Bienvenue à toutes et à tous pour cette première journée de Ligue 1. Au programme, Monaco s'impose non sans des difficultés à Nancy (0-1), Lille fait honneur à son statut de deuxième l'an passé en venant à bout de Rennes (1-0). En bref, les leaders attendus assurent, hormis Marseille.

Hier soir s'ouvrait le championnat de France de Ligue 1. Avec peu de surprises dans l'ensemble, cette première journée n'en a pas moins tenu toutes ses promesses. Monaco et Lille s'imposent devant Nancy et Rennes. Strasbourg et Auxerre se neutralisent à la Meinau (0-0), de même que Saint-Etienne et Ajaccio (0-0). Match nul aussi entre Nice avec son nouvel entraîneur, Frédéric Antonetti, et le promu Troyes (1-1). Enfin, sensation à la Beaujoire où Nantes a fait oublier les démons de la saison passée, balayant le Racing Club de Lens (2-0).

Monaco s'impose dans la douleur (Nancy 0-1 Monaco)

Comme on s'y attendait, l'AS Monaco a vaincu le promu Nancy. Mais contrairement à ce que l'on pouvait penser, cela ne s'est pas fait facilement. Les Monégasques ont du grandement s'employer pour réussir à sortir vainqueur de cette rencontre. Poussifs et sans véritable fond de jeu, ils se sont retrouvés dominés. Sans les maladresses répétées des Nancéens, ou la malchance, les joueurs de la principauté seraient sans doute rentrés bredouille. En première mi-temps, la plus grosse occasion symbolisait l'emprise des Lorrains sur le jeu. Kroupi, intenable, partait seul dans la surface pour se présenter face à Roma. L'attaquant enveloppait son tir, prenant le portier italien à contre-pied, mais le cuir venait heurter le poteau. Hélas, à force de rater les occasions, on finit par en payer le prix. C'est ce qui s'est passé, puisque sur une percée puis un centre de Maoulida dans la surface, Kapo poussait le ballon dans le but, malgré un dégagement trop tardif de Diakhaté (0-1, 69'). M. Kalt, après de longues tergiversations, accordait finalement le but. Le ballon est-il vraiment rentré ? Difficile à dire tellement cela se joue au millimètre près. Par la suite, les Nancéens ont perdu leur lucidité et se sont énervés. Résultat, Kroupi se faisait expulser en crachant sur Squillaci (76'), tandis que Chrétien voyait rouge pour tacle par derrière sur Gigliotti (93'). A l'issue de la rencontre, Didier Deschamps reconnaissait les lacunes montrées par son équipe, mais s'en contentait. «Il s'agissait d'un match de rentrée face à un promu qui restait sur la lancée de l'an dernier. Les Nancéiens nous ont mis en difficulté, mais il n'y a que le résultat qui compte» a-t-il déclaré. «Je refuse de parler d'apprentissage de la L1. Quand on n'arrive pas à marquer, Il est difficile de gagner des matches» se plaignait quant à lui l'entraîneur de Nancy, Pablo Correa.

Le LOSC fidèle à lui-même (Lille 1-0 Rennes)

On savait le LOSC fort à domicile la saison dernière, et Rennes très friable à l'extérieur. Le résultat est venu en quelque sorte confirmer la donne. Pourtant, ce sont les Rennais qui se sont montré les plus pressants en début de rencontre. Sans un Sylva très présent et une défense attentive, allant jusqu'à dégager des ballons sur la ligne, les Bretons auraient pu ouvrir le score. Mais Lille sait devenir très réaliste quand il le faut. Aboucherouane tirait un coup franc à 30 mètres environ. Sa frappe partait très fort et Isaksson ne pouvait que repousser mollement. Or, Makoun, très intelligent, suivait pour propulser le ballon dans le but vide de la tête (1-0, 37'). En deuxième mi-temps, les Rennais ont bafouillé défensivement, notamment dans la relance. Isaksson ratait un contrôle devant Moussilou, lequel contrait le gardien suédois, mais le cuir filait à côté des buts. Dans les arrêts de jeu, Frei, sur un centre de Monterrubio, mettait sa tête au second poteau. Sylva était obligé de s'employer de tout son long pour réaliser une parade splendide. C'était d'ailleurs la toute dernière action du match, l'arbitre sifflant la fin de la rencontre à cet instant précis. Malgré la victoire, Claude Puel restait prudent à l'issue de la rencontre. «On s'en sort bien avec des arrêts un peu miraculeux de Tony Silva. On a eu pas mal d'opportunités pour tuer ce match, il faudra corriger tout ça» . Quant à Lazlo Bölöni, il regrettait le manque de lucidité de ses joueurs. «On a fait une deuxième mi-temps faible sur le plan technique. On fait des passes longues sur Tavlaridis, absolument tous les ballons ont été perdus» a-t-il pesté.

