Soirée de folie au Parc des Princes, où Parisiens et Lensois ont combiné le spectacle, les buts et les rebondissements. Amère déception en revanche du côté des supporteurs, puisque les Sang et Or parviennent encore à s'imposer dans la Capitale (3-4). Paris déchante. Redécouvrez toutes les sensations de la rencontre avec Maxifoot !

Enjeux sous haute tension

Encensé à la suite de la victoire à l'extérieur contre Bordeaux (0-2), Laurent Fournier espére un franc succès pour le retour au Parc des Princes. Toutefois, on peut craindre que l'inspiration de l'entraîneur parisien ne connaisse pas les mêmes finalités lors de la venue des Lensois. Il le signalait lui-même : «attention au piège» ! Les Sang et Or, spécialistes des résultats nul cette saison, apprécient le Parc des Princes. Ils y viennent régulièrement jouer les troubles fêtes. Depuis trois saisons, ils ont remporté toutes leurs rencontres sur les terres parisiennes. Le spectacle se veut systématiquement au rendez-vous, mais pas dans le camp escompté. Rien à perdre pour les coéquipiers d'Hilton, tandis que le PSG affiche pour mission son maintien à la place de dauphin. Confirmer, voilà une spécialité que les Parisiens cuisinent fort médiocrement. Le partage des points des Lyonnais avec les Niçois (1-1), offre pourtant une savoureuse opportunité de réduire les écarts à dix points, en cas de victoire. Seule la vérité du terrain viendra apporter la réponse en cette fin de dimanche après-midi, où les supporteurs se rendent en masse soutenir les fous espoirs d'une équipe sans cesse en quête de son équilibre de résultats positifs.

Les temps forts

- La rencontre démarre sur les chapeaux de roues pour les Lensois qui mettent la pression sur les épaules parisiennes. Mauvais dégagement de Yepes qui offre la possibilité à Thomert d'envoyer une reprise de volée au fond des filets parisiens, avec l'aide involontaire de Rozehnal (0-1, 3').

- Les Parisiens se relancent avec une égalisation rapide, signée Pauleta. Le Portugais profite d'un excellent service de Mendy pour Rothen. L'ancien monégasque trouve le capitaine parisien dans le dos de la défense adverse. Son lob sur Itandje est impeccable et splendide (1-1, 6').

- Quelques minutes plus tard, le portier lensois se rattrape et écarte le danger d'une parade du pied (10'). Que de spectacle en si peu de temps !

- Les Lensois effleurent la possibilité de réaliser le break, lorsque Mendy contre un ballon de la main, suite à la reprise de volée de Dindane. Le bon travail de Jussiê côté gauche, a pris au dépourvu Rozehnal (11').

- Corner de Keita qui trouve la tête de Cousin. Le ballon frôle le poteau (15'). La minute suivante, l'attaquant lensois manque encore le coche, sur une reprise de volée à la réception d'une transversale de Jussiê. Paris souffre à nouveau.

- Solides en défense, les Lensois ne négligent pas la pression offensive. Sur un corner de la droite, Jussiê vient trouver Thomert au premier poteau. Celui-ci remise de la tête pour Dindane qui vient trouer l'arrière-garde parisienne (1-2, 32'). Les Lensois n'ont peur de rien.

- A l'approche de la mi-temps, les Parisiens tardent à réagir et se laissent à nouveau prendre au dépourvu. Jussiê profite d'un tacle de Cissé pour récupérer le ballon. Il fait tourner la tête des défenseurs Parisiens. Letizi se laisse prendre et Yepes ne peut revenir à temps sur sa ligne de but pour éviter le break (1-3, 40'). Les supporteurs Parisiens encaissent le coup à la pause.

- En deuxième période, les Parisiens tardent à trouver le bon rythme. Ils ne trouvent pas la réussite dans le dernier geste, à l'image de Pauleta. Servi en profondeur par Armand, Pauleta remporte son duel avec Hilton et écarte Itandje de la trajectoire du ballon dont la course ne trouve pas le cadre, d'un cheveu (65').

- Les Parisiens poursuivent leurs efforts plus ou moins maladroitement. Mais Itandje ne cesse de se montrer à la hauteur des incursions dans sa surface. Il intervient sur une énième frappe de Pauleta, suite à la bonne inspiration de Kalou (67').

