Après quinze ans sans victoire à Nice, l'OM l'emporte au Stade du Ray grâce à un but opportuniste de Ribéry (0-1). Les Marseillais ont souffert, mais ont su résister à la ferveur offensive de Niçois qui méritaient sans doute mieux. Marseille renoue avec les hauteurs du classement, tandis que Nice glisse dans le ventre mou de la Ligue 1.

Les enjeux de la rencontre

Toute la Côte d'Azur en tremble déjà. Dimanche soir, c'est l'Olympique de Marseille qui vient rendre une petite visite à l'OGC Nice pour un «derby» qui s'annonce chaud. Chaud tout d'abord, parce que les protégés de Frédéric Antonetti sont sur une pente encourageante. Enfin victorieux à domicile (lors de la 7ème journée face au Mans, 1-0), les Niçois se sont ensuite rassurés hors de leurs bases (lors du derby azuréen contre Monaco, 0-0). Chaud, car les Azuréens ne souffriront pas d'un quelconque coup de moins bien ou d'absence d'envie : les Niçois sont prêts à aller au combat. Antonetti : «Rencontrer Marseille, c'est toujours particulier. Le club fait partie des grands clubs français, des plus médiatisés. Joueurs comme supporters, tout le monde est très motivé à l'idée de les rencontrer. C'est un des matches phare de notre saison» , reconnaît le coach de l'OGC Nice. Pour ce grand choc à domicile, l'ancien technicien de l'ASSE et de Bastia pourra compter sur l'ensemble de son effectif, malgré l'incertitude qui pèse sur le cas Varrault (incertain en raison d'un coup reçu au mollet gauche). L'OGC Nice devrait présenter un visage offensif avec en soutien de Bagayoko en pointe, Roudet sur l'aile gauche et Koné sur l'aile droite.

Dans quel état seront les Marseillais ? Vainqueur au bout de la nuit des tenaces Belges d'Anvers (0-0, victoire 4 tirs au but à 1), l'OM s'est fait peur, incapable de forcer la décision plus tôt. Un manque de réalisme offensif que Jean Fernandez met sur le compte «de l'accumulation des matches et la manque d'automatismes» . Les Phocéens connaissent une avancée chaotique en championnat (victoires consécutives à Sochaux, 0-1, Troyes, 2-1, puis un revers à Toulouse, 1-0, avant de renouer avec le succès devant Metz, 3-1) et aimeraient bien se stabiliser un peu. Mais le déplacement à Nice promet d'être difficile d'autant que les Marseillais ne l'ont plus emporté depuis 1990-91, soit 15 ans sans victoire. L'OM pourra cependant compter sur les retours probables de Frédéric Déhu et de Bostjan César dans l'axe de sa défense, mais surtout de Franck Ribéry, baromètre du jeu marseillais cette saison, suspendu jeudi dernier en Coupe de l'UEFA. «Nice est un équipe costaude, Mais nous sommes bien dans nos têtes et savons ce que nous avons à faire là-bas. Je vais tâcher de continuer à apporter ce que je peux au jeu de mon équipe» , confie l'ancien Messin sur le site officiel du club phocéen. A en croire toute l'influence offensive que celui-ci a au sein de sa formation, Ribéry sera une fois de plus l'atout majeur numéro un de l'OM.

Les faits marquants de la rencontre

- Dans un début de match où l'on s'observe plus qu'on ne se découvre, ce sont les Niçois les plus actifs. A la suite d'un corner tiré par Balmont, Cédric Varrault récupère le ballon et arme une reprise pied droit à bout portant. Cédric Carasso d'une formidable parade horizontale sur sa ligne, écarte le danger (6').

- Avec leur vivacité et leur récupération très haute du ballon, les Azuréens posent bon nombre de problèmes à l'équipe marseillaise. Aux18 mètres, Balmont lance en profondeur Koné côté droit. L'international ivoirien décoche une frappe croisée du droit que Carasso repousse bien (22').

- Petite réaction marseillaise. Sabri Lamouchi hérite d'un ballon à la gauche de la surface niçoise. Sa frappe croisée du droit finit dans les bras de Grégorini (33').

- L'OM contre le cours du jeu ouvre le score. Coup franc de Taiwo plein axe aux 20 mètres. Comme à son habitude, le Nigérian décoche une frappe de mule du pied gauche en direction du but de Grégorini. Le portier niçois repousse dans les pieds de Ribéry qui n'a qu'à plus pousser le ballon dans les filets azuréens (76', 0-1).

