Dans un match à sens unique, Lens a tout tenté, mais le club Sang et Or a buté sur une vaillante et solidaire formation rennaise (0-0). Le Racing ne gagne plus en championnat et accuse huit points de retard sur l'Olympique Lyonnais. Rennes, au courage, accroche un bon nul à l'extérieur face à la meilleure attaque de l'Hexagone.

Les enjeux de la rencontre

Le Racing Club de Lens n'avance plus. Les joueurs de Francis Gillot restent sur quatre matchs nuls consécutifs (0-0 à Monaco, puis trois fois 1-1 face à Bordeaux, contre Strasbourg et tout récemment à Lyon). Pis, Les Lensois n'ont plus gagné le moindre match depuis la quatrième journée et leur festival offensif face à Auxerre (victoire 7-0). Septième de Ligue 1, le club Sang et Or aimerait bien reprendre sa marche en avant et réduire son écart sur les champions rhodaniens (8 points de retard sur l'OL). «Quand on obtient un bon résultat nul sur la pelouse du champion de France en titre, on n'a pas le droit à l'erreur le match suivant. Cette performance, il faut la bonifier en prenant ensuite trois points à domicile» , confie Francis Gillot sur le site officiel du Racing. Un objectif qui passe impérativement par une victoire face au Stade Rennais. Le technicien nordiste devra probablement composer son équipe sans Olivier Thomert. L'ailier gauche de 25 ans souffre d'une entorse à la cheville gauche, contractée lors du choc face à l'Olympique Lyonnais. Sa présence face aux Bretons demeure incertaine et il pourrait être remplacé par le Tunisien Jemaa ou le Brésilien Jussié. En revanche, le technicien nordiste pourra se réjouir des retours de suspension de son capitaine Jérôme Leroy et du milieu international Alou Diarra. Avec un délicat déplacement en Coupe de l'UEFA en Pologne face à Groclin Grodzisk, (1-1 à l'aller), Gillot sera tout à fait à même de faire souffler certains éléments de son onze type.

Du côté de Rennes, les choses semblent aller pour le mieux. Les Rennais n'ont plus perdu depuis la 4ème journée et leur débâcle en Lorraine face à Nancy (6-0), soit quatre matchs sans la moindre défaite. Surtout, les Bretons ont récemment enregistré leur première victoire à l'extérieur de la saison, aux dépens d'un AS Monaco moribond (0-2). De quoi décomplexer des joueurs bretons encore convalescents hors de leurs bases et qui veulent désormais confirmer. Cela tombe bien, les jours prochains s'annoncent chargés pour le club rennais avec un déplacement en Espagne pour le premier tour retour de Coupe de l'UEFA (3-1 à l'aller pour Rennes), puis la réception de Lyon. Cyril Jeunechamp : «Nos deux prochains adversaires en championnat, Lens et Lyon, se situent un cran au dessus de ceux qu'on a affrontés depuis le début de la saison. Je crains plus d'aller à Lens que de recevoir Lyon. Les Lensois ont une très grosse équipe, un groupe talentueux et costaud» ,confie l'ancien Bastiais sur le site officiel du club rennais. Le milieu de terrain breton craint donc cette formation lensoise. Bölöni devra se passer des services de son défenseur central, Abdeslam Ouaddou, blessé au mollet et du milieu de terrain Cédric Barbosa, qui souffre lui d'une blessure à la cuisse. Tout comme son homologue lensois, le coach roumain devrait probablement faire tourner son effectif.

Les faits marquants de la rencontre

- Les Lensois tentent d'imprimer leur rythme en début de partie. Jérôme Leroy côté droit adresse un centre aérien dans la profondeur pour Daniel Cousin. L'international gabonais place une tête plongeante plein axe, hors-cadre (3').

- Nouvelle occasion pour les Sang et Or. Au terme d'un bon pressing offensif des Nordistes, Carrière remonte le ballon aux abords de la surface. L'ancien Lyonnais lance Jerôme Leroy dans la profondeur. Son tir croisé du pied droit passe loin du cadre breton (9').

- Coup franc pour le Racing Club de Lens à 25 mètres environ du but rennais, légèrement excentré sur la droite. C'est Assou-Ekotto qui se charge de le tirer. Sa frappe enroulée pied gauche à mi-hauteur oblige Isaksson à s'employer d'une belle envolée (20').

