de scorer ce soir, l'international sénégalais est au moins impliqué sur le but de Lamouchi et a obtenu un penalty consécutif à une faute de François Modesto. Les deux joueurs ont vite fait preuve d'animosité l'un envers l'autre et ont couru se glisser quelques politesses au creux de l'oreille dès le coup de sifflet final.

La prestation de Monaco

L'ASM avait à coeur de continuer à jouer les bêtes noires de l'OM au Vélodrome. Encore fallait-il pour cela prendre la rencontre par le bon bout. Maicon blessé, Eric Cubilier était chargé de tenir le flanc droit de la défense princière. Les jeunes Olivier Veigneau et Nicolas Maurice Bellay étaient, eux, tenus d'animer respectivement le couloir gauche et droit, laissant Camel Meriem seul patron du jeu monégasque. Les joueurs de Francesco Guidolin ont connu une entame de rencontre bien timide. Bousculés par des Marseillais décidés à ne pas laisser l'histoire se perpétuer un soir de plus, les Monégasques menaient déjà 7-0 au bout d'un quart d'heure de jeu, 7 fautes à zéro évidemment. La marque d'une certaine fébrilité défensive que l'ouverture du score de Meriem (20') n'allait pas altérer. Monaco a eu beau profité des espaces concédés par des Phocéens désireux de reprendre les commandes de la rencontre, c'est finalement son manque de rigueur défensive qui lui aura coûté les trois points de la victoire.

Flavio Roma a réellement du souci à se faire. Certes, l'ASM ne l'a pas emporté ce soir. Mais les partenaires de Guillaume Warmuz peuvent féliciter l'ancien portier lensois. Le gardien monégasque a multiplié les parades de grande classe. Une erreur, une seule : un mauvais renvoi sur une frappe de Niang qui amène la victoire marseillaise (75'). Mais Warmuz pourra plaider sa cause en avançant le fait que sa défense ne l'a pas aidé. Fébrile, à l'image de François Modesto, plein de maîtrise habituellement et qui a peiné à résoudre le cas Niang. Trop statique également sur coups de pied arrêtés, une lacune défensive qu'Oruma a vite sanctionné. Bon match sur le côté gauche du jeune Olivier Veigneau. De bons ballons, une belle présence sur le plan défensif, et une complicité intéressante avec Patrice Evra. Au milieu, Meriem a tenté de mettre de l'ordre dans le jeu des siens, uniquement basé sur le contre. Il y avait de la place pour faire mal à cette formation marseillaise, mais ni Adebayor ni Sorlin n'ont pu punir des Olympiens parfois empruntés. Dommage que la tentative de l'ancien Rennais n'est pas connue un meilleur sort (83'). Quant à Adebayor, il aura beaucoup couru et proposé de solutions en 90 minutes sans parvenir pour autant à accrocher le cadre de Fabien Barthez. Expulsé à tort par Mr Garibian en fin de match.

Marseille a eu raison de sa bête noire et met fin à quatre ans d'insuccès face à l'ASM à domicile. Une performance qui lui permet de retrouver la première partie de tableau. Les Phocéens sont désormais 9e avec 24 points, soit autant que leurs victimes du jour. Petit coup d'arrêt en revanche pour des Monégasques qui recevront Le Mans samedi prochain tandis que l'OM se déplacera à Nancy pour le compte de la 17e journée de Ligue 1.


MarseilleMonaco : 2-1 (0-1)
Arbitre : Mr Garibian
Spectateurs : 56 000
Buts : Meriem (20’) – Oruma (63’), Lamouchi (74’)
Avertissements : Mendoza (82’) – Meriem (51’), Cubilier (63’)
Expulsion : Adebayor (90+1)

Les équipes
Marseille : Barthez – Taiwo, Cesar, Déhu, Beye – Oruma, Ribéry, Lamouchi, Cana, Koke (Mendoza, 48’) – Niang (Gimenez, 92’).

Monaco : Warmuz – Evra, Modesto, Givet, Cubilier – Zikos, Bernardi (Maoulida, 78’), Veigneau, Meriem (Sorlin, 53’), Maurice-Bellay (Perez, 74’) – Adebayor.



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