Le championnat sans dessus-dessous. D'un côté, les Olympiques, lyonnais et marseillais, qui lutteront pour aller plus haut, plus loin, plus fort face à Caen et Saint-Étienne. De l'autre, le match de la peur, de mal-classés, entre le PSG et Nantes. Un programme des plus alléchants pour cette 28ème journée de L1 !

Caen – Lyon

Les Normands gardent un mauvais souvenir de leur voyage à Gerland, le 15 octobre dernier. Laminés par des Rhodaniens très en forme (4-0) lors de la 10ème journée, ils enregistraient alors leur troisième défaite de la saison, un bilan bien plus qu'honorable pour un promu. Plus de quatre mois plus tard, les Normands sont redescendus de leur nuage et flirtent avec la zone de relégation. 17ème avec 26 points, les hommes de Patrick Rémy n'ont qu'un point d'avance sur Ajaccio, trois sur Bastia. L'objectif premier, en attendant la finale de Coupe de la Ligue en avril prochain, reste donc le maintien et ce le plus vite possible. «On ne pense pas encore trop à l'Europe. On se concentre sur le maintien. La finale est encore loin, on s'en occupera en temps voulu. Maintenant, on sait qu'il y a une Coupe d'Europe au bout et ça reste important aussi bien pour nous que pour le club. Mais ça ne sert à rien d'être en Coupe d'Europe si la saison prochaine on est en Ligue 2. Le maintien reste l'objectif prioritaire» assurait Reynald Lemaître, milieu de terrain caennais. Et pour ce match capital, Patrick Rémy ne pourra toujours pas compter sur Idrissou (genou), Lesoimier (cheville) et Suares (ischio-jambiers) mais aura tout de même la satisfaction de retrouver son attaquant Cyril Watier, de retour de suspension. C'est donc un groupe de 17 joueurs qui sera sur le pied de guerre pour affronter l'armada lyonnaise.

Oublié les espoirs de doublé cette saison ! Battue par Clermont en 8ème de finale de la Coupe de France (1-1, 3 tab 4), la formation de Paul Le Guen n'a plus que le championnat et la Ligue des Champions pour se consoler. Et quelle consolation ! Leaders du championnat avec 56 points (soit huit longueurs d'avance sur Marseille), les Gones ont un pied en quart de finale de la C1 après leur victoire au match-aller face à Brême (3-0) qu'ils recevront mardi à Gerland. Après leur défaite en coupe nationale, ils devraient donc avoir à coeur de remettre les pendules à l'heure dès samedi dans le Calvados afin d'assommer définitivement le championnat. «Le match aller s'était bien passé. La semaine précédant la venue des Caennais, il avait été beaucoup question de réalisme offensif… ce 4 à 0 est arrivé à point nommé. Nous avions fait un très bon match. Cette équipe cherche à jouer au ballon. C'est agréable de rencontrer un tel état d'esprit, même si l'on doit être capable de s'adapter» expliquait Eric Abidal sur le site officiel du club. Paul Le Guen a convoqué, tout comme son homologue normand, un groupe de 17 joueurs pour faire le déplacement. Et s'il récupère Michaël Essien, qui a purgé ses deux matches de suspension, il doit toujours se passer des services de son capitaine Claudio Caçapa (genou), la ligne défensive lyonnaise étant particulièrement touchée puisque Anthony Réveillère (cheville) est lui aussi blessé. Enfin, Sidney Govou ne sera pas de la fête, touché à la cuisse.