- Les Bretons sont à la peine. Seydou Keita hérite d'un ballon à 20 mètres du but d'Isaksson. L'international malien voit son tir du pied droit repoussé par le mollet de M'Bia. Le portier suédois, pris à contre-pied s'empare néanmoins de ce ballon (34').

- Les deux formations semblent fatiguées et les gestes imprécis se multiplient. Demont récupère un ballon côté droit et centre fort au premier poteau. Le ballon revient dans les pieds d'Alou Diarra aux 18 mètres. La reprise plein axe en pleine course du milieu lensois passe très loin du but rennais (45'+1).

- Le match baisse de rythme, mais les Lensois restent dangereux. Demont des vingt mètres décoche une puissante frappe pied droit. Elle frôle le poteau droit du but gardé par Isaksson (63').

- Rennes souffre, mais Rennes tient bon. Suite à un coup franc côté droit de Demont, Jérôme Leroy décoche des 18 mètres une reprise de volée instantanée pied gauche qui prenait la direction du but rennais. Isaksson écarte le danger au prix d'une superbe claquette au-dessus de sa barre transversale (72').

- Il y a le feu dans la défense rennaise. Cousin est à la réception d'un centre venu de la droite de Dindane. Derrière, le Gabonais élimine ses deux adversaires directs d'un contrôle orienté et d'une puissante frappe pied gauche, trouve le poteau d'Isaksson. Le portier rennais était battu (74').

- Dernière occasion lensoise. Alou Diarra récupère un ballon chaud tout près de la surface rennaise. L'international français arme une lourde frappe pied droit. Faty juste devant Isaksson, dévie en corner (88').

- Rennes a probablement raté le hold-up de cette 9ème journée. Le jeune MBia tente de lober Itandje. Sa tentative va mourir quelques centimètres au-dessus de la barre transversale du gardien lensois (90'+1).

La prestation de Lens

Gillet, Barul, Aruna Dindane sur le banc de touche, Francis Gillot avait donc décidé de faire tourner son effectif afin de donner un peu de fraîcheur au bloc lensois. Les Nordistes, organisés en 4-1-3-1, avec Diarra seul à la récupération et Cousin titulaire à la pointe de l'attaque, ont buté sur une défense rennaise héroïque et sur l'excellent dernier rempart bleu marine, Andreas Isaksson. Les Lensois ont eu toutefois le mérite de ne pas abandonner face à une équipe rennaise encore convalescente à l'extérieur. 26 tirs au but, mais seulement quatre cadrés, les Sang et Or ont tout tenté : jeu long, jeu court, attaques en profondeur dans l'axe, centres forts venant des côtés, en vain. Gillot a eu beau lancer Aruna Dindane dans la bataille en fin de partie, la meilleure attaque du championnat (14 buts) est restée muette. Une première cette saison à Bollaert.

Face à une équipe rennaise décidée à lui laisser l'initiative du jeu, la défense nordiste a passé une soirée tranquille. Trop tranquille pour Itandje, peu inquiété au cours de ce match mais qui a bien failli se laisser surprendre par un lob en fin de match du jeune MBia, 19 ans. Avec le seul Frei à surveiller, la paire Hilton-Coulibaly a facilement cadenassé le Suisse. Le défenseur central auriverde, s'est même permis d'apporter le surnombre en fin de match. Dans l'ensemble, c'est toute la formation lensoise qui s'est projetée vers l'avant, à l'image des deux latéraux, Assou-Ekotto et Demont, qui ont bien failli ouvrir le score pour leur formation, le premier sur coup franc, le second sur une belle frappe des 20 mètres. Quand ce n'est pas la muraille rennaise qui s'est dressée devant eux, ce sont les Nordistes qui ont pêché dans le dernier geste. Leroy n'est pas parvenu à accrocher le cadre tout comme Alou Diarra, très bon à la récupération et en première rampe de lancement des attaques lensoises. Carrière, manquant clairement de temps de jeu, aura livré un bon match et Cousin, qui a finalement eu peu d'occasions à se mettre sous la dent, a vu sa seule frappe cadrée… être repoussée par le montant droit d'Isaksson. Le Brésilien Jussié aura lui aussi beaucoup donné, mais l'attaquant brésilien a nettement baissé de rythme au fur et à mesure que l'on approchait du terme de la rencontre.