- Une intervention qui n'est pas sans conséquences, puisque dans la foulée, Dindane met un terme aux espérances parisiennes (le croit-on à juste titre !). Jussiê (encore et toujours) trouve Dindane du côté droit de la surface. Excentré, Il réalise le doublé d'une frappe en force (1-4, 68'). Lens s'offre un festival de réalisme et de sérénité au Parc.

- Les Parisiens perdent le Nord. Ils manquent de conviction et semblent anéantis, à l'image du Parc des Princes qui commence à se dégarnir. Les Lensois se prennent au jeu de la passe à dix.

- Lens semble devoir infliger une correction aux joueurs de la Capitale. C'est sans compter sur la persévérance de Pauleta qui mouille le maillot jusqu'au bout. Landrin trouve le Portugais dans le dos de la défense. Il trompe à nouveau la vigilance d'Itandje (2-4, 89').

- Avec quatre minutes d'arrêts de jeu, les Parisiens se remettent à y croire. Forcément, puisqu'après une double parade héroïque d'Itandje sur des tentatives de Kalou puis de Pauleta, il s'incline au-devant de Yepes. Le Colombien profite du travail de sape de Kalou, dont le slalom sur l'aile gauche achève la défense lensoise, avant de trouver victorieusement son coéquipier (3-4, 90').

- Lens conserve le bénéfice de la victoire. Avec un peu plus de conviction et un portier lensois moins efficace, Paris aurait pu créer la sensation sur la fin.

La prestation du PSG

Courageux capitaine Pauleta ! Le Portugais a vainement tenté d'offrir l'un des plus beaux rebondissements de son histoire au Parc. L'espoir des supporteurs et de ses coéquipiers lors du début de la seconde période, puis en toute fin de rencontre, vient essentiellement de sa ténacité. Menés largement au score, les Parisiens ont observé les occasions franches de «Monsieur Pauleta.» Ses échecs répétés contre Itandje ont coûté très chers, puisque Lens inscrivait son quatrième but quelques instants après l'une d'entre elles. Malgré tout, il termine avec un doublé et confirme son statut de meilleur buteur du Championnat (10 buts). A cela doivent s'ajouter les quelques coups de génie de Rothen (efficace sur coups de pieds arrêtés) ou encore de Kalou (bien inspiré au niveau de ses passes) qui ne servent à rien, lorsque l'ensemble du groupe se montre trop lent et manque de cohésion. Hormis ses fameuses minutes de folie aux extrémités de la rencontre, le PSG a tergiversé beaucoup trop. Il a déjoué dans son jeu, sa stratégie, sa maîtrise en milieu de terrain et failli dans sa sérénité.

A l'image d'une défense qui s'est rendue fragile et absolument pas à la hauteur de sa réputation, Rozehnal (insuffisamment concentré et irrégulier) a été conspué par le Parc qui le juge responsable de mauvais placements. Il a commis de nombreuses fautes flagrantes. L'expérience et la qualité technique de Yepes n'ont pas suffi à tenir la muraille parisienne non plus. Le Colombien (inconsistant) se troue sur l'action qui mène à l'ouverture du score. Avec une attitude inhabituelle (peut-être due aux troubles de rumeurs éventuelles de transferts à son sujet, vers de grands clubs européens qu'il attise), il se rachète avec le but qui ramène Paris à une longueur. Letizi lui-même a pris un coup sur la tête, à l'image du troisième but lensois. Mendy (trop juste dans sa percussion) a essayé. Dans la continuité de Bordeaux, Armand a paru moins à son aise. Finalement, Kalou a apporté plus de rythme que Pancrate (effacé) en première période. Idem pour un Landrin qui s'est arraché les tripes pour servir Pauleta, alors que Dhorasoo n'a pas connu sa réussite habituelle. Fournier peut regretter de trop grosses carences, alors que ses Uruguayens attendront un peu plus pour se retrouver titulaires. Il évite les remontrances d'une humiliation à domicile, mais n'oubliera certainement pas cette soirée de sitôt. Une occasion manquée de plus, une prestation en demi-teinte et à l'arrivée la seconde défaite à domicile de la saison après celle concédée contre Nice. A certainement trop vouloir bien faire, le PSG a perdu son âme trop longtemps.