PSG –Nantes

Quels sont désormais les espoirs du PSG ? Eliminés de toutes les compétitions nationales et européennes, 12ème en championnat avec 33 points, à des années-lumière d'une place européenne, les hommes de Laurent Fournier ont définitivement perdu leurs illusions en s'inclinant sur le terrain auxerrois, mercredi soir, en 8ème de finale de la Coupe de France (2-3). Oublié leur trophée et les derniers espoirs de gloire. Retour à la morosité ambiante et au championnat qu'ils devraient terminer en roue libre, assurant le maintien le plus vite possible. Le voile est levé Tous avouent désormais que le club de la capitale doit tout faire pour se maintenir parmi l'élite s'il veut éviter d'écumer les terrains de Ligue 2 la saison prochaine. Un objectif à atteindre qui passera par une victoire obligatoire dès samedi face à Nantes. «Cette saison est un cauchemar» n'hésite pas à dire Jérôme Rothen, conscient des lacunes de son équipe mais déjà tourné vers l'avenir. «A nous de faire le maximum en championnat pour finir au mieux cette saison et démarrer la suivante sur de nouvelles bases» . Mais dans ce marasme de mauvaises nouvelles, Laurent Fournier pourra tout de même trouver un petit motif de satisfaction puisqu'il dispose d'un effectif quasi complet, seul Modeste M'Bami manquant à l'appel. Lorik Cana et Pedro Pauleta, absents mercredi en Coupe de France, retrouveront ainsi leurs coéquipiers dans un stade où le public fait lui aussi son retour. Les encouragements seront-ils pour autant de la partie ?

Autrefois, la rencontre entre le PSG et Nantes prenait l'allure d'un duel au sommet. Mais samedi soir, le match du Parc des Princes ressemblera davantage à un match entre mal-classés. 15ème du championnat avec trente points, les Canaris ne disposent que de cinq longueurs d'avance sur le premier relégable, Ajaccio (le club corse ayant, qui plus est, un match en retard à disputer). Reste que samedi, l'occasion est belle pour les hommes de Serge Le Dizet de revenir à hauteur de leurs adversaires du soir et de se donner un peu d'air, d'autant plus que la formation qu'ils auront en face d'eux risque d'être encore sous le choc de son élimination en 8ème de finale de la Coupe de France. «Au-delà de la fatigue, il y a leur déception de ne pas être qualifiés. Ils font des bonnes choses mais prennent deux buts en peu de temps. Alors quand on est fragile, il faut forcément passer par un état de convalescence» constate à juste titre l'entraîneur du FCNA qui a convoqué un groupe de 16 joueurs. Mamadou Bagayoko, remis de sa blessure, fera son retour au sein de l'effectif nantais. Et si Nicolas Savinaud, victime de douleurs au dos, n'a effectué qu'un entraînement allégé ce jeudi, il devrait faire le déplacement au Parc des Princes. En revanche, Alexander Viveros et Grégory Pujol ne seront pas du voyage, non retenus par Serge Le Dizet.

Saint-Etienne – Marseille

Treize matches sans défaites. Un chiffre qui n'a pourtant pas porté bonheur aux Stéphanois qui ont dû s'incliner pour la seconde fois de la saison face aux voisins lyonnais, le week-end dernier (2-3). Clin d'oeil du destin, une semaine plus tard, les Verts accueillent une autre légende du football, l'Olympique de Marseille, seul club (pour le moment) à avoir, tout comme l'ASSE, empoché quatre titres nationaux consécutifs. Mais si les Marseillais trustent de nouveau les premières places du classement, il n'en est pas encore de même pour les Foréziens qui restent scotchés en milieu de tableau, à la 10ème place avec 34 points. Mais même si les Stéphanois sont loin des places européennes et n'espèrent plus grand-chose de cette fin de saison hormis le maintien, une victoire face à l'OM redorerait un peu plus leur blason. «Les ASSE-OM sont toujours des matchs très attendus. C'est équivalent au derby face à Lyon» estime-même un ancien Marseillais, Papus Camara, espérant que la rencontre ne se terminera pas comme le match-aller polémique (1-1), où les Olympiens avaient égalisé dans les dernières secondes, au terme de six minutes de temps additionnel. Si Nicolas Marin, touché à la cheville, a fait l'objet de quelques inquiétudes cette semaine, il devrait être opérationnel pour la rencontre de dimanche, contrairement à Lilian Compan, durement touché. Opéré d'une fracture au tibia dont il a été victime lors du derby face à Lyon, le week-end dernier (2-3), il devrait être éloigné des terrains jusqu'à la fin de la saison au moins. Pour pallier cette absence, l'entraîneur stéphanois a intégré un jeune stagiaire du centre de formation, Julien Perrin.

