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Paris, le coup de la panne ?
Par Alix Dulac - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 06/11/2005 à 23h59
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Accroché, pour ne pas dire bousculé par Monaco au Parc des Princes (0-0), le PSG a failli connaître une nouvelle désillusion, sept jours après avoir chuté à Auxerre. Le club de la capitale n'est pas parvenu à relancer la machine et après Lyon, c'est désormais Bordeaux qui pourrait très vite lui fausser compagnie.

Paris, le coup de la panne ?

Les enjeux de la rencontre

Pour espérer titiller un Lyon largement au dessus du lot (et des débats) depuis le début de saison en Ligue 1, le PSG va devoir faire preuve de constance, principale lacune du club francilien depuis 13 journées désormais. En effet, forts d'un excellent parcours à domicile (6 victoires pour une défaite, face à Nice, 1-2, 5e journée), les joueurs de la capitale peinent à exporter cette confiance à l'extérieur, où ils ne l'ont emporté qu'une fois, à Sochaux (0-1, 2e journée), contre 2 nuls et trois défaites. Paris, 5e à 13 points de l'OL, n'a plus le droit à l'erreur, d'autant que derrière, ça pousse. Bordeaux a su profiter du faux pas des Parisiens à Auxerre pour leur ravir la deuxième place. St-Etienne (1 unité) et Lille (même nombre de points) devancent de peu le club de la capitale, tandis qu'Auxerre (même nombre d'unités) et Le Mans (à une longueur) se tiennent en embuscade. Face à Monaco, Laurent Fournier attend donc une réaction de la part de ses joueurs : «j'espère que mon groupe montrera autre chose face à Monaco. Cela serait regrettable de gâcher notre bon début de saison. Soit nous jouons petit bras toute la saison ou alors nous décidons d'aller chercher Lyon» , lance-t-il sur le site officiel du club parisien. Les Parisiens devront se passer des services de Mario Yepes. L'international colombien, suspendu, sera remplacé par Badiane en défense centrale. Sur le banc, sauf surprise, Fournier alignera les deux Uruguayens, Bueno et Rodriguez, enfin habilités à jouer par la FIFA.

Monaco se cherche. En dessous de tout et surtout loin des qualités que son recrutement estival lui promettait sous l'ère Deschamps, mi-figue mi-raisin depuis la prise de pouvoir de Francesco Guidolin, l'équipe du Rocher s'attaque à un gros morceau en la présence du PSG. «Gros» , car si les protégés de Laurent Fournier sont indigents hors de la capitale, chez eux, ils sont intraitables. Forts de leur match plein devant Ajaccio (3-0, 13e journée), les Monégasques restent malgré tout sur une courte défaite à Sochaux (2-1, 12e journée). A 3 unités de leur adversaire d'un soir, les vices champions d'Europe 2004, malgré leurs récents soucis à l'extérieur, veulent y croire. Jaroslav Plasil : «nous devons reproduire au Parc ce que nous avons fait face à Ajaccio, autant sur le plan du jeu que sur l'état d'esprit. Nous allons à Paris pour gagner» , confie l'international tchèque sur le site officiel du PSG. Une confiance et une envie que les chiffres ne peuvent que légitimer. Avec 15 victoires en terre parisienne sur les 31 dernières confrontations des deux clubs, l'ASM est assurément une des bêtes noires de la formation parisienne. L'ASM enregistrera pour ce choc les retours d'Evra, de Gerard et de Chevanton. En revanche, Guidolin devra se passer de Squillaci, blessé, Modesto le remplaçant dans l'axe défensif.

Les faits marquants de la rencontre

- Le PSG donne le ton d'entrée dans ce match. Bonaventure Kalou hérite à vingt mètres côté droit d'un bon ballon aérien joué par la formation parisienne. L'international ivoirien décoche aussitôt une frappe puissante pied droit que Warmuz repousse du mieux qu'il peut (4').