Nantes repart vers l'avant (Nantes 2-0 Lens)

Il ne fallait pas arriver en retard à La Beaujoire ce samedi. Revanchards, les Nantais ont voulu emballer la rencontre dès le premier quart d'heure. Chose qu'ils ont parfaitement réussie. Les Lensois, sans doute surpris, ne sont pas entrés correctement dans le match. Résultat, au bout de dix minutes, ils étaient déjà menés 2-0. C'est Yapi Yapo qui a d'abord débloqué les compteurs. L'Ivoirien, laissé libre à l'entrée de la surface, légèrement excentré, tentait sa chance suite à un mauvais renvoi de la défense pour loger la balle dans le petit filet (1-0, 5'). Trois minutes plus tard, le jeune Glombard transperçait l'arrière garde, laissant Lachor, Gillet et Diarra sur place. Le Nantais trompait le gardien d'un petit piqué (2-0, 8'). En fin de mi-temps, Lens réagissait par l'intermédiaire de Thomert, lequel trouvait la barre, malchanceux. En seconde période, les Sang et Or ont beaucoup plus tenté, mais n'ont pas été vernis avec l'arbitrage. Les hommes de Francis Gillot auraient pu bénéficier de deux pénalties, suite à un contact entre Dindane et Landreau, puis une main dans la surface, certes pas volontaire. Cependant, malgré leurs efforts, les Nordistes restaient incapables de déséquilibrer le bloc équipe des Canaris. Da Rocha touchait même l'angle droit du poteau après une frappe de plus de 30 mètres. On en restait donc là. D'un côté, les Nantais ont su se mettre à l'abri dès le début le match. De l'autre côté, les Lensois se sont montrés beaucoup trop suffisants en défense pour espérer mieux. «En première mi-temps, on a été à côté du match, on a manqué d'envie dans les duels» expliquait Gillot, qui ne faisait pas du «pénalty oublié» une «excuse» .

Les Verts manquent de jus, Strasbourg ressort frusté

A Geoffroy-Guichard, les 26 000 spectateurs ont eu peu de choses à se mettre sous la dent. Sans panache, les Verts ne sont pas parvenus à faire trembler l'AC Ajaccio. Les Corses ont même très bien tenu le choc (0-0). «C'est difficile de démarrer par un match nul. Nous aurions bien voulu nous imposer mais Ajaccio a su se mettre en place pour contrecarrer notre jeu. Ajaccio a bien défendu» a admis Elie Baup. Quant à Rolland Courbis, il se dit évidemment satisfait du nul obtenu hors de ses bases. «Sur le plan arithmétique, c'est intéressant de prendre un point. Compte tenu des pépins (blessures et suspension) que nous avons eus pour préparer ce rendez-vous, nous avons fait un bon match» s'est-il réjoui. «Nous avons posé des problèmes à Saint-Étienne qui n'a pas eu beaucoup d'occasions. Nous aurions même pu gagner ce match mais on ne va quand même pas exagérer» . Autre score vierge sans le moindre but : Strasbourg-Auxerre (0-0). Néanmoins, la rencontre a été animée, surtout pour les Alsaciens. Le trio Pagis-Farnerud-Le Pen a bien fonctionné, mais manqué de réalisme. Pour preuve, Kaalabane s'est fait expulser pour avoir fauché le Suédois en tant que dernier défenseur. Néanmoins, les Strasbourgeois n'en n'ont pas profité, et Pagis voyait aussi le rouge pour un mauvais geste sur Mathis. Au final, une rencontre séduisante, musclée, mais trop de maladresses. «Nous avons manqué de justesse dans le dernier geste ou la dernière passe, notait Jacky Duguépéroux. Les joueurs sont abattus car ils ont mouillé le maillot. Mais nous avons mal négocié nos opportunités» . Il est vrai Strasbourg peut ressortir frustré de cette première journée

Santos crucifie Sochaux, Troyes réussit ses débuts

En reconstruction et avec un nouvel entraîneur, Sochaux accueillait Toulouse, plein d'ambitions. Santos, transféré au TFC à l'inter-saison, effectuait son retour au Stade Bonnal. Justement, le Brésilien a fêté ses retrouvailles avec son club de la plus belle des manières. Lancé en profondeur par Edondo, l'attaquant éliminait l'arrière garde sochalienne pour pénétrer dans la surface et tromper Teddy Richert d'un tir croisé du gauche. Jusqu'à la mi-temps, les Doubistes, sonnés, se laissaient dominer, étant au bord du précipice. En revanche, la seconde période était totalement à leur avantage. Recroquevillés en défense, les Toulousains n'ont pas cédé, malgré une tête de Kader détourné par Revault dans les arrêts de jeu (92'). «Comme toutes les autres équipes on voulait bien démarrer le Championnat. On a réussi» expliquait Eric Mombaerts. Quant à Dominique Bijotat, il regrettait le but pris dans le premier quart d'heure. «Ce but encaissé après un bon début de rencontre nous a fait douter, surtout de la manière dont on l'a pris. C'est la vérité du haut niveau : un moment d'égarement au niveau du caractère et on le paye» . Enfin, dans le dernier match de cette première journée, Nice et Troyes ont fait match nul (1-1). Vahirua a ouvert le score sur un coup-franc excentré, enveloppant son tir dans la lucarne. Dallet, lancé en pleine dans la surface, a égalisé sur un centre de Tourenne. Un score de parité équitable. Troyes, solide, est auteur de bons débuts parmi l'élite. Quant aux hommes dirigés à présent par Frédéric Antonetti, il faudra travailler davantage pour oublier les démons de la saison passée.

Il est encore trop tôt pour tirer des enseignements lors de cette première journée. Certes, des équipes ont déçu, mais une chose est sûre : tout le monde est encore en rodage. Toutefois, il était important de ne pas perdre de points en route. Lille et Monaco s'en sont sortis, mais pas l'OM. Rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle journée de championnat.