La prestation de Lens

Logique ! Dominateurs, courageux, les Sang et Or méritent plus qu'amplement les trois points qui viennent rappeler les qualités d'ensemble affichées lors de l'écrasante victoire contre Auxerre à domicile (7-0). La stratégie de Francis Gillot a payé. Il ne venait pas pour arracher un maigre petit point. Avec un quatuor offensif à l'extérieur, les Lensois ont osé l'audace. Cette dernière trouve sa juste récompense et la rapidité alliée à la dextérité et à la maîtrise du jeu trouvent procurent une large satisfaction. Dindane (exceptionnel), certainement homme de la rencontre, s'offre un doublé royal. Thomert (percutant et réaliste) inscrit lui aussi son but. Il se montre également présent sur le second but lensois. Autre grand artiste, Jussiê. Très simple, le lensois a été vu partout. A gauche, comme à droite, il a multiplié les appels de balles et les centres dangereux ou les passes précises et judicieuses. Lui aussi revient du Parc des Princes avec un but mérité. Il reçoit la palme d'or de la soirée. Finalement, le moins heureux des quatre a sans doute été Cousin. La défense des Sang et Or n'a pas été en reste. Il convient de reconnaître la détermination d'Itandje qui n'a manqué aucune (ou presque) de ses interventions au-devant des Parisiens. Sans lui, le PSG aurait pu créer l'exploit impossible. Parade du pied, des poings, bien placé sur les trajectoires, remportant les duels en face à face, le portier de Lens peut se satisfaire de sa soirée. Ses défenseurs ont parfois été doublé par la vitesse de Kalou ou Pauleta, mais le capitaine Hilton, comme ses coéquipiers ont correctement effectué le travail. On peut en dire de même pour Diarra et Keita, responsables principaux de la relance en milieu de terrain et qui ont troublé l'organisation du jeu parisien. Trois points salutaires et un retour à deux points du PSG au classement !

Réactions des Entraîneurs

Fournier (PSG) : «Le Racing Club de Lens s'est montré beaucoup plus athlétique que nous. On les a laissé jouer et nous manquions de présence. En revanche, nous n'avons pas manqué d'envie, mais nous n'avons pas su nous réaliser. Il nous faudra trouver des solutions, ce que j'espère.»

Gillot (Lens) : «Étrange paradoxe ! Nous avons pour habitude de ne pas réussir à marquer et nous inscrivons quatre buts. Nous avions l'habitude de ne pas en encaisser et nous en écopons trois. Ce match a été une grande rencontre, au cours de laquelle nous étions bien présents physiquement, pressants et efficaces. J'espère qu'il s'agira du déclic.»

Le ciel leur est tombé sur la tête à ces Parisiens ! Un début de semaine exécrable attend les joueurs qui se verront certainement remonter les bretelles par Laurent Fournier, voire le Président du club. La folie de la fin de rencontre n'effacera pas tous les regrets. La seule consolation possible pour les joueurs de la Capitale, consisterait à s'offrir (en premiers) le scalp du leader la semaine prochaine, à Gerland ! En tous les cas, coup de chapeau général à quatre formations, puisqu'avec l'autre résultat entre Nantes et Strasbourg (4-3), quatorze buts ont été inscrit en seulement deux matches.

PSG 3-4 Lens (1-3)
Parc des Princes / Spectateurs : 41 000 environ
Arbitre : S. Bré
Buts : Pauleta (6' et 89'), Yepes (91') / Thomert (3'), Dindane (32' et 68''), Jussiê (40')
Avertissements : M'Bami (61') / Lachor (29'), Gillet (27')

Les équipes :
PSG : Letizi, Pichot, Rozehnal, Yepes, Mendy, Armand, Cissé (M'Bami, 58'), Dhorasoo (Landrin, 46'), Rothen, Pancrate (Kalou, 46'), Pauleta (cap)
Entraîneur : Laurent Fournier
Lens : Itandje, Demont, Hilton (cap), Gillet, Lachor, Diarra, Keita, Thomert (Leroy, 79'), Dindane (Carrière, 83'), Jussiê (Barul, 89'), Cousin
Entraîneur : Francis Gillot