- Nouvelle occasion parisienne. Dhorasoo trouve Pauleta en profondeur sur le côté droit de la surface monégasque. Le meilleur buteur de Ligue 1 (7 buts) place un tir pied droit en force, mais ne trouve que le petit filet (9').

- Il aura fallu attendre la demi-heure de jeu pour voir arriver la première occasion de l'ASM. Chevanton centre côté gauche et trouve plein axe aux abords du point de penalty l'Espagnol Gerard. La tête placée de ce dernier oblige Letizi à écarter le danger au prix d'une belle parade horizontale (30').

- Nouvelle opportunité pour l'ASM. A la suite d'un corner parisien bien repoussé par la défense monégasque, Chevanton remonte tout le terrain et décale Plasil à gauche. Le Tchèque trouve Meriem en bonne position côté droit. Le centre de l'ancien Marseillais au second poteau parvient jusqu'à… Plasil, qui voit sa reprise pied gauche frôler la transversale de Letizi (41').

- Monaco laisse volontairement l'initiative du jeu aux Parisiens pour mieux placer des contres dangereux. Coup franc côté gauche pour l'ASM à 25 mètres du but parisien. Meriem centre fort au second poteau pour Chevanton, absent de tout marquage francilien. Mais l'Uruguayen manque son contrôle à quelques mètres seulement de Letizi (43').

- Alors que la deuxième période est nettement à l'avantage des Monégasques, Paris a probablement laissé passer une belle occasion d'ouvrir la marque. Dhorasso lance en profondeur et à la limite du hors-jeu Kalou côté droit. L'Ivoirien s'enfonce dans la surface princière, se présente face à Warmuz et décoche une frappe du droit qui n'accroche pas le cadre adverse. Armand, lui, était seul au point de penalty… (51').

- Paris souffre en fin de partie. Corner tiré de la droite par Meriem, Maicon s'élève et s'impose de la tête devant Rozehnal. Mais sa tentative est hors-cadre (78').

La prestation de Paris

Dans son schéma tactique désormais habituel en 4-4-2 avec M'Bami et Cissé à la récupération et Rothen et Dhorasoo en meneurs excentrés chargés d'alimenter le duo Kalou-Pauleta, Paris n'aura véritablement donné l'impression de dominer les débats que le temps d'une vingtaine de minutes. Le temps surtout que l'AS Monaco sorte un peu de sa torpeur et prenne le jeu à son compte. Trop bas à la conquête du ballon, parfois absent dans le marquage individuel sur les coups de pied arrêtés, Paris a, au fil du match, vu sa contribution offensive dans cette partie virer à la peau de chagrin. Accrochés en première période, les joueurs franciliens se sont vus confisquer le ballon par des Monégasques plus mordants. Et il en aurait fallu de peu que le PSG quitte le Parc des Princes avec moins que le partage des points.

Trop basse, la défense parisienne a beaucoup souffert face à la vivacité et à la percussion des joueurs offensifs monégasques. Plus souvent pris à défaut par les décalages réussis par les milieux de terrains adversaires que dans les un-contre-un, l'arrière-garde francilienne a par-dessus tout fait preuve d'une fébrilité étonnante devant le pressing de l'ASM, à l'image de Mendy, auteur de relances approximatives et de pertes de balles dangereuses à l'entrée de sa surface. Malgré le flegme apparent de Badiane, très bon dans son placement, l'absence de Yepes s'est fait ressentir. Paris a essayé de construire, d'amener vite le danger sur le but adverse, mais passé l'effet de surprise, les milieux de terrains ont bien eu du mal à trouver la faille. M'Bami, bien présent à la conquête du ballon, a multiplié les mauvais choix. Rothen n'a trouvé que très rarement la possibilité de déclencher un des centres dont il a le secret. Dhorasoo, montré du doigt depuis quelques semaines, a été LA satisfaction de l'entrejeu parisien, notamment en début de match. L'ancien Milanais s'est fort bien acquitté de sa tâche, distillant quelques bons ballons à ses attaquants. Quelques offrandes… et c'est tout pour un Pauleta bien sevré d'occasions ce soir. Quant à Kalou fortement critiqué après sa prestation devant Auxerre, il n'a pas été à la hauteur de son excellente entame de partie. Remplacé par Bueno (71'), l'Ivoirien a refusé de rejoindre le banc parisien. Ca sent le malaise…

