Huit ça suffit ! Les Marseillais ont mis un terme à leur série de défaite face aux Parisiens en concédant le match nul au Stade Vélodrome (1-1). Les Phocéens restent donc troisièmes au classement, dépassés désormais par les Lillois.

Les enjeux de la rencontre

Après la superbe victoire lilloise et son score fleuve (8-0) face à Istres, les Marseillais n'ont pas le choix s'ils veulent reprendre aux Nordistes la deuxième place du classement et éloigner les Monégasques, battus à Ajaccio (0-3). Troisièmes du championnat avec 51 points, ils peuvent remonter sur la deuxième marche du podium mais surtout mettre un terme à une série peu glorieuse de huit défaites consécutives. «Il faudra de l'engagement sans pour autant oublier de jouer sinon on est mort mais il ne faudra sûrement pas se laisser marcher dessus» . Quelques mots d'Eduardo Costa qui prouvent la motivation des Olympiens… Reste que les Phocéens devront compter sans Bamogo, Déhu, Fiorèse et Cheyrou, toujours pas remis de leurs blessures.

Le PSG n'a plus rien à perdre. Et c'est ce qui peut le rendre dangereux. Douzièmes avec 39 points, les hommes de Laurent Fournier ne craignent plus de descendre et n'ont guère d'espoir d'aller plus haut. L'enjeu de ce match au Vélodrome est donc ailleurs. L'honneur. Une valeur qui a parfois manqué au club de la capitale mais qui est aujourd'hui dans toutes les bouches parisiennes. «C'est un match pour notre fierté» clament Pichot et Cissé. «Nous avons le maillot du PSG, eux celui de l'OM, donc il faut gagner. C'est tellement simple» conclut Jérôme Alonzo. De quoi faire regretter aux absents de ne pas faire le déplacement… Et là aussi, ils seront nombreux, Mendy Reinaldo et Helder étant suspendus, M'Bami, Coridon, Boskovic et Badiane, blessés.

Les faits marquants de la rencontre

- La première occasion de la rencontre et elle est parisienne ! Rothen frappe un coup-franc lointain pour Yepes, libre de tout marquage dans la surface. Le Colombien reprend le cuir de la tête mais Fabien Barthez répond présent et le détourne en corner sur une superbe parade (5').

- Les Marseillais rétorquent sur une action presque similaire. Benoît Pedretti tire un coup-franc côté droit et trouve Eduardo Costa au second poteau. Malheureusement pour les Marseillais, la tête du Brésilien frôle le montant droit de Lionel Letizi (10').

- Les Parisiens dominent légèrement et obtiennent un corner côté gauche. Une nouvelle fois à la manoeuvre, Rothen trouve Pauleta à l'extérieur de la surface. Le Portugais contrôle puis enchaîne une frappe pied droit sur laquelle se couche Barthez (22').

- Les Parisiens terminent bien la première période et après un beau contre mené par Edouard Cissé, obtiennent un corner côté gauche. Rothen se charge du coup de pied de coin et trouve Yepes à l'entrée de la surface qui remise pour Cissé, seul aux six mètres. Le Parisien tente une difficile reprise de volée mais la balle est haute et frôle la transversale de Barthez (45').

- But pour le PSG ! Les Parisiens récupèrent la balle côté gauche et Pauleta sert Ljuboja à l'entrée de la surface. Le Serbo-monténégrin s'enfonce et centre devant le but pour Semak mais c'est Nakata qui coupe la trajectoire du ballon et le propulse dans le but vide (1-0, 46').

- Sur un corner obtenu après une frappe de Batlles contrée par Cissé, Benoît Pedretti sert Eduardo Costa qui place sa tête. Mais le tir du Brésilien frôle le montant gauche du but parisien (53').

- Le Vélodrome bouillonne ! Pierre-Fanfan dévisse complètement son dégagement qui échoue dans les pieds de Nasri. Le milieu de terrain sert alors Eduardo Costa qui frappe au but mais trouve Lionel Letizi. Malheureusement pour les Parisiens, le cuir revient vers Batlles qui fusille le portier parisien et égalise (1-1, 74').

- La dernière occasion sera parisienne. Servi dans la surface, Pauleta, dans un angle fermé, frappe au but. Mais Fabien Barthez est encore là et repousse le ballon du pied gauche. Dommage pour l'Aigle des Açores qui aurait peut-être pu servir Teixeira, mieux placé, en retrait (90').

La prestation des Marseillais

Bien pris par l'organisation parisienne en première mi-temps, les Phocéens ont semblé gênés par le pressing de leurs adversaires. Pris au milieu de terrain, ils ont eu du mal à développer des actions de longue haleine durant les quarante-cinq premières minutes. Bien que maîtres du ballon, ils n'ont finalement que peu approché dangereusement la surface de vérité, n'obligeant pas Letizi à faire preuve de son talent. La faute à un dernier geste technique souvent raté et à une approche de la surface de réparation trop brouillonne. Cueillis à froid juste après la pause, ils auraient pu couler après l'ouverture du score parisienne mais ont très vite refait surface reprenant de plus belle leur domination territoriale mais pêchant toujours dans le dernier geste. Ne manquait qu'un petit zeste de vivacité et de créativité dans un jeu parfois trop plat, petit plus apporté en partie par Samir Nasri, à l'origine de l'égalisation. Poussés par un public en folie, les Phocéens ont ensuite tenté de prendre le dessus. Mais toujours brouillons, ils ne sont pas parvenus à faire la différence, risquant même le contre assassin.

Fabien Barthez n'aura pas eu beaucoup de travail mais l'aura bien fait. Décisif sur la tête de Yepes en début de rencontre, il n'a pas flanché par la suite, impuissant sur le but de Nakata. En défense, si Déhu n'était pas présent, un autre joueur a tenu la baraque et de quelle manière ! Habib Beye a été impressionnant de force et de sérénité. Excellent tout au long du match il a été la muraille infranchissable que même son ami, Danijel Ljuboja, n'a pu franchir. En revanche, on ne peut dire que Nakata ait réussi une aussi belle performance. Un but contre son camp, des relances parfois hasardeuses, le pauvre Japonais semblait parfois perdu sur la pelouse. Un manque de communication ? Au milieu de terrain, Benoît Pedretti n'a pas démérité mais a toutefois semblé quelque peu fatigué par son passage en sélection nationale. En revanche, Eduardo Costa et Laurent Batlles ont beaucoup bougé apportant un sérieux plus au jeu de leur équipe, même s'ils ont peiné à servir leurs attaquants. Luyindula et Marlet n'ont en effet touché que très peu de ballons et Koke a le plus souvent dû décrocher pour obtenir des ballons intéressants.

La prestation des Parisiens

Mettant en oeuvre les bonnes résolutions prises tout au long de la semaine et clamées haut et fort dans la presse, les Parisiens avaient décidé de ne pas regarder jouer leurs adversaires et de les presser très haut. Une tactique d'autant plus payante que Philippe Troussier avait tablé sur une attaque à trois, ôtant un élément au milieu de terrain. Parvenant à récupérer leur ballon assez haut, les Parisiens avaient ainsi le loisir de développer des actions bien construites, misant sur un jeu de passes courtes. Sérieux, motivés, bien en place défensivement et efficaces en contre-attaque, les hommes de Laurent Fournier se créaient les meilleures occasions en première mi-temps. Boostés par l'ouverture du score au retour des vestiaires, ils ont cherché le KO dans les minutes suivantes avant de retomber dans leurs travers et de reculer de plus en plus, laissant les Marseillais les acculer devant leur but. Peinant à conserver la balle après l'égalisation marseillaise, ils auraient toutefois pu profiter des nombreux espaces laissés par les Marseillais.

Tout comme son homologue marseillais, le portier parisien n'a pas eu à étaler toute la palette de son talent. Il s'est toutefois montré sûr dans les moments chauds et ne peut rien sur le but de Batlles. La défense parisienne a quant à elle bien tenu le coup et il aura fallu une erreur du capitaine, José Pierre-Fanfan, pour mettre à mal le travail de tout un match. Hormis cette erreur, les défenseurs parisiens ont bien tenu, notamment grâce à un Mario Yepes sur tous les fronts, infatigable. Sylvain Armand a essayé d'apporter sa collaboration au secteur offensif grâce à quelques montées mais peu se sont révélées fructueuses. A l'image de ceux de Pichot, tous ses centres, loin de là, n'ont pas trouvé preneur… Au milieu de terrain, Rothen a énormément travaillé sur son côté gauche dynamisant considérablement le jeu de son équipe. Et si Edouard Cissé, très volontaire s'est parfois montré trop précipité et a raté de belles occasions, Cana a quant à lui beaucoup pesé dans le secteur, se montrant une nouvelle fois plein de hargne. En attaque enfin, Ljuboja et Pauleta ont essayé d'apporter des solutions à leurs milieux de terrain et ont pu se procurer quelques belles situations.

Une belle ambiance, pas d'incidents à déplorer hormis quelques jets d'objets sur Jérôme Rothen au moment de tirer les corners, un match assez ouvert, Marseillais et Parisiens s'assagiraient-ils ? Comme souvent l'éléphant aura accouché d'une souris, le duel entre les deux frères ennemis n'ayant pas tenu toutes ses promesses. Mais le Vélodrome aura pu voir un bon spectacle, regrettant toutefois que les siens perdent deux nouveaux points à domicile. Des points qu'il faudra aller chercher le week-end prochain à Strasbourg…

La fiche technique

Olympique de Marseille 1 – 1 Paris Saint-Germain (0-0)
Au Stade Vélodrome
Arbitre : M. Poulat

Buts : Batlles (74’) - Nakata (46’ csc)

Avertissements : Batlles (28’) - Rothen (12’)

Les équipes :

OM : Barthez – Ferreira, Beye, Méïté, Nakata – Batlles, Pedretti (N’Diaye, 69’), Eduardo Costa, Nasri – Marlet, Luyindula (Nasri, 71’), Koke


PSG : Letizi – Pichot, Pierre-Fanfan, Yepes, Armand – Semak (Benachour, 85’), Cana, Cissé, Rothen (Teixeira, 89’)– Pauleta, Ljuboja (Pancrate, 78’)