Malmené à Nantes, l'OL a finalement arraché le match nul grâce à un doublé de Frau (2-2). Les Gones ont réussi à revenir dans les dernières minutes, mais ne s'est pas rassuré avant la C1. Quant aux Nantais, ils continuent d'emmagasiner les occasions manquées de se mettre à l'abri.

Les enjeux

Apparemment intouchable, l'OL peut faire un pas supplémentaire vers le titre de champion de Ligue 1 cet après-midi en cas de victoire à Nantes. Impériaux en championnat, affichant une régularité quasi-infaillible depuis le début de l'exercice 2004-2005, les Lyonnais partent une fois de plus grands favoris face à des Canaris actuellement en grandes difficultés. Défaits lors de la dernière journée à Auxerre (1-2), les hommes de Serge le Dizet ont bien besoin de points pour assurer leur maintien en Ligue 1. Le sans-faute à domicile étant de rigueur pour se sauver, la victoire sera donc impérative face à un leader qui voyage très bien hors de ses bases (deux défaites seulement, même si celles-ci ont été concédées lors des cinq derniers déplacements). L'entraîneur nantais mesure cependant la difficulté de la tâche. «L'important c'est de savoir dans quel état d'esprit ils vont venir. Mais je connais Paul Le Guen et j'ai joué moi aussi des matches de Ligue des champions avec Nantes : je sais que la meilleure façon de préparer une échéance est encore de faire un bon match au rendez-vous précédent. Pour Lyon, c'est gagner chez nous» , a prévenu le coach canari dans l'Equipe. Paul le Guen confirme. «Nous voulons rester dans notre dynamique positive en championnat» , indiquait-il sur le site du club. Les Gones voudront également être en confiance avant le match retour contre le PSV Eindhoven, mercredi en quarts de finale de la Champion'sLeague. Les Nantais auront une organisation plutôt offensive, avec un trio Dimitrievic-Da Rocha-Quint pour soutenir les attaquants Diallo et Bagayoko. Du côté des Lyonnais, les remplaçant habituels seront titulaires. Diatta et Berthod en défense, Clément et Bergougnoux au milieu, et Frau et Nilmar en attaque voudront montrer qu'ils peuvent être des titulaires en puissance.

Les temps forts

- Nantes démarre fort et se crée vite une superbe occasion. Des 25m, Yapi Yapo distille une frappe enroulée quasi-parfaite, qui frôle le montant d'un Coupet figé sur place (7').

- A 25m, Dimitrievic enroule un coup-franc somptueux que Coupet dévie au prix d'une parade non moins magistrale (20').

- Frau, sur l'aile droite, repique dans l'axe grâce à un joli dribble et tente sa chance du gauche. Au-dessus (24').

- But stupéfiant de Frau, contre le cours du jeu ! Sur une longue ouverture, l'ancien Sochalien tente sans contrôle une frappe soudaine alors qu'il est très excentré sur le côté droit. Surpris, Landreau ne peut que toucher le ballon, qui va au fond des filets. Quel culot de l'attaquant lyonnais (0-1, 36').

- Lyon prend l'ascendant dans le jeu, et se crée deux occasions coup sur coup. Nilmar bute sur Landreau, puis Diarra voie sa tentative repoussée par Da Rocha sur sa ligne (38').

- Egalisation nantaise, qui semble méritée. Après un cafouillage, Da Rocha hérite d'un ballon dans la surface et réussit à placer une frappe croisée. Coupet détourne sur Cetto, qui n'a plus qu'à marquer dans le but vide (1-1, 45').

- Nantes prend l'avantage ! Un but «à la Nantaise» ! Après une combinaison Yapi – Da Rocha – Norbert, ce dernier centre parfaitement devant le but. La défense lyonnaise est prise de court et Bagayoko, seul au second poteau, convertit cette offrande en but de la tête (2-1, 63').

- Bagayoko manque le doublé. Sur un joli centre de Da Rocha, l'attaquant nantais ne parvient pas à cadrer sa tête (67').

- Lyon égalise sur une séquence collective absolument limpide. Diarra décale Govou, lequel lance Réveillère sur la droite de la surface. Le latéral remet dans l'axe à Frau, qui ne manque pas l'occasion de tromper Landreau en le prenant à contre-pied (2-2, 81').

- La barre pour Govou ! Une frappe surpuissante du droit, déclenchée à 20m. Landreau est battu, mais le ballon va s'écraser sur la transversale. Ce n'est pas la première fois que Govou touche les montants cette saison. A croire qu'il est victime d'une malédiction ! (83').

La prestation de Nantes

Ils n'étaient pas loin ! Les Canaris ont longtemps fait souffrir les leaders du championnat, mais ont laissé la victoire leur filer entre les doigts, comme à Auxerre. Plutôt convaincants dans le jeu, auteurs de quelques bons mouvements, les joueurs de Serge le Dizet n'auraient pourtant pas volé un succès sur leurs prestigieux visiteurs. Dominateurs lors de la première demi-heure de jeu, réussissant plusieurs fois à se montrer dangereux, les Nantais se sont pourtant fait surprendre, via Landreau, par un Pierre-Alain Frau opportuniste et particulièrement bien inspiré. Ne se laissant pas démonter par cette ouverture du score, ils sont parvenus à revenir au score juste avant la mi-temps, puis ont pris l'avantage peu après l'heure de jeu sur un joli mouvement collectif. Ils ont par la suite eu l'occasion de faire le break, sans toutefois parvenir à en profiter. Puis ils ont reculé devant une pression lyonnaise de plus en plus importante, et ont finalement dû s'incliner sur un but d'école particulièrement bien construit. Ils auraient même pu finalement s'incliner sur une frappe de Govou sur la barre, mais c'eut été particulièrement sévère. Ce match nul est donc une mauvaise opération comptable, malgré la bonne qualité de jeu affichée ce soir. La fin de saison promet d'être difficile.