La prestation de Monaco

Organisée en 4-3-2-1 avec un trident défensif composé de Gerard, Zikos et Bernardi et la doublette Meriem-Plasil pour alimenter le seul Chevanton en pointe, l'ASM semblait être venue à Paris pour une seule chose : défendre et contrer. Si les vingt premières minutes de la partie ont confirmé cette idée de jeu, le reste de la rencontre a vite prouvé le contraire. Les joueurs de Guidolin ont laissé passer l'orage pour prendre les rennes du jeu et monter petit à petit en régime dans le match. Jouant le plus souvent court entre les lignes, pour mieux trouver la profondeur lorsque l'opportunité s'y présentait, Monaco a une fois de plus fait la démonstration que le Parc était son «deuxième jardin» . Un manque de réalisme dans le dernier geste lui aura toutefois empêcher de connaître l'ivresse d'un nouveau succès à Paris.

Vingt minutes de folie et puis s'en va. Guillaume Warmuz aura été beaucoup moins inquiété ce soir que son homologue parisien mais l'ancien portier lensois a eu le mérite de répondre présent ce soir devant un Kalou revanchard (4'). La défense monégasque a été à la hauteur de l'évènement. Modesto a fait un excellent intérim en l'absence de Squillaci et Givet a été toujours aussi prompt à se sacrifier pour sauver les siens lorsque le danger se faisait sentir. Moins offensifs qu'à l'accoutumée, Evra et Maicon ont profité de la main mise progressive de leur formation pour porter le surnombre, notamment en deuxième période. Au milieu de terrain, Meriem et Plasil, bien aidés par le trio de récupérateurs Gerard (blessé encours de partie et qui a dû céder sa place à Kapo) Bernardi-Zikos ont récité leurs gammes à la perfection. Temporiser, changer l'orientation du jeu, jouer entre les lignes adverses, lancer le pressing, autant de tâches dont se sont fort bien acquittés les deux joueurs monégasques. Esseulé pendant près d'une demi-heure, soit le laps de temps mis par sa formation pour sortir de sa coquille, Chevanton semblait promis à passer une soirée délicate. Finalement il n'en a rien été, l'ancien buteur de Lecce ayant pu profiter des entrées de Kapo et de Sorlin dans l'entrejeu pour voir affluer les bons ballons. Mais l'international uruguayen a manqué de lucidité dans le dernier geste, à l'image d'un contrôle manqué à quelques mètres du but de Letizi (43'). Un manque préjudiciable pour sa formation mais compréhensible puisqu'il revenait de blessure.

Le PSG et l'ASM se quittent dos-à-dos (0-0). Un match nul et vierge de buts qui n'arrange finalement personne. Paris, 4e, fait du surplace et compte trois points de rebours sur le deuxième Bordeaux tandis que Monaco 8e, reste dans ses roues avec 3 unités de retard. Le mois de novembre s'annonce définitivement délicat pour le club de la capitale qui ira dans quinze jours à Bordeaux tandis que l'ASM recevra l'ASSE.


Paris-SG-Monaco : 0-0
Arbitre : Mr Sars
Spectateurs : 45 000
Avertissements : Zikos (45’) - Letizi (74’)


Les équipes : Paris-SG : Letizi – Armand, Rozehnal, Badiane, Mendy (Pichot, 78’) – M’Bami, Cissé (Pancrate, 59’), Rothen, Dhorasoo – Kalou (Bueno, 71’), Pauleta.

Monaco : Warmuz – Evra, Modesto, Givet, Maicon – Bernardi, Zikos, Gerard (Kapo, 66’), Plasil (Sorlin, 58’), Meriem – Chevanton (Adebayor, 85’).



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