La prestation de Rennes

Organisés en 4-3-2-1 avec Barul, Didot, Utaka sur le banc et le seul Frei dans un rôle toujours aussi ingrat d'unique pointe, les Rennais affichaient d'emblée leurs intentions : jouer bas, attendre patiemment les Lensois et les cueillir en contre. Dans l'axe, Jacques Faty sera chargé de remplacer Ouaddou, blessé, tandis que le milieu de terrain pourra s'appuyer sur un trident défensif Hadji, Bourillon, Jeunechamp à la récupération. Les Bretons ont très vite souffert du pressing lensois et notamment de son jeu sur les côtés, avec la montée systématique des latéraux nordistes. La sortie de Jeunechamp (31') sur blessure n'arrangeant rien, les joueurs de Bölöni ont eu toutes les peines du monde à maîtriser la fougue nordiste et s'en sont remis plus d'une fois au talent sur sa ligne de leur portier suédois Isaksson et à une solidarité défensive de tous les instants. Les partenaires d'Olivier Monterrubio se sont d'abord efforcés de ne pas prendre de but. Mais déjà émoussés au terme du nul concédé devant Bordeaux, ceux-ci n'ont jamais été en mesure d'apporter le danger sur le but d'Itandje. Les Rennais ont souffert, mais les Bretons quitteront Bollaert satisfaits d'avoir pris un point et de pas avoir encaissé de pion.

Rennes peut adresser un grand merci à Andreas Isaksson. Le Suédois a tout simplement écoeuré les attaquants lensois par ses nombreuses parades. Derrière, c'est au courage que la défense bretonne a tenu. Faty, auteur d'un sauvetage miraculeux sur une frappe d'Alou Diarra, pourra en témoigner. Au milieu, Rennes s'est montré plutôt discret, son jeu étant très vite étouffé par le pressing adverse. Ni Källström, ni Monterrubio n'ont pu prendre les rennes du jeu de leur formation et servir Frei dans de bonnes conditions. Moins en jambes que les Nordistes, perdant trop vite le ballon, et incapables de placer le moindre contre dangereux, les Bretons ont répliqué par une agressivité parfois limite... à l'image du Marocain Hadji, expulsé en fin de partie (83'). Devant, Frei n'a pas eu grand-chose à se mettre sous le pied et a souffert face au gabarit de Coulibaly. Utaka, pour son retour à Bollaert en lieu et place du Suisse, aura apporté un peu de vitesse et de vivacité à l'ensemble, mais son entrée en jeu, dans un contexte délicat pour son équipe, ne lui a pas permis de donner la pleine mesure de son talent. La seule et véritable grosse occasion rennaise sera donc venue du côté du Camerounais MBia, qui d'un lob audacieux, a bien failli tromper la vigilance d'Itandje.

Et de cinq pour les Lensois ! Le Racing signe un cinquième nul consécutif en Ligue 1, le sixième toutes compétitions confondues. Les Nordistes tournent au ralenti et accusent toujours huit points de retard sur l'OL. Le doute pourrait bien finir par s'installer au sein d'une équipe qui n'a plus gagné depuis la quatrième journée. Un résultat qui fait bien évidemment le bonheur du Stade Rennais, qui n'a pas encaissé de but et repart de Bollaert avec un point précieux.

La fiche technique

Lens 0–0 Rennes
Stade Felix Bollaert, 27 000 spectateurs
Arbitre : M. Ennjimi

Avertissements : MBia (23’), Hadji (29’), Demont (45'+2), Isaksson (67’)
Expulsion : Hadji (83’)

Les équipes

Lens: Itandje – Demont , Coulibaly, Hilton, Assou-Ekotto - A. Diarra, S. Keita - J. Leroy, Carrière (Dindane, 66’) – Jussié, Cousin.

Rennes: Isaksson – MBia, J.Faty, Adailton, Edman - Hadji, Jeunechamp (E. Didot, 31’), Bourillon, Källström, Monterrubio (Gourcuff, 88’) – Frei (Utaka, 63’).