Le bon début de match des Canaris a été gâché par le but de Frau, sur lequel Landreau n'est pas irréprochable. La frappe était certes surprenante, mais le portier nantais semblait bien placé. Pas responsable sur le second but de son bourreau d'un soir, l'international n'a jamais eu l'occasion par la suite de rattraper son erreur, les tirs cadrés lyonnais n'ayant pas été légion. En défense, il faut souligner la très bonne prestation de Norbert sur son flanc gauche. Auteur d'une passe décisive et d'une grosse activité, le jeune Canari s'est dépensé sans compter. Gros match également de Cetto dans l'axe central. L'Argentin a marqué le premier but de son équipe, et a été très sûr derrière. Quant au latéral droit Viveros, il a été pris en défaut sur le second but. Au milieu de terrain, l'activité et la justesse technique de Dimitrievic a fait beaucoup de bien à son équipe, de même que les provocations incessantes de Da Rocha. Yapi Yapo a bien débuté son match avant de s'éteindre peu à peu. Enfin, en attaque, Bagayoko a beaucoup pesé sur la défense lyonnaise, et a été récompensé par un but. Diallo a en revanche été plus effacé.

La prestation de Lyon

Malmenés, moins fringants qu'à l'accoutumée, les Gones ont cependant réussi à limiter la casse face à de bons Nantais. Mais que ce fut dur ! En grandes difficultés en première période, incapables de construire face au pressing des Canaris, les coéquipiers de Diarra ont passé le plus clair de leur temps à défendre. Le but de Frau a semblé les soulager d'un grand poids, et ils semblèrent par la suite reprendre peu à peu l'ascendant sur leurs hôtes. Mais à la suite d'une action confuse, les Nantais ont été récompensés de leurs efforts juste avant la pause. Moins mis sous pression au retour des vestiaires, les Rhodaniens se faisaient tout de même surprendre après s'être faits endormir par la baisse de régime des locaux. Le Guen choisissait alors judicieusement de faire rentrer Malouda et Wiltord, Govou les ayant précédé avant le but nantais. Sous l'impulsion de son trio offensif renforcé par Frau, les Lyonnais ont alors haussé le ton, et ont fait mouche sur leur première occasion de la seconde période. Ayant manqué d'un rien la victoire sur la frappe de Govou, les Lyonnais ne devraient cependant pas se montrer trop déçus par ce match nul, qu'ils ont difficilement obtenu. Il faudra toutefois faire mieux à Eindhoven, mercredi.

Les Lyonnais ont une nouvelle fois pu s'appuyer sur un bon Coupet. Impérial sur un coup-franc de Dimitrievic, très sûr dans ses prises de balles comme à son habitude, il ne peut rien se reprocher sur les deux buts nantais. Sa défense, privée de Cris et Abidal, a été moins affûtée. Réveillère a rehaussé une prestation bien moyenne par une passe décisive pour Frau. Caçapa s'est montré plutôt à son avantage, alors que Diatta a oublié Bagayoko sur le second but. Quant à Berthod, il a parfois souffert, notamment face à Da Rocha. Au milieu, Diarra a eu son abattage habituel, au contraire d'un Essien moins inspiré que d'habitude. Clément a lui aussi été très discret. En attaque, Bergougnoux et Nilmar n'ont strictement rien montré, leurs remplacements par Govou et Wiltord ayant apporté un plus incontestable. Le premier nommé est notamment à l'origine du but égalisateur. Quant à Frau, il s'est parfaitement ressaisi après un long passage à vide. Auteur d'un joli doublé, très présent dans le jeu, l'ancien Sochalien a retrouvé son sens du but et pourrait bien être relancé par cette excellente prestation.

Les Canaris ont une fois de plus laissé filer des points et attendront avec anxiété les résultats de leurs concurrents directs pour le maintien. Quant aux Lyonnais, ils ont déjà le regard tourné vers le match de mercredi contre le PSV. Un match qu'ils devront bien mieux négocier que celui d'aujourd'hui.

La fiche technique :

Nantes 2-2 Lyon
A la Beaujoire, 35 000 spectateus environ
Arbitre : M. Veissière
Buts : Cetto (45'), Bagayoko (63') / Frau (36', 81')
Avertissements : Diatta (51'), Réveillère (89') pour Lyon

Les équipes :
Nantes : Landreau (cap) - G. Norbert, Cetto, Delhommeau, Viveros - F. Da Rocha, Dimitrijevic, Yapi Yapo, Quint (Ca 83') - Diallo (Keseru 88'), Bagayoko

Lyon : Coupet - Réveillère, Diatta, Cacapa (cap), Berthod - M. Diarra, Essien - Frau, J. Clement (F. Malouda 66'), Bergougnoux (Govou 58') - Nilmar (Wiltord 73')