La prestation de Nice

L'OGC Nice avait promis de réaliser un grand match à domicile face à un des gros du championnat. Organisés en 4-3-2-1 avec Roudet côté gauche et Koné côté droit pour alimenter Bagayoko en pointe, les Niçois, qui ont pu compter finalement sur la titularisation de leur capitaine, Cédric Varrault, sont restés fidèles à leurs valeurs : abnégation et solidarité dans l'effort. Les Azuréens sont montés en puissance, notamment en première période, récupérant de plus en plus haut le ballon et mettant les Phocéens sur le reculoir. Dommage que les partenaires de Koné n'aient pas pu concrétiser leur domination lors des 45 premières minutes. Un brin moins tranchant en seconde période, Nice s'est finalement fait piéger par le réalisme olympien au moment où le match ne semblait plus devoir lui échapper

Les Niçois peuvent être frustrés. L'OM n'a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent et pourtant, Damien Grégorini s'est bel et bien incliné sur la deuxième véritable occasion des Marseillais. Une fin de soirée frustrante pour le portier niçois, auteur d'une bonne partie. La défense azuréenne a pourtant été à la hauteur de l'événement. La satisfaction vient surtout du milieu de terrain qui aura livré une grosse prestation. Défensif, où Balmont, bien aidé, il est vrai par la présence d'Echouafni et de Rool, a rayonné, de par son placement et ses ouvertures en profondeur. Offensif grâce au tandem Roudet-Koné. Les deux feux follets niçois ont sans cesse provoqué l'arrière-garde olympienne. Le premier par ses centres tendus au premier poteau. Le second par ses arabesques toujours aussi prompt à déséquilibrer une défense d'un seul coup de rein. Mais l'international ivoirien a ensuite baissé de rythme en deuxième période, comme l'ensemble de son équipe. Une doublette dynamique, enfin, qui a malheureusement mis sous l'éteignoir le Malien Bagayoko, incapable de se défaire de l'étau marseillais.

La prestation de Marseille

L'OM savait à quoi s'attendre. Les Niçois étaient déterminés à briller face à eux et il s'en est fallu de peu pour que les joueurs d'Antonetti n'y parviennent. Evoluant avec une défense à cinq, si chère à Jean Fernandez depuis le début de saison, les Phocéens prenaient donc le parti de stopper dans un premier temps les velléités offensives de l'OGC Nice. Avec Cana dans un poste inédit de défenseur central et la titularisation de César tout juste revenu de blessure, les Olympiens ont souffert dans les duels et face à la vivacité balle au pied des deux animateurs niçois, Roudet et Koné. Fatigués par les efforts fournis quelques jours plus tôt face à Anvers (0-0, victoire 4 tirs aux buts à 1), les Bleu Ciel ont eu le mérite de ne pas abandonner. Et cela a payé.

Les Marseillais manquaient peut-être de fraîcheur, mais pas de courage à l'image de Cédric Carasso, décisif pour sa formation, alors que les vagues noirs et rouges ne cessaient d'affluer devant son but en première période. Impeccable face à Varrault (6'), puis devant Koné (22'), c'est grâce au portier olympien qu'a pu se construire la victoire marseillaise. Derrière, malgré les remaniements tactiques, la défense à cinq a tenu le choc. Toutefois, César manque encore un peu de jus et Cana n'a pas toujours semblé à l'aise dans son poste inédit d'arrière central. Au milieu, le ballon étant perdu trop vite dans l'entrejeu, Lamouchi, associé à Deflim, a beaucoup couru pour gêner les remontées de balle niçoise. Niang en manque d'espace et de créativité, c'est l'homme fort du côté marseillais qui a finalement pris ses responsabilités. Bien pris par la tenaille niçoise en première mi-temps, Ribéry a su profiter de la légère baisse dans le pressing azuréen pour redonner des couleurs au jeu phocéen. Comme un symbole, c'est lui qui délivre les siens en fin de partie en poussant dans le but le coup franc de Taiwo mal repoussé par Grégorini (0-1, 76').

Marseille a fini par l'emporter à Nice (0-1). Les Olympiens mettent ainsi fin à quinze ans d'insuccès en terre niçoise. Une victoire acquise dans la souffrance, mais qui permet à l'OM de recoller à la première partie de tableau (9ème avec 14 points). En revanche, Nice, 13ème avec 12 unités ne bissera pas à domicile.

Nice – Marseille : 0-1
Stade du Ray
Arbitre : M. Bré
Spectateurs : 18 000
Buts : Ribéry (76’)
Avertissements : André Luis (23’), Ferreira (72’), Lamouchi (81’) - Yahia (54’)

Les équipes :
Nice : Grégorini - Fanni, Traoré, Abardonado, Varrault (Yahia, 31’), - Balmont, Echouafni (Vahirua, 79’), Rool - Koné, Bagayoko, Roudet (Camara, 66’).

Marseille : Carrasso – Ferreira (Beye, 74’), André Luis, César, Cana, Taiwo – Lamouchi , Delfim (Gimenez, 61’), Oruma, Ribéry – Niang (Nasri, 78’).