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Lyon s'impose dans la douleur
Par Kevin Bitterlin - Actu Ligue 1, Mise en ligne: le 07/08/2005 à 23h08
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L'Olympique Lyonnais s'adjuge sa deuxième victoire en autant de rencontres face au Racing Club de Strasbourg (1-0). C'est le déjà indispensable John Carew qui a inscrit le seul but du match et par là même délivré les siens du piège alsacien. Lyon s'en sort bien, Strasbourg méritait mieux.

Lyon s'impose dans la douleur

Les enjeux de la rencontre

L'Olympique Lyonnais reçoit le Racing Club de Strasbourg pour clore la deuxième journée du championnat de France de Ligue 1. Après s'être imposés non sans mal sur la pelouse du Mans, les joueurs de Gérard Houllier vont tenter de confirmer à domicile pour rejoindre le PSG, Bordeaux et Nantes au rayon des équipes comptant déjà 6 points sur 6 possibles. Pour les Gones, l'objectif est de gagner, peu importe la manière. C'est du moins ce qu'annonçait en substance l'ancien coach de Liverpool sur le site internet du club. «Contre Strasbourg et pour une première de la saison à Gerland, la priorité… ce sont d'abord les 3 points en espérant que nous ferons plaisir aussi à nos supporters» . Les Lyonnais devront parvenir à leurs fins sans Abidal et, évidemment, sans Essien. Juninho a fait son retour dans le groupe de 16 et s'assoit sur le banc des remplaçants. Houllier alignera donc une équipe sans surprise avec le même 442 qui a fait ses preuves au Mans. Pedretti et Diarra seront associés dans l'entre-jeu tandis que Carew et Wiltord formeront un duo de choc sur le front de l'attaque.

Auteurs d'un match nul à domicile face à Auxerre malgré une supériorité numérique pendant une moitié de match, les Strasbourgeois ont fait une entame de championnat mi-figue mi-raison. Certes, le Racing n'a pas perdu mais il aurait pu glaner deux points supplémentaires qui se feront peut-être regretter à l'heure des comptes. A Gerland, Jacky Duguépéroux et ses joueurs n'ont aucune pression. Leur mission première sera d'essayer de museler John Carew, comme le soulignait le coach alsacien récemment. «Il s'agira d'être rigoureux face à lui et d'anticiper à bon escient» , déclarait-il avant d'ajouter «mais je ne pense pas qu'il faille se focaliser uniquement sur Carew, car sinon, nous laisserions Govou, Malouda et Wiltord libres, ce qui serait une belle erreur» . C'est clair, le danger viendra de partout. Pour contrer l'armada lyonnaise, le RCS devra faire sans Pagis, expulsé face à Auxerre, sans Bassila, rejeté par le public jusqu'à Sunderland, et sans Guemandia, qui n'est pas encore prêt. La recrue Amara Diane aura fort à faire pour dynamiser le flanc droit de l'attaque strasbourgeoise tandis qu'Alexander Farnerud sera livré à lui-même à un poste inhabituel d'avant-centre.

Les temps forts de la rencontre

- Les Strasbourgeois font circuler le ballon au milieu de terrain sans se montrer dangereux. Comme au Mans, les Lyonnais sont patients. Wiltord tente de percer en solitaire et s'écroule dans la surface. Logiquement, M. Layec demande à l'attaquant français de se relever (9').

- Les coéquipiers de Jean-Christophe Devaux font preuve d'une assurance étonnante. Le ballon voyage d'aile en aile grâce aux transversales de Pontus Farnerud et de Pascal Johansen. Amara Diane reçoit un ballon sur la droite de la surface lyonnaise, il surprend Berthod et centre fort devant le but. Cris dégage comme il peut et Lacour en profite pour frapper de loin. Sans danger pour Coupet (17'). Dans la foulée, Alexander Farnerud est alerté en profondeur mais sa frappe puissante est trop croisée pour accrocher le cadre (18').

- But pour Lyon ! John Carew fait encore parler la poudre alors que l'OL semblait amorphe jusqu'à maintenant. Sur une longue touche de Reveillère, Carew laisse le ballon venir à lui en tenant à distance Haggui, il arrive à se retourner et à frapper dans un angle fermé. Cassard ne bouche pas bien son angle et s'incline. Un but typique «Carewien» (1-0, 24').

- Les Strasbourgeois réagissent immédiatement, Amara Diane sollicite un une-deux aux abords de la surface. Et ça marche ! l'Ivoirien s'enfonce dans la surface et frappe…sur le poteau gauche de Coupet. Pas de chance pour le Racing (26').

- Les Alsaciens ne baissent pas pavillon et continuent de démontrer une belle générosité. Ils font des efforts pour revenir mais sans être vraiment dangereux. De leur côté, les Lyonnais procèdent par contre et sont souvent signalés hors-jeux pour quelques centimètres (42').

- Quelle action personnelle de Diane ! Keita change le jeu vers Diane qui se trouve sur la ligne médiane côté droit. L'Ivoirien s'empare du cuir et file tout droit à travers la défense lyonnaise. Aucun joueur n'est en mesure de le rattraper ou de le contrer…sauf Grégory Coupet qui sort à bon escient pour dégager du pied le pointu de Diane. Les Strasbourgeois mériteraient d'égaliser (47').

- Le Racing poursuit sa domination alors que les Gones cherchent leur second souffle. Toutefois, Carew donne l'impression de pouvoir marquer sur sa seule demi-occasion…(60')

- Le ballon est strasbourgeois, les Lyonnais reculent de plus en plus mais ne laissent aucun espace dans leur camp. L'absence de Pagis se fait sentir chez les Strasbourgeois qui, malgré une bonne circulation de balle, ne parviennent pas à entrer dans la surface de réparation. Et les contre-attaques des champions en titre sont dangereuses à l'image de ce long ballon de Juninho vers Govou qui file au but mais enlève trop sa frappe (72').

- Les Lyonnais finissent mieux cette rencontre mais ne sont toujours pas à l'abris d'une égalisation alsacienne (86').

La prestation de Lyon

Que ce fut laborieux pour les Lyonnais ! Gérard Houllier souhaitait les trois points, peu importe la manière. Il a été servi à tout point de vue. Alignés dans un 442 offensif, les Gones ont souvent été gênés par le milieu de terrain renforcé des Strasbourgeois. Les actions dangereuses n'ont pas été légion et c'est sur un coup de pied arrêté anodin (une touche) que le seul but du match a été inscrit. Procédant davantage par contre-attaque que par offensives placées, les quadruples champions de France n'ont pas fait forte impression pendant les deux premiers tiers du match. Profitant de la fatigue alsacienne de fin de rencontre, les coéquipiers de Caçapa ont pu prendre l'ascendant sur leurs adversaires du soir, sans convaincre ni creuser l'écart. Néanmoins, Gérard Houllier a engrangé les trois points pour son premier match à Gerland. Pour la manière, il faudra attendre encore quelques semaines.

Gregory Coupet n'a pas vraiment eu à s'employer, mis à part sur une percée impressionnante de Diane en début de seconde période. La charnière centrale lyonnaise a été efficace malgré quelques imprécisions et mésententes sans gravité. Si Berthod a souffert face à la vitesse de Diane, Réveillère a fait un match correct. Au milieu de terrain, Pedretti a été discret et maladroit dans certaines relances tandis que Diarra n'a pas eu le rendement de la saison passée. Malouda a beaucoup oeuvré sur son aile gauche, aussi bien défensivement qu'offensivement. Sur l'aile opposée, Govou a encore montré qu'il était l'un des Gones les plus en verve en ce début de saison. Enfin, en attaque, Wiltord a tenté d'accélérer le jeu pour mettre Carew sur orbite. Le Norvégien n'a eu besoin que d'une moitié d'occasion pour marquer le seul but du match. C'est exactement ce qui manquait à l'OL de l'année dernière…

La prestation de Strasbourg

Les Strasbourgeois peuvent nourrir des regrets après cette défaite cruelle en terres lyonnaises. Malgré l'absence de l'atout offensif numéro 1, Mickael Pagis, les joueurs de Jacky Duguépéroux n'avaient pas fait le déplacement jusqu'à Gerland pour faire de la figuration. Ils ont pratiqué un beau football, avec du jeu collectif rapide et des tentatives en solitaire. Disposés dans une sorte de 451 avec Alexander Farnerud seul en pointe, poste auquel il n'est pas habitué, les Alsaciens semblaient tout miser sur un milieu de terrain cadenassé. Et cela a bien fonctionné puisque les coéquipiers de Pascal Johansen ont monopolisé le ballon durant la majeure partie de la rencontre. Toutefois, les occasions franches ont été rares. Seules des frappes lointaines ou l'exploit personnel de Diane ont inquiété les Lyonnais. Le Racing ne méritait pas de repartir bredouille de Lyon.

Stéphane Cassard n'a pas été inquiété. Il s'en voudra peut-être d'avoir mal défendu l'angle de son but sur la frappe victorieuse de Carew. Mais c'est surtout Karim Haggui qui passera une mauvaise nuit. Auteur d'un match plus que correct, le Tunisien n'a pas su résister à la puissance physique de Carew sur l'action amenant le but. A ses côtés, Devaux s'est bien battu, tout comme les latéraux Lacour et Kante qui ont tenté plusieurs fois d'apporter le surnombre en attaque. Sidi Keita a rendu une copie intéressante en tant que libero du milieu de terrain. Le Malien a démontré des qualités techniques remarquables en plus des physiques qu'on lui connaissait déjà. Pascal Johansen et Pontus Farnerud ont eu une grosse activité dans l'entre-jeu alors qu'Ulrich Le Pen et Alexander Farnerud ont fait parler leur pied gauche pour tenter d'apporter le danger devant la cage de Grégory Coupet. Sans succès… La palme revient au jeune Amara Diane qui a réellement impressionné, notamment en seconde période. Ses accélérations et ses percées, mélange de puissance et de technique, seront à surveiller tout au long de la saison de Ligue 1.

Si l'OL n'a pas convaincu, il a réussi à assurer l'essentiel : la victoire. Grâce à ce succès acquis dans la douleur, les Gones rejoignent Nantes, Bordeaux et le PSG dans le cercle fermé des équipes ayant fait le plein de points. Pour les Strasbourgeois, la défaite est cruelle mais elle ne remet pas en question les qualités indéniables de cette formation.


La fiche technique

Lyon 1–0 Strasbourg
Stade Gerland
Arbitre : M. Layec

Avertissements : Diarra (32’), Pedretti (87’) – Johansen (66’)

Buts : Carew (24’)

Les équipes :

Lyon : Coupet – Reveillère, Cris, Caçapa, Berthod – Govou, (Ben Arfa 89’), Pedretti, Diarra, Malouda – Wiltord (Juninho, 64’), Carew.

Strasbourg : Cassard – Lacour, Devaux, Haggui, Kante (Boka, 76’) – Keita, Diane, P. Farnerud, Johansen, Le Pen (Arrache, 76’) – A. Farnerud (Mouloungui, 76’).



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