Grand favori de sa rencontre face à Istres (notamment du fait d'un impressionnant bilan de 18 points pris sur 21 possibles lors de ses sept dernières sorties), l'Olympique de Marseille, encore timoré à domicile, a perdu de précieux points, le week-end dernier, face à un voisin istréen particulièrement tenace. Un match nul (1-1) qui n'arrange personne, les hommes de Xavier Gravelaine conservant leur dernière place au classement et les Phocéens lâchant du lest vis-à-vis de l'Olympique Lyonnais. Toujours dauphins des Gones, les Marseillais, à huit points de la première place de Ligue 1 risquent d'avoir du mal à rattraper les hommes de Paul Le Guen mais espèrent bien consolider une deuxième place significative de Ligue des Champions. «Je pense que début avril, on saura qui aura toutes les chances de finir champion, et qui ira en Champions League. Ces rencontres vont être déterminantes. On pourra alors faire un vrai point sur nos ambitions. On saura quel est le vrai objectif de l'OM» explique Habib Beye sur le site officiel du club. Les Phocéens l'attendaient depuis plusieurs semaine, Koji Nakata devrait enfin pouvoir évoluer sous ses nouvelles couleurs, son permis de travail ayant finalement été délivré, jeudi, par la Préfecture des Bouches-du-Rhône. Une qualification qui vient à point nommé pour Philippe Troussier qui devrait ainsi pouvoir pallier l'absence, côté gauche, de Salomon Olembé, suspendu. Autre absent lors du déplacement à Geoffroy-Guichard, Fabrice Fiorèse, mis au repos dix jours en raison d'une lésion à un mollet.

Les autres matches

Avant-derniers du championnat avec 23 points, les Bastiais n'en finissent plus de tomber. Battus 1-0 par le PSG le week-end dernier, les hommes de François Ciccolini risquent de vivre une fin de saison tourmentée d'autant qu'ils affrontent samedi soir une formation lilloise revancharde, éliminée en Coupe de France par Grenoble (1-3 a.p.) et décidée à reprendre aux Marseillais cette place de dauphin qu'ils détenaient encore il y a peu. Une rencontre qui s'annonce d'autant plus difficile pour les Corses que Claude Puel disposera d'un effectif au complet, Jean Makoun II faisant son retour après plus d'un mois d'absence. En revanche, du côté bastiais, si Cédric Uras et Malek Cherrad font leur retour, Christian Karembeu et Frédéric Née, tous deux touchés au mollet, restent incertains.

Les Lensois remontent peu à peu la pente. Doucement mais sûrement, ils occupent désormais la 9ème place du classement, à peine à trois longueurs de la 6ème place. Forts de leurs quatre matches sans défaite (trois victoires, un nul), les Nordistes accueilleront les Bourguignons avec une confiance en partie retrouvée. Mais attention toutefois aux tombeurs du PSG en Coupe de France (3-2), auteurs d'un retour incroyable, après avoir été menés au score. Guy Roux devrait ainsi reconduire le même groupe que mercredi face aux Parisiens, seul Benoît Cheyrou, enrhumé, étant laissé au repos. Côté lensois, l'infirmerie s'est vidée comme par enchantement et l'effectif sera au complet. Jacek Bak, John Utaka, Dagui Bakari, Jérôme Leroy et Eric Cubilier sont tous aptes au service.

La 28ème journée de championnat

Vendredi

Caen – Lyon

Samedi

Lens – Auxerre
Istres – Bordeaux
Toulouse – Nice
PSG – Nantes
Strasbourg - AC Ajaccio
Monaco – Metz
Bastia – Lille
Rennes – Sochaux

Dimanche

Saint-Etienne - Marseille