Monaco s'est parfaitement replacé dans la course à la Ligue des Champions en s'imposant 2 buts à 1 face à Marseille. Les hommes de Didier Deschamps gagnent enfin et remontent sur le podium de Ligue 1.

Les enjeux de la rencontre

A quinze points de l'OL, l'AS Monaco n'a pas le choix. La victoire sinon rien ! Quatrièmes avec 47 points, les hommes de Didier Deschamps doivent gagner à domicile s'ils ne veulent pas être totalement largués dans la course à la Ligue des Champions. A quatre points de Marseille, l'opportunité est belle de revenir sur le podium de L1 en grillant la politesse à Lille, auteur d'un match nul à Saint-Etienne (0-0). «Pour nous, ce match est important aussi au-delà du prestige. Il nous faut renouer avec le succès pour ne pas se laisser décrocher au classement, sachant que Lyon continue à engranger et qu'on n'a pas su saisir l'opportunité de se rapprocher d'eux» confirme le milieu de terrain, Pontus Farnerud. Didier Deschamps pourra compter sur un groupe quasi complet, seul Squillaci étant forfait. Un temps incertain, Bernardi, Rodriguez, Adebayor et Nonda seront finalement d'attaque.

Grâce à sa victoire sur le Racing Club de Strasbourg (1-0), l'Olympique Lyonnais a pris un peu plus la poudre d'escampette et compte désormais onze points d'avance sur son homonyme marseillais. Philippe Troussier et ses hommes le savent, s'ils veulent garder encore un infime espoir de titre, mais surtout prendre le large sur Lille (six points d'avance en cas de victoire) et bien sûr Monaco, ils doivent vaincre à Louis II. «On a un super coup à jouer. Si on gagne, c'est un tournant. Et si on perd, on restera devant (avec un point de plus), et donc ça ne remettra rien en cause pour la suite» confie le sorcier blanc, optimiste, sur le site officiel du club. Confiance et sérénité, deux mots d'ordre au sein d'un groupe qui sera privé de Marlet (suspendu), Fiorèse (mollet), Bamogo (cuisse) et Koke (luxation de l'épaule). Luyindula sera donc seul en pointe, devant un milieu de terrain renforcé.

Les faits marquants de la rencontre

- Pas de véritables occasions en ce début de match mais la première est la bonne pour les Monégasques ! Plasil obtient un bon coup-franc, le long de la ligne de touche, à droite de la surface de la réparation. Le ballon du Tchèque est légèrement dévié par Pedretti et atterrit sur la tête de Maicon qui catapulte le cuir au fond des filets de Barthez (1-0, 25').

- Deuxième tir cadré et deuxième but pour les Monégasques ! Et quel but ! Ouverture lumineuse de Bernardi pour Adebayor qui se défait du marquage adverse et contrôle du droit pour enchaîner d'une frappe puissante du gauche fusillant Barthez (2-0, 43').

- Monaco touche du bois ! Sur le côté droit, Kallon centre pour Chevanton qui reprend le ballon de la tête mais trouve la transversale. Les Marseillais ont eu chaud ! (45+1).

- Début tonitruant pour le jeune Rachmane Barry qui procure enfin la première occasion aux Olympiens. Sur une mauvaise tête d'Evra, il récupère côté droit, s'enfonce dans la défense adverse puis crochète Modesto avant de tenter sa chance du gauche. Mais Roma est vigilant et se couche bien sur la balle (48').

- La partie est relancée ! Sur un corner côté gauche, Méïté reprend de la tête. Un défenseur veut dégager mais rate son geste et gêne Roma. Le ballon file alors le long de la ligne de but. Bernardi veut dégager à son tour mais accompagne le cuir juste derrière la ligne avant de le faire ressortir. Le but est très logiquement validé (2-1, 55')

- Alors que deux Monégasques sont à terre dans la surface marseillaise, les Phocéens partent en contre. Batlles s'échappe et sert Luyindula, à la limite du hors-jeu. L'attaquant marseillais, tout étonné de se retrouver en si bonne position, tarde à frapper, ce qui lui fait rater son geste. Le cuir s'envole au-dessus des buts de Roma (62').

- La rencontre a enfin trouvé son rythme et le ballon navigue d'un but à l'autre. A peine entré en jeu, Shabani Nonda fait parler de lui. Le Congolais, sur la droite de la surface marseillaise décide de tenter sa chance. Barthez se couche mais relâche le ballon. Farnerud se précipite comme un mort de faim mais le portier de l'équipe de France repousse une seconde fois (66').

- Monaco rate le coche ! Sur une faute évidente de Pedretti sur Farnerud dans la surface, M. Layec siffle le penalty. Shabani Nonda s'avance, le sourire aux lèvres. Une attitude qui ne lui sourit pas puisque Barthez, parti du bon côté repousse le tir du Congolais (85').

La prestation de Monaco

Comme souvent cette saison, c'est un Monaco à deux visages que l'on aura vu au cours de la rencontre. Maîtrisant leur sujet en première période, les Monégasques n'ont été que peu inquiétés, faisant preuve d'une sérénité sans faille en défense. Sérieux et appliqués, ils ont parfaitement exploité les quelques occasions qui se présentaient pour planter leurs banderilles aux bons moments. Puis, bousculés par une formation marseillaise retrouvée, ils ont passé un très mauvais premier quart d'heure en seconde mi-temps, reculant trop pour ne pas être punis par un but adverse. Surpris par une telle envie olympienne, les hommes de Didier Deschamps ont eu du mal à sortir la tête de l'eau, même s'ils ont su placer quelques contres incisifs. Mais à laisser la maîtrise du jeu à leurs adversaires, les Monégasques ont joué avec le feu, profitant tout de même des quelques hésitations marseillaises en fin de match, les hommes de Philippe Troussier craignant les flèches monégasques, capables de toucher leur cible à tout moment, notamment en contre. La fin de match aura été toutefois été presque totalement à leur avantage.

Tout comme sa défense, Flavio Roma aura été irréprochable. Impeccable aux moments importants, il est gêné par l'un de ses défenseurs sur le but marseillais et ne peut empêcher le ballon de rentrer. La charnière défensive monégasque a, de son côté, bien réussi à contenir les assauts marseillais. Très solides et homogènes en première mi-temps, les défenseurs ont plus soufferts en seconde période mais n'ont jamais rompu. Et si on peut regretter le manque d'envie offensive de Patrice Evra, on peut saluer le but de Maicon et la force offensive qu'il a pu apporter à son équipe tout au long de la partie. Au milieu de terrain, Zikos et Bernardi ont bien rempli leur mission, contrairement à Kallon que l'on a finalement peu vu avant sa sortie, à l'heure de jeu. Rentré à sa place, Farnerud aura apporté un peu plus de percussion au jeu de son équipe. Enfin, en attaque, les flèches monégasques ont rempli leur contrat mais n'ont pas été aussi percutantes qu'on aurait pu l'espérer. On peut regretter, par exemple, que Shabani Nonda, même s'il a apporté un peu plus de fraîcheur à l'attaque rouge et blanche, ait pratiqué un jeu parfois trop individualiste…

La prestation de Marseille

Maîtrisant sans trop de difficultés les Monégasques jusqu'au premier but des hommes de Didier Deschamps, les Marseillais n'ont pas su, par la suite, emballer la rencontre pour tenter de revenir au score. Face à une défense monégasque très solide et bien en place, il était en effet difficile, pour le seul attaquant en pointe, Péguy Luyindula, de faire la différence. Mais le rééquilibrage de l'équipe en 4-4-2, avec l'entrée de Barry et certainement quelques remontrances de Philippe Troussier à la mi-temps ont boosté les Phocéens qui sont ensuite sorti de leur torpeur pour proposer enfin un jeu vif et rapide, fait de passes courtes entre des joueurs aux automatismes visiblement retrouvés. Un bon pressing, de l'envie, du collectif, les Marseillais ont, contrairement à la première mi-temps, fait preuve des qualités nécessaires pour mettre à mal la défense adverse. Malheureusement pour eux, ce sursaut d'orgueil n'a pas été suffisant pour terrasser le club du Rocher, toujours aussi solide sur ses fondations.

Pas grand chose à se reprocher du côté de Fabien Barthez, hormis une ou deux prises de balle hasardeuse qui auraient pu profiter aux attaquants adverses. En revanche, la défense marseillaise a connu quelques petits ratés, notamment après la sortie prématurée de Frédéric Déhu, laissant trop d'espaces aux attaquants monégasques. Mais sans le maître à jouer de la charnière centrale, les choses étaient forcément plus difficiles… A noter un léger mieux de la part de Nakata qui semble se faire un peu plus aux conditions de jeu hexagonales. Au milieu de terrain, les deux-mi-temps ont été complètement différentes. A cinq durant les 45 premières minutes, les milieux ont eu du mal à trouver de la vitesse et du jeu. Visiblement plus libérés en seconde période, ils se sont trouvés avec plus de facilité dans un schéma en 4-4-2 où ils pouvaient plus s'exprimer. Ce fut notamment le cas de Pedretti et Nasri, plus efficaces en seconde mi-temps. Enfin, l'attaque olympienne a connu le même sort que le milieu de terrain. Quasiment sevré de ballons et seul en attaque, Péguy Luyindula n'avait que peu de munitions pour tenter de toucher la cible adverse. Mais soutenu par un Rachmane Barry bien en jambes, le Marseillais s'est ressaisi en deuxième mi-temps, ratant toutefois quelques belles opportunités. Barry a quant à lui fait une entrée remarquée, apportant vitesse, fraîcheur et profondeur au jeu offensif marseillais.

En s'imposant à Louis II face à Marseille (2-1), les Monégasques remontent sur le podium et se replacent dans la course à la Ligue des Champions. L'Olympique de Marseille conserve quant à lui sa deuxième place mais reste à onze longueurs de l'OL plus que jamais bien parti pour un quatrième titre d'affilée. Les hommes de Philippe Troussier peuvent regretter cette défaite d'autant qu'ils devront aller chercher les points perdus à Monaco lors de leur prochaine rencontre, le 3 avril face à… Paris.

La fiche technique

Monaco 2 – 1 Marseille (2-0)
Au Stade Louis II
Arbitre : M. Layec

Buts : Maicon (25’), Chevanton (43’) – Bernardi (55’, csc)

Avertissements : Adebayor (56’), Zikos (62’) – Batlles (62’), N’Diaye (90+1)

Les équipes :

Monaco : Roma – Evra, Modesto, Maicon, Givet – Plasil (Perez, 90’), Bernardi, Zikos, Kallon (Farnerud, 58’) – Chevanton (Nonda, 66’), Adebayor

Marseille : Barthez – Déhu (N’Diaye, 21’), Méïté, Beye, Nakata – Costa, Pedretti, Olembe (Barry, 46’), Nasri (Yahiaoui, 77’), Batlles